Illustration par DALL·E (+PJ)
Le 4 janvier de cette année je proposais ici un billet intitulé Aux États-Unis, le Parti républicain se fissure, où j’écrivais :
Aux États-Unis, une nouvelle session du parlement s’est ouverte hier. Comme des élections législatives « à mi-mandat (présidentiel) » ont eu lieu en novembre, renouvelant une part des élus, un nouveau Président de la Chambre aurait dû être nommé. Cette nomination se déroule en général sans anicroche : dans ce pays où de fait seuls deux partis s’affrontent, le candidat du parti vainqueur aux élections est nommé comme une lettre à le poste (sauf en 1923). Mais Donald Trump est passé par là, autorisant la frange franchement fasciste (FFF) du Parti républicain de faire entendre sa voix, en l’occurrence de refuser ses voix au candidat officiel du parti : Kevin McCarthy.
McCarthy, ayant beaucoup concédé à ceux que j’appelais les « FFF » ( = MAGA : Make America Great Again), était finalement élu.
Point d’étape intermédiaire dans mon billet du 1er octobre intitulé Le poids des soutiens de Trump hier à la Chambre et au Sénat, où je rapportais le vote du budget le 30 septembre après bien des atermoiements :
– Congrès (chambre des députés), représentants Républicains ayant voté le budget aux côtés des Démocrates : 126 ; ayant voté contre : 90
– Sénat, représentants Républicains ayant voté le budget aux côtés des Démocrates : 39 ; ayant voté contre : 9
Le 3 octobre, prenant prétexte de l’alignement de McCarthy sur les Démocrates lors du vote du budget, ses adversaires FFF prennent leur revanche en le déboulonnant. J’ai rapporté cela ici dans un billet intitulé États-Unis : fracture du Parti républicain, deuxième épisode. J’y écrivais ceci :
Hier soir, les Démocrates ont à nouveau joué la fracture du camp Républicain, avec le même succès, s’alignant cette fois, pour des raisons purement tactiques, sur un petit groupe de 8 députés MAGA décidés à faire tomber Kevin McCarthy, le président, Républicain, de la Chambre, ce que la coalition contre nature réussit à faire. […] fracturés, comme ils le sont désormais, les Républicains risquent de voir se reproduire lors d’un vote pour la Présidence de la Chambre, la même alliance que celle qui l’emporta dimanche : une coalition de Démocrates et de Républicains modérés. Un cordon sanitaire isolant les partisans de Trump est en train de se dessiner.
Résumé maintenant de l’épisode en cours :
- – Steve Scalise, le chef de la majorité Républicaine à la Chambre, se présente aux suffrages de ses collègues. Il arrive en tête mais rapidement convaincu qu’il ne pourra pas l’emporter contre les FFF (= « MAGA »), il jette l’éponge.
- – Jim Jordan, FFF affirmé, est désormais en tête.
– Premier vote : 20 autres Républicains votent contre lui
– Deuxième vote : 22 autres Républicains votent contre lui
– Troisième vote hier : 25 autres Républicains votent contre lui
Jordan jette l’éponge.
Hier dans la nuit, The Guardian, dans un article intitulé Jim Jordan contraint de se retirer de la course au poste de président de la Chambre des représentants après avoir perdu le vote à bulletin secret, rapportait ce qui suit :
Les Républicains étant déchirés, le chef des Démocrates de la Chambre, Hakeem Jeffries (New York), a appelé à plusieurs reprises à la création d’une coalition gouvernementale bipartisane entre les Démocrates et les Républicains plus modérés. Même les opposants les plus farouches de M. Jordan ont rejeté l’idée d’un partenariat avec des Démocrates, bien que la situation puisse évoluer si la Chambre reste dans l’impasse. Vendredi, M. Jeffries, qui a reçu le plus grand nombre de voix lors des votes pour la présidence, mais qui n’obtiendrait pas suffisamment de soutien pour prendre la place puisque les Démocrates sont en minorité, a appelé ses collègues Républicains à se mettre au travail. « Embrassez le bipartisme et abandonnez l’extrémisme », a déclaré M. Jeffries.
(à suivre…)
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