Les Rencontres Élisée Reclus – Abandonner le mythe de l’économie triomphante : une question existentielle pour l’humanité ?, à Bruxelles le 25 novembre 2023 – Une force négative : le ressentiment / Une ambition positive : un monde sans argent

Illustration par DALL·E (+PJ)

Extraits des réponses aux questions de la salle

Une force négative : le ressentiment / Une ambition positive : un monde sans argent

Une dame dans le public : Moi, j’avais trois questions […]. La première s’adressait à plus à Bruno COLMANT parce qu’en fait, il y a trente ans, c’était mon prof aussi, donc j’ai assisté <à ses cours> dans des auditoires universitaires également et je n’allais pas à son cours et j’aurais bien voulu lui dire parce qu’il était très ennuyeux. […] la seconde question, c’est à vous les organisateurs toujours sur le même thème : comment ça se fait que sur un panel de huit personnes, vous n’avez impliqué qu’une jeune dame qui est jeune, très bien, bravo, Jeanne. Et voilà on a eu Jacques qui a remis 1492 comme un point de départ… Hein, donc le colonialisme, on est bien clair, on est bien d’accord que c’est vraiment le premier problème, le second c’est le classisme, hein, avec cette inclusion, la pauvreté, et cetera, qui doit faire partie du problème. Le troisième, c’est le genre donc ce n’est pas respecté dans des panels comme ça et je trouve ça très décevant. […]

Paul JORION : Moi, j’ai une réponse. D’abord une réponse tout de suite : il y a un moteur dont on a parlé : c’est la sobriété, la frugalité… Ça c’est un moteur vraiment positif. Il y a un moteur qui n’a jamais marché dans l’histoire, c’est le ressentiment. Le ressentiment, ce n’est pas une valeur positive. C’est quelque chose qui nous aura toujours conduit à la catastrophe.

L’autre petit mot que je voulais dire, c’est pour mentionner un autre <en plus d’Élisée Reclus> grand penseur anarchiste auquel on n’a pas encore fait allusion aujourd’hui : c’est Ernest Solvay. C’est une chose que les jeunes gens ne savent pas : nous sommes ici dans une école de business, une école où on apprend à faire des affaires, qui a le nom d’Ernest Solvay et c’est quelque chose dont il ne serait pas content : c’était un des grands penseurs anarchistes de l’époque.

Et je réponds à une des questions qui a été posée : son ambition, c’était un monde sans argent et effectivement dans les entreprises Solvay, au tout départ, – tant que l’on ne produisait que de la soude caustique – il y avait un système de réciprocité qu’on inscrivait dans des carnets dont disposaient les travailleurs. J’ai encore ce livre : Notes sur le productivisme et le comptabilisme <Bruxelles 1900>. Ça, c’est une valeur positive et un monde sans argent, on peut l’imaginer et ça va au-delà encore de la gratuité pour l’indispensable. Ce n’est pas quelque chose qui est impossible à faire mais bien entendu pas dans la logique de l’économie telle qu’on l’a aujourd’hui.

La masse critique

Paul JORION : On nous demande de faire des efforts, on nous parle de frugalité, on nous parle de sobriété mais on nous dit aussi « Vous savez, tout cela n’a pas beaucoup d’importance parce que M. Pinault se déplace en jet privé, etc. et lui représente l’équivalent d’un million de personnes ordinaires, etc. » mais ce qu’on ne fait pas assez, c’est de nous montrer cette notion de masse critique… et du temps nécessaire pour arriver à la masse critique.

Qu’est-ce que c’est, la masse critique ? C’est le nombre de personnes qui doivent changer de comportement avant qu’on ne bascule dans un comportement qui est véritablement vertueux. Et là il faut le subdiviser effectivement, en termes de pays du Sud, de pays du Nord, en termes à l’intérieur des différentes populations, des classes de population, et de classes socio-économiques qui émettent par exemple le CO2, la pollution, les gaz à effet de serre, etc. Il faut que ces chiffres qui sont calculables facilement par les scientifiques – et ils existent sans doute quelque part – qu’ils soient davantage à la disposition de la population et qu’on agisse en fonction de cela. Et que si on voit que la masse critique peut être atteinte – en disant de mettre l’accent là-dessus – qu’il y a d’autres comportements dont on voit très bien et intuitivement qu’il faudrait deux cents ans pour qu’on arrive à ce niveau de masse critique… Monsieur qui est intervenu tout à l’heure et j’ai perçu une conversation qu’il avait avec son voisin, pour les trajets de moins de 10 km, il utilise son vélo. Combien de personnes doivent faire ça pour que ça fasse véritablement une différence ? Et si on devait nous dire qu’il suffit de cinq ans pour qu’on arrive à cette masse critique… Aussi on le dit, par opposition, qu’il faudrait deux cents ans pour qu’on arrive à faire une différence… là il faut que nous sachions cela et qu’on mette l’accent sur ce qu’on peut faire, je dirais, à des horizons raisonnables. Et pas en arriver à dire de manière systématique, comme on l’entend partout : « Toutes les entreprises me disent que pour 2050, elles seront vertueuses » alors qu’on sait que la température augmente à une telle vitesse que ça n’aurait aucun sens de changer seulement son comportement en 2050…

Où sont les jeunes ?

Paul JORION : En fait, je vais répéter quelque chose qu’une dame dans l’assemblée, m’a dit durant la pause. Elle m’a dit : « Le problème… », elle se posait la question de savoir pourquoi il n’y a pas de jeunes aujourd’hui [dans la salle], pourquoi il n’y avait pas de jeunes ici et elle me dit : « Eh bien, c’est parce qu’ils sont trop occupés, et pourquoi est-ce qu’ils sont trop occupés ? » – [deux jeunes agitent le bras du fond de la salle pour se signaler] oui, il y a quelques jeunes, là, mais il y a quelques semaines, j’ai eu l’impression de faire partie d’une espèce adaptative en voie de disparition effectivement… Elle me dit qu’ils sont trop occupés parce qu’on leur a donné trop de choses à faire et ils ont une attention de neuf secondes… Alors que je lui demande « Combien c’est pour des gens comme vous et moi ? » (parce qu’on avait à peu près le même âge), elle me dit que c’était au moins trente minutes. Comment est-ce qu’on s’attaque à un problème comme celui-là, qui est un problème fondamental, une fois qu’on s’en rend compte ? Comment intéresser les jeunes à leur avenir ?

On a pris cette habitude de considérer que chaque génération est épargnée, qu’elle est nécessairement en prise avec son époque. Mais est-ce que cela reste vrai et en particulier dans un monde où nous avons pu à ce point déléguer la connaissance… Moi j’ai vu apparaître Wikipédia qui permet à n’importe qui de faire du copier-coller sur une question sans même avoir besoin de véritablement lire ce qui est écrit. Et maintenant on peut demander, voilà c’est un chiffre qu’on m’a cité (je vais à la CNIL en France dans quelques jours et c’est des chiffres qu’on m’a dits), les chefs d’entreprise en ce moment sont épatés par la meilleure qualité des rapports qu’on leur rédige : il y en un qui dit : « C’est incroyable, tous les projets qu’on a eus récemment dans mon entreprise, ont été tellement meilleurs : tous les projets que j’ai vus, c’est la première fois qu’ils sont d’aussi bonne qualité ». Et le chiffre qui est donné par M. Yann Ferguson qui a enquêté : 80% des gens dans les entreprises cachent à leur direction qu’ils utilisent les outils d’intelligence artificielle. Mais, est-il même encore nécessaire de comprendre ? Quand on va dans Wikipédia et qu’on fait un copier-coller, on comprend encore plus ou moins ce qu’on est en train de copier-coller, mais là <avec ChatGPT> ce n’est même plus nécessaire ! Ça, c’est aussi quelque chose … d’un côté, cette machine peut trouver des solutions qui vont être bien meilleures que ce que nous pouvons faire mais il faut encore que nous puissions continuer à comprendre ce qu’elle produit.

Sur le quolibet de « khmer vert »

Paul JORION : Juste une remarque en passant : si vous voulez connaître l’avis d’un « khmer vert » sur toutes ces questions, il s’appelle ChatGPT… plus spécialement la version 4. C’est ça qui énerve un certain nombre de gens parce que cette pensée-là se répand. Pourquoi est-ce que cette pensée est plus intéressante que l’autre ? – C’est parce qu’elle part uniquement des données et donc tous les dogmes liés à l’évolution de la science économique disparaissent. Il ignore complètement la pensée en silo entre économistes des écoles différentes, etc. Il va vers les solutions. J’ai l’impression que dans la mesure où ça se répand, il y a là une force politique en tant que telle, à moins qu’on la fasse taire bien entendu.

