Je vous l’avais bien écrit…, par François Ruffin

Aujourd’hui paraît la réédition, en poche, de mon livre « Je vous écris du front de la Somme », aux Liens qui libèrent. Avec cette préface, inédite, en accès libre.

Ruffin François (avatar)

François Ruffin. Député de la Somme

« J’ai entendu dans les manifestations une volonté de retrouver du sens dans son travail, d’en améliorer les conditions, d’avoir des carrières qui permettent de progresser dans la vie. »

C’était du Emmanuel Macron, en plein conflit sur les retraites. Et son porte-voix, Gabriel Attal, se disait soudain fort préoccupé par « le bien-être au travail ». Même Bruno Le Maire donnait dans le trémolo : il comprenait « la colère des Français qui se questionnent sur la finalité de leur travail ».

Du coup, tout le gouvernement s’activerait, c’était promis juré, à un « pacte de la vie au travail ». Pour « améliorer les revenus », « faire progresser les carrières », « mieux partager les richesses », « aider à la reconversion », « améliorer les conditions de travail », « trouver des solutions à l’usure professionnelle » …
Rien que ça.

Bien sûr, c’était pour eux un subterfuge : déplacer du combat, ici et maintenant, sur le passage à 64 ans, vers un débat, plus tard, sur la qualité de vie au travail.

Il n’empêche.
Il n’empêche.

Le travail, ce mal-être au travail, ce mal-faire son travail, ce mal-vivre de son travail, l’an dernier déjà, nous le placions au cœur de notre petit essai, et au cœur d’un malaise des classes populaires. Le travail écrasé, humilié, depuis quarante ans. Le travail, aux statuts minés, aux revenus élimés. Le travail qui, malgré les légendes de la start-up nation, s’est durci, intensifié. Et le travail pourtant central, toujours, pour les Français, capital par le salaire, bien sûr, mais par la fierté qu’on en tire, aussi, par l’utilité qu’on éprouve.

Ce malaise dans le travail, le conflit sur les retraites l’a fait éclater au grand jour, comme une fracture aux plaies ouvertes.

« C’est la première fois que je sors, en 33 ans d’hôpital. »
Ce jeudi 19 janvier, premier jour de grève, 5h30 du matin, on est sur le rond-point à l’entrée de l’autoroute A16. De sa lampe de poche, un monsieur à chasuble FO de chez Valéo balaie la voie, pour inviter les voitures, les camions à ralentir, à prendre le tract pour la manif. Et sa lueur éclaire mon cahier, pour que je gribouille des notes dans mon cahier. C’est sa femme, elle, « aide-soignante au service traumatologie ». Pas en pleine forme, déjà : « Je souffre de poly-arthrologie. Je travaille sous morphine.
– A cause de votre métier ?
– Bah oui, à force de porter. Deux ans de plus, c’est pas possible… Ils se rendent compte ? »
 Mais aujourd’hui, elle vient pour autre chose, au-delà d’elle, au-delà de la retraite : « C’est le ras-le-bol : ils nous poussent à bout, ils détruisent l’hôpital. On ne parle plus de soin, mais d’« acte« . A la limite, ma cadre, que le patient soit lavé ou pas lavé, elle s’en fiche… »

Et son mari ? « Chez Valéo, j’ai commencé par cinq ans d’intérim, mais haché, avec du chômage entre les missions. Je suis sur les embrayages de camion, mais le pire, c’est que Macron, il a éliminé de la pénibilité le port des charges lourdes. Qu’il vienne se trimbaler les embrayages de camion ! Du coup, entre ces deux réformes, je prends trois années de plus. Jusque 65 ans. »

Le rond-point de l’Oncle Sam est bien bloqué, avec des barricades de pneus sur la chaussée, des barnums sur la pelouse pour le café.
« La médecine du travail, nous-mêmes, on conseille aux gars de rien dire, me raconte un syndicaliste Force Ouvrière chez Goodyear-Dunlop.
– Pourquoi ?
– Eh bien, s’il leur dit qu’il souffre du dos, comme moi, ou des épaules, ou des genoux, ou de n’importe, le médecin il fait quoi ? Il recommande un poste adapté. C’est son boulot. Le gars revient avec son papier, sauf que la direction répond :
 « Des postes adaptés, il n’y en a plus… » Et du coup, ils le licencient pour inaptitude. On en a au moins un ou deux par mois, des comme ça, de tous les âges. C’est la double peine : le boulot les fait souffrir, et on les vire à cause de ça. Faut souffrir en silence. Moi, je me suis fait opérer quatre fois du dos, mais je ne le dis pas dedans.
– Moi, j’attends la retraite pour passer sur le billard. »

« Avant, compare un délégué Airbus, les maladies, ça venait vers 50-55 ans. Désormais, c’est descendu à 40-45. Et on a Dédé, 31 ans, il a les épaules flinguées, sept ans au rivetage, avec son pistolet multi-frappe, il est foutu. Parce qu’avec la « moving line », comme ils appellent ça, ils ont accéléré les cadences. Auparavant, le gars avait sa perceuse à quatre mètres, ça lui faisait une respiration. Aujourd’hui, avec le « lean manufacturing », elle lui pend devant lui, tout est optimisé, il ne perd plus une seconde. Mais résultat, il n’y a plus aucun temps de relâchement.
-C’est pareil pour nous, enchaîne un délégué d’Auchan : il n’y a plus de temps mort. Ils appellent ça le
 « modèle organisationnel ». Avant, tu gérais un rayon, tu faisais du remplissage, tu gérais les stocks, tu changeais les prix. C’était varié, et tu avais ton territoire : le gars de la crémerie était fier de bien tenir sa partie. Maintenant, tu ne fais plus que du remplissage, dans tous les rayons, de tout le magasin. Tu bourres tu bourres tu bourres. Et un autre passe le soir qui met des étiquettes partout. Ils nous ont dit, à la présentation, « c’est la fin des temps morts ». C’est ça qui m’a le plus marqué. »

