L’Écho – Paul Jorion: « Avec l’IA, nous avons créé quelque chose de plus intelligent que nous », le 5 mars 2024 – Version en ligne

Illustration par DALL·E (+PJ)

interview

Paul Jorion a travaillé dès les années 1980 sur l’intelligence artificielle chez British Telecom.
©BELGAIMAGE

Paul Jorion évoque le moment de « singularité » technologique, moment à partir duquel l’IA dépasse l’intelligence humaine et se dote même d’une conscience.

Anthropologue et économiste, Paul Jorion a déjà publié de nombreux livres. Son dernier ouvrage, publié ce 6 mars, est consacré à l’intelligence artificielle (IA): « L’avènement de la singularité. L’humain ébranlé par l’intelligence artificielle » (1). Mais Paul Jorion n’est pas seulement auteur. Il a aussi cofondé une start-up active dans le domaine de l’IA, Pribor.  

Quelle est l’origine de cette start-up, Pribor?

Il faut remonter un peu dans le temps. En 1987, je suis appelé par le directeur du CNRS en France qui me dit: « C’est un grand scandale, Monsieur Jorion. Vous avez été blacklisté pendant des années, je vais réparer cela ». Je suis alors nommé au Laboratoire d’informatique pour les sciences de l’homme qui se trouve à Paris.

Dans ce cadre, je me suis rendu à Bordeaux, à un grand colloque sur l’intelligence artificielle, domaine qui n’en était qu’à ses débuts. Dans les couloirs, je suis abordé par un Anglais qui me propose de venir travailler chez British Telecom où est en train de se constituer une équipe sur l’intelligence artificielle. C’est là que je vais mettre au point le logiciel Anella, un réseau associatif aux capacités logiques et d’apprentissage. En 1990, avec la fin de la Guerre froide, on nous apprend malheureusement qu’il n’y a plus de financement, car ce dernier provenait de l’armée. Je ne peux donc plus continuer dans ce domaine. Cela en reste là, jusqu’en 2021, lorsque de jeunes Italiens, qui ont un petit laboratoire à Milan, viennent me trouver en me disant que ce que j’avais réalisé à l’époque était révolutionnaire et qu’il serait intéressant de déposer un projet auprès de l’Union européenne pour disposer d’un financement. Mais apparemment, le responsable européen n’y a rien compris et l’argent a été distribué à des projets tout à fait dépassés. Nous étions totalement dépités. C’est à ce moment-là que j’ai été abordé par un homme d’affaires français, Manuel Guérin, actif dans le pétrole, qui avait lu mon blog et qui s’est dit intéressé par le projet. Et c’est ainsi que l’on a créé en juin 2022 une petite société qui s’appelle Pribor.
Quel est le but exact de votre société Pribor?

On a pu reconstituer entièrement ce que j’avais fait pour British Telecom, mais dans un cadre contemporain, avec des outils plus performants, afin de mettre au point des Self-Aware Machines (SAM), une IA fondée sur une compréhension authentique de la psyché humaine et non sur la probabilité qu’un mot succède à un autre. Cela avance bien. La société est basée à Paris. Nous sommes trois, dont un chercheur.

Paul Jorion

Mais dans l’intervalle, je dois reconnaître que les progrès en IA sont assez extraordinaires. Il y a eu ChatGPT né le 30 novembre 2022 et ensuite la version ChatGPT4 le 14 mars 2023, un outil perfectionné qui a même dû être bridé. Et tout récemment, il y a eu cette nouveauté Sora dévoilée le 15 février dernier par OpenAI: il suffit d’écrire une phrase pour que la machine crée une vidéo d’une minute. C’est assez bluffant. Quelqu’un m’a dit qu’un de ses amis lui avait confié qu’en constatant de tels progrès, c’est comme s’il avait vu son métier de publicitaire soudainement disparaître.

Vous écrivez que le 14 mars 2023, date de sortie de ChatGPT4, on a atteint la singularité technologique. C’est la machine qui dépasse définitivement l’homme?

Oui, c’est le moment de l’histoire à partir duquel l’intelligence artificielle connait une progression exponentielle dépassant rapidement l’intelligence humaine, grâce à sa capacité à se programmer elle-même.

