Bric-à-bracs : Les objets qui sont déjà chez nous ne sont pas un problème mais une ressource, par Thomas Jeanson

Illustration par DALL·E (+PJ)

Dans le cadre de mon job dans un petit Bric-à-brac des Landes (13 salariés en cdi sans aides de fonctionnement, 600t collectées par an, 4500 adhérents, + de 100 000 visiteurs) qui remet des objets en circulation depuis 22 ans, je suis témoin d’une situation qui n’échappe pas aux règles qui s’appliquent ailleurs :

  • beaucoup de blabla verdoyant, pas d’action sur le terrain
  • « Place ! Place au marché qui va tout solutionner ! »
  • une start-up et un numéro vert, plutôt que construire une filière basée sur des personnes.
  • => la catastrophe s’étend.

Je m’explique :

Historiquement, le réemploi en France, personne ne s’en occupe.

Depuis 1955 et l’abbé Pierre, on laisse les gueux fouiller dans la poubelle, quelques structures autres qu’Emmaüs existent aussi, mais c’est loin d’être une cause nationale.

Au bilan, c’est moins de 5 % du réemployable qui repart en tant qu’objet dans le circuit. Tout le reste (environ 97 % pour ceux qui suivent déjà plus) se retrouve dans des filières industrielles de « valorisation » (production d’énergie, sidérurgie, production d’isolant, mais aussi enfouissement, voire échouage sur des rivages lointains du Ghana ou de Madagascar).

Tout cela est il en train de changer ?

En 2018, nous avons signé une convention avec plusieurs syndicats d’ordures ménagères pour avoir, dans leur déchetterie un container dédié au réemploi. Nous devenons ainsi l’option réemploi locale, et ils nous appellent quand le container est plein.

Plusieurs constatations à partir de là :

  • Le débit des containers augmente de façon constante, jusqu’à nous dépasser (+ de 4t semaine/container !)
  • La qualité du contenu nécessite un pilotage constant avec les agents de quai
  • D’autre structures du marché, nationales ou internationales commencent à s’intéresser sérieusement à ces flux, on n’est plus seuls sur le coup.
  • Plus généralement on voit fleurir des boutiques de deuxième main un peu partout, H&M, Leclerc, Decathlon tout le monde s’y met … Vague de dons d’un côté, d’intérêt de l’autre… Est-ce une bonne nouvelle, une tendance souhaitable ?

Tel que je vois les choses aujourd’hui :

On a donc d’un côté des structures historiques associatives ou équivalent, qui s’occupent localement disons de 5 % du potentiel. Elles font bien le job, redistribuent au max la richesse produite, utilisent au max les capacités de formation, d’insertion, de lien social de cette activité support, MAIS elles ne pourront pas monter en volume, puisque les plateformes à créer pour cela ont des dimensions industrielles.

De l’autre on a des structures du marché, attirées par les subventions et les défiscalisations du secteur réemploi, qui se jettent sur ces flux, vont faire rouler des camions, bidouiller des chiffres grâce à des systèmes opaques dans des plateformes lointaines, et gaver leurs comptes paradisiaques d’argent public mal acquis, comme d’hab (sans exclure les échouages malgaches ou ghanéens bien sûr).

C’est pour ça que j’interpelle les hommes politiques du coin en ce moment en leur décrivant cette situation, et en leur proposant d’investir dans des plateformes locales, qui permettent à la société civile de traiter elle-même ce gisement là où il est collecté, en respectant le socle de valeurs des structures historiques, en remettant des ateliers au village, créant des jobs, tout ça tout ça …

Si nous voulons arrêter la noria d’objets qui arrive chez nous en avion, train, bateau, camion depuis les ateliers où ils sont fabriqués à l’autre bout du monde, il nous faut exploiter cette mine colossale : les objets qui sont déjà chez nous. Nous devons les considérer non pas comme un problème, mais une ressource.

C’est du temps humain à re-localiser, comme pour l’agriculture, dans des modèles économiques à inventer, vaste programme.

Illustration par DALL·E (+PJ)

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57 réponses à “Bric-à-bracs : Les objets qui sont déjà chez nous ne sont pas un problème mais une ressource, par Thomas Jeanson”

  1. Avatar de Khanard
    Khanard

    dans le canard enchainé de la semaine dernière l’exemple fort édifiant des grandes surfaces qui ont l’obligation de donner leur invendus de produits frais aux associations caritatives. Jusque là très bien . Sauf que lesdites associations sont confrontées au problème du tri car les donateurs refourguent des produits inconsommables et donc lesdites asso doivent effectuer un tri préalable qui monopolise un contingent de bénévoles conséquent .
    Cerise sur le gâteau (c’est le cas de le dire ) les grandes surfaces récupèrent 60% en « crédit d’impôts » pour don . Ni vu ni connu je t’embrouille . A moi les pépettes aux assoces le travail ! Invivable pour celles-ci ! Miam Miam !!

    1. Avatar de arkao

      @Khanard
      Hélas, mille fois hélas, il n’y pas que les gros qui se gavent. Je connais une AMAP (https://fr.wikipedia.org/wiki/Association_pour_le_maintien_d%27une_agriculture_paysanne) qui refile ses légumes pourris à une épicerie solidaire destinée aux réfugiés pour toucher les dits crédits 🙁
      Et chez Emmaüs, c’est pas toujours rose non plus.
      https://rapportsdeforce.fr/classes-en-lutte/plus-rien-a-perdre-les-compagnons-emmaus-du-nord-determines-a-poursuivre-la-greve-113019817

      1. Avatar de Chabian
        Chabian

        J’ai lu un jour que les GS ont aussi une assurance couvrant les invendus. Et évitent le payement pour évacuation de déchets : cela ferait quatre gains, l’assurance, l’économie d’impôt, l’économie de déchets et l’avantage du greenwashing… ( vérifier, quand même : info ancienne).

    2. Avatar de Thomas Jeanson
      Thomas Jeanson

      L’aide alimentaire est un élément clef du système agro indus francais pour gérer ses excédents, ça mériterait un sujet entier.