Je cite souvent une note de la Dares, du ministère du Travail. En 1984, 12% des salariés subissaient une triple contrainte physique : se baisser, porter des charges, répéter le même geste, etc. On pourrait croire que, avec quarante années de numérique, d’informatique, de mécanique, tout cela s’est allégé ? C’est la start-up nation, non ? Eh bien, au contraire : de 12%, ce taux est passé à 34%. Il a presque triplé. Et il s’élève à 60% chez les ouvriers (contre 23% auparavant). Quant aux « contraintes psychiques », elles ont bondi, multiplié par six : de 6% à 34%. C’est contre-intuitif, ça ne colle pas au « progrès ». Même moi, j’étais surpris. Mais pas Christine Erhel, économiste : « Tous les chercheurs, tous les sociologues du travail le savent, le disent : le travail s’est intensifié, des centres d’appels aux ateliers de logistique, on ne laisse plus les salariés respirer. »

Je participais à un colloque, organisé par mon collègue député Benjamin Lucas, « travailler moins, travailler mieux, travailler tous. » Très clairement, pour ma part, l’accent doit être mis sur le « travailler mieux. »
Voilà le socle de ma gauche : les Français, tous les habitants de ce pays, doivent vivre de leur travail. Bien en vivre, et pas en survivre. Et bien le vivre.

***

Un « pacte de la vie au travail » : telle était donc la promesse.

Mais bon, finalement, en ce mois de juin, les macronistes n’ont pas lancé les « Etats Généraux du travail ». Non, à la place, ils ont préféré les « Assises de la dépense publique ». Avec cette bonne nouvelle à la clé : « Ouvrir un chantier pour limiter les arrêts maladie. » Qui ont grimpé, en effet, en dix ans, de six à huit millions. Elisabeth Borne et Bruno Le Maire prenaient des airs sévères : les travailleurs tire-au-flanc étaient dans leur viseur, ils allaient mater tout ça. Le patron du Medef applaudissait : « Il y a trop d’arrêts de travail de complaisance en France. Surtout chez les jeunes. »

De la faute des malades, bien sûr. Des travailleurs. Et des jeunes. Des petites natures, tous ces feignants. Les causes, elles, ne seraient pas traitées.

Que cherchent-ils ?
Des petites économies, certes, sans doute.
Mais surtout, des gains politiques, cyniques.

Durant les retraites, nous avons retrouvé une « bipartition de l’espace social » : nous, contre eux. Nous, les travailleurs, nous, le bas, nous rassemblés, deux tiers des Français, quatre cinquième des salariés, tous les syndicats unis, des millions dans la rue, contre eux, eux en haut, eux à Paris, et en vérité : nous tous contre Macron, presque seul.

Il leur fallait, à la macronie, à la droite, le plus vite possible, casser cette unité. Retrouver « la tripartition de l’espace social » : nous, eux, ils. Retrouvez le « ils » en bas. Les cas sociaux. Les immigrés. Les fraudeurs. D’où, très vite, Le Maire qui s’en prend aux mandats envoyés à l’étranger. D’où Ciotti-Retailleau-Marleix et leur une-tribune sur l’immigration. D’où Attal sur la fraude sociale. D’où le RSA dans le collimateur de France Travail. D’où, enfin, les arrêts maladie.
Que les regards de la France du milieu se tournent vers le bas. Qu’on stimule la petite jalousie. Et qu’on oublie à nouveau le haut.

Je voudrais citer ici un article qu’on m’a remis, juste avant la sortie de ce livre, qui illustrait à merveille mon propos, mais que j’ai découvert trop tard pour l’ajouter à mon manuscrit : « La conscience sociale des Gilets jaunes : étude sociologique de représentations en lutte », paru dans la revue Mots en 2022. C’est un jeune docteur en sociologie, Samuel Legris, qui a mené une étude sur les ronds-points dans son coin, le Berry. Y domine une « vision tripartite du monde social » : « ceux d’en bas/nous/ceux d’en haut ». Comme il l’écrit, « la banalisation de la conscience sociale triangulaire dans les strates situées à la frontière des classes populaires et des classes moyennes, où se sont essentiellement recrutés les Gilets jaunes, est constatée depuis une quinzaine d’années par les chercheurs en sciences sociales. » Elle constitue, pour lui, « le principal obstacle à l’unification d’un bloc populaire. »

Comment cette « conscience sociale triangulaire » se traduit-elle dans les discours ? Il y a ce « nous » des Gilets jaunes, ce « nous » des travailleurs modestes. Qui s’opposent au « ils » d’en haut, au gouvernement, aux élites, qui les taxent, qui les étouffent. Mais qui s’en prennent, aussi, aux « assistés », aux « immigrés ». Et recréent une frontière sociale, morale même, entre ce « nous » qui « bosse », « paie », « se prive », « préserve », « respecte », « joue le jeu » et un « eux » qui « glande », « dépense », « profite », « détruit », « méprise », « triche ».

Sauf que, parfois, sur des ronds-points, des gens de gauche, ou des « assistés » se pointent, s’installent. Et refusent cette « vision tripartite de l’espace social ». Ainsi de Martine, secrétaire dans un garage agricole, qui lance à ses collègues : « Moi, je suis plus pour qu’on fasse descendre ceux d’en haut ! ». Et qui rappelle à l’ordre les camarades qui traitent « ceux d’en bas » de « cas soc’ » ou de « branleurs ». Alors, soit par censure, soit par humanisme, par compréhension, le « nous » se reforme, s’élargit, le milieu cesse de blâmer le bas. Et tous deux s’unissent, dans leurs critiques, contre le haut.

C’est ce rôle que nous devons jouer dans le pays tout entier. Unifier. Unifier le bloc populaire. Unifier le milieu et le bas, et même le haut, pour celles et ceux que la vie a servis et qui veulent servir en retour, servir un idéal de justice pour tous, nation sans exclusion. Unifier la France des bourgs et celle des tours. Unifier, contre toutes les forces centrifuges, de division, d’éclatement.