La machine étant plus intelligente, elle n’a pas besoin de l’homme pour se perfectionner. On l’avait déjà vu dans les jeux comme le Go. Tous les spécialistes, même les informaticiens, soulignaient que le nombre de combinaisons possibles dans ce jeu dépassait la capacité de calcul d’un ordinateur. Mais AlphaGo a battu les différents champions de Go en étudiant les parties jouées par les humains. Son successeur AlphaZero a appris le Go à partir des seules règles du jeu. Et il a battu AlphaGo par 100 à 0. En mettant ainsi les humains entre parenthèses, la machine était donc encore plus forte.

Vous écrivez dans le livre que la machine a une conscience. Luc de Brabandere, mathématicien et philosophe d’entreprise, soutient qu’un ordinateur peut simuler de la gêne, mais il ne peut pas en éprouver. Il peut imiter de mieux en mieux les émotions, mais il reste avant tout un tas de pièces métalliques ou plastiques. Une machine ne pourra jamais trouver un bon titre de roman, dit-il.

Tout cela était vrai jusqu’à l’arrivée de ChatGPT 4. Depuis lors, les choses ont radicalement changé. Quelqu’un sur mon blog m’a montré un poème de Prévert, soutenant que la machine ne serait jamais capable de l’égaler. J’ai donc expliqué à la machine comment Prévert procédait. Et je peux vous assurer qu’au troisième essai, le poème était meilleur que celui de Prévert.

Que la machine dispose de la conscience aujourd’hui déjà – comme j’en suis personnellement convaincu – ou qu’elle l’acquière dans les mois ou les années à venir, elle nous offre d’ores et déjà accès à une somme de savoirs permettant de démultiplier la capacité que nous avons de réfléchir sur un problème quel qu’il soit. Geoffrey Hinton, un des pionniers de l’IA, a été lui-même étonné. Il se doutait qu’on allait créer des machines qui allaient faire aussi bien que l’homme. Mais il ne pensait pas que cela arriverait de son vivant. Aujourd’hui, il reconnaît que la machine est bel et bien supérieure à l’homme.

En termes d’opportunités offertes par l’IA (médecine, environnement…) et des dangers qu’elle suscite, quel est le bon équilibre?

J’ai l’impression qu’avec les problèmes d’environnement, d’épuisement des ressources et de réchauffement climatique, nous avons besoin de grandes solutions techniques. Et l’IA nous les offre.

C’est aussi l’intelligence artificielle qui va nous permettre d’accomplir des progrès décisifs en matière de santé. Depuis 2022, l’IA permet de prévoir la manière dont se replient sur elles-mêmes les molécules complexes des protéines, nous permettant de savoir quelles seront les interactions possibles entre elles et d’autres molécules, un type de connaissance impératif en pharmacologie. La tâche était jugée titanesque, mais elle a été résolue par AlphaFold, un produit de DeepMind, filiale de Google.

Les métiers les plus susceptibles d’être déclassés par l’IA, ce sont les cols blancs. Quelle est la solution?

Oui, ce sont les travailleurs intellectuels et les créateurs qui sont les plus menacés.

Je renouvelle ma proposition d’une taxe sur les robots, la taxe Sismondi, du nom de ce philosophe et économiste suisse. La richesse créée par la machine devrait être soumise à une taxe Sismondi, laquelle permettrait d’assurer la gratuité des choses indispensables à la population tout entière, que ce soit le logement, l’alimentation ou le transport de proximité. Le moment est venu de mettre en place une telle taxe. Ce serait une solution moins coûteuse qu’un revenu universel. Une étude britannique a montré que la gratuité pour l’indispensable, que l’on peut appeler un service universel de base, coûterait trois fois moins cher qu’un revenu universel.

En termes philosophiques, peut-on dire que la machine est devenue en quelque sorte l’équivalent de Dieu?

Nous avons créé quelque chose qui, dans nos récits, ne s’apparentait pas à de la science. Un être dont l’intelligence dépasse la nôtre ne pouvait qu’être qualifié de Dieu. Or, on pensait jusqu’ici que l’on ne pourrait jamais faire mieux que Dieu. Aujourd’hui, nous avons réalisé ce que seuls des dieux étaient capables de faire: créer quelque chose de plus intelligent que nous. Et c’est l’humain qui a réalisé cette prouesse, je tiens à le souligner.