      On a aussi une cantine alimentée par des invendus…

      1. Avatar de arkao

        L’agro-industrie a aussi des méthaniseurs pour gérer ses excédents 🙁

    3. Avatar de Nialoo
      Nialoo

      @Khanard
      Cela tombe bien que vous aborder ce sujet car j’ai une anecdote assez croustillante sur le sujet.
      En ayant bossé un temps pour une de ses associations, j’ai eu l’écho qu’un directeur d’une grande surface à fait pression sur ladite association en lui disant qu’il ne donnerait plus les invendus (donc la nourriture pour les personnes démunies) à l’association si une équipe d’insertion de l’association ne travaillait pas plus vite dans l’entretien des espaces verts de la grande surface.
      Je voulais vraiment partager cette anecdote car ce genre de personne me débecte au plus haut point. Et quand je vois que ce monsieur toujours, a fait déplacer la station essence de la grande surface en détruisant des maisons pour pouvoir agrandir son parking…

      1. Avatar de Khanard
        Khanard

        @Nialoo

        vous avez tout à fait raison de souligner cet aspect .
        Et n’oublions pas que nous sommes encore et toujours dans un système capitaliste . J’en suis resté à l’analyse de Marcel Mauss sur le don . Surprenant .

    4. Avatar de Tout me hérisse
      Tout me hérisse

      @Khanard
      Cela illustre bien que l’un des ‘incitants’ le plus puissant est l’appât du gain, les autres actions ne relèvent que des bons sentiments à l’échelle ‘colibri’…
      Une autre justification d’utiliser les choses avec parcimonie est la situation de manques ou de pénurie, je me souviens avoir acheté des vis et des clous à l’unité, dans les petites boutiques de la calle Monte à La Havane, pour réparer des choses dans la maison que j’habitais à l’époque, le bois était également difficile à trouver en raison de lois spécifiques censées protéger les forêts.
      Un autre phénomène à mettre en évidence, est la forte opposition de certains fabricants à ce que soient effectuées des réparations de produits de leurs marques en dehors de leurs circuits officiels, ou agréés, ou simplement par la non disponibilité des pièces détachées originales ou l’implantation d’astuces logicielles permettant de détecter l’utilisation de pièces compatibles en remplacement (Apple!), tout cela dans le but de sécuriser leurs revenus…

      1. Avatar de Khanard
        Khanard

        @Tout me hérisse

        «la forte opposition de certains fabricants à ce que soient effectuées des réparations »

        effectivement c’est déjà le cas . Le secteur automobile en est le meilleur exemple . outillage spécifique qui empêche le petit artisan garagiste d’effectuer des réparations .

        je suis perplexe quant à la pérennité de ces ateliers de réparation sur le long terme . Il faut tout un réseau de compétences, d’accès aux données qui sont protégées, d’outillage, de disponibilité des pièces détachées qui n’est pas forcément en place et je me doute bien que les fabricants vont sauter sur l’aubaine pour augmenter les prix etc…etc .
        In fine sera t’il judicieux de faire réparer le grille pain sachant que le coût de la réparation sera supérieur au prix d’achat . Même si l’état propose des aides ! Car bien sûr , les têtes à crâne d’œuf on instauré un parcours administratif digne des enquêtes de Holmes . Et qui dit aides financières implique un alignement des prix tenant compte de ces aides .

  2. Avatar de Garorock
    Garorock

     » en remettant des ateliers au village, créant des jobs, tout ça tout ça … »
    Ici, vallée de la loose, Ariège, il y a un moment qu’on turbine là-dessus. Le recyclage et la tranformation seraient localement une filière à plus long terme pour les artisans* que la vente de bonnet en poils de lama à des touristes sans catogan.
    Mais sans inflexion (injonction) des niveaux supérieurs, cela reste du colibricolage.
    Il ne faut pas interdire la publicité. Il faut encourager la publicité pour les éco-villages.
    Il faut rendre l’avenir désirable. Aussi désirable qu’un yaourt qui fait maigrir!
    😎
    * Et les SCOPS.

    1. Avatar de Thomas Jeanson
      Thomas Jeanson

      « Mais sans inflexion (injonction) des niveaux supérieurs, cela reste du colibricolage. »

      Tout à fait.

    2. Avatar de Maddalena Gilles
      Maddalena Gilles

      J’adore le mot « colibricolage » : à re-servir !
      Pour un tas de trucs d’ailleurs…
      Merci !

  3. Avatar de blawete
    blawete

    2050 : Les conséquences de la fin de « l’abondance »
    https://youtu.be/veZqVkQYWW4?si=CAMawmFOqaN8_6dl