Unifier par les discours, il le faut, mais aussi par du commun, par le « faire-ensemble » : les Français, les habitants de ce pays, doivent vivre de leur travail. De leur travail selon leurs moyens, pas forcément à temps plein, pas seulement sur un « marché du travail » qui trie, qui éreinte, qui rejette, qui fragilise les fragiles, mais aussi par des emplois aidés, par des territoires zéro chômeurs, par un accompagnement qui, dans le grand changement qu’il nous faut, ne néglige aucun talent : bricoler, cuisiner, jardiner, creuser, s’occuper de nos enfants ou de nos aînés. Chaque geste, chaque plaisir, à chaque instant, repose sur le travail des autres, sur la masse colossale du travail des autres, et c’est ainsi que nous faisons société : un verre d’eau, rien qu’un verre d’eau que je bois, combien de travail pour extraire la matière, pour la fondre dans les fours, plus l’eau qu’il a fallu pomper, filtrer, dans des canalisations (qui fuient, à réparer) pour arriver jusqu’à nos robinets… Il se trouve que, par hasard, je suis en train de lire les Mémoires de Jean Monnet. Dans l’immédiate après-guerre, fin 1945, alors qu’il fonde le Plan, lui prévient le général de Gaulle : « Je ne sais pas encore exactement ce qu’il faut faire, mais je suis sûr d’une chose, c’est qu’on ne pourra pas transformer l’économie française sans que le peuple français participe à cette transformation. » Et plus loin : « Toute la nation doit être associée à cet effort. »

Ma conviction, c’est que la bataille écologique, la sauvegarde de notre planète, le défi du réchauffement, réclament le même effort. Cette transformation de notre agriculture, de notre industrie, de nos logements, de nos déplacements, réclame du travail, une masse de travail, haies à planter, passoires thermiques à isoler, et que chacun doit y prendre sa part : du haut avec ses capitaux au bas avec sa main d’œuvre, le peuple français tout entier doit y participer. De quoi chasser le sentiment d’injustice qui, aujourd’hui, sinon pourrit, du moins assombrit le cœur des travailleurs.

***

L’étau se resserre, enfin.

24 mai 2023. Avec pas mal d’élus de gauche, une panoplie d’insoumis, je suis monté dans le train pour Saint-Brévin. On y allait pour soutenir le maire, certes, Yannick Morez, démissionnaire, harcelé par les zemmouriens ou assimilés, sa voiture et sa maison brûlées. Son tort ? Avoir accueilli sur sa commune un centre de réfugiés. On y allait pour la République en danger, c’est vrai, qui file un mauvais coton. Mais on y allait aussi pour nous, pour – je dirais – nous désenclaver.

C’est que, au fil de l’année parlementaire, le rejet en germe décrit dans le bouquin ne s’est pas arrangé. Au Rassemblement national, les macronistes ont accordé deux vice-présidences et des bons points : « Sébastien Chenu (RN) n’est pas un bon mais un très bon vice-président de l’Assemblée », le félicitait sa présidente, Yaël Braun-Pivet. Tandis que de notre côté, on pue. On fait du bruit. On manque de respect. On a des mauvaises manières. Et s’installe plus qu’une petite musique, un véritable concert :  d’abord, que, « extrême droite et extrême gauche se valent ». Et puis, pire : que nous serions pires. Que nous n’appartiendrions plus à « l’arc républicain » … Nous qui l’avons fondée, la République, en 1792, nous qui l’avons défendue, toujours, nous qui sommes les fils de Danton et de Robespierre, de Gambetta et de Jaurès, de Clémenceau et de Blum ! Alors, Saint-Brévin, c’était pour réintégrer dans les images, dans les esprits, « l’arc républicain ». Pour refiler le stigmate à l’extrême droite.

Mais voilà que patatras.

A la tribune, sur la place, c’est le président de l’Association des Maires de France du 44, de Loire-Atlantique, qui jette un froid. Au détour d’une phrase, je ne sais plus trop la formule, il sermonne « l’attitude indigne », ou le « comportement déplacé », des députés de la Nupes. Dans la foule, il est hué, pas tout le monde mais des sifflets. « Ça vous plait pas, mais je vous le dis, c’est comme ça. » Ouh ! On n’est pas venu pour se faire engueuler !

Le cortège fait un bout de défilé.

Devant sa mairie, Yannick Morez prend la parole. A son tour, à demi-mots, il s’attaque à la gauche, aux insoumis et aux écolos, qui veulent le zéro artificialisation nette, ajoutant qu’on ne peut plus construire, que ça amène de la tension avec les administrés. Dans ce goût-là, en gros. Bref, on partait pour effacer la tache, la marque de honte, et on s’en revient de Saint-Brévin avec tout le contraire…

« Ce sont des cons. » Dans le TGV du retour, avec un peu d’amertume, la conclusion est vite tirée par les camarades : « Ce sont des cons. » Soit, peut-être. Mais la connerie est un fait politique majeur, éternel, parfois majoritaire, on doit bien faire avec ! « Le souci, confie un collègue, avec un peu de bouteille, c’est que si la diabolisation tombe sur nous, on en prend pour vingt ans. On doit tout faire pour se sortir du piège. »

Ce piège, être marginalisé, ostracisé, pas seulement à l’Assemblée et dans la bonne société, qu’importe, mais chez nos voisins, chez les électeurs moyens, ce risque, être perçu non pas comme une voie de décence et de bon sens, mais comme des excités, des azimutés, je l’avais senti très vite, dès ma campagne législative, et je l’avais posé dans cet essai. Depuis, avons-nous œuvré pour éviter ce risque ? Pour échapper à ce piège ? J’en doute. Avons-nous établi, pour la « dédiabolisation », une stratégie ? Ce n’est pas une question de fond, je pense, mais davantage d’expression, de style – qui fait l’homme et la femme politiques.

On sourira : « Quoi ? C’est le réalisateur de Merci patron !, c’est le député du maillot de foot à la tribune, c’est le brandisseur de carnet de chèque, c’est le multi-sanctionné qui vient donner des leçons ? Qui prône la sagesse et la raison ? » Oui, parce que la situation a changé. En face, au Rassemblement national, le groupe compte désormais 88 députés, et leur leader apparait, pour de bon, comme une option vers l’Elysée. Voilà qui peut susciter une certaine gravité. Et nous, nous ne sommes plus dix-sept, mais soixante-quinze, et nous devrions être la locomotive d’une gauche unie. Voilà qui, comme dirait Spiderman, impose une grande responsabilité. Alors, même si je dois œuvrer contre moi-même, contre mon tempérament et mes coups de sang, j’essaie.