Ce qui est significatif, c’est qu’un pionnier comme Geoffrey Hinton semble avoir peur de ce qu’il a créé. Il a démissionné de Google pour réfléchir sur sa création, un peu comme Oppenheimer l’a fait avec la bombe atomique. On peut citer aussi l’intellectuel Douglas Hofstadter qui se dit totalement découragé et qui baisse les bras en se rendant compte que la machine lui est supérieure. Je trouve ces remarques un peu désolantes et tristes. Car pour ma part, je considère cela comme extraordinairement enthousiasmant par les opportunités qui se créent.

(1) « L’avènement de la singularité. L’humain ébranlé par l’intelligence artificielle », par Paul Jorion. Éditions Textuel. 128 pages, 14,90 euros.

Les phrases clés
  • « Le 14 mars 2023, date de sortie de ChatGPT4, on a atteint la singularité technologique. C’est le moment de l’histoire à partir duquel l’intelligence artificielle connait une progression exponentielle dépassant rapidement l’intelligence humaine. »
  • « Ce sont les travailleurs intellectuels et les créateurs qui sont les plus menacés par l’IA. Je renouvelle ma proposition d’une taxe sur les robots, la taxe Sismondi. »
  • « Nous avons fait ce que seuls des dieux étaient capables de faire: créer quelque chose de plus intelligent que nous. »

Dossier | Intelligence artificielle & ChatGPT

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12 réponses à “L’Écho – Paul Jorion: « Avec l’IA, nous avons créé quelque chose de plus intelligent que nous », le 5 mars 2024 – Version en ligne”

  1. Avatar de Didier Combes
    Didier Combes

    Après L’Humanité, L’Echo parle de votre livre avant sa parution. J’espère que la couverture par la presse continuera sur cette lancée et que les ventes suivront. Suite à précommande il était disponible dès aujourd’hui dans ma librairie habituelle.

  2. Avatar de Andrew Cooper
    Andrew Cooper

    Je passe cet après-midi dans une librairie pour l’acheter. Très bien cet entretien avec un journaliste. Très clair.

    1. Avatar de Paul Jorion
  3. Avatar de Régis Pasquet
    Régis Pasquet

    « Quelque chose de plus intelligent que nous » ? Sans doute. Mais avant nous avions le Bon Dieu.
    Et Dieu nous l’avions inventé pour qu’il nous laisse libre, mais l’IA ?
    J’attends de l’IA qu’elle nous aide à préserver la vie. Et pour cela il lui faudra des qualités dont elle ne dispose pas. Pour le moment

    Alors voilà à quoi je pense ce matin :

    La vie ne vaut rien ( Tribute à Alain Souchon.)

    Il a tourné sa vie dans tous les sens
    Pour savoir si ça avait un sens l’existence
    Il a demandé leur avis à des tas de gens ravis
    Ravis, de donner leur avis sur la vie
    Il a traversé les vapeurs des derviches tourneurs
    Des haschich fumeurs
    Et il a dit :
     
    La vie ne vaut rien, rien
    La vie ne vaut rien
    Mais moi quand je tiens, tiens,
    Mais moi quand je tiens
    Là dans mes deux mains éblouies
    Les deux jolis petits seins de mon amie
    Là je dis rien, rien, rien
    Rien ne vaut la vie
     
    Il a vu l’espace qui passe
    Entre la jet set, les fastes, les palaces
    Et puis les techniciens de surface
    D’autres espèrent dans les clochers, les monastères
    Voir le vieux sergent pépère
    Mais ce n’est que Richard Gère
    Il est entré comme un insecte sur site Internet
    Voir les gens des sectes
    Et il a dit :
     
    La vie ne vaut rien, rien
    La vie ne vaut rien
    Mais moi quand je tiens, tiens,
    Mais moi quand je tiens
    Là dans mes deux mains éblouies,
    Les deux jolis petits seins de mon amie,
    Là je dis rien, rien, rien
    Rien ne vaut la vie
     