  4. Avatar de timiota
    timiota

    Dans ma série « la nature est bidirectionnelle, c’est pas par hasard (deux sèves se croisent dans les plantes), je vois bien tout un chacun (dans ma coprop qui a un syndic bénévole parmi les pptaires) pris d’une envie de bricolage aller chercher son bout de machin au Leroy-Merlin ou au Casto (on limite Truffaut quand même).
    Perso, j’attends les brocantes pour trouver un peu de tout (ou le bon coin : de quoi faire des pompes solaires petit volume).
    Et surtout ceci pour le BIDIRECTIONNEL : Dans les quartiers pavillonnaires ou les vallées de la loose (j’ai bien aimé Tarascon/s/A entre nous soit dit), il serait logique d’avoir un « relais » pour à peu près 50 ou 100 foyers : Quelqu’un qui a du stock des trucs de base du Leroy-Merlin (quincaillerie, dominos et inter électriques, pas trop de fil mai un peu — le Cu est cher –, quelques ampoules et piles les plus courantes obtenues à des prix planchers (sans la marge du Monop)). Cela peut hélas difficilement être étendu à l’agro-alimentaire (aspect sanitaire). Et se pose le pb de la petite marge que ledit « relais » pourrait avoir. Je ne vois guère que des solutions d’aménagement d’asso loi de 1901, une asso « de tête » par commune peut-être (pour répartir une subvention p ex) et des assos de quartiers (qqs unes par « maison de quartier », lesdites maisons correspondant par ici à > 5000 habitants chacune, soit > 1500 foyers).
    De passage en Inde, j’ai vu le modèle à peu près inverse du nôtre : aucun magasin généraliste, on va d’échoppe en échoppe et de quartier en quartier pour avoir ici sa pompe, là sa peinture, ailleurs du « tarpolin » (tôle ondulée ou équivalent), d’autres quartiers font les produits d’hygiènes, ceux des produits agro-alimentaires sont séparés plus ou moins par religion (les boucheries sont liées au patronymes arabo-musulmans, « zamzam », etc.). Ca fait hélas circuler douze mille mobylettes et autres tuktuk, mais ça évite de déplacer (comme le disait déjà René Dumont) 1,5 t de tôle pour faire 15 km pour aller chercher 1,5 kg de trucmcuche (voire 15 g quand c’est des rondelles spéciales ou des mèches à renouveller).
    Bref, il y aurait une « fractalité » du nécessaire et du moins nécessaire, jusqu’au superflu, j’en avais parlé sur un autre versant, « une seule direction des deux » dans mon billet sur une explication « écono-territoriael » des 30 glorieuses (qui est un exercice de base pour un physicien : à quoi se corrèle spatialement la grandeur que j’étudie, non d’un p’tit bonhomme) [[ à ce lien https://www.pauljorion.com/blog/2015/05/04/une-explication-econo-territoriale-des-trente-glorieuses-par-timiota/%5D%5D

    1. Avatar de Thomas Jeanson
      Thomas Jeanson

      Ce que je propose, c’est de faire une plateforme assez balaise en fait, dis moi si j’ai tort, avec
      – une dizaine d’ateliers – boutique ( une trentaine de m2 chaque) tenus chacun par un indépendant ( textile, cuir, bois, metal, informatique, cycle, hifi son, électroménager, motoculture…)
      – une grosse quincaillerie alimentée par du démantèlement
      – une plateforme logistique qui gère la collecte et le tri vers les eco organisme de ce qu’on ne peut pas valoriser sur place…

      C’est encore gros, mais ce serait dommage de se priver de la synergie entre les artisans…

      1. Avatar de timiota
        timiota

        Oui, je me demande seulement, pour la viabilité économique, si on ne va pas opposer la même c… que pour les graines (Cocopelli, tout le monde connait l’histoire, je pense, la loi oblige à vendre des graines « viables, identifiées, répertoriées, etc. » (mes mots, pas ceux de la loi), et cela interdit la commercialisation de graines « de jardin » ou « de champ » par Cocopelli).
        Du coup, il faut que la vente devienne une « participation », une prestation avec par exemple un engagement à rendre compte de la fin de vie de l’objet (ou suite de vie !!). Bref, l’inventivité juridique ne sera pas de trop.
        Il s’agit de faire comme le moyen-âge avec les pierres de l’antiquité, amplement recyclées (ou les temples entiers recyclés en églises : Campanie, Sicile en recèlent un certain nombre).

        Mais en faisant plus petit et plus vite.

        Des applications de reconnaissance des objets pourraient être de la partie, malgré le gâchis technologique associé, pour avoir un effet d’entrainement. Un IOED (en anglais IOTO) , Internet des Objets en Devenir (Internet Of Transforming Objects).

        Bon, je vais un peu loin, je suis évidemment convaincu que le volet concret doit être le volet principal (mes débuts dans une culture matérielle que je me suis appropriée, c’était l’électronique des années 1980, de la résistance au µP 8 bits, je continue de sortir mon fer à souder pour réparer ici un contact d’interphone, là pour recycler des LEDs pour remplacer des ampoules introuvables qui éclairent des boitiers, etc).

        Du point de vue du suivi en mode universitaire, je connais un peu Baptiste Monsaingeon, l’auteur de « Homo Detritus », aujourd’hui MCF à Reims. Pourquoi pas injecter de l’argent public par ce biais ? (tant que le fil à la patte est tout petit).

        1. Avatar de Khanard
          Khanard

          @timiota

          raaaahhhhh ! Kokopelli . https://kokopelli-semences.fr/fr/ cela fait des années que je m’approvisionne chez eux .

          mais peut être que notre ami @Garororck y a planté sa graine ! 😉 et pourrait peut être nous en dire plus .

          il existe aussi un producteur du côté de Montpellier mais je ne retrouve plus son nom ?

        2. Avatar de Pascal
          Pascal

          @timiota
          « Bref, l’inventivité juridique ne sera pas de trop. »
          La difficulté étant qu’aujourd’hui la « loi » et son esprit sont progressivement replacés par la « norme » et sa quantification au service des « gros » (semenciers, entre autres).
          Comment redonner à la loi son esprit cher à Montesquieu quand c’est la norme industrielle qui dicte sa loi au service de son hégémonie ?

          1. Avatar de arkao

            @Pascal
            Voter LFI ? 😉

            1. Avatar de Garorock
              Garorock

              Y’a deux ans, vous nous auriez écrit: Votez LFI ! 😆
              On progresse vers le juste milieu.
              C’est une chouette nouvelle. Vous avez pris d’autres bonnes résolutions pour l’année prochaîne?
              Un triumvirat à la tête des insoumis?
              😎

              1. Avatar de arkao

                Je ne voulais pas brusquer Pascal 😉

          2. Avatar de timiota
            timiota

            Merci Aristote : on peut commencer à l’envers, pas le prisme du prix (tout ceux qui fréquentent des brocantes (de province surtout) peuvent exploiter leur intuition, là) :
            On fixe le statut réciproque des contractants « vendeurs » et « acheteurs », par le prix.
            Rien n’empêche d’aller plus loin que le « statut » et d’aller jusqu’à un « ethos de l’objet », ou plus concrètement, un engagement dans la reproduction du geste ainsi fait: prolonger la transaction par un engagement au recyclage suivant et/ou par l’apport d’un objet recyclable suivant dans un éco-système analogue.