J’essaie, parce que ce sondage vient de tomber :

On fait quoi ? On hausse les épaules ? On affirme qu’« on ne croit pas aux sondages » ? On fait assaut de « radicalité », notre mot clé, comme s’il s’agissait d’endiabler des étudiants de socio en AG, et pas de convaincre un pays tout entier ? Ou ça nous fait un électro-choc et on s’interroge, vraiment, sur le pourquoi du comment ? Le Rassemblement national vote, avec les macronistes, contre l’augmentation du SMIC, contre l’indexation des salaires sur l’inflation, contre le gel des loyers, contre l’encadrement des écarts de revenus dans les entreprises, contre le rétablissement de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune, contre le conditionnement des aides publiques aux grandes entreprises, contre la taxation des yachts et des jets privés, ils protestent sans bruit contre la réforme des retraites, ne se mobilisent aucunement, et pourtant, pourtant, c’est Marine Le Pen qui marque des points, qui effraie moins, qui pourrait recueillir le torrent du ressentiment. Et jusqu’ici, pas nous…

Ces lignes, je les avais écrites avant le meurtre de Nahel à Nanterre, et les révoltes en banlieue. Qui n’ont rien arrangé : l’étau de l’« arc républicain » s’est encore resserré.

La gauche est cornérisée, tandis que le Rassemblement national se place au centre du jeu.
Nous devons affronter cet enjeu, droit dans les yeux.

Je l’énonce, mais sans fatalité. La crise de 1929 a engendré le nazisme en Allemagne, mais le New Deal aux Etats-Unis, et le Front populaire en France.
Il n’y a pas de fatalité.

Jamais, dans notre pays, l’extrême droite n’est arrivée au pouvoir par les urnes, seulement par la défaite, en 1940, et pas pour écrire une page pleine de gloire. Il n’y a pas de fatalité.

L’histoire demeure ce que les hommes et les femmes en font. Elle sera ce que nous en ferons.
Il n’y a pas de fatalité.
Jamais.

Partager :

111 réponses à “Je vous l’avais bien écrit…, par François Ruffin”

  1. Avatar de l'arsène
    l’arsène

     » Le RN inquiète moins que LFI ».
    Oui, parce que LFI veut sortir du cadre actuel et que ce cadre est représenté et défendu par à la fois le macronisme, la droite LR et le RN et en plus défendu par l’ensemble du système médiatique propriété des amis du pouvoir.
    Même le Canard tape plus sur Mélenchon que sur l’épicerie Le Pen, c’est un signe, faut dire que les anciens du journal ont été remplacés par des Libés et du Nouvel Obs, la gauche libérale et Atlantiste ( excepté Angéli et Porquet) , cette fausse gauche qui a comme unique objectif de détruire LFI.
    On s’achemine, avec le concours des médias, à une convergence de toutes les droites, comme dans beaucoup de pays en Europe et ailleurs.
    Le combat est inégal, répression policière et propagande médiatique font que la fenêtre du changement de régime est très étroite, faut vraiment y croire !

  2. Avatar de Guy Leboutte

    Merci Paul Jorion !
    Vous devez être plus ou moins du même avis que moi sur ce point: François Ruffin est, parmi les têtes d’affiche, une des rares lueurs d’espoir dans ce pays !

    https://francoisruffin.fr/penurie-de-saisonniers-mon-plan-oceane-pour-les-hoteliers/

    1. Avatar de Trollichon des Bois
      Trollichon des Bois

      Warf ! Je sais pas à quel niveau vous situez les salaires dans la restauration mais 2000 boules c’est stratosphérique les loulous…

      Ils les prendront à 1300, leur feront faire des heures sup pas payées et promettront des primes de fin de contrat qui n’existent que dans leurs rêves d’enfants tout comme les jours de congé !

      Et comment pensez-vous que réagira le gus qui trime dans la même boîte depuis 10 piges pour un malheureux quinze cents balles à l’année ?! Pfff… C’est beau et généreux comme Ruffin mais complètement farfelu ! Faut atterrir les gars :-/

    2. Avatar de Trollichon des Bois
      Trollichon des Bois

      C’est comme s’il n’avait aucune conscience du type de crevards auxquels on a affaire dans la restauration : il y a trois jobs de cela, le gars préférait se passer d’un mi-temps (trois jours de sur-activité par semaine, un tous les deux jours) à 650 balles que de gagner 500 euros par service (productivité moyenne d’un serveur sur place) tout en espérant exploiter suffisamment ceux déjà en place par la force de… l’exigence de l’activité.

      Alors ils continueront à prendre des Tunisiens, sûrement très contents, eux, de gagner 1300 euros ! Point à la ligne.

          1. Avatar de Trollichon des Bois
            Trollichon des Bois

            Alors p’t’êt ben qu’il est plutôt là le problème, plus que dans la cravate ou l’emportement : dire aux gens des choses qu’ils peuvent croire…

            (Parce que si c’est la même chose dans les domaines où chacun côtoie la réalité, ça ne fera pas une majorité à la sortie ! Et les promesses que la gauche ne tiendra pas, ben ça fait plus rêver grand monde…)

          2. Avatar de Trollichon des Bois
            Trollichon des Bois

            Alors que cogner sur les noirs et les arabes c’est fastoche, on le voit tous les jours à la télé ! D’autant que leurs meilleurs relais sont déjà dans les rangs et votent à 60% pour le RN…