L’évolution des idées est très lente

 Paul JORION : Est-ce que je peux dire un mot sur Thomas Kuhn <qui vient d’être mentionné>, La structure des révolutions scientifiques. Il introduit effectivement cette idée de bouleversements dans la représentation du monde et il utilise le mot « paradigme », qu’on a retenu, pour parler de ça. Un paradigme, ça bascule sur des périodes en général assez longues. Comme l’avait dit Max Planck, les savants ne sont pas convaincus par les nouvelles théories, ils meurent et ils sont remplacés par les jeunes qui y croient. Une réflexion de Paul Feyerabend, que vous connaissez sans doute, et qui a été l’un des successeurs dans cette réflexion de Thomas Kuhn. Il rapporte une expérience qui a été faite… ça devait être dans les années 1970 ou les années 1980, dans les lycées en Allemagne : on a demandé aux professeurs de physique de lycée quelle était leur réponse à une fameuse expérience, à savoir de deux poids qui tombent l’un, du haut d’un mât d’un bateau en mouvement et l’autre poids qui tombe simultanément d’un pont, est-ce que les deux poids vont tomber au même endroit sur le navire. Une majorité – donc dans les années 1970 ou 1980 – … une majorité des professeurs de lycée ont donné la réponse aristotélicienne et pas celle de la loi d’inertie de Galilée qui date pourtant du milieu du dix-septième siècle. Les paradigmes évoluent mais très lentement même au niveau des gens qui passent par les universités.

Illustration par DALL·E (+PJ)

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62 réponses à “Les Rencontres Élisée Reclus – Abandonner le mythe de l’économie triomphante : une question existentielle pour l’humanité ?, à Bruxelles le 25 novembre 2023 – Une force négative : le ressentiment / Une ambition positive : un monde sans argent”

  1. Avatar de Nialoo
    Nialoo

    Personnellement, je ne brûlerais pas les billets de banque. Je les ferais plutôt avaler de force à nos élites et à tous ceux qui ont misé sur la croissance éternelle et le fric, vu qu’ils préféraient cela que de préverser une planète habitable. A ces personnes-là, ça ne sera plus le régime au pain sec, vu qu’ils devront le donner aux gens qu’ils méprisaient, mais le régime au billet de banque !

    Si James Hansen à raison que le réchauffement climatique est en train d’accélérer, cela viendra plutôt que prévu.

    1. Avatar de Pascal
      Pascal

       » Il y a un moteur qui n’a jamais marché dans l’histoire, c’est le ressentiment. Le ressentiment, ce n’est pas une valeur positive. C’est quelque chose qui nous aura toujours conduit à la catastrophe. »

    1. Avatar de Paul Jorion

      Fascinant ! J’ai appris que « maquereau » se dit désormais « promoteur » et qu’un promoteur dit des choses comme : « Surtout, n’oubliez pas de mettre des talons, une robe sexy et si possible d’avoir les cheveux lissés ».

      1. Avatar de Khanard
        Khanard

        @Paul Jorion

        ah que voulez vous , on ne peut pas empêcher l’évolution du langage . Maquereau est beaucoup beaucoup trop connoté populaire ! Promoteur est plus seyant , politiquement correct !

      2. Avatar de Thomas Jeanson
        Thomas Jeanson

        Que faire d’autre que des trucs indécents, quand on touche des revenus indécents ?

    2. Avatar de Dom
      Dom

      Je n’ai pas pu lire l’article du Monde en entier, mais pour le peux que j’ai lu, il me semble une adaptation locale et parisienne du bouquin écrit par Ashley Mears, « Very important people », récemment traduit en français et publié à La Découverte. J’espère juste que le bouquin (issu d’une thèse, me semble-t-il) est cité, car certains passages de l’article sont quasi copiés-collés. C’est annoncé comme de la sociologie, mais pour moi, c’est plutôt de l’anthropologie.

      En fait, ce n’est pas Paris seulement, il s’agit d’un phénomène global (mondialisation quand tu nous tiens).
      Je recommande le bouquin
      https://www.editionsladecouverte.fr/very_important_people-9782348079597
      on y découvre un monde…

      1. Avatar de Hervey

        @ Dom

        Je remarque que ces codes et comportements ruissellent allègrement du haut de la pyramide dans toute la société comme l’a bien saisi cette enquête de terrain que vous citez.
        Il me semble aussi que de nombreuses émissions de télévisions (ici en France) diffusent ouvertement ou sans trop se poser de question un bon goût éducatif de cette trempe là.

        Je n’ai pas réfléchi à la question mais l’ouvrage d’Ashley Mears que vous me faites découvrir, a les atouts visuels pour un scénario de film très représentatif d’un monde (le notre) tel qu’il respire en son agonie.

        1. Avatar de Dom
          Dom

          Oui, je pense aussi qu’il y a un effet de « modèle de réussite à suivre ». Ce modèle est d’ailleurs explicitement promu par le président de notre république, dont l’horizon éducatif assumé est d’encourager le désir des jeunes à devenir milliardaire. La question des moyens pour y parvenir n’est que secondaire, il faut réussir « à tout prix ».
          https://www.youtube.com/watch?v=roJpZftZvFE
          Par ailleurs, la référence à Mauss dans cette thèse me semble on ne peut plus pertinente, avec l’obligation de donner et de rendre, et la fonction du potlach lorsque la concentration des richesses dépasse le raisonnable, d’où mon impression que l’ouvrage a une dimension anthropologique.

          1. Avatar de Hervey

            Ce « petit gâté » fait preuve d’une assurance suicidaire.
            C’est fou, c’est cliniquement un fou.
            A prôner et protéger le capital on abandonne les soins, voir l’état des services de santé.
            Un désastre.

  2. Avatar de Pascal
    Pascal

    Quelques questions demeurent.
    Pourquoi les gens de pouvoir renonceraient-ils à leur pouvoir quand c’est le sens qu’ils ont donné à leur existence ?
    Pourquoi renonceraient-ils a l’argent quand c’est ce dernier qui assoit leur pouvoir ?
    Comment construire une masse critique quand justement, l’idéologie au pouvoir inculque l’individualisme consumériste et la conflictualité généralisée, appliquant à la lettre la devise « diviser pour mieux régner » ?

    1. Avatar de Pad
      Pad

      Bonjour Pascal, ce qu’en dit GPT 4 :

      People with power might choose to give up their power for several reasons, even when it forms a significant part of their identity or meaning in life. Here are some key factors that could influence such a decision:

      Ethical or Moral Reasons: An individual might realize that holding onto power is causing harm to others or is inconsistent with their personal values. In such cases, relinquishing power can be a way to align with ethical or moral principles.

      Legacy and Reputation: Some people may consider the long-term impact of their actions on their legacy. They might choose to step down gracefully to be remembered favorably, rather than clinging to power and potentially tarnishing their reputation.

      Personal Development: Letting go of power can also be a personal growth decision. People might want to explore other aspects of life, pursue different challenges, or simply take a break from the responsibilities of power.

      Realization of Limitations: Recognizing one’s limitations, whether due to age, health, or competence, can lead to a decision to step aside. This can be particularly relevant in cases where the individual realizes that others might be better suited to lead or manage.

      Systemic or Organizational Needs: In some contexts, stepping down can be a strategic move to benefit the system or organization. It can allow for new leadership, fresh ideas, and can prevent stagnation.

      External Pressure or Legal Constraints: External factors such as political pressure, public opinion, or legal challenges can force individuals to give up power, even if they are reluctant to do so.

      Personal Life Priorities: Changes in personal circumstances, such as family needs or health issues, might prompt individuals to prioritize these over their role in power.
      Philosophical or Ideological Beliefs: Some people believe in the principle of power rotation or democratization, where they see value in regularly transferring power to maintain a healthy, dynamic system.

      Each situation is unique, and the decision to relinquish power is often a complex interplay of these and other factors. It’s a significant step, particularly for those who have closely tied their identity and sense of purpose to their position of power.

      1. Avatar de Pascal
        Pascal

        « Il s’agit d’une étape importante, en particulier pour ceux qui ont étroitement lié leur identité et leur raison d’être à leur position de pouvoir. » Dit GPT.
        J’ai bien peur que ce soit la très grande majorité des gens de pouvoir. Il faudrait demander à GPT ce qui pousse les gens vers le pouvoir.

        1. Avatar de Pad
          Pad

          What makes people want power even at the cost of others’ well being?

          ChatGPT

          The desire for power, even at the cost of others’ well-being, can be driven by various psychological, social, and environmental factors. Understanding these motivations is complex, as they can vary greatly from person to person. However, some common themes often emerge:

          Psychological Factors:

          Narcissism: Individuals with narcissistic traits may seek power as a way to gain admiration and validation. They might lack empathy, making them indifferent to the well-being of others.

          Machiavellianism: This refers to a personality trait where individuals are manipulative, deceitful, and exploit others for personal gain. Power becomes a means to control and manipulate.

          Psychopathy: Psychopaths may seek power due to their lack of empathy and remorse. They may see others as tools to be used for their own ends.

          Cultural and Societal Influences:

          Social Conditioning: In some cultures, power and success are highly valued, and individuals are socially conditioned to pursue them aggressively.

          Historical Precedents: Societal structures and historical examples can glorify the acquisition of power, even at the expense of others, as a normative or admirable goal.
          Personal Insecurities:

          Compensation for Insecurities: Individuals might seek power as a way to compensate for personal insecurities or perceived inadequacies.