            Bref, la valeur « travail » du marxisme serait revisitée et élargie pour retrouver une base plus large (et anthropologiquement fondée).

        3. Avatar de Thomas Jeanson
          Thomas Jeanson

          Pour donner une idée des convoitises en cours :

          Le vrai visage des contrats à impact : un piège financier pour les collectivités

          Ce 18 décembre, le département du Nord a finalisé la signature d’un contrat à impact social (CIS). Pour la première fois, nous avons eu accès au contrat de cet outil financier particulier, généralement couvert par le secret des affaires. Sa lecture conforte les alertes que nous portons sur cet outil depuis 2014.

          Les CIS mettent autour de la même table, l’Etat ou une collectivité territoriale, des investisseurs privés (essentiellement des banques, fonds d’investissement et assurances) et une association qui porte une initiative dite innovante.

          Les investisseurs placent de l’argent dans cette initiative et selon des « indicateurs de performance », les pouvoirs publics remboursent cette somme avec des intérêts et des primes de performance établis en fonction des résultats atteints ; le retour sur investissement du contrat du Nord peut atteindre 9,50%, un très bon produit pour les marchés financiers.

          Les défenseurs de ces outils arguent que les pouvoirs publics y trouvent leur intérêt puisqu’ils n’avancent pas l’argent et ne prennent pas le risque de financer une innovation sans résultat. Tout le risque, assurent-ils, est pris par les investisseurs qui ne sont remboursés que si les résultats sont attestés.

          Le contrat du Nord nous montre, à l’inverse, que le mécanisme de remboursement, intérêt et prime compris, s’enclenche dès les premiers mois du programme. Quant au risque, il apparaît minime étant donné les faibles « indicateurs de performance » choisis. D’autant que le contrat prévoit des révisions possibles des objectifs à la baisse voire même un retrait anticipé des investisseurs en cas de problème. Enfin, investisseurs et département surveilleront comme du lait sur le feu, via un comité de pilotage semestriel, le déroulement de l’action et pourront à tout moment revoir ces indicateurs à la baisse, réviser le programme. Un comité de pilotage qui montre également la main mise des investisseurs, via ces outils, sur les pratiques associatives.

          Des objectifs quantitatifs sont fixés pour le programme sur toute sa durée : accompagner 760 allocataires du RSA, travailleurs indépendants ou entrepreneurs pour créer son entreprise pour en faire sortir 170 du RSA pendant 12 mois consécutifs. Tous ces indicateurs doivent faire l’objet régulier de remontées de données vers l’évaluateur qui délivre des « attestations de performance » permettant le déclenchement du remboursement.

          Les investisseurs financiers, BNP Paribas (moteur dans le développement de ces outils financiers en France), Sogefir du groupe Mulliez et la Fondation de la plus grande banque d’affaire privée belge Degroof Petercam (épinglée en 2019 pour irrégularités en matière d’application des règles anti-blanchiment d’argent), placent 1 936 272 euros dans ce programme de l’association Positiv, lancée en 2006 par Jacques Attali.

          La lecture de ce contrat prouve le coût extrêmement lourd de son ingénierie pour les finances publiques : La structuration du contrat portée par BNP Paribas coûte 99 200 euros ; le coût de l’évaluateur : 123 540 euros, le coût total des intérêts versés aux investisseurs : 183 946 euros. Finalement, le département paye pour cette action un montant total de 1 936 272 euros dont plus de 20% relève uniquement de l’ingénierie financière…

          Reste une grande question : si on comprend l’intérêt des investisseurs, l’intérêt de l’association qui troque tout de même sa liberté d’action contre une grosse somme d’argent, quel est l’intérêt du département de choisir de dépenser autant plutôt que de passer par une subvention classique ?

  5. Avatar de Garorock
    Garorock

    Dans les futurs éco-villages (modèle années 50 avec la WI-fi) il y aura des échoppes dans toutes les ruelles, dans chaque impasse, chaque coupe-gorge, à tous les ronds-points.
    Faire ses courses sera chaque fois une nouvelle aventure!
    L’avenir palpite déja. Il est dans le  » autrefois là ». Il hurle dans ses pantoufles.
    Y’a que dans le coeur des narcissiques identitaires, ceux qui ont besoin de proies pour se sentir exister, qu’il fait un bruit de bottes.

    1. Avatar de Ruiz
      Ruiz

      Un exemple urbain pourrait être celui de Barcelone https://irbarcelona.fr/gastronomie-catalane/marches-de-barcelone/encants-barcelone-fira-bellcaire/
      Où une structure collective de type marché avec nombreux box indépendants offre un espace d’échange de produits divers y compris de seconde main, dans un cadre architectural original et adapté au climat.

      A plus petite échelle des municipalités (ou associations) pourraient reconvertir des magasins de meubles ou locaux d’hyper en déshérence, ou y installer des braderies permanentes où le particulier vendeur peut louer des micro-stand par quinzaine et délègue la surveilllance et l’encaissement.

      1. Avatar de Khanard
        Khanard

        @Ruiz
        oui mais non là vous faites fausse route ! Connaissant très très bien Barcelone ce marché (braderie) est une pure arnaque !
        Certes le cadre moderniste est attrayant mais c’est un coupe gorge pour le porte monnaie des très nombreux (bcp trop d’ailleurs) touristes qui se font arnaquer .

        D’ailleurs quand vous parcourez les travées vous sentez comme une odeur de …….mafia .

        non je vous assure c’est un mauvais exemple .

    2. Avatar de Otromeros
      Otromeros

       » avec la WI-fi  » …

      ((L’antenne fait partie du paysage..??…^!^…  » pardon…j’ai pas pu…tellement c’était « attendrissant »… ))

      Ceci (pas trop..) méchamment écrit.. Meilleurs voeux et  » enjoy..! » autant que vous pouvez..

  6. Avatar de Juillot Pierre
    Juillot Pierre

    « Réemploi » de quoi et de qui au juste…?