            https://youtu.be/9En0JNrKYB0?feature=shared

            https://youtu.be/URFDhp65-2M?feature=shared

      1. Avatar de JMarc
        JMarc

        A Trollichon des bois 30/8 22h23 et 22h36

        Vous rendez-vous compte qu’avec vos objections, telles que vous les formulez, vous seriez volontiers accueilli sur les plateaux télés ? Elles seraient pertinentes si les propositions exprimées dans l’article en question n’étaient pas accompagnées par d’autres, qui, je l’espère, sont dans les cartons de LFI mais ne peuvent être exprimées dans ledit article (parce que l’on ne peut pas tout lister dans un bref article, parce qu’il faudrait aborder des sujets qui fâchent tel que l’immigration, etc).
        Quand on propose de modifier un paramètre, on se voit objecter que ça ne colle pas avec le reste. Ben oui, évidemment ! Tout système a sa cohérence.
        Si l’on ne souhaite pas de changement, les objections sont ainsi toutes trouvées et l’on s’y limite (votre « Point à la ligne » par exemple).
        Si par contre l’on souhaite le changement, on exprime ces objections tout en proposant la modification d’autres paramètres ou du moins en laissant la porte ouverte à d’autres propositions.
        A quoi tient l’écart, voire l’opposition, entre les deux attitudes ?
        Un écart d’intelligence ? Souvent, oui, mais pas toujours.
        Je crois qu’il s’agit dans tous les cas (tous ou presque) avant tout d’une différence de désir.
        Alors je vous invite, comme j’en invite d’autres ici, à vous interroger sur ce que vous souhaitez vraiment.
        Lacan disait aux soixante-huitards qui cramaient des bagnoles (aidés certes en cela par des keufs en civil) : « Vous cherchez un maître, vous l’aurez. » Et en effet, ils l’ont eu (les élections qui ont suivi ayant amené une majorité de droite à l’assemblée).
        Si je vous réponds ainsi d’une façon un peu développée, c’est parce que je ne vous prends pas pour un crétin. Dans le cas contraire, je me serais abstenu (sous réserve de pouvoir me contenir). nb : Il m’est arrivé par ailleurs de fermer ma gueule et ne pas répondre à des commentaires parce que j’avais pété grave les plombs suite à un carambolage d’événements improbables ultra sensibles pour moi, mais c’est une autre histoire).
        Vous pouvez, encore une fois ainsi que d’autres, jeter une oreille à cette courte vidéo (1mn25) Le social justice warrior :
        http://www.pearltrees.com/jeancharlesbettan/perles-de-psychanalyse/id38705323
        nb : j’ai eu un mal fou à retrouver cette vidéo, indexation recommandée !

        1. Avatar de Trollichon des Bois
          Trollichon des Bois

          Salut Jean Marc,

          J’ai regardé pas mal des vidéos que vous aviez recommandé la dernière fois. La conf de Dansio et une bonne série de Bettan sur son site. Très intéressant.

          Social Justice Warrior donc… Ouais, why not ?

          Mais quelle culpabilité ? L’injustice sociale ? Vous pensez que je viens d’un milieu privilégié ?

          C’est vrai pour un côté de ma famille mais je ne les connais qu’à peine – j’ai dû les voir une dizaine de fois dans ma vie et, franchement, vu comment une de mes tantes se distingue sur internet, j’ai pas trop envie de creuser ! Mon père ne gagnait pas beaucoup d’argent (lower middle class) ma mère en dépensait beaucoup trop et trois enfants à la maison. On a tous été virés à 18 ans avec le bac en poche, mon frère a failli finir en taule, ma soeur était une sainte laïque – vivre selon ce que l’on énonce – et je suis le juste milieu entre les deux, pas par l’équilibre mais en faisant la navette entre le haut et le bas (un peu bipo, classe I) polytoxico comme 80% des bipo.

          J’ai failli finir à la rue plusieurs fois mais je suis trop fier pour ça, dussè-je jouer les larbins et j’ai toujours refusé le RSA. Je ne possède rien, ne supporte pas les objets de valeur – qui vous possèdent – et tout ce que j’ai tient dans une Scénic Tamer (lacaniens attention !) de 98 dont la valeur double maintenant à chaque fois que je fais le plein. J’ai payé mes études de bout en bout – et dieu que ça a été long ! Galéré jusqu’à il y a 4 ans (soit 28 ans de 18 à 46) entre études, chômage et petits boulots de merde, essentiellement parce que j’avais autre chose à faire : la teuf et me cultiver. Je ne peux m’en prendre qu’à moi-même.

          Ma mère est folle, c’est un monstre dangereux d’égoïsme et de méchanceté, mon père est très sympa, de bonne éducation, un chouette type. On a été victimes de violences psychologiques gamins, mon frère et ma soeur ont été élevés à la cravache par ma mère. J’ai été épargné par la violence physique parce que je me suis rebellé très tôt et ne me laissait pas faire. A coup de poing s’il avait fallu. J’ai été abusé à l’âge de 10 ans par un ami de mes parents, un gros porc plein de fric, qui revenait régulièrement visiter son cheptel. Une fois, pas deux. Je crois qu’il a vraiment flippé.

          J’ai échoué dans à peu près tout ce que j’ai entrepris, études, vie sentimentale, vie professionnelle, aucune raison de culpabiliser, un loser magnifique. Les seules choses auxquelles je tiens sont des babioles sans valeur, entassées dans quelques tiroirs – des souvenirs – mes affaires de jeu de rôle, la musique qui me reste après avoir planté le disque dur sur lequel tenaient les 15 ans d’écoute active et de sélection acharnée et mes chats bien sûr : Spoutnik, Babouche (rhaaa l’islamo gauchiste en puissance) et Rouquinette Super Chouette. Sans doute le seul bon côté que je tiens de ma mère, l’amour des animaux.

          C’est de mon parcours et de ses difficultés que vient mon intolérance à l’injustice même si j’ai toujours été plutôt à gauche. Aucune culture politique à la maison, aucune culture du débat, je suis le pur produit de la classe moyenne inadaptée, fruit de la scolarisation de masse : pas assez diplômé pour faire quelque chose et trop formé pour supporter sereinement ma condition de prolo.

          J’ai bien crevé la dalle mais maintenant ça va. Je suis rentré dans mon petit bled après 20 ans et j’en suis très content. C’est au bord de la mer et je longe la côte pour aller bosser dans la plus belle baie du monde (dixit un journaliste de France Info ou de France Inter un matin de dernière émission avant l’été quand on lui demandait où il voudrait passer le reste de ses jours… CloClo t’as qu’à retrouver l’émission puisque t’es si malin !) et, franchement, j’ai trouvé un peu de sérénité depuis que je suis revenu.

          J’ai la chance d’avoir rencontré une nana super il y a 8 ans. Je n’ai pas d’enfant et je crois n’en avoir jamais voulu. Tout cela s’arrête à moi et mon nom disparaîtra avec moi… Je suis le dernier des mohicans.

