Portrait par Stable Diffusion (+PJ)
Je crois vous avoir déjà raconté cela : un entretien préalable qui m’est demandé par une personne dont je devine rapidement qu’il s’agit en réalité d’un confrère, d’un autre psychanalyste, déterminé à me « démasquer ». La source de son irritation : mon affirmation réitérée qu’une psychanalyse, cela peut n’être qu’une question de mois, voire de semaines *. En disant cela je gâcherais le métier, je laisserais entendre que certains de mes confrères et consœurs considèrent leurs analysants et analysantes comme de simples vaches à lait.
Est-ce à dire que je mène une analyse comme une course au trot, voire au galop ? Non : une séance avec moi se passe dans la même exploration décontractée qu’avec quiconque, mais je ne laisse pas s’installer de grands silences : je suis à la recherche de la source de la souffrance et si la personne en face de moi sèche, je n’attends pas que l’inspiration revienne d’elle-même, je prends le relai de la quête en explorant systématiquement les pistes déjà esquissées.
Mais il n’est pas question pour autant pour moi de suggestion, de « pensée positive » et autres avatars de la fameuse « méthode Coué » : s’il m’arrive de dire à quelqu’un « Vous allez mieux », ce n’est jamais de manière anticipée, c’est en écho seulement à une personne qui m’aura laissé entendre elle, de sa propre bouche : « Je vais beaucoup mieux ! J’ai enfin compris. ».
Je sais, on entend dire, pour maintenir à la psychanalyse une certaine aura d’impénétrabilité, d’inaccessibilité, que seuls les charlatans réalisent des analyses courtes, ma réponse à cela risque de faire grincer des dents encore davantage. Quand j’accède au statut d’expert dans un domaine, j’y importe une nouvelle exigence de qualité (cela a été le cas pour la finance mais pas seulement). Et c’est le cas en particulier pour la psychanalyse. Bien de mes collègues dans ces divers métiers n’ont pas trouvé cela à leur goût, on les comprend, mais mes analysantes et analysants y trouvent leur compte : un jour de souffrance en moins c’est autant de gagné pour elles et pour eux. Et je me permets d’ajouter : « et pour l’humanité tout entière » 😉 .
* … même si ma propre analyse avec Philippe Julien a duré cinq ans (1987-1992), pour être devenue « didactique », pour que j’y apprenne – par apprentissage – un métier.
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