          Fear of Vulnerability: Power can be seen as a shield against vulnerability or a way to avoid feelings of helplessness.

          Ambition and Desire for Control:

          Personal Ambition: Some people have a strong desire to achieve and believe that gaining power is the ultimate success.

          Desire for Control: Power can offer control over one’s environment and circumstances, which is appealing to many.

          Survival and Competition:

          Evolutionary Perspectives: From an evolutionary standpoint, power can equate to better survival prospects, influencing some to pursue it aggressively.

          Competitive Environments: In highly competitive environments, power might be perceived as necessary for survival or success.

          Rationalization and Moral Disengagement:

          Rationalization: Individuals may rationalize their pursuit of power by believing that the ends justify the means.

          Moral Disengagement: This involves convincing oneself that ethical standards do not apply in one’s pursuit of power.

          Lack of Empathy:

          Disconnection from Others: A lack of empathy can make it easier for individuals to pursue power without concern for its impact on others.

          External Validation and Status:

          Societal Status: Power often comes with status, recognition, and admiration, which can be highly enticing.

          Opportunism:

          Taking Advantage of Situations: Some individuals might seize opportunities to gain power without considering the moral implications.

          It’s important to note that not everyone who seeks power does so at the cost of others’ well-being. Many people pursue leadership roles with the intention of making positive contributions. However, in cases where power is sought at the expense of others, it often involves a complex interplay of the above factors.

          1. Avatar de Pascal
            Pascal

            GPT pose ici la question de l’image de soi (l’identité) et le facteur culturel.
            « Tu sera un homme mon fils »! Qui sous-entend que le statut d’homme s’acquiert et chacun doit en faire la preuve en se soumettant aux attendus sociaux.
            Comprendre ces mécanismes sociaux est donc fondamental si l’on veut faire évoluer l’espèce humaine vers de nouveaux paradigmes.

        2. Avatar de Pad
          Pad

          What makes people want power even when motivated by the intention to improve other’s well being?

          ChatGPT

          The desire for power, even when motivated by the intention to improve others’ well-being, can be influenced by a variety of factors:

          Belief in Personal Ability to Effect Change: Individuals may feel that they have the right vision, skills, or ideas to make a positive impact. They believe that by gaining power, they can implement these ideas effectively.

          Perceived Duty or Responsibility: Some people might feel a strong sense of duty or moral obligation to help others. Gaining power is seen as a means to fulfill this responsibility more effectively.

          Desire to Correct Injustices or Inequities: Witnessing or experiencing injustice, inequality, or inefficiency can motivate individuals to seek power as a way to enact reforms and create a fairer system.

          Influence of Ideals and Values: Personal values and ideals, often shaped by one’s upbringing, education, and experiences, can drive an individual to seek power to turn these ideals into reality.

          Inspiration from Role Models or Mentors: Influence from role models or mentors who have positively used power can inspire individuals to pursue similar paths.

          Personal Experiences: Personal experiences, particularly those involving hardship or witnessing the struggles of others, can ignite a desire to gain power to prevent or alleviate such situations.

          Recognition of the Limitations of Powerlessness: Understanding that without power, their ability to make significant changes is limited. This recognition can push individuals towards seeking power to overcome these limitations.

          Community or Social Encouragement: Encouragement or expectations from one’s community, social circle, or peer group can also be a motivating factor. People may be urged by others who believe in their potential to make a difference.

          Altruistic Leadership Ambition: A genuine desire to lead and guide others towards a better future can be a strong motivator. This form of ambition focuses on the well-being of others rather than personal gain.

          Desire to Implement a Vision for the Greater Good: Holding a vision for a better future for society, and believing that this vision is attainable and beneficial for the greater good.

          Empathy and Compassion: Strong feelings of empathy and compassion towards others can drive individuals to seek positions where they can effectively address the needs and sufferings of people.

          Legacy Building: The desire to leave a lasting, positive impact on the world can be a powerful motivator for seeking and using power responsibly.

          In all these cases, the underlying motivation is a belief that having power is a means to achieve positive outcomes for others. It’s important to note that while the intention to improve others’ well-being is noble, the exercise of power should always be accompanied by accountability, ethical conduct, and a continuous assessment of the impacts of one’s actions.

        3. Avatar de Pad
          Pad

          Does Santa Klaus want power?

          ChatGPT

          Santa Claus, as a cultural figure, symbolizes generosity and the joy of giving, rather than seeking power.
          He embodies the spirit of Christmas, focusing on spreading happiness and goodwill, especially to children.
          As a mythical character, Santa’s role is magical, emphasizing the importance of kindness and selflessness.
          He is not associated with governance or control, but rather with the celebration of family, tradition, and generosity.
          Santa Claus represents a departure from the pursuit of power, showcasing the value of altruism and the joy of sharing. 🙂

          1. Avatar de Pascal
            Pascal

            Quand le Père Noël est associé à son acolyte le Père Fouettard, il est un instrument de pouvoir ou plus exactement d’asservissement, une préparation à l’exercice ou la soumission au contrôle social.

    2. Avatar de Pad
      Pad

      The decision to give up money, especially when it is a source of power, can be driven by various motivations and considerations. Here are some reasons why individuals might choose to do so:

      Philanthropy and Altruism: A strong desire to help others can lead individuals to donate their wealth. Philanthropy can be a way for them to make a positive impact on society, support causes they care about, or address social inequities.

      Ethical and Moral Beliefs: Some people might feel that accumulating excessive wealth is unethical or morally questionable, especially in the face of poverty and inequality. They may choose to redistribute their wealth as a way to align with their ethical or moral principles.

      Legacy and Reputation: Individuals may give away wealth to build a legacy of generosity and benevolence. They might want to be remembered for their contributions to society rather than just their wealth.

      Personal Fulfillment: Some find that wealth does not bring happiness or fulfillment. They might seek a more meaningful existence through giving, finding joy and satisfaction in seeing their wealth used for the greater good.

      Religious or Spiritual Beliefs: Certain religious or spiritual beliefs advocate for detachment from material wealth and encourage charity and giving.

      Political or Ideological Convictions: Individuals with certain political or ideological beliefs might view extreme wealth as contributing to systemic inequalities. Distributing their wealth can be a way to address these issues.

      Tax Benefits: In some cases, charitable donations can provide significant tax benefits, making philanthropy financially advantageous.

      Family and Succession Planning: Some might choose to give away wealth to avoid family disputes over inheritance or to encourage their heirs to be self-sufficient and not overly dependent on family wealth.

      Avoiding the Burdens of Wealth: Managing significant wealth can be stressful and burdensome. Giving it away can simplify life and reduce the responsibilities and pressures associated with wealth management.

      Social and Environmental Responsibility: A growing awareness of global challenges like climate change, poverty, and inequality might motivate wealthy individuals to contribute their resources to addressing these issues.

      In summary, the decision to give up money, particularly when it underpins power, is often a complex and deeply personal one. It can stem from a mix of altruistic, ethical, strategic, and personal reasons.

      1. Avatar de CORLAY
        CORLAY

        bonsoir pas, c’est super vos deux textes en anglais. Sur ce blog, il y a des gens qui connaissent l’anglais, mais certains peut-être venus de l’extérieur, ne la pratique pas. Cela aurait été bien également en Français. Sur ce, je vous souhaite un joyeux Noel et fêtes. Donc, le renouveau en anglais. Isabelle

        1. Avatar de JMarc
          JMarc

          Merci pour cette remarque, Isabelle.
          On a déjà en liens pas mal de vidéos en anglais, notamment sur l’IA, du coup je rate pas mal de pépites.
          Pour l’écrit, on a DeepL mais pour les vidéos la traduction (quand disponible) et la transcription en texte sont très médiocres sur YouTube et celle-ci est fastidieuse à copier/coller (j’ai pas insisté).
          Qu’attend YouTube pour améliorer la traduction ?

        2. Avatar de Otromeros
          Otromeros

          @CORLAY 17h42

          1) Vous cadrez le commentaire@Pad 14h14 (ou l’intitulé du blog)

          2)Vous observez la(les) barre(s) d’ »adresses » longues horizontales sule HAUT de votre écran.
          Vous apercevez un logo « spécial » en « relief » du style ‘
          Vous « cliquez » dessus.
          A la question « toujours traduire?? » (en français) vous répondez en cliquant sur « OUI »
          3) Miracle (de Noêl…) ?? TOUTE la suite sera en français..

          Bon Noël!

          1. Avatar de JMarc
            JMarc

            Dans quel navigateur svp (y’a pas l’option traduire dans Safari ni Firefox ni Brave) ?

            1. Avatar de Otromeros
              Otromeros

              FIREFOX : Extension (sûre..) à installer :

               » TWP-Translate Web Page « 

              1. Avatar de JMarc
                JMarc

                Merci Autres, j’ai pu lire les Tampon !