          Alors docteur, c’est grave ? 😉

          1. Avatar de arkao

            @Trollichon des bois
            Bienvenue chez nous les vieux cons, sédentaires et casés 🙂
            Plus qu’une seule maison alors 😉

            1. Avatar de Trollichon des Bois
              Trollichon des Bois

              Ben nan, je suis un mec invivable… alors chacun chez soi ! :-)) C’est plus sûr et plus durable.

              (Et 5 chats, c’est pas possible !)

          2. Avatar de JMarc
            JMarc

            A Trollichon des Bois 31/8 02h33

            Encore un passé familial bien lourd. Le mien n’est pas triste non plus.
            A chacun son enfer.

            « Mais quelle culpabilité ? L’injustice sociale ? Vous pensez que je viens d’un milieu privilégié ? »
            Ce sont les victimes qui se sentent coupables, bien plus souvent que les agresseurs.

            La vidéo de Bettan « Social Justice Warrior » explique notamment beaucoup d’attitudes « antiracistes » ou « néoféministes » et toutes les attitudes homophobes.

            La bise camarade !

            1. Avatar de Trollichon des Bois
              Trollichon des Bois

              C’est pas la honte plutôt ? Enfin c’est comme cela que je l’ai vécu. Et vous avez déclenché mon premier coming out public… Balèze ! Et merci 😉

              1. Avatar de JMarc
                JMarc

                A Trollichon des Bois 31/8 20h23

                Honte et culpabilité, c’est kif kif.

                Une autre référence (pas vue de près mais je crois que c’est de la bonne croquette comme dirait Garorock) :
                https://sergetisseron.com/ouvrages/la-honte-psychanalyse-d-un-lien/

              2. Avatar de CloClo
                CloClo

                Oh ben dis donc, c’est quand même le panard d’être servi par un mec qui écrit bien, façon tripes, mais avec une bonne sauce élégante et suave, juste relevé ce qu’il faut. Moi je suis fan.

                Bravo j’apprécie ton Sirop des Bois. Du pur jus d’humain revivifiant.

                C’est là en plus que je touche du doigt, mais vraiment charnellement, que ma vie est d’une douceur, d’une simplicité, d’une tranquillité, d’une facilité et d’une banalité presque mièvre. C’est simple, j’ai jamais forcé. Jamais. Tout est toujours tombé comme pour les oiseaux dans le ciel… Je suis un con d’oiseau !

                1. Avatar de Trollichon des Bois
                  Trollichon des Bois

                  J’ai longtemps bossé en bar et c’est comme ça dans les bistrots, de temps en temps faut élever la voix et si ça suffit pas, une bonne pouche ! Sont plus bêtes que méchants les popoches… 😉

              3. Avatar de Garorock
                Garorock

                La honte, Trollichon, c’est de n’avoir fait dans toute sa vie que ce qui est bon pour soi et mauvais pour les autres.
                Ça c’est la honte.
                Working class hero!

                1. Avatar de Trollichon des Bois
                  Trollichon des Bois

                  Je ne jetterai pas la première pierre :-/

          3. Avatar de Khanard
            Khanard

            @Trollichon des bois

            je suis sincèrement désolé que mes questions à la con (si si j’insiste ) vous aient conduit cahin caha à nous dévoiler des aspects sombres de votre vie intime .

            Les mères perverses narcissiques (ce qui semble être le cas sous toutes réserves) sont beaucoup plus répandues qu’on le supposerait . Malheureusement.

            1. Avatar de Trollichon des Bois
              Trollichon des Bois

              Tkt mon Khanard, comme ça, c’est fait… Et puis M. Jorion était déjà au courant de certaines choses, ça lui permettra de mieux comprendre qui je suis et pourquoi.

              Après, je piges pas trop le concept de pervers narcissique. Je viens de lire wiki et comme d’hab je trouve ça super inquiétant. J’espère que ma manie des pompes (ma collec de snickers, Garorock) que je croyais liée à mes années de galère ne rentre pas là dedans.

              Et puis je suis pas un mec cool. J’ai fait souffrir plein de gens. Déçu plein d’autres. J’ai un caractère de merde et je suis bouffi d’orgueil… Bref :

              https://youtu.be/4Lrisjcau-8?si=Qnm4FqVIKHVnUsHJ

              (Mais le sujet c’est Ruffin, je me suis gourré de billet, le divan c’était plus tôt :-/ )

        2. Avatar de Trollichon des Bois
          Trollichon des Bois

          Ah ! Une dernière question… (il faut ici imaginer l’imper, le cigare, et un basset dans une guimbarde) :

          C’est pas Bettan qui dit qu’il ne faut pas arriver avec des catégories préconçues mais rester dans la double écoute flottante ? « Social Justice Warrior » ça me va plutôt bien, ça fait un peu Heroic Fantasy, mais c’est pas une catégorie préconçue ? Mmmmh, comme ma femme me dit toujours, tout ces trucs de savants, c’est bien trop compliqué pour toi…

          1. Avatar de Guy Leboutte

            Merci pour l’adresse de ce site, Trollichon, c’est vraiment riche. J’ai été surpris d’entendre Luchini, positivement.

            Et merci pour vos commentaires autobiographiques, qui me poussent au respect humain.

        3. Avatar de Guy Leboutte

          Ah, sorry JMarc, j’ai remercié par erreur Trollichon pour l’adresse pearltresse.com, donc je corrige ici. Plus qu’intéressant!

          Je vous remercie aussi pour le refus de caricaturer Ruffin.

          1. Avatar de JMarc
            JMarc

            A Guy Leboutte 31/8 11h12

            Merci pour l’alerte.
            Zarbi, un copier/coller de l’adresse web depuis Safari zappe les numéros « item » de Pearltrees mais pas depuis Firefox.

        4. Avatar de Guy Leboutte

          JMarc

          J’ai toujours interprété la phrase de Lacan aux étudiants (de Vincennes si je ne me trompe), « « Vous cherchez un maître, vous l’aurez », comme une annonce de ce qu’ils allaient faire dans les années suivantes, par exemple pour les meilleurs débatteurs, de se laisser engager par les publicitaires qui ont fait leur marché dans les assemblées, et pour la plupart, inévitablement, d’avoir pris un boulot ou l’autre, le plus souvent pour enrichir un employeur.
          Je créditerais Jacques Lacan de ne pas surestimer la farce électorale.