    A regarder ce qui est « refourgué » sur des « sites/plateformes » se déguisant en pseudo « réseaux sociaux » (notez vous les uns les autres, sur la qualité du produit « échangé », mise en forme et fond, créez vous votre « réseau », « réputation », « notoriété »…) soit disant « créateurs » de liens de « particuliers à particuliers » (de « Le bon coin »… à « Vinted », etc), n’y a t’il pas tellement de « nuances de gris » dans le « réemployable » d’objets, d’outils, et de travail de tri/réparation/recyclage même, qu’il est mis au défi quiconque voudrait y retrouver ses petits – au cas il serait question d’y faire son « marché » donc…?

    Parlons par exemple de l’aspect « réemploi » d’objets, et de l’aspect « réemployable » des « trieurs(euses) sélectif », en tant que « seconde main/petite main » (sous qualifiée, inexpérimentée…), dont la problématique de « l’obsolescence programmée » – des plus petites pièces, voir « blocs », jusqu’aux objets eux même – qui n’est pas tout a fait « réglée », pour rester « optimiste » (Loi Nairu, Okun… Phénomènes de « mode » automobiles… vestimentaires… d’ameublement… etc).

    De manière plus pessimiste, pour qu’il y ai un flux constant et conséquent de matière « réemployable » (comme ce fut le cas du triage sélectif des déchets occidentaux en Afrique Asie, jusqu’à que ceux ci refusent des déchets contaminés, radioactifs, etc), et de « main d’œuvre » à « corvéabiliser » (précariser/paupériser culpabiliser donc)… encore faut-il que la bête du capitalisme néolibéral/ultralibéral, soit alimentée par l’absence de soucis consuméristes, par l’absence de « ressentis » coupable du dérèglement climatique, de la perte de la biodiversité, des guerres commerciales/monétaires/de « civilisations »… du « pouvoir d’achat » des doutes, incertitudes, de « temps de cervelles disponibles » de grenouilles dont le « ras le bol fiscal » et « poujadisme » serait soit disant plus légitime à s’exprimer, à « voter »… que les « chômeurs(euses)=fraudeurs(euses) », que les « bénéficiaires » du RSA qui présumés coupables d’être assistés, sont un « cancer de la société » à qui un « pognon de dingue est mis dans les minimas sociaux, qui fait que les pauvres le restent et se déresponsabilisent »… que les « réfugiés(es) » suspects(es) de vouloir profiter de « l’appel d’air » d’un modèle social, dont les « NON RECOURS explosent avec les inégalités territoriales, scolaires, « de destins »…

    Mais est-ce qu’alors, le « réemploi » de la « seconde main » dans toutes ses dimensions utilitaires, comme humaines, sociales/ »sociétales », n’existe pas de manière plus fondamentale en tant que « Marché tertiaire », que la façon de chercher à en régler les problèmes du primaire et secondaire, qu’en périphérie – ce « Marché » étant différent en zones rurales, périurbaines, et urbaines…?

    Dit autrement est-ce que traiter qu’une partie des symptômes des maux de sociétés et civilisations occidentales, dont les individualités préfèrent nier le dérèglement climatique, être dans la négation du danger de la perte de la biodiversité, en s’en remettant aux « Marchés… », à la « bonne conscience de faire le choix de la « seconde main »… alors qu’elles sont au bord de l’effondrement démocratique, économique, climatique… suffira à guérir le malade en tant que PIB, « Nation »… ou l’humanisme des citoyens(es) devant « vivre ensemble »… avant que l’extinction de l’espèce n’advienne…?

    1. Avatar de Thomas Jeanson
      Thomas Jeanson

      Chaque jour, on jette et on détruit dans ce pays, du bois massif de qualité, des moteurs électriques en parfait état, des roues de vélo qui n’ont besoin que d’un petit coup de pompe, des ordis qui pourraient rendre service encore 15 ans.

      Et il y a dans chacun de nos bleds, les compétences pour remettre ça en marche, et le relancer non pas dans la conso frénétique, mais l’usage.

      Remettre des ateliers au village, c’est un truc tout à fait énorme pour changer le monde. Tous les gamins alentour, peuvent à nouveau voir, palper comment se fait un objet, et voir surtout, la personne qui fait le job.

      C’est une des clefs du truc que je propose : que le process soit visible et visitable.

      Je ne dis pas que c’est la solution à tout, mais je vois ce matos passer ,je connais les personnes qui sont déjà des experts et qui prendraient leur place dans les ateliers et je SAIS que c’est une dinguerie de ne rien faire.

      1. Avatar de arkao

        Un exemple d’initiative locale pour le bois:
        https://seve-mobilier.fr/association/

      2. Avatar de Khanard
        Khanard

        @Thomas Jeanson

        en fait il faut, il faudrait , interdire la spéculation boursière pour s’orienter vers une économie réelle autour d’un artisanat local . C’est quand même beaucoup plus enrichissant de voir concrètement à quoi sert son argent lorsque celui ci se concrétise par une prospérité locale .
        J’ai étudié la vie des villages ariégeois au moyen âge (époque cathare) et j’ai été surpris par l’absence de circulation de monnaie . Les prêts, les échanges en tous genres, jusqu’au moindre chaudron, assiette, ustensiles de cuisine de « domus » à « domus » (hostal) étaient des activités courantes .
        Mais c’est vrai que les Amish sont passés par là .

      3. Avatar de Juillot Pierre
        Juillot Pierre

        Cher voisin Thomas Jeanson. Habitant Pissos dans les Landes, je crois savoir que nous sommes plus proche, au sens de proximité… que ce qu’une communication en « réseau virtuel » laisse entendre.

        J’entends ce que vous dites. Et ce que j’essaie d’exprimer n’est pas loin de ce que je pense connaitre du point de vu de votre billet et commentaire.