                1. Avatar de Otromeros
                  Otromeros

                   » Yes  » …  » Very good !  » …^!^…

                   » Happy Xmas  » …

        3. Avatar de Lagarde Georges
          Lagarde Georges

          Je n’ai pas d’accès direct à GPT-4 mais j’ai posé la même question en anglais et en français et obtenu des réponses extrêmement proches aussi bien avec Bing/Microsoft qu’avec Bard/Google. L’un et l’autre m’ont affirmé que la « base de connaissances » est la même quelque soit la langue utilisée*. Par ailleurs l’un et l’autre ne semblent pas être gêné quand on mélange plusieurs langues dans la même phrase…

          J’en ai conclu que le plus sur est d’utiliser sa langue maternelle.
          —-
          *: À la limite c’est peut-être un peu domage: il m’arrive souvent de consulter Wikipedia anglais et parfois Wikipedia intalien après Wikipédia français. Tant qu’ils sont gratuits on peut se consoler en consultant plusieurs LLM.

          Par exemple à la question « Qu’est-ce qui pousse les gens à vouloir le pouvoir, même au détriment du bien-être d’autrui ? » Bing base sa réponse sur ce qu’ont écrit Hannah Arendt, Max Weber et d’autres auteurs connus.

    3. Avatar de Pad
      Pad

      Building a critical mass for change in a society dominated by consumerist individualism and a « divide and conquer » ideology is challenging but not impossible. It involves fostering a collective consciousness, encouraging collaborative efforts, and strategically countering divisive tactics. Here are some strategies to consider:

      Education and Awareness: Educate people about the issues and the underlying mechanisms of consumerist individualism and division tactics. Awareness can be raised through workshops, seminars, social media campaigns, and educational programs. It’s important to provide information that is both accessible and engaging.

      Promote Critical Thinking: Encourage people to think critically about the information they receive, question mainstream narratives, and understand the broader socio-economic and political context. This can help them see beyond divisive tactics and understand the larger picture.

      Build Inclusive Communities: Create and nurture communities that are inclusive and diverse. These communities should celebrate differences and encourage dialogue and understanding among various groups. This can counteract the « divide and conquer » strategy by promoting unity and solidarity.

      Grassroots Movements: Grassroots movements can be very effective in building a critical mass. They are typically more agile and can adapt to local contexts better than larger, more bureaucratic organizations. Mobilizing at the local level also helps in addressing specific community issues, making the movement more relevant and relatable to people.

      Leverage Social Media and Technology: Use social media and other digital platforms to spread your message, connect with like-minded individuals, and organize events. However, be cautious of the echo chamber effect and strive to reach a diverse audience.

      Collaborate with Existing Movements: Identify and collaborate with existing movements or organizations that share similar goals. This can help pool resources, share knowledge, and increase overall impact.

      Nonviolent Resistance and Civil Disobedience: Nonviolent strategies can be powerful tools for change. They attract sympathy and support from broader segments of the population who might be put off by violent methods.

      Promote Alternative Narratives: Challenge the dominant consumerist narrative by promoting alternative lifestyles and values such as minimalism, sustainability, communal living, and cooperation.

      Art and Culture as Tools for Change: Utilize art, music, literature, and cultural events to convey messages, inspire, and bring people together. These can be powerful mediums to influence public opinion and foster a sense of community.

      Political Engagement and Advocacy: Engage in the political process through voting, lobbying, and possibly even running for office. Advocacy can also involve writing to representatives, participating in public consultations, and joining or forming political interest groups.

      Focus on Common Goals: Emphasize common goals and shared values that transcend individual differences. This can help unite people from diverse backgrounds against a common challenge.

      Resilience and Adaptability: Be prepared for setbacks and adapt strategies as needed. Building a critical mass is often a long-term process with many challenges.

      Remember, every context is different, and strategies need to be tailored to specific environments and cultures. It’s a gradual process that requires patience, persistence, and a deep understanding of the societal dynamics at play.

      1. Avatar de Pascal
        Pascal

        Et bien voilà, la feuille de route est donnée. Y plus qu’à !
        Bon réveillon à tous.
        😊🙏
        Une petite pensée pour tout ceux qui n’aiment pas Noël.

    4. Avatar de CORLAY
      CORLAY

      bonjour Pascal, excellent commentaire en cette veille de Noël. Que chacun puisse méditer ce pouvoir et la conflictualité qui en découle. Ne plus diviser, mais assembler.!!! Que la joie de la transformation vienne. J’ai adoré l’ensemble de vos commentaires en cette année et Joyeuses Fêtes fin d’année. On dit que Noël, c’est le renouveau. Isabelle

      1. Avatar de Khanard
        Khanard

        @Corlay

        je ne sais pas si @Pascal est un bon orateur mais je vous rejoins pour lui attribuer le meilleur rôle de commentateur .

        Mais mais mais …

        vous concernant il est dommage que vous ne répondiez jamais aux questions qu’on vous pose .

        Comme d’ailleurs pour quelques autres habitués de cette pratique !

      2. Avatar de Pascal
        Pascal

        « On dit que Noël, c’est le renouveau. »
        C’est le Christianisme qui l’a ainsi transformé en y associant la naissance du Messie.
        Les grandes fêtes étaient autrefois plus clairement associées aux saisons, c’est à dire à la révolution de la Terre autour du Soleil.
        A l’équinoxe d’automne, on fêtera les morts pour qu’ils nous apportent leur soutien dans le cheminement vers l’hiver. Au solstice d’hiver, la nuit la plus longue, on veillera jusqu’à voir de nouveau les jours rallonger. Mais le vrai renouveau d’autrefois était l’équinoxe de printemps avec Carnaval dont l’un des personnages,ici dans les Pyrénées, est l’ours qui se réveille et symbolise la fécondation dans la nature. On brûle Monsieur Carnaval qu’autrefois on appelait Bonhomme Hiver en bon bouc émissaire de tous les malheurs qu’avait occasionné cette difficile saison que tous n’arrivaient pas à passer. C’était d’ailleurs, autrefois le véritable changement d’année qui se faisait au mois de mars. En témoignent encore le nom des mois septembre (pour septième mois) octobre 8, novembre 9, décembre 10.
        C’était au temps où l’on vivait encore au rythme de la nature et des rotations de la Terre autour du Soleil, où la conscience humaine appartenait encore à celle de la nature, bien avant que nous choisissions de nous enfermer dans notre délire d’affranchissement et de toute puissance.
        Bon Noël 😊🙏

    5. Avatar de Otromeros
      Otromeros

      @Pascal 24/12 à 11h12 demande :  » Comment construire une masse critique quand justement, l’idéologie au pouvoir inculque l’individualisme consumériste……appliquant à la lettre la devise « diviser pour mieux régner » « .

      Essayer (une vraie fois) un syndicalisme organisé, « éduqué » à la Friot, participatif obligé (quant à l’intéressement aux résultats).
      Pendant deux ans, une après-midi « pointée » par mois, à charge des employeurs(charge déductible nette, Sécu à charge « État »)

      ((Désolé pour la redondance))

      1. Avatar de Pascal
        Pascal

        Pourquoi, d’après vous, les syndicats (à l’image des partis politiques) n’ont cessé de perdre des adhérents ?

        1. Avatar de Otromeros
          Otromeros

          Si vous le permettez…tout d’abord l’ « état des lieux »… Distinguez bien les qualifications(de ‘bard’ selon littérature) « de classe » et « réformiste » …… (( ex : E.Macron est « réformiste »…^!^….))
          ——————-

          A))  » Pourquoi y a t il plusieurs syndicats en France et non un seul?

          B))  » Il existe plusieurs raisons pour lesquelles il existe plusieurs syndicats en France et non un seul.

          Une première raison est historique. Les premiers syndicats français ont été créés au XIXe siècle, à une époque où la société française était encore très divisée. Les syndicats se sont donc créés en fonction de clivages politiques, religieux ou idéologiques.

          Une deuxième raison est idéologique. Les syndicats français ont des visions différentes de la société et du rôle des syndicats. La CGT, par exemple, est un syndicat de classe qui défend les intérêts des travailleurs contre le patronat. La CFDT, quant à elle, est un syndicat réformiste qui privilégie la négociation avec les employeurs.

          Une troisième raison est stratégique. La concurrence entre les syndicats permet de les maintenir en alerte et de les obliger à se renouveler. Elle permet également de couvrir un large spectre des intérêts des salariés.

          Enfin, une quatrième raison est légale. La loi française garantit la liberté syndicale, ce qui permet aux salariés de créer des syndicats sans avoir à obtenir l’autorisation de l’État.

          Les principaux syndicats français sont :

          La Confédération générale du travail (CGT) : syndicat de classe, le plus important en France, avec environ 600 000 membres.
          La Confédération française démocratique du travail (CFDT) : syndicat réformiste, le deuxième syndicat français, avec environ 600 000 membres.
          Force ouvrière (FO) : syndicat réformiste, le troisième syndicat français, avec environ 400 000 membres.
          La Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) : syndicat chrétien, avec environ 250 000 membres.
          La Confédération générale des cadres (CGC) : syndicat des cadres, avec environ 200 000 membres.