          1. Avatar de JMarc
            JMarc

            A Guy Leboutte 31/8 11h18

            Ce que j’en disais à 1h29, je l’avais lu il y a des dizaines d’années je ne sais plus où. ça aurait pu être ça, je crois.
            Après rapide vérification, il semble que vous ayez raison. Mais alors pourquoi n’a-t-il pas dit « c’est à être maître » par exemple ? L’aurait-il dit mais été entendu de travers ?
            « Dans son « Impromptu » de Vincennes, le 3 décembre 1969, Lacan s’écrie : « L’aspiration révolutionnaire, ça n’a qu’une chance, d’aboutir, toujours au discours du maître. C’est ce dont l’expérience a fait la preuve. Ce à quoi vous aspirez comme révolutionnaires, c’est à un maître. Vous l’aurez.  »
            J. Lacan, Annexes au Séminaire, Livre XVII, L’envers de la psychanalyse, Paris, Le Seuil, 1991, p. 239.
            https://www.cairn.info/revue-figures-de-la-psy-2009-2-page-221.htm#no334

            J’ai aussi vu passer (perdu la réf) : « unis-vers-Cythère ». Pas mal !

            1. Avatar de Guy Leboutte

              JMarc

              Les séminaires tels que publiés ont été plus ou moins réécrits, c’est vrai que votre citation est plus explicite. Mais il n’est pas impossible que ce « toujours » et ce  » C’est ce dont l’expérience a fait la preuve » soit de la plume du légataire universel des séminaires, qui n’étaient pas écrits mais oraux, son gendre Jacques-Alain Miller, qui m’avait tout l’air d’un notaire soucieux de valider un et seul texte, et a distillé les différents volumes avec une grande parcimonie, une espèce de prise du pouvoir sur la doxa, la parole du maître.

              Je crois me souvenir que les psychanalystes lacaniens attendaient avec la plus grande impatience la publication du Séminaire XIV, pour une question sujette entre eux à controverses et interrogations, qui pendant des années ne se produisait pas, alors que des séminaires ultérieurs étaient déjà publiés.
              Mais j’ai cessé de m’intéresser à ces questions.

              En tout état de cause, je crois que nous pouvons écarter une annonce des futurs résultats électoraux.

              1. Avatar de JMarc
                JMarc

                A Guy Leboutte 31/8 22h08

                Vaste question que celle de la fidélité à Lacan des publications des séminaires par Miller.
                Gérard Haddad dont j’ai lu assez récemment « Le Jour où Lacan m’a adopté » dit que ces transcriptions sont archi nazes. Mais Haddad y dézingue tout le monde (Dolto etc) sauf Lacan.
                On ne saura jamais hélas.

        5. Avatar de Trollichon des Bois
          Trollichon des Bois

          Salut Jean Marc,

          Revenons plutôt à nos moutons. J’ai dû me gourrer de billet !

          Vous dites « chaque système a sa cohérence », je suis bien d’accord et c’est ce qui rend impossible de penser le changement dans le cadre actuel. Les capitalistes ne sont malheureusement pas des crétins et leur rationalité est imparable au sein de leur modèle quand bien même leurs postulats seraient merdiques.

          Ce qui m’amène à l’idée de changement : est-ce que ce n’est pas ce qui inquiète la majorité des gens et fait, pour le coup, la force du FN ? Qui apparaît maintenant comme un garant de la stabilité ou de la perpétuation du même ? Chasse-pêche & tradition, le bon gros bon sens populaire, la barbaque et la bagnole… en prise avec les réelles inquiétudes des gens.

          Ce qui fait la faiblesse de la LFI et de la gauche en général, bien plus que la cravate ou la posture, face à tous les conservatismes : penser le changement, pourquoi pas, le vivre, certainement pas !

          Il est encore loin le temps où chacun souhaitera de la sueur, du sang et des larmes !

          1. Avatar de Trollichon des Bois
            Trollichon des Bois

            Dans la conférence de Généreux « Quand la connerie économique prend le pouvoir » – suggérée ici par je ne sais plus qui, je ne sais plus où, désolé, mais merci pour la ref – Généreux semble aller contre mon idée que les capitalistes ne sont pas des crétins et les économistes non plus.

            Bon, dont acte. Il faut admettre ici une petite déception, on aimerait au moins des adversaires à la hauteur.

            Il me semblait au contraire que dans leurs développements ils étaient parfaitement rationnels – mais peut-être n’est-ce que non contradictoires – et que c’est pour cela qu’on ne peut infirmer ce qu’ils disent, si on admet leur postulat – souvent implicite ou en tout cas encrypté (i.e. encodé) – que le profit et sa maximisation sont la seule fin possible, la meilleure ou en tout cas la seule désirable (leur cadre).

            En revanche, le deuxième intervenant dont le nom m’a échappé, défend une position qui corrobore ce que j’avançais dans le commentaire du dessus, en parlant  » de raison de confort, de facilité et de satisfaction des émotions », de « processus cognitifs de confort » à propos de la « population des satisfaits ».
            C’est, en gros, une question d’économie – au sens de minimisation – de l’effort à fournir, ce qui est à mon sens une tendance lourde de tout le monde et moi le premier :-/ , dans tous les actes de la vie. La pente naturelle. Comme ici quelqu’un me suggérait (Eugène ?) que l’outil, une fois dépassé l’effort colossal d’élaboration de ce dit outil, c’était du « faire sans faire », de la minimisation de la dépense – énergétique, intellectuelle, temporelle ou financière.

            Thèse qui ouvre, selon lui et d’après moi, un boulevard aux ultra-libéraux chez lui, au FN chez moi.

            La question devenant alors : « comment éviter les processus cognitifs de confort », « la sueur, le sang et les larmes » de mon commentaire ? Le changement étant selon lui toujours plus coûteux que la reproduction. Ce qui rejoint d’ailleurs Aristote il me semble quand il dit que l’homme est un être d’habitude. L’habitude, comme l’outil, comme le concept, sont des chemins de moindre résistance, des moyens de minimiser in fine la dépense énergétique, dans la vie quotidienne, dans le travail manuel ou dans le travail intellectuel.