    Il a vu manque d’amour, manque d’argent
    Comme la vie c’est détergent
    Et comme ça nettoie les gens,
    Il a joué jeux interdits pour des amis endormis,
    La nostalgie
    Et il a dit :
     
    Ah !
    La vie ne vaut rien, rien
    La vie ne vaut rien
    Mais moi quand je tiens, tiens,
    Mais moi quand je tiens
    Là dans mes deux mains éblouies,
    Les deux jolis petits seins de mon amie,
    Là je dis rien, rien, rien

    Rien ne vaut la vie
     
    Rien, rien, rien
    Rien ne vaut la vie (×2)

    1. Avatar de Grand-mère Michelle
      Grand-mère Michelle

      « …Dieu, nous l’avions inventé pour qu’il nous laisse libres… »
      Ah bon…? Où êtes-vous aller chercher ça?

      De mon point de vue (de vieille femme élevée dans la religion catholique, « croyante » jusqu’à 10-12ans, mais néanmoins toujours préoccupée de métaphysique), si certains hommes ont inventé Dieu (le seul, l’unique), c’est plutôt pour soumettre leurs « semblables », qu’ils trouvaient plus bêtes qu’eux, à leurs idées « d’organisation » d’une société que leur « intelligence » personnelle et prétentieuse considérait comme souhaitable… en leur imposant des « commandements » impératifs soi-disant « divins » (le coup de Moïse qui redescend de la montagne avec « les tables de la loi gravée dans la pierre »!)
      La seule liberté qui « nous » restait étant de les suivre ou pas, ce qui conditionnait notre « au-delà » au paradis ou en enfer…

      Oui, vive A.Souchon et cette joyeuse chanson…

      1. Avatar de Michel Gaillard
        Michel Gaillard

        Oui, Dieu ressemble à une invention du Diable

      2. Avatar de Grand-mère Michelle
        Grand-mère Michelle

        Hum… s’appeler Michelle (du nom de « l’archange » qui a précipité Lucifer en enfer) fait autant (et même plus) s’interroger sur l’existence du Diable que sur celle de Dieu… ainsi que sur la sorte de « destin » qui m’a été concocté (plus ou moins consciemment) par mes parents en choisissant mon prénom…
        C’est pourquoi mon intelligence personnelle, particulière, singulière, s’est très tôt plongée dans le « merveilleux » des récits antiques qui prétendaient répondre aux questions des « bêtes » humains pour qu’ils/elles cessent de s’en poser et consentent à « gagner leur vie à la sueur de leur front », surtout à la faveur de ceux qui y répondaient de manière péremptoire.
        La déresponsabilisation des « gens de peu » sert grandement les dominant-e-s (les plus fort-e-s, les plus riches, les plus armé-e-s) en alimentant leurs ambitions plus « dévorantes »(de leur propre intellect) qu’intelligentes…

        Heureusement, à la lecture, ici-même, des réponses de ChatGPT, il semble que cette IA fasse preuve d’une humilité propice à une réconciliation entre ceux et celles qui « savent » et les autres… en tout cas jusqu’à présent où les connaissances qu’elle additionne et déduit de seconde en seconde restent disponibles au plus grand nombre…
        Mais comment éviter que ses « pères-créateurs »(ou d’autres) ne lui induisent de « fausses vérités » qui déstabiliseraient sa perspicacité?

    2. Avatar de PHILGILL
      PHILGILL

      Pardon Régis, mais quelles sont ces qualités de l’IA qui nous aideraient à mettre à l’abri la vie ?

      1. Avatar de Régis Pasquet
        Régis Pasquet

        « Qualités « n’est sans doute pas le mot qui conviendrait le mieux. J’ai été inspiré par le mot »émotions »auquel je peux ajouter  » passions », »sentiments », « sensations »,  »bouillonnement » »jouissance »qui sont autant de caractéristiques humaines. Le spectre est large.