          Ces syndicats sont présents dans tous les secteurs d’activité et dans toutes les régions de France. Ils jouent un rôle important dans la vie sociale et économique du pays. Ils défendent les droits des salariés, négocient les conventions collectives et participent à la concertation sociale.  »
          —————————

          Ça c’est la théorie… (du blabla).
          Je crois que vous êtes toujours « actif »(classement; intellectuel..?!).
          Distinguez-vous, suite à votre expérience journalière de la vie pro, l’immense vacuité « en compréhension socio-économique mentale » des mots qui sont enfilés juste avant par « bard’ de façon sémantiquement correcte..?
          Un exemple.
          Combien de « syndiqués », même dans votre branche( et donc à fortiori dans les autres…), sont capables de lire le premier chapitre d’un ouvrage de B.Friot en comprenant comment ce qu’il écrit s’applique à eux-mêmes chaque jour de leur vie pro..? Que savent-ils des notions que nous développons ici … j’entends « que savent-ils des mots que les médias utilisent pendant qu’ils s’occupent de préparer puis de déguster le repas familial du soir avec en bruit de fond le journal de TV-machin..?? Et ainsi de suite..

          1. Avatar de Otromeros
            Otromeros

            Un seul exemple de puissante collusion perverse « UN syndicat-patronat » suffira … En plus sous ce que certains ( + tous les médias) appellent « la gauche »…^!^^…
            ‘bard’ l’intépide m’aidera pour la chronologie…
            ————————–

            A))  » Qu’est devenue la loi « El Khomeri »? »

            B))  » La loi « El Khomri », ou loi Travail, est toujours en vigueur en France. Elle a été adoptée le 8 août 2016 par le gouvernement Valls, à l’initiative de la ministre du Travail Myriam El Khomri. (( sous le haut patronage du président « socialiste » François Hollande en tandem avec « le patronat + UN syndicat » ))

            La loi Travail a été très controversée, notamment par les syndicats, qui ont organisé de nombreuses manifestations contre son adoption.
            Elle a été accusée d’affaiblir les droits des salariés et de faciliter les licenciements.
            Malgré les oppositions, la loi Travail a été promulguée.
            Elle a introduit plusieurs changements dans le droit du travail français, notamment :

            Un nouveau mode de négociation collective, qui permet aux entreprises de négocier des accords dérogatoires aux conventions collectives, dans certaines limites.
            Une simplification des procédures de licenciement, notamment pour les licenciements économiques.
            Une meilleure protection des travailleurs saisonniers.

            La loi Travail a été amendée à plusieurs reprises depuis son adoption. En 2017, le gouvernement Macron a adopté une nouvelle loi, dite « Loi Rebsamen », qui a introduit des modifications supplémentaires dans le droit du travail.

            Aujourd’hui, la loi Travail reste un sujet de débat en France. Les syndicats continuent de la contester, tandis que le gouvernement soutient qu’elle est nécessaire pour moderniser le droit du travail et le rendre plus adaptable aux besoins des entreprises.

            A))  » Quel syndicat a soutenu, finalement, l’adoption de cette loi?  »

            B))  » Seul un syndicat a soutenu l’adoption de la loi Travail, c’est la Confédération française démocratique du travail (CFDT).
            La CFDT est un syndicat réformiste
            qui privilégie la négociation avec les employeurs. Elle a estimé que la loi Travail offrait des opportunités de moderniser le droit du travail et de le rendre plus adaptable aux besoins des entreprises.

            Les autres syndicats français ont tous rejeté la loi Travail.
            La Confédération générale du travail (CGT), un syndicat de classe, a estimé que la loi Travail affaiblissait les droits des salariés et facilitait les licenciements.
            La Force ouvrière (FO), un autre syndicat réformiste, a estimé que la loi Travail était trop favorable aux employeurs et ne garantissait pas suffisamment les droits des salariés.

            En dépit de l’opposition de ces syndicats, la loi Travail a été adoptée par le Parlement français le 8 août 2016. Elle est toujours en vigueur aujourd’hui.  »

            A))  » Comment cette loi a-t-elle pu diviser l’action de protection syndicale généralisée ?  »

            B))  » La loi Travail a divisé l’action de protection syndicale généralisée de plusieurs manières.

            Tout d’abord, elle a mis en évidence les différences idéologiques entre les syndicats français.
            La CGT, qui est un syndicat de classe, a estimé que la loi Travail affaiblissait les droits des salariés et facilitait les licenciements.
            La CFDT, qui est un syndicat réformiste, a estimé que la loi Travail offrait des opportunités de moderniser le droit du travail et de le rendre plus adaptable aux besoins des entreprises.

            Deuxièmement, la loi Travail a fragilisé la position des syndicats français.
            Les syndicats ont été accusés d’être divisés et de ne pas représenter efficacement les intérêts des salariés. Cela a conduit à une baisse de la confiance des salariés dans les syndicats.

            Troisièmement, la loi Travail a rendu plus difficile la négociation collective.
            Les syndicats ont perdu une partie de leur pouvoir de négociation, car les entreprises peuvent désormais négocier des accords dérogatoires aux conventions collectives. Cela a conduit à une baisse de la protection des salariés.

            En conclusion, la loi Travail a eu un impact négatif sur l’action de protection syndicale généralisée.
            Elle a mis en évidence les divisions idéologiques entre les syndicats, fragilisé leur position et rendu plus difficile la négociation collective.
             »
            —————————- Merci ‘bard’ —————-

            Voyez-vous maintenant plus clairement(?) ce que je veux signifier (constamment sur ce blog et depuis longtemps)… En conséquence, entrevoyez-vous la réponse à votre question?

  3. Avatar de Khanard
    Khanard

    voici ce que disait Georges Orwell en 1937 :

    « Presque tout ce que nous faisons, de manger une glace à traverser l’Atlantique, et de faire du pain, à écrire un roman, implique l’utilisation du charbon, directement ou indirectement… Mais la plupart du temps, bien sûr, nous préférerions oublier que nous le faisons. Il en est ainsi de toutes sortes de travaux manuels : ils nous maintiennent en vie et nous ignorons leur existence.

    Ce n’est que parce que les mineurs transpirent que les gens supérieurs peuvent rester supérieurs… Nous devons tous réellement la décence relative de nos vies aux pauvres esclaves souterrains, aux yeux noircis, la gorge pleine de poussière de charbon, actionnant leurs pelles avec des bras et des ventres de charbon. acier. » (Orwell 1937, 31)

    (traduction personnelle )

    passez un bon Noël et pensez à tous ceux qui ont travaillé dur pour vous apporter ce que vous avez dans votre assiette.

    1. Avatar de Hadrien
      Hadrien

      Nous devons tous réellement la richesse incroyable de nos vies aux esclaves mécaniques, nourris au pétrole, gaz, charbon, uranium actionnant leurs pelles avec des bras et des ventres construits de tous les éléments de Mendéléiev, pétant, chiant, rotant les crasses délétères qui empoisonnent notre unique planète tout en en détruisant ce qu’elle a de plus beau.

      1. Avatar de Pascal
        Pascal

        Tous ne sont pas mécaniques !
        Une petite pensée pour les esclaves des terres rares ou des enfants assembleurs de nos smartphones, des petites mains qui ont décortiquées les crevettes de notre belle salade composée dans une atmosphère humide et à 10°…
        Bon réveillon à tous.

        1. Avatar de Hadrien
          Hadrien

          Effectivement, les enfants des familles nombreuses peuvent s’avérer moins chers que les robots.

          1. Avatar de CORLAY
            CORLAY

            Bonsoir Hadrien, vous avez entièrement raison pour ce commentaire et c’est sal (voir certains reportages). Je dirai que vous avez fait deux/trois derniers commentaires géniaux. Pour finir, je vais souhaitez un Joyeux Noel à tous. Isabelle

  4. Avatar de Chabian
    Chabian

    Une remarque sur la 1ère image. Elle est « politiquement correcte » pour ce qui est des humains : la diversité (origines, sexes, âge) est fortement illustrée. Par contre, pour ce qui est la monnaie, elle n’a qu’une seule origine et un seul genre… et reste incorrecte ! L’intelligence sera-t-elle toujours un peu aveugle ? 🙂
    (Est-ce le fait de Paul ? Qu’avait-il demandé ?)

    1. Avatar de Paul Jorion

      « A crowd of people with diverse appearances watching a large pile of dollar bank notes burning, expressing a range of emotions from shock to curiosity. The setting is outdoors, possibly in an urban environment, with the focus on the burning money and the crowd’s reaction. »

      PJ + ChatGPT « for prompt enhancement ».

