Plus que jamais au cours des 75 années d’existence de l’État d’Israël, c’est ces jours-ci qu’on a assisté au naufrage spectaculaire mais aussi si tragique, de la grande promesse qu’a fait le mouvement sioniste au peuple juif persécuté… que seul un État juif en Palestine serait en mesure de lui apporter la sécurité et la paix dont il a été privé pendant des siècles ! Aujourd’hui, l’échec patent du sionisme à tenir sa promesse est plus manifeste que jamais, car il est désormais généralement admis que la diaspora juive à travers le monde peut toujours être soumise à l’antisémitisme (de nouveau en forte hausse), mais qu’elle vit néanmoins dans une sécurité et une paix bien plus grandes que la population juive en Israël. En clair, l’endroit du monde le plus dangereux pour un Juif est aujourd’hui… Israël !
Hélas, les dernières personnes à admettre cette affirmation sont les dirigeants actuels d’Israël, ceux qui mènent bien plus que n’importe quel Hamas, Djihad ou Hezbollah à la catastrophe. Racistes à l’extrême, chauvins, partisans inconditionnels du Grand Israël, obscurantistes et bellicistes professionnels, les différents politiciens d’extrême-droite qui composent le gouvernement israélien n’ont d’autre projet que de poursuivre l’aggravation de la crise, de grignoter constamment les terres palestiniennes, d’opprimer et d’humilier à l’extrême le peuple palestinien. Car c’est leur survie politique – et pas seulement – qui l’exige. Parce que seule l’hystérie va-t-en-guerre et nationaliste peut permettre à leur chef, l’infâme Bibi Netanyahou, de relâcher la pression étouffante qu’exercent sur lui depuis un an (!) les centaines de milliers de citoyens israéliens qui manifestent deux fois par semaine (!), exigeant sa destitution, son jugement et sa condamnation tant pour son incroyable corruption que pour sa tentative de démolition des institutions démocratiques du pays. Soixante-quinze ans plus tard, la dénonciation publique par le grand (juif) Albert Einstein des maîtres à penser et ancêtres politiques de M. Netanyahou comme des « fascistes », des « racistes » et des « terroristes » qui ne peuvent que causer un grand tort au peuple juif est plus que jamais utile et d’actualité… (1)
Alors, si nous ne pouvons rien attendre d’un tant soit peu prometteur des dirigeants israéliens, mais aussi de leur opposition officielle, nous ne pouvons pas plus nourrir la moindre illusion démocratique et progressiste à l’égard du Hamas, du Hezbollah et de leur « puissance protectrice », l’Iran du régime obscurantiste et ultra-répressif des Ayatollahs. Et bien sûr, nous ne pouvons rien attendre de bon des dirigeants occidentaux, qui ne sont capables que de fermer les yeux devant les crimes israéliens pour pouvoir apporter un soutien inconditionnel à Netanyahou et qualifier les combattants du Hamas de « terroristes ». La conclusion (provisoire ?) est donc forcément pessimiste : la résistance, la lutte plus que juste du peuple palestinien contre ses ennemis mais aussi ses « amis », ne trouve toujours pas une expression politique susceptible d’inspirer et de mobiliser les masses arabes, y compris le peuple palestinien, à l’instar de ce qu’ont réalisé dans le passé, au moins en partie, d’abord le socialisme et ensuite le panarabisme.
Puisque donc c’est sur les ruines du message émancipateur socialiste et communiste que prospèrent à notre époque ces obscurantismes réactionnaires tant religieux que néo-libéraux, qui gangrènent à notre époque l’humanité, il devient évident que le début d’une sortie des impasses actuelles doit et peut être recherché à travers la réinvention d’un mouvement anti-impérialiste de libération nationale et sociale basé sur la solidarité internationaliste de « ceux d’en bas ». Une « réinvention » qui nous concerne tous et toutes directement, y compris dans notre propre pays. Après tout, étant donnée l’énorme supériorité militaire d’Israël et la trahison permanente et de plus en plus scandaleuse de la cause palestinienne par tous les régimes arabes d’ailleurs si autoritaires et antidémocratiques, le seul moyen d’empêcher la poursuite indéfinie des massacres mutuels des Palestiniens et des Juifs israéliens est leur solidarité militante et leur lutte commune contre leurs ennemis communs. La tâche paraît et est effectivement difficile. Mais c’est la seule option réaliste …
Note
1. Voir notre texte « Quand Einstein a qualifié de « fascistes » ceux qui dirigent aujourd’hui Israël… »
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