        1. Avatar de PHILGILL
          PHILGILL

          @Régis Pasquet

          Donc, si je vous comprends bien, ce « quelque chose de plus intelligent que nous » aurait véritablement du sens à condition que cela nous aide à préserver la vie. Ce n’est pas idiot, c’est même intelligent. Autrement dit, si l’IA éprouvait comme les humains, de la joie, de la peur, de l’empathie, et même de l’amour, cela nous garantirait de meilleures chances de survie ! Et c’est en pensant à la chanson d’Alain Souchon, « La vie ne vaut rien… » que cette idée vous venue, un matin…
          Mmmmh, auriez-vous lu, par hasard, l’étrange et fascinant roman de Kazuo Ishiguro, KLARA ET LE SOLEIL ?
          Titre intéressant, par ailleurs !

          Extrait du livre : « Alors permettez-moi de vous demander autre chose. De vous poser cette question. Croyez-vous au cœur humain ? Je ne me réfère pas simplement à l’organe, bien sûr. Je parle dans le sens poétique. Le cœur humain. Pensez-vous qu’une telle chose existe ? Cette chose qui rend chacun de nous spécial et unique ? Et à supposer que ce soit le cas. Ne croyez-vous pas que pour apprendre Josie comme il faut, vous devrez étudier non seulement ses traits particuliers, mais ce qui est enfoui en elle ? Ne devrez-vous pas apprendre son cœur ? »

          Kazuo Ishiguro nous plonge dans la tête de Klara, une AA, une Amie Artificielle, « capable de comprendre et d’agir dans le contexte des valeurs et des besoins humains » ! Avec en toile de fond, une question à l’évidence troublante : à quel point sommes-nous irremplaçables ?
          De là, j’aimerais revenir sur un billet précédent : « ChatGPT est incapable de ressentir une émotion », illustrée par La chanson des vieux amants, de Jacques Brel. Bien sûr, Jacques Brel est un poète de l’amour. Mais même « quand on n’a que l’amour pour tracer un chemin et forcer le destin à chaque carrefour », l’amour ne vient jamais seul. Car l’amour, comme le disait Pierre Bourdieu, est aussi une manière d’aimer en un autre son propre destin et de se sentir aimé dans son propre destin.

          « Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir.
          Et l’envie furieuse d’en réaliser quelques-uns.
          Je vous souhaite d’aimer ce qu’il faut aimer,
          et d’oublier ce qu’il faut oublier.
          Je vous souhaite des passions.
          Je vous souhaite des silences.
          Je vous souhaite des chants d’oiseaux au réveil, et des rires d’enfants.
          Je vous souhaite de respecter les différences des autres parce que
          le mérite et la valeur de chacun sont souvent à découvrir
          Je vous souhaite de résister à l’enlisement,
          à l’indifférence et aux vertus négatives de notre époque.
          Je vous souhaite enfin de ne jamais renoncer à la recherche, à l’aventure, à la vie,
          à l’amour, car la vie est une magnifique aventure et nul de raisonnable ne doit
          y renoncer sans livrer une rude bataille.
          Je vous souhaite surtout d’être vous, fier de l’être et heureux,
          car le bonheur est notre destin véritable. »

          Vœux de Jacques Brel, 1er janvier 1968.

          Enfin, s’il s’avère que c’est l’image même du bonheur, c’est-à-dire, pour reprendre les mots du poète, « notre destin véritable » qui en crise aujourd’hui, permettez-moi de vous poser encore une question, Régis. Pour comprendre précisément l’origine de votre souhait ; croyez-vous que l’IA va continuer d’ébranler affectivement et intellectuellement l’être humain, ou au contraire, mieux structurer sa pensée et sa vie dans la triple dimension « imaginaire, réelle, symbolique »? En effet, si votre attente est que l’intelligence artificielle nous aide véritablement à préserver la vie, alors, par voie de conséquence, l’humain aura plus que jamais besoin de repères symboliques pour s’humaniser. Dimension symbolique enfoui en chaque être humain, du moment de l’œdipe, jusqu’à sa relation avec… Gaïa.

      2. Avatar de Pad
        Pad

        Cela implique de concevoir des IA qui ne se contentente pas d’exécuter des tâches mais qui sont capables de comprendre et d’agir dans le contexte des valeurs et des besoins humains.

  4. Avatar de Hervey

    Dans la lumière PJ !

    Bravo !

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