      Avec DALL·E II, c’était moi qui « augmentait » ce qu’il offrait par défaut, avec DALL·E III, c’est lui qui « augmente » ma pensée indigente. Circulez, y a rien à voir, c’est juste la Singularité ! 😀

    2. Avatar de Pascal
      Pascal

      La première image est-elle répréhensible par la loi ?
      Allons nous maintenant être fichés S pour commenter ce blog ?
      En effet, il semble que brûler de l’argent est illégal.
      « Commençons par remonter dans le temps, mon ami. Il y a une raison profonde pour laquelle il est illégal de brûler un billet. Au cours de l’histoire, les gouvernements et les banques centrales sont devenus de plus en plus inquiets face au risque de perte de confiance dans la monnaie. Le brûlage de billets de banque a été considéré comme un geste de mépris envers la valeur de la monnaie et a donc été illégalisé pour préserver la stabilité financière.
      La notion de monnaie fiduciaire

      Mon ami, sais-tu pourquoi on appelle les billets de banque “monnaie fiduciaire” ? C’est principalement parce que leur valeur repose sur la confiance que les gens leur accordent. Lorsque tu brûles un billet, tu remets en question cette confiance et cela peut nuire à l’économie dans son ensemble.
      Les conséquences légales de la combustion d’un billet

      Maintenant, écoute bien, mon ami, car c’est important. Brûler un billet de banque est considéré comme une destruction volontaire de la monnaie, ce qui est illégal dans de nombreux pays. Les conséquences peuvent aller d’une amende à une peine de prison, en fonction des lois spécifiques qui régissent chaque pays. Alors, pense-y à deux fois avant de faire une telle chose ! »
      https://www.banque-francaise.com/attention-decouvrez-pourquoi-il-est-illegal-de-bruler-un-billet-et-comment-eviter-de-lenfreindre/
      Le blog de Paul Jorion entre-t-il dans une nouvelle ère de subversion ?😂
      Longue vie au blog.
      😊🙏

      1. Avatar de Chabian
        Chabian

        « Ecoute bien, mon ami » : c’est la banque qui vous parle en ami, vous tutoie, vous cajole. Moi je m’en méfierais.
        De même l’intelligence artificielle : « C’est une question pertinente, etc.
        J’en reste au marchand d’aspirateur : « quelle charmante maison vous avez » !

      2. Avatar de Tout me hérisse
        Tout me hérisse

        Il ne me semble pas que Serge Gainsbourg ait été poursuivi après son coup d’éclat de ‘cramer’ un billet de 500FF… ?
        https://youtu.be/11gsSlKOmg8?si=duzwpVRKdAoryoXk

      3. Avatar de Ruiz
        Ruiz

        @Pascal C’est absurde ! Brûler des billets c’est un acte citoyen, c’est équivalent à payer des impôts ou diminuer la dette de l’État qui peut en compensation faire tourner un peu plus la planche à billet.
        Celà ne détruit aucune valeur (réelle), pour ceux qui auarient préféré un don à une oeuvre nécessiteuse.
        A moins de penser que l’État est moins bienveillant qu’une quelconque association ou initiative privée.
        L’auteur du blog (ou son homonyme) semble référencé sur facebook india.

        Et puis les billets on cherche par tout les moyens à les faire disparaitre, même les impôts ne les acceptent plus !

        1. Avatar de Pascal
          Pascal

          Les billets sont aussi des représentations symboliques de l’Etat. C’est pour cette raison que de nombreuses monnaies sont à l’effigie de leur souverain. Brûler le symbole de l’Etat avec la tête de son souverain est un acte qu’on peut considérer comme séditieux ou révolutionnaire comme brûler un drapeau national Pas rien, tout de même. Surtout pour tous les tenants du pouvoir qui ne souhaitent pas le partager.

  5. Avatar de Grand-mère Michelle
    Grand-mère Michelle

    La masse critique: « Toutes les entreprises me disent… »
    Formulation incorrecte, il faudrait dire: toutes les directions d’entreprises…
    Les salarié-e-s, employé-e-s, exploité-e-s, sont la plus importante « masse » (en nombre et en poids) d’un pays industrialisé, « l’entreprise » n’existe que grâce à eux/elles et à leur force/leur temps de travail.

    Si l’action des syndicats a réussi, en les mobilisant, à leur apporter, petit à petit, des conditions/des temps de travail un peu moins défavorables à leur épanouissement individuel(en réalité, leur possibilité de consommer « à gogo »), il faut s’interroger sur leur inaction concernant les décisions au sujet des choix et des modes d’ (hyper)production, de toute évidence inadéquats compte tenu des catastrophes environnementales annoncées et désormais bien perçues par la plupart des travailleurs-euses, les privant ainsi de possibilités d’émancipation et de participation volontaire à la « prospérité » et à la santé de tou-te-s?

    Ainsi, pourquoi ont-ils négligé (?) la nécessité d’élaborer une UE Sociale, offrant ainsi aux « patron-ne-s » et aux actionnaires une opportunité de « se sucrer » grâce au « dumping » qui survient au fur et à mesure des nouvelles adhésions?

  6. Avatar de Otromeros
    Otromeros

     » IL Y A CINQUANTE ANS…. DÉJA?/SEULEMENT?…. »
    Un peu de lecture… Médiapart du jour. Par Romaric GODIN.
    Larges extraits. Tellement en phase avec la situation mondiale actuelle.

    ‘ 1973, année charnière
    Henry Kissinger, l’odieux prix Nobel de la paix 1973… ‘

    L’attribution du prix à l’ex-secrétaire d’État américain avait fait scandale.
    Pourtant, lors de sa mort en novembre dernier, des hommages le gratifient de « grand homme du siècle », alors que ni le bilan ni les méthodes du personnage ne le justifient.

    …Le 10 décembre 1973, à Oslo, la traditionnelle remise du prix Nobel de la paix ne se déroule pas comme à l’accoutumée.
    Les deux récipiendaires de la prestigieuse récompense ne sont pas présents pour la recevoir des mains du roi de Norvège. Et dans les rues de la capitale scandinave, des manifestants organisent une contre-manifestation avec un prix alternatif.

    Le choix du Comité a, il est vrai, surpris et laissé perplexe la plupart des observateurs lors de son annonce en octobre. Pour saluer l’accord de cessez-le-feu au Vietnam qui a été signé à Paris le 23 janvier, le prix Nobel de la paix a été en effet attribué aux deux négociateurs, le nord-Vietnamien Lê Duc Tho et l’étasunien Henry Kissinger, alors conseiller spécial de la Maison Blanche devenu en septembre de cette même année secrétaire d’État (ministre des affaires étrangères).

    La présidente du comité Nobel pour ce prix, la travailliste norvégienne Aase Lionæs, est elle-même mal à l’aise lors de la remise du prix. Dans son discours, elle reconnaît qu’ en « donnant cette récompense, nous savions bien qu’il ne s’agissait pas de la paix, mais d’un cessez-le-feu, mais c’est cet effort pour terminer une guerre atroce que nous voulions saluer ».
    En réalité, en cette fin d’année 1973, les combats se poursuivent en Indochine.
    Dans son éditorial de l’édition du 9 décembre 1973, Le Monde dresse ce constat navrant pour le comité Nobel : « La guerre d’Indochine… Pareil titre aurait dû être réservé aux manuels d’histoire après cette journée de janvier 1973 qui fut celle de l’accord de Paris. Mais la bataille n’a jamais cessé au Viêt-Nam et, de toute façon, le règlement ne concernait pas le Cambodge. »

    En cette fin d’année, certes, l’intervention directe des États-Unis a cessé.
    Mais les combats entre la guérilla communiste du GPR (Groupement révolutionnaire provisoire) du Sud Vietnam et les forces gouvernementales se poursuivent.
    Les clauses politiques de l’accord de Paris, qui prévoyaient la fin du régime autoritaire de Nguyen Van Thieu à Saïgon – dénomination de Hô Chi Minh jusqu’en 1976 – et de nouvelles élections libres, ne sont pas respectées.
    Le président sud-vietnamien accuse Hanoï de préparer une offensive militaire alors que l’aviation étasunienne continue à faire des reconnaissances en territoire nord-vietnamien.

    Quant au Cambodge, il s’enfonce dans une guerre meurtrière entre le gouvernement pro-américain du général Lon Nol et les Khmers rouges prochinois de Pol Pot. Et malgré les bombardements aériens étasuniens massifs, qui leur aliènent une partie de la population, les Khmers rouges derniers semblent prendre l’avantage en cette année 1973.

    Cet accord de Paris qui a justifié la décision du comité Nobel semble donc un naufrage.
    D’autant plus que les négociations secrètes entre les deux hommes ont duré quatre ans et se sont accompagnées d’un durcissement et d’un élargissement du conflit.
    …(…)…
    D’autres se demandent s’il est juste de récompenser le ministre des affaires étrangères d’une puissance qui est intervenue dans le conflit vietnamien, un conflit fort éloigné de son propre territoire, pour y défendre un régime autoritaire et y mener une guerre totale parsemée de bombardements massifs de civils.
    Une puissance qui soutient en Amérique latine notamment des régimes militaires et des coups d’État comme celui du Chili, survenu un mois avant la décision d’Oslo…

    D’autant que Henry Kissinger avait un rival pour la récompense du comité Nobel norvégien qui représentait l’opposé parfait de sa politique. L’archevêque brésilien Hélder Câmara, figure de la lutte non-violente contre la terrible dictature militaire brésilienne en place depuis 1964. Un homme qui s’est opposé aux livraisons d’armes au Sud Vietnam par Brasília. C’est d’ailleurs lui qui reçoit le « contre-prix » remis par les manifestants d’Oslo ce 10 décembre.

