L’état de l’Union : les Démocrates poussent un Ouf ! de soulagement

08 mars 2024 10h00

Portrait par Stable Diffusion

Dans l’atmosphère de match de baseball propre à l’événement, Biden a bafouillé à profusion mais il ne s’est pas emmêlé les pinceaux. Il a été agressif contre ses adversaires et contre Trump en particulier qu’il a sans discontinuer dépeint comme un braillard balourd. Il a été clair et sensible là où il était le plus attendu, par ses ennemis sur la frontière avec le Mexique (« Il y en a parmi vous qui savent lire ») et par ses amis sur Gaza et la politique israélienne, question sur laquelle il perdait des plumes à chaque jour qui passait.

Malgré le handicap de l’âge (81 ans et quatre de plus que Trump), Biden a su se présenter comme le professionnel, maître de ses moyens, contre Trump, l’amateur prêt à vendre son pays au plus offrant de ses compétiteurs. S’il devait se crasher au sol d’ici la présidentielle de novembre il aura au moins su déployer hier soir pour ses partisans, une bannière à laquelle se rallier.

P.S. On attendait au tournant le Catholique pratiquant qu’est Biden sur la question de l’IVG, mais là aussi un sans faute, s’en prenant directement aux juges de la Cour suprême présents dans la salle, responsables du renversement de l’arrêt Roe vs Wade.

Etats-Unis

Donald Trump, État de l’Union, Etats-Unis, IVG, Joe Biden

12 réponses à “L’état de l’Union : les Démocrates poussent un Ouf ! de soulagement”

Hadrien

08 mars 2024 10h20

Jamais notre démocratie, certes imparfaite et qui le sera toujours, ne fut si fragile ni si menacée.
Ce vieil homme en est le symbole.

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1. pierre guillemot
  
  08 mars 2024 11h33
  
  C’est étrange, de la part de quelqu’un qui croit à la démocratie, de penser qu’elle est menacée par les insuffisances d’un vieil homme (j’ai failli écrire « ou par les outrances d’un autre vieil homme », mais c’est une vache sacrée ici).
  
  Le génie propre d’une nation, doublé par l’épaisseur et la constance des gens en place, aussi bien les fonctionnaires que l’armée et les collectivités organisées, amortit et englue les initiatives qui sont contraires à l’air du temps. Il faut de longs efforts pour changer l’air du temps. Particulièrement aux USA, où les pères de la constitution ont construit une machine pleine de ressorts et contrepoids pour protéger leur démocratie contre le peuple et contre les ambitieux. Elle tient depuis plus de 230 ans (1789 à aujourd’hui).
  
  La contrepartie, c’est qu’il faut une vie d’homme pour mener un changement à bien ; le symbole de ce rythme du changement est la Cour Suprême (un juge à la Cour Suprême ne démissionne jamais et meurt rarement). De l’abolition de l’esclavage (1865) à l’égalité des personnes de couleur devant la loi (1964, 1965), et la marche vers l’oubli des différences est en cours.
  
  Il n’est pas impossible qu’en quelques années tout cela s’effondre sous la poussée d’un évènement irrésistible. J’ai du mal à croire que ce serait le résultat d’une élection.
  
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  1. Hadrien
    
    08 mars 2024 16h51
    
    Vous me comprenez mal. Si la démocratie américaine s’effondre, ce n’est pas la faute de Biden dont j’ai pris la fragilité physique comme image.
    Il se passe aux USA un phénomène comparable à la chute de la république de Weimar: une richissime bourgeoisie GOP d’extrême droite se vassalise à un messie qui sait enflammer les foules. La raison n’existe plus. Hier je regarde un reportage : des noirs voteront Trump. Pourquoi ? : le paquet de chips coûtait moins cher sous Trump !
    
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    1. pierre guillemot
      
      08 mars 2024 22h54
      
      Comme disait Sherlock Holmes, il n’arrive que des choses possibles. Contemplons ce qui se passe juste après la crise de 1929. En Allemagne, on était à peine 12 ans après défaite et la fin de l’Empire. La plupart des électeurs se rappelaient l’ordre impérial et voyaient le désordre de la démocratie importée. L’apparition et l’ascension d’un homme qui promet l’ordre et la rationalité était naturelle. Dommage, c’était Hitler, qui est allé très loin dans le possible. Aux USA les électeurs ont remplacé le président sortant qui briguait un second mandat (Herbert Hoover, Républicain) par un autre politicien de valeur que sa carrière recommandait. C’était Franklin Roosevelt, qui avait des idées pour sortir de la crise et a su en faire admettre une partie. Hitler n’aurait pas eu plus de chance d’agir (à supposer qu’il ait été élu) aux USA que Roosevelt de se faire élire en Allemagne.
      