        Ce que je veux dire avec plus de circonscription, c’est par exemple, que nombre d’associations à but non lucratif – resto du cœur, etc, à qui nous en tant que famille modeste, donnons sans compter – reçoivent des objets, vêtements, et autres « dons en nature » (non défiscalisable n’est-ce pas !), qui sont autant de « ressources » mise à disposition, pour satisfaire des besoins, et envies (il paraît que les pauvres jalousent les plus riches qu’eux ?) de plus démunis(es) que la générosité des donateurs(trices) fait « ruisseler »…

        Certes le bénévolat anime « l’âme » et le cœur de ces associations… pour redistribuer après tri sélectif, recyclage, réparation, etc, ce qui est partagé en « seconde main ».

        Certes leurs rôles de substitution à ce que « l’État ne pouvant pas tout », déserte, abandonne au privé, toutes ses missions, prérogatives prioritaires, se déléguant à l’infini… est devenu tellement « banalisé », dédramatisé, de « l’ordre de l’ordinaire », qu’en y prenant pas garde, les initiatives consistant à se substituer à une partie de leurs activités – la plus rentable en terme de « création d’emploi de réinsertion », en terme de commercialisation opération marketing, et « création » de richesse sur un « marché tertiaire » du tri, recyclage, réparation, etc – devient « l’évidence » des choses à faire dans tant et tant d’urgences dont la hiérarchisation des valeurs est inversée à toutes les sauces (les associations en question se plaignant par exemple de manque de dons et donations de l’Etat, des collectivités pour pallier aux besoins insatisfaits de plus en plus de familles pauvres, précaires…).

        Là ou je veux en venir, c’est qu’en cette période de Noël et de festivité de fin d’année, ou il est DÉDIABOLISE dans les médias de masse, et discours politiciens, par la « grâce » de la DICTATURE des émotions, ne sondant que les doutes, incertitudes de la peur d’avoir peur de perdre en « pouvoir d’achat » des grenouilles, ce que l’Etat se refuse d’interdire en terme de spéculation inflationniste sur les prix, problèmes d’approvisionnements, gestions de stock en flux tendu, etc et sur l’inflation de la redistribution indécente de dividendes, en cet instant ou il est exalté l’initiative de revendre ses cadeaux de noël, pour retrouver du « pouvoir d’achat », pourquoi ne pas avoir choisi de pointer du doigt cette dérive du consumérisme, qui préfère voir retourner en magasin des articles neufs non « désirés » par leurs « propriétaires privés » (dans certains cas ce sont des denrées alimentaires arrosées d’eau de javel, qui finissent à la poubelle, plutôt que d’avoir à gérer les « cohortes » de pauvres se battant pour elles, par exemple), plutôt que d’en faire don à ces associations…?

        1. Avatar de Thomas Jeanson
          Thomas Jeanson

          600 tonnes Pierre, tu as lu ?

          Mon message est très simple, le don c’est bien, encore mieux : créer ensemble l’infrastructure qui soit capable de le gérer de la manière la plus redistributive et utile pour la communauté.

          1. Avatar de Juillot Pierre
            Juillot Pierre

            J’ai bien lu et relu votre billets et vos commentaires. J’entends que vous parlez de moyens, d’actions immédiates à mener… quand j’essaie d’aborder un aspect de finalité dépassant le cadre d’une sorte de « finitude » dans laquelle la concurrence des associations à but non lucratif – que je défends et soutiens par ailleurs – s’enferme en se substituant « volontiers » aux prérogatives prioritaires que « l’Etat ne peut pas tout » parait-il, et des collectivités, abandonnent à la privatisation/digitalisation/numérisation/ »ubérisation » de services publics dans certains territoires ou les inégalités scolaires, de « destins », etc, explosent.

            C’est à ce dessein que je nous questionne sur la dérive consumériste d’un individualisme néolibéral/ultralibéral exacerbé qui trouve « normal » de revendre des cadeaux de noël neufs (parce qu’en doublon ou autres raisons) et que les pauvres se contentent d’objets de « seconde main ».

            1. Avatar de CORLAY
              CORLAY

              Bonsoir, je remarque vos mots : privatisation/digitalisation/prestigitation/numérisation, etc…où inégalités scolaires de destins et autres explosent. Il va falloir une volonté d’acier pour les enfants et en devenir. Isabelle

              1. Avatar de Juillot Pierre
                Juillot Pierre

                Ce qui m’inquiète le plus, dans ce devenir du « monde d’après, du « nouveau monde », ce sont ceux enfants (de « …. ceux qui ne sont rien… » ?), pour qui même la plus féroce, « radicale », « extrême » « volonté d’acier » n’y suffira pas, à constater que rien que dans le pays de la défunte déclaration universelle des droits de l’Homme et du citoyen… 6 générations de la descendance des populations les plus paupérisées, précarisées, discriminées de façon systémique, ne suffisent pas à espérer trouver une place dans la file d’attente d’un escalier social/ »sociétal », effondré.

          2. Avatar de Juillot Pierre
            Juillot Pierre

            Cela dit ne veut en rien signifier que les pauvres auraient aussi l’envie, le besoin et droit d’abuser des dérives du consumérisme néolibéral/ultralibéral de celles et ceux se décomplexant à revendre au lendemain des fêtes leurs cadeaux non « désirés ».

            Cela dit veut juste souligner que le recyclage, la réparation, le triage des objets dont vous parlez comme étant de « seconde main », ayant déjà eu une vie remplie donc, mais pas finie pour autant, n’a pas à être un « marché » seulement destiné aux plus démunis, ayant aussi besoin d’objets neufs, « durables », de non obsolescents, pour sortir de la « trappe à pauvreté » que constitue le cercle vicieux de ce « marché tertiaire » leurs maintenant la tête sous l’eau.

            1. Avatar de Thomas Jeanson
              Thomas Jeanson

              « ayant aussi besoin d’objets neufs, « durables », de non obsolescents, pour sortir de la « trappe à pauvreté » »

              Non ! Si l’objet rempli sa mission, personne n »a besoin de  » neuf « .