    Lê Duc Tho, pourtant premier Asiatique à le recevoir, refuse rapidement ce prix.
    Le régime de Hanoï est bien conscient du caractère intenable de ce choix et ne souhaite pas, preuve que le conflit n’est pas terminé côté nord-vietnamien, mettre en scène une quelconque collaboration avec Washington.
    Mais Henry Kissinger, lui, accepte avec enthousiasme et se dit « honoré » par le prix.
    Il ne se rend cependant pas à Oslo le 10 décembre, retenu par une réunion de l’Otan à Bruxelles, mais charge l’ambassadeur étasunien en Norvège de recevoir le prix. Ce dernier ne cache pas qu’il ne s’agit pas encore de paix au Vietnam, mais d’un simple « espoir », lequel méritait bien, selon le récipiendaire, cette récompense.

    Cinquante ans plus tard, presque jour pour jour, le 29 novembre 2023, Henry Kissinger s’éteint à l’âge vénérable de 100 ans.
    Au fil des années, l’image noire qui avait amené le monde entier à contester son prix Nobel en 1973 s’est transformée et s’est atténuée.
    Elle demeure encore, bien sûr, et on y reviendra, mais dans les milieux dirigeants et dans une grande partie de l’opinion, Henry Kissinger était un des « grands hommes » du XXe siècle.
    Le personnage est devenu un conseiller recherché et un oracle écouté.
    Après son départ du secrétariat d’État en 1977 avec la défaite de Gerald Ford face à Jimmy Carter, Henry Kissinger avait créé une société de conseils, Kissinger Associates, qui a connu un franc succès auprès des multinationales du monde entier. Pour l’anecdote, même le Crédit lyonnais, au temps de son exubérance du début des années 1990, avait fait appel aux avis de celui qui, progressivement, s’impose comme une sorte de « sage ».

    À l’occasion, les grands dirigeants du monde contemporain, de Xi Jinping à Emmanuel Macron et Vladimir Poutine venaient rencontrer et écouter les leçons de ce vieux diplomate. L’administration Trump, après celle d’Obama, a cherché ses conseils.
    …(…)…
    En réalité, cette image avait été soigneusement construite par Henry Kissinger pour la bonne marche de ses affaires.
    Il est vrai que l’homme avait tout pour séduire les dirigeants de l’époque néolibérale : un parcours de « self-made-man » à l’américaine, émigré juif allemand devenu chef de la diplomatie de la première puissance militaire du monde ; un réalisme justifiant tout, fondé sur des idées philosophiques fondamentalement réactionnaires et un bilan désastreux repeint en une série de triomphes….

    Si l’on veut prendre conscience du contraste qui sépare l’image de Kissinger en un demi-siècle, il suffira de lire la conclusion de la nécrologie du Monde de 2023 qui, une fois balayé le rôle de Kissinger dans le coup d’État chilien de 1973, salue ce « phénix de la diplomatie » qui « restera l’artisan de la détente avec l’Est ».
    De son côté, le New York Times a publié une très longue biographie de l’homme qui « a conseillé douze présidents » et a été « influent jusqu’à la fin ».
    On y lit la vie d’un homme toujours conscient des grands enjeux, jusqu’aux plus modernes, comme l’intelligence artificielle./b> , thème d’un ouvrage de 2019…
    Quelques jours plus tard, un professeur de l’université de Georgetown publiait dans ce même quotidien un éloge de « l’efficacité » de Henry Kissinger, dont il déplorait « l’oubli » par l’actuelle diplomatie étasunienne.

    Dans un texte publié dans la revue Jacobin et qui sera l’introduction d’un ouvrage à paraître en janvier chez Verso (The Good Die Young: The Verdict on Henry Kissinger), l’historien Greg Grandin rappelle que le cœur de la formation intellectuelle de Kissinger était l’ouvrage d’Oswald Spengler, Le Déclin de l’Occident, sur lequel il a rédigé sa thèse à Harvard en 1950.
    Ce livre est, depuis sa parution en 1918, une des références de la révolution conservatrice.
    Mais Kissinger estime que des hommes peuvent empêcher l’inévitable déclin des sociétés complexes.

    « Il y a deux types de réalistes, écrivait le diplomate au début des années 1960, ceux qui manipulent les faits et ceux qui les créent. »
    Et de conclure : « L’Occident a besoin avant tout de ces hommes capables de créer leur propre réalité. »

    C’est cette ligne idéologique qui va guider l’action de Henry Kissinger dans les années 1970.
    Comme le souligne dans une tribune publiée dans Le Monde le 1er décembre l’historien spécialiste des États-Unis Justin Vaïsse, sa « vision de la diplomatie – un jeu de force immuable dans le temps où les seuls acteurs de l’histoire sont les grands hommes – laisse de côté la diversité des acteurs internationaux, le jeu des forces profondes, la transformation des sociétés civiles, le rôle des passions ou l’impact de la technologie ».

    Cette conception de l’histoire explique que Henry Kissinger ait suivi le chemin de la droite étasunienne la plus réactionnaire avec une seule obsession, celui de la puissance des États-Unis. « De Rockefeller à Nixon, en passant par Reagan, George Bush et Donald Trump, les états de service de Kissinger traduisent les évolutions de la puissance américaine », résume Greg Grandin.

    Il faut donc prendre les éloges de 2023 de ce prix Nobel 1973 pour ce qu’elles sont réellement : une part du récit néoconservateur et néolibéral qui a pris le dessus au cours du demi-siècle passé.
    Pour s’en convaincre, on peut lire ce passage de la biographie qu’a rédigé l’historien ultraconservateur Niall Ferguson dans sa biographie parue en 2015, Henry Kissinger 1923-68 : The Idealist (Penguin Press).

     » Face aux critiques des actions de Kissinger, Ferguson répond sans ambages : « Les arguments qui se concentrent sur les pertes de vie dans des pays stratégiquement marginaux – et il n’y a pas d’autres façons de décrire l’Argentine, le Bangladesh, le Cambodge, le Chili, Chypre ou le Timor oriental – doivent être mis à l’épreuve de cette question : qu’aurait donné, dans chaque cas, une décision alternative qui aurait affecté les relations étasuniennes avec les pays stratégiquement importants comme l’URSS ou la Chine […] ? Les États-Unis ont gagné la guerre froide et cela signifie que la charge de la preuve doit revenir aux critiques pour montrer comment des politiques différentes auraient produit de meilleurs résultats. » En d’autres termes, la fin a justifié les moyens.  »
    …(…)…
    Loin d’être un « constructeur de la paix », Henry Kissinger est d’abord et avant tout le défenseur d’un impérialisme américain en danger.
    En cela, sa priorité est de tenir les fronts. Il fait le dos rond dans le rapport direct avec l’URSS pour que cette dernière ne profite pas de la faiblesse étasunienne.
    C’est ici le sens de la politique de « détente » qui conduit en 1973 à un traité sur le nucléaire militaire et à l’ouverture de la conférence d’Helsinki.
    Mais cette « pause » dans la guerre froide, qui sera dénoncée et balayée par l’administration Reagan à partir de 1981, est bien davantage un repli stratégique qu’une politique de paix.

    Au reste, c’est l’évidence même lorsque l’on observe le reste de la politique Kissinger. Partout, le diplomate va revenir à « l’endiguement » de la doctrine Truman pour limiter l’affaiblissement étasunien.
    En cela, Kissinger se montre un soldat impitoyable de l’impérialisme étasunien, laissant sans vergogne la défense du « monde libre » à des régimes sanguinaires et dictatoriaux. Derrière les discours sur la défense de la liberté et de la paix, la réalité est toute autre, c’est celle d’une politique de puissance et de domination dans un contexte de recul.

    L’éloge de la Realpolitik de Kissinger sert donc avant tout la justification de massacres au nom du maintien de l’influence étasunienne et de la défense de cette puissance alors si contestée. Le cas du Chili, documenté par une enquête du Sénat étasunien dès 1975 est évidemment connu et, à raison, mis en avant, mais, en réalité, la liste est bien plus longue.
    …(…)…
    Kissinger a donc d’abord tenu le front où il le pouvait. Là où il ne le pouvait plus, comme au Vietnam, il a tenté de limiter la casse.
    Et c’est bien la raison pour laquelle les négociations avec Hanoï ont duré si longtemps.
    En intervenant à partir de 1970 au Cambodge, l’administration Nixon a apporté la preuve qu’elle n’entendait se retirer de la région que lorsque la situation deviendrait intenable, notamment au regard de l’opinion publique et de la situation économique. Mais entre 1969 et 1973, l’effort américain s’est intensifié.
    Ce qu’a fait Kissinger, c’est donc de tenter une sortie acceptable de cette guerre. C’est pourquoi il a été difficile pour Washington de reconnaître pendant longtemps sa défaite et de tenter de tenir au moins le Cambodge et le Sud Vietnam aussi longtemps que possible. Mais cette stratégie a été un désastre complet : en 1975, Saïgon tombe aux mains du Nord Vietnam et Phnom Penh aux mains des Khmers rouges.