      Le premier Trump, élu par le peuple contre l’élite, n’a rien pu faire ou presque. Il n’a laissé de trace qu’en politique étrangère (Chine, Moyen-Orient) et pour le reste les gens en place l’ont paralysé en utilisant toutes les ressources des institutions et des habitudes. Même ses trois nouveaux juges à la Cour suprême n’ont réussi qu’un changement de jurisprudence sur l’avortement, qui a permis à quelques Etats de l’interdire (temporairement, c’est très probable). L’ »insurrection » du 6 janvier 2021 n’a été qu’un tumulte de quelques heures. Un second Trump n’a pas plus de chance de s’imposer. Il n’arrivera à rien, sauf au pire à faire perdre quatre ans à son pays. Le meilleur argument contre son élection est justement qu’il s’usera contre les impossibilités des institutions, mises en oeuvre par trop de gens qui croiront qu’il faut s’opposer à lui quoi qu’il essaie. (digression : c’est pour la même raison que l’élection de Marine Le Pen en 2027 n’aura pas d’importance ; trop de gens croiront que c’est leur devoir de s’opposer à tout ce qu’elle pourrait tenter.)
      
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      1. Hadrien
        
        09 mars 2024 11h51
        
        Espérons que vous n’ayez pas tort.
        Mais:
        1) Trump aura les mains plus libres à l’international. S’il s’allie à Poutine, les temps seront durs pour l’Europe. Macron semble l’avoir compris.
        2) Le GOP se comporte pratiquement déjà comme un NSDAP, le « socialisme » en moins.
        3) L’histoire abonde de ralliement des institutions démocratiques aux dictateurs, par peur, par ambition, par lucre, par jalousie: Même aux US, l’épisode Mc Carthy.
        
        Comme je l’ai déjà dit lors du « tumulte » du capitole, beaucoup dépendra de l’armée US et de la stupidité foncière de Trump.
        
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Régis Pasquet

08 mars 2024 12h20

Ce que l’on nous prie de nommer démocratie est en réalité – et je me répète – le faux nez de l’économie de marché. C’est à dire la liberté totale, absolue, sans aucune règle de se livrer en toutes circonstances aux échanges commerciaux générant des profits sans limites sans respect de nos conditions de vie.

Par ailleurs on commence à entendre, venus des plateaux de télévisions où l’on organise des débats consacrés aux élections américaines des propos que je trouve inquiétants ; finalement, la première présidence Trump n’aurait pas été aussi catastrophique que cela ; en tous cas pas pour tout le monde, les marchés notamment, et que l’on pourrait s’accommoder de la suivante en faisant le gros dos. Reste à connaître le rapport de force entre les électeurs qui ont intérêt à voter Trump et les autres.
Attention car cette fois il ne lâchera pas le pouvoir. Il a prévu de prendre sa revanche, il la prendra. Seul lui a manqué la détermination au moment du dernier saut.

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1. Hadrien
  
  08 mars 2024 17h03
  
  Il n’y a pas de démocratie sans économie de marché. Le capitalisme est inhérent à la consommation.
  Qui manifeste pour plus de pouvoir d’achat manifeste pour plus de capitalisme et pour plus de pollution et pour plus de destruction du biotope.
  
  Si vous ne comprenez pas cela, vous ne comprenez pas pourquoi « se débarrasser du capitalisme est une question de survie ».
  
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  1. CORLAY
    
    08 mars 2024 17h44
    
    Bonsoir Hadrien, Je vais définir v/commentaire en sigle : C.D.E.P = Conditions de survie. Com. bien vu. Isabelle
    
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Chabian

08 mars 2024 15h50

Le titre : « Les démocrates hui » : un bafouillement ? 🙂

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1. Paul Jorion
  
  08 mars 2024 16h14
  
  Merci. J’ai cherché à comprendre d’où venait ce « hui ». D’une « sauvegarde automatique » à 14h28. Le fantôme espagnol ?
  
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Vincent Rey

09 mars 2024 17h17

Le discours de Biden est très volontariste et très émouvant. Il lui manque une patte : l’analyse économique, ou les raisons sociologiques qui font progresser l’extrême-droite et l’immigration partout dans le monde.

Il n’y a pas de « génération spontanée » de l’extrême droite, et la progression des inégalités qu’il conteste à plusieurs reprises ne sont pas venues de nulle-part.

findutravail.net

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Kerjean

11 mars 2024 11h44

Toujours plus ne sera jamais assez
Le cycle capitaliste continue et la consumation des êtres avec,
C est dans l ordre des choses avec guerres et conflits liés à l attachement de l homme à ses croyances
Animal religieux sans amour

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