              1. Avatar de Juillot Pierre
                Juillot Pierre

                C’est toute l’Histoire du serpent qui se mord la queue. Parce qu’il faut bien que l’objet ai été neuf pour être acheté/désiré par envie et/ou besoin par quelqu’un ayant eu les moyens de se le payer… pour qu’il finisse par tri, recyclage, comme une « seconde main »… dont a besoin et/ou envie un autre… en bas de l’échelle sociale/ »sociétale », en dessous du premier, en tout cas dépendant de sa désaffection du dit objet, le dernier devant se contenter de la fonction « résiduelle » de l’utilité d’un objet qui quoi qu’on en dise, et de quelque manière il est recyclé, reste déclassé/dégradé/à plus courte durée de vie.

                Dit autrement, il faut donc qu’il y ai du désir consumériste néolibéral des premiers, quitte à ce que les dérives (comme décrites si dessus dans la revente de cadeaux…) permettent aux objets neufs de retourner aux magasins, ou d’alimenter la bête du « marché » du « particulier au particulier », pour combler l’insatisfaction, la frustration, la soit disant coupable « jalousie », des derniers acquérant de la « seconde main »…?

              2. Avatar de Juillot Pierre
                Juillot Pierre

                S’il est préféré l’image du symbole de l’infini (ressemblant à un huit couché) à celle du serpent dans un verger paradisiaque,dont les « tentations » peuvent charmer, encore une fois, je suis d’accord avec vous pour interpréter votre action et proposition comme une solution, comme moyen transitoire, tant qu’à la fin, je crains que rien ne vienne déranger/ébranler le productivisme intensif du capitalisme néolibéral/ultralibéral…

                Du moins, j’ai peur qu’il faille des générations (que les plus pauvres, précaires n’ont pas, si l’extinction survient dans trois – alors qu’il faut plus de 6 générations a leur descendance pour espérer [en vain] trouver une place dans la file d’attente d’un escalier social et « sociétal » effondré), à ce rythme de transition, pour mettre fin au désir/envie du productivisme intensif et sa gestion de stock en flux tendu de tout dilapider en ressources primaires, pour mettre fin au consumérisme, du capitalisme néolibéral/ultralibéral d’avoir besoin de jouer sur les prix, faux problèmes d’approvisionnements, pénuries, inflations, pour maintenir son « train de vie »…

                Car au final il risque d’y avoir de moins en moins de personnes au « pouvoir d’achat » suffisamment aisés, pour acheter du neuf, s’en débarrasser à leur « bon vouloir », pour qu’après tri, recyclage… les objets finissent en « seconde main » pour les besoins d’une croissance exponentielle de la population pauvre, précaire.

              3. Avatar de Juillot Pierre
                Juillot Pierre

                Maintenant, si a la toute fin de l’Histoire de l’intelligence humaine, il est question d’instiguer dans les « consciences et inconsciences » des futures générations – et à trouver crédit auprès d’intelligence supérieure, tel Chatgpt, etc – une forme de « bonne conscience » à accorder aux « survivalistes » du dérèglement climatique, de la perte de la biodiversité, des guerres commerciales/monétaires/de « civilisations »/de l’eau/pour les dernières matières premières, terres rares…. dans le sens de la mystification d’une narration « Historique » narrant la « légende » du « au moins on aura essayé ça », libre à qui veut le croire de se raccrocher à ce mythe, à cette croyance aveugle.

              4. Avatar de Juillot Pierre
                Juillot Pierre

                Le mythe de « l’offre et de la demande », celui du soit disant « présumé innocent » bien-fait du « ruissellement »… constituant le piler central sacralisé, « sanctuarisé », des « modèles sociaux », des sociétés capitalistes occidentales, néolibérales, ultralibérales, quant à lui, en restera t-il sauf, et sain(t)…? Ou peut importe ce que les derniers(ères) survivants(es) du risque de l’extinction de l’espèce humaine, et d’une partie conséquente du vivant, en penseront, en jugeront…?

              5. Avatar de Garorock
                Garorock

                Le « neuf » était là avant la poule!
                Le neuf doit être réparable et pérenne donc plus cher afin d’aiguiller la consommation vers la sobriété.
                Les riches devraient être obligés de n’acheter à partir d’aujourd’hui que des objets labellisés par une commission présidée par saint-Janco.
                Les pauvres en attendant que ces objets arrivent sur le marché de l’occasion devront se contenter d’objets réparés et des services communaux: laverie solaire, yaris en auto-partage, bus électriques, médiathèques, etc…
                La publicité ne devrait vanter que les objets labellisés et promouvoir les ateliers de réparation. On est capable de choisir nos yaourts tout seul!
                Na.

                1. Avatar de Thomas Jeanson
                  Thomas Jeanson

                  Bravo tous !

              6. Avatar de Régis Pasquet
                Régis Pasquet

                Le fric rend con.

                1. Avatar de Thomas Jeanson
                  Thomas Jeanson

                  Regis

                  La concentration du capital…serait une boucle retroactive positive de connerie ? Mmmm … C’est pas complétement fou …

      4. Avatar de CORLAY
        CORLAY

        Bonsoir Thomas, j’ai lu v/commentaire et moi, je serai favorable, cela diminuerait certains objets à la poubelle et remise en circuit sur plusieurs domaines et diverses personnes – créer des échoppes. Bonne idée