    C’est aussi dans ce contexte qu’il faut replacer le grand « fait d’armes » de Henry Kissinger, la normalisation en 1972 des relations avec une Chine de Mao qui n’en a pas tout à fait fini avec la répression de la Révolution culturelle.

    Kissinger et Nixon ont théorisé cette alliance dans un schéma plus grand, celui d’un monde polycentriste dont les États-Unis resteraient le centre, mais sous une forme plus souple et plus informelle. L’idée était de faire de Washington une sorte d’arbitre universel en haut d’une hiérarchie d’États qui n’aurait pas à gérer l’ensemble des problèmes régionaux.
    C’est, pour eux, le moyen de maintenir la puissance étasunienne dans un contexte où la simple gestion centralisée devient trop coûteuse et impossible. C’est aussi dans ce cadre qu’il faut comprendre les propositions de réorganisation du bloc de l’Ouest émises par Kissinger fin 1973, où il demande aux Européens de prendre en charge une plus grande partie de leur défense…
    …(…)…
    La doctrine Kissinger sur la Chine a aussi évité à Pékin le destin soviétique.
    Lorsque Ronald Reagan abandonnera dans les années 1980 la politique de détente de Kissinger pour relancer la course à l’armement, Pékin peut laisser passer l’orage. Pas besoin de se lancer dans une course aux armements qui achèvera le régime soviétique. Une fois réprimée la révolte de Tian’anmen, le régime s’ouvre aux investissements occidentaux, en particulier étasuniens, pour devenir l’atelier du monde occidental. Et devenir la deuxième puissance économique du monde, face aux États-Unis.

    Un demi-siècle plus tard, le bricolage diplomatique de Kissinger est une bombe à retardement et un nouveau défi pour la puissance étasunienne. La Chine, devenue le principal rival de Washington pour la domination mondiale, n’accepte évidemment plus le statu quo sur Taïwan et exige que la reconnaissance formelle de sa souveraineté sur l’île devienne réalité. Une option inacceptable pour Washington, tant économiquement (Taïwan est le principal producteur de semi-conducteurs) que militairement.
    L’héritage de Kissinger est, l’année de son décès, un monde sous haute tension. Pour un prix Nobel de la paix, « artisan de la détente », on aurait pu espérer un meilleur bilan.

    Au reste, la capacité d’analyse de Henry Kissinger a largement été surestimée. C’est ce que résume Justin Vaïsse dans sa tribune déjà citée. Citant les cas du Cambodge, du Bangladesh et du Chili, l’historien parle de « fautes autant que de crimes ». La légende ne tient pas non plus devant les prises de position plus tardives de celui qui aimait se présenter en « oracle » ou en « sage » : soutien à la guerre en Irak en 2003, rejet puis défense de l’accord sur le nucléaire iranien ou de l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan, manque de lucidité face à la Russie de Vladimir Poutine. Tout cela ressemble plus à des prises de position au mieux incertaines, au pire intéressées, qu’à des analyses pertinentes.

    Ce prix Nobel de la paix est donc encore aujourd’hui une tache indélébile dans l’histoire de cette récompense. Henry Kissinger n’a jamais eu la paix en tête, mais il a toujours eu la domination de son pays d’adoption. Il a placé cette domination avant toute autre considération morale, avant le respect de la démocratie ou des droits de l’homme.

    Ceux qui saluent cette Realpolitik, comme Niall Ferguson, sont avant tout les défenseurs de cette domination qui deviendra unique en 1989, puis s’affaiblit à nouveau depuis quelques années.
    Finalement, la seule justification de son prix Nobel, c’est que cette récompense marque bel et bien l’entrée du monde dans le cynisme néolibéral qui a marqué le demi-siècle passé. « 

    1. Avatar de Otromeros
      Otromeros

      CLAP de pas fin pour… aucun des « belligérants »… J’en termine ici avec l’effeuillage du calendrier de :

      ‘ T + 79 ‘ ……………………………… GAZA-war………………………………….‘ Xmas – 1 ‘ ‘No STOP’ + ‘NO PEACE’.

      ((Espérons que DEMAIN, à la même heure, le Pape des Catholiques aura prononcé les « mots magiques » …))

      1. Avatar de Romain Vitorge
        Romain Vitorge

        Le livre de l’historien Ilan Pappé sur le « nettoyage ethnique » de la Palestine par Israël retiré des ventes
        https://www.legrandsoir.info/le-livre-de-l-historien-ilan-pappe-sur-le-nettoyage-ethnique-de-la-palestine-par-israel-retire-des-ventes.html

        Dans les commentaires, un lien vers la version française (téléchargement gratuit)
        https://ia802809.us.archive.org/0/items/le-nettoyage-ethnique-de-la-palestine-ilan-pappe/Le%20nettoyage%20ethnique%20de%20la%20Palestine%20%28Ilan%20Papp%C3%A9%29%20.pdf

        joyeux Noël !

        1. Avatar de Ruiz
          Ruiz

          @Romain Vitorge Merci pour le lien, vers cet ouvrage instructif très documenté, à lire ou au moins à télécharger.

    2. Avatar de Ruiz
      Ruiz

      @Otromeros Ce prix nobel de la paix pour Kissinger anticipant le retrait des US d’indochine est il plus immérité que celui d’Obama en 2009 ?

      « Le président qui a obtenu le Prix Nobel de la paix, neuf mois après son investiture, s’est avéré être l’un des plus agressifs leaders américains qu’on ait connu ces dernières décennies», écrivait-il en 2012. Parmi ses faits d’armes, Peter L.Bergen citait l’assassinat d’Oussama Ben Laden, celle du citoyen américain Anouar Al-Awlaqui (considéré comme le chef d’Al-Qaida dans la péninsule Arabique – AQPA – au Yémen, NDLR) – une première pour un président des Etats-Unis –, le triplement des troupes américaines en Afghanistan, le renversement du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et l’accroissement de l’utilisation des drones, notamment au Pakistan et au Yémen.  »
      https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/comment-obama-a-fini-par-meriter-son-prix-nobel-de-la-paix_3065953.html

      1. Avatar de Otromeros
        Otromeros

        Un ‘vrai’ NOBEL……..???? (( A part le Père Noël…en traineau… pas de PTT… pas de Google… le vide et le froid..))

        https://huffpost-focus.sirius.press/2023/12/25/0/0/1049/655/1280/799/60/0/119801f_1703511693358-screenshot-2023-12-25-14-40-04.png

  7. Avatar de konrad
    konrad

    Samedi matin, à coté de l’entrée du magasin qui vend de tout et n’importe quoi, se tient une femme sans âge avec un chien à ses cotés. Je lui dis bonjour avant d’entrer, elle me demande une petite pièce, je réponds que je vais faire de la monnaie. Je regarde dans mon portefeuille, un billet de 5 euros. J’étais venu acheter des serviettes en papier. Je vais payer par carte alors j’achète par la même occasion un oreiller.
    En sortant je m’approche de la femme, un homme lui avait glissé quelques pièces, je lui tend mon billet de 5 euros. Elle prend le billet d’une main sur laquelle une vie de galère a laissé ses marques. Elle me remercie et commence à pleurer. Je la vois glisser doucement le long du mur, s’agrippant à son chien tandis que ses forces quittaient ses jambes. Je suis parti avant de chialer à mon tour en lançant ; « Joyeux Noël ». Tu parles d’un joyeux Noël. Je ne sais pas qui était cette femme, peut-être une conne, oui, sûrement une pauv conne pour être là par ce temps dégueulasse à mendier la veille de Noël.
    Mais elle m’a bouleversé. Ce midi j’ai jeté mes crevettes aux chats demi-sauvages qui trainent dans le coin à la recherche d’un peu de pitance. Ils se sont régalés. C’est déjà ça. Savent-ils que c’est Noël ?!
    Ça se passe à la campagne dans une petite bourgade de 3000 habitants.

  8. Avatar de Ruiz
    Ruiz

    Brûlez ce que vous avez adoré ! Ce qui est fascinant c’est la placidité globale de la foule, pas de foire d’empoigne, alors que lors de distribution de billets annoncées …
    Comme si déjà ces signes monétaires étaient démonétisés.

    La foule respecte une répartition de bon goût (sexes , couleurs ..) mais il n’y a pas grande présence de grand mères, pas d’enfants, pas de couple ou de familles.

    pas de costume cravate, d’uniformes (bleus de travail ..)

    milieu universitaire vegan (pas d’obèses ..) pas de mutilés de guerre, fauteuils roulants/déambulateurs.

    LGBTQI+ ?

  9. Avatar de Jimmyzet
    Jimmyzet

    Good luck 🙂

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  1. Mes yeux étaient las, bien plus que là, juste après l’apostrophe : la catastrophe.

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