  7. Avatar de Chabian
    Chabian

    Deux mots sur nos déchets (non, l’histoire ne commence pas en ’55). Jadis, hors des centre-villes, on faisait un trou dans le jardin, et tout y allait et disparaissait sous un peu de terre (un enterrement, un mauvais compost). Avec le progrès et la consommation (entre deux-guerres), on a commencer à jeter un vieux vélo, un rouleau de fil-à-poules, un pot de peinture chimique (c’est nouveau, cela remplace la chaux et l’huile). Alors un cantonnier est passé, prendre vos déchets pour les jeter dans un effondrement naturel à la sortie du village, en contrebas, vers la rivière…
    Dans les centre-villes, très vite (ancien régime), des « chiffonniers » ont évacué les déchets des cours d’immeuble… qui y puaient : M. le préfet Poubelle (XIXe) a imposé des seaux fermés ad hoc. Ces hommes triaient et récupéraient un peu, d’où leur nom ! Longtemps, il y eut aussi de la récupération de papier-journaux, et les associations de jeunesse y gagnaient quelques sous auprès de pros de la récup (années ’50). Donc évacuation de la charge vers un grand trou appelé « décharge ». Un peu de chaux et un peu de terre par dessus. Après deux ou trois trous comblés, on s’est inquiété et on a choisi de brûler les déchets avant enfouissement (années ’60) : réduction à un quart du volume et arrêt de la pourriture ! On a bien dû mettre quelques filtres et électrofiltres à poussière… Puis arrive Seveso (tous les petits animaux meurrent alentour : pourquoi ?) et la « découverte » de la dioxine. On la recherche dans des cendres industrielles, on la trouve… dans les décharges : bingo, il faut améliorer la t° de combustion, il faut « laver » les fumées, il faut étanchéifier les décharges contre écoulements et dégagements ! (’90). Donc on va introduire le tri des déchets, le retour des emballages au magasin (directive de ’96)… Halte-là ! non, les emballeurs vont récolter peu à peu (commençons par 15%, svp) par un système de récolte et de financement « point vert », grune punkt, fost+, etc. On va collecter quelques segments chimiques (piles, médicaments…). Les pollueurs mutualisent et se verdissent à peu de frais… Evitons surtout ces possibilités de cautionnement des vidanges (pratiquées dans le nord et la Belgique, pourtant). Enfin, dernier épisode, le tri des matériaux dans des usines sophistiquées, qui demandent votre tri à domicile. Et des collectes séparées. Et tout cela coûte cher…
    Et dans tout cela, oublions les déchets de l’industrie et de l’artisanat (garages…), souvent plus problématiques et évacués par des privés là où c’est moins cher (Inde, parce que la Chine ne les prend plus…).
    Après, oui : un peu de récupération ne fait pas de tort ; elle peut être un service auto-financé et procurer des emplois de faible compétence. Dans les années de rationnement d’après-guerre, ce fut évident. Il faut croire qu’on y revient doucement.

    1. Avatar de Thomas Jeanson
      Thomas Jeanson

      Ici, la décharge communale en forêt s’appelle le  » bourrier  » et comme tu dis, c’était juste une dépression au bout d’un chemin où les personnes venaient balancer meubles, électroménager, voitures même, jusqu’à 1995 environ.

      C’était aussi un lieu social, où ce qui pouvait servir était laissé en évidence et où tout le pays venait discuter.

      J’ai l’habitude de parler de notre association comme un bourrier organisé…

    2. Avatar de Timiota
      Timiota

      Les excréments de Paris étaient épandus (~au 19 ème siècle) à Montesson, dans la 2ème boucle de la Seine en aval de Paris. La plaine était réputée pour la productivité de ses maraiches.

      Les boues de retraitement servent toujours, mais seules les grosses stations d’épuration en produisent acceptablement et on des rejets qu’on peut qualifier de « propre » en terme d’excès d’azote phosphore etc (les agents de l’eutrophisation des eaux stagnantes). Environ 10 % des stations de mémoire mais >70% des rejets (loi de Pareto sans grosse surprise).

  8. Avatar de Otromeros
    Otromeros

    L’enfilade des deux gras-titres de Médiapart ce soir mérite d’être soulignée… en plus des 2 (vraies) nouvelles.. :

    jacques-delors, le-père-de-l- « europe-par-le-marché », est-mort

    et huit centimètres plus bas :

    wolfgang-schaeuble, le-père-de-l-« europe-de-l-austerite », est-mort

    Au moins les limbes ( le temps de l’ « instruction du dossier » ) … avant l’/le ….??…

      1. Avatar de Pascal
        Pascal

        C’est bien là le drame humain. Si nous étions plus conscients que la mort est notre seule certitude sur l’avenir, nous ne chercherions pas à précipiter celle-ci. Nous aurions plus de compassion pour nos semblables et nous saurions que nous sommes sur terre pour enrichir la vie plutôt que d’user de notre intelligence pour la détruire.

      2. Avatar de timiota
        timiota

        Glock ? Ne survit-il pas au point culminant de l’Autriche (le Gross Glockner) ?

        (https://fr.wikipedia.org/wiki/Gro%C3%9Fglockner, 1000 m sous le mont-blanc)

  9. Avatar de CORLAY
    CORLAY

    Bonjour, très beau texte. Oui, il faut plus de compassion, enrichir la vie essentiel à l’essentiel. Et non détruire. Texte philosophique et méditatif sur n/époque. Isabelle

    1. Avatar de Otromeros
      Otromeros

      Pardon de profiter, à votre insu, de la teneur de votre commentaire… (pour les « distraits »…)

       » Logo de la newsletter quotidienne
      « Haaretz » …Israel News, jeudi 28.12.2023 (traduction brute directe non contrôlée…)

       » Le cabinet de guerre devrait discuter, pour la première fois, de la position d’Israël sur l’avenir de Gaza après la guerre.
      Les forces israéliennes ont attaqué neuf bureaux de change en Cisjordanie, saisissant des millions de shekels
      qui, selon Tsahal, étaient destinés au Hamas et au Jihad islamique.
      L’Égypte a déclaré que ni Israël ni le Hamas n’avaient répondu à leur proposition en trois phases d’un accord de cessez-le-feu et de libération des otages.
      Le ministre de la Guerre, Benny Gantz(intégriste religieux fanatisé déclaré…) , a déclaré que si la communauté internationale « n’arrête pas les tirs [du Hezbollah] depuis le Liban… l’armée israélienne le fera /b>».

      Voici ce que vous devez savoir 83 jours après le début de la guerre  »

      ((« On » se rapproche inexorablement? des « termes d »éléments de langage’ des Wlad&Co..))

      1. Avatar de Otromeros
        Otromeros

        Désolé… oubli des « guillemets » ( expression personnelle, mais qualificatifs revendiqués et publics) dans les termes  » intégriste religieux fanatisé déclaré…  » …
        Dont acte.

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