            On trouvera ça là à 1.26.23 :

            https://youtu.be/4-DFChT_EJc?feature=shared&t=5183

            Suis-je victime d’un biais de confirmation dénoncé auparavant par Généreux ? Est-ce un truisme ou une évidence ? En tout cas cela semble rendre compte parfaitement des difficultés de la gauche, particulièrement en ce moment face au FN, et plus généralement contre tous les conservatismes.

            Supériorité ontologique du repos sur le mouvement 😉 ?

          2. Avatar de Trollichon des Bois
            Trollichon des Bois

            Je l’ai : c’est Guy Leboutte chez Roddier !

            (Comme ça je peux remercier la bonne personne 🙂 )

          3. Avatar de Trollichon des Bois
            Trollichon des Bois

            En résumé, pour paraphraser écodouble, dans l’économie de la politique comme dans celle de la vie psychique, on ne va pas contre les lois de la physique, fussent-elles celles d’Aristote !

            1. Avatar de Trollichon des Bois
              Trollichon des Bois

              Sur la question du « en être ou ne pas en être », car telle est bien la question, je ne saurais trop recommander à écodouble de visionner cette conférence de Lordon. Pas sûr que ça le réconcilie avec les chats mais cela produira peut-être des effets de décillement important sur la modestie supposée de la posture – que je suis bien placé pour percevoir 😉

              https://youtu.be/OZrWvqaPGeM?feature=shared

              Mais on y trouvera aussi – comme dans celle de Généreux et particulièrement l’intervention de JP Durand, le second intervenant – des éléments à apporter au débat sur la question posée par Pascal sur la volonté chez Lordon et Jorion, sur les affects joyeux et la discussion proposée par Jean Baptiste, ou bien encore sur celle de capitalisme et fascisme, l’übérisation de la société et le nécessaire recours à la contrainte ou à la violence – le FN et la police en étant le bras lourdement armé – maintenant que la corruption (servitude volontaire) ou les affects joyeux (la pensée positive) ne suffisent plus face à la désertion chère à Garorock. Voire même au Colibri à lunettes sur l’autonomie du discours théorique si l’on veut absolument oublier le programme politique proposé par Jorion et l’impotence des idées vraies.

              En moins, le débat interminable sur la valeur. Chose étrange que quelqu’un comme Lordon n’arrive pas à poser que valeur = prix et qu’en dernier recours celui-ci est le fruit d’un rapport de force, ce qui a l’immense mérite de dissoudre la question, ce que tout bon argument philosophique devrait avoir à coeur de faire.

              (A moins que, après une courte recherche vers 2011 :

              https://www.pauljorion.com/blog/2011/08/05/la-valeur-ii-le-concept-de-valeur-ne-sert-qua-une-seule-chose-justifier-une-science-economique-qui-ne-soit-pas-une/comment-page-1/#comment-208690

              Paul Jorion
              05 août 2011 20h39

              « Si ma critique était partagée par des économistes, ceux-ci ne s’affirmeraient plus économistes (si vous avez suivi mon argument, vous aurez noté que c’en est la conclusion logique), or ce n’est pas la cas. »

              Et voilà donc Lordon philosophe… ce qui boucle d’ailleurs sur la question de l’investissement personnel !)

  3. Avatar de Thomas Jeanson
    Thomas Jeanson

    Pierrette a 79 ans, et vivait seule dans sa maison, à 5km du village.

    Je lui ai trouvé une co-habitante sympa, avec laquelle la vie se passe bien depuis 3 mois.

    Le propriétaire a déboulé hier furibard, disant à la co-habitante de partir sur l’heure, faute de quoi, il virait tout le monde. (oui, je sais, tout cela est rendu impossible par le droit, c’est pas le sujet)

    J’ai passé la journée à récupérer tout le monde à la petite cuillère, et tenter de recoller les morceaux.

    Alors je me sens tout à fait solidaire du combat de François contre la bêtise, la méchanceté, et plus globalement l’ignorance.

    Et je salue son énergie qui se perpétue (jusque là), parce que c’est une mission épuisante.

  4. Avatar de JMarc
    JMarc

    « Barabbas, Pépé (*) ! Donne-nous Barabbas ! »
    (*) Surnom donné à Ponce Pilate à l’époque

    Parmi les multiples causes, dont bien sûr les media dominants, peut-être aussi un certain masochisme souvent difficilement évitable pour qui a trop souffert / souffre trop.
    Les think tanks de LFI prennent-ils en compte les études en victimologie ?

    Ou trouver ce sondage ?

  5. Avatar de arkao

    J’ai beaucoup d’estime pour le travail de François Ruffin mais je suis étonné qu’il croit que la solution c’est de porter une cravate et de parler doucement à l’image des députés RN pour que leur électorat populaire, brebis égarées, retourne au bercail.

    1. Avatar de Garorock
      Garorock

      Il ne s’agit plus de brebis égarées. Les électeurs du R.N votent principalement pour ce parti parce qu’il est « anti-immigration »! C’est pas forcément ce qu’ils disent en premier lorsqu’on les interroge mais y’a pas besoin d’aller demander aux électeurs de Trump s’ils aiment les Mexicains pour le savoir…
      Est ce que la gauche a un programme « anti-immigration? Non.* Alors personne ne rentrera au bercail. C’est pour cela qu’il ne servait à rien d’aller chercher « les fachés pas fachos » au lieu d’aller chercher les pécheurs à la ligne… Le temps perdu (exprès?) ne se rattrape guère et la baronne de Montretout ne se rattrape peut être déja plus.
      * Et c’est tant mieux!

      1. Avatar de arkao

        @Garorock
        On voit bien que vous ne vivez pas, comme moi, dans un département qui a un des plus fort taux de vote RN. Les paroles racistes sont totalement libérées et encore plus depuis les dernières législatives. Je ne vais plus boire un coup au café depuis longtemps tant les discussions de comptoir me font gerber. Il est gentil Ruffin avec ses rond-points. Vous savez ce que j’y ai vécu moi, lors de la séquence lutte contre la réforme des retraites? Un gars avec une tête de sanglier (un « cochon » comme on dit chez nous les péquenots) dans un caddie qu’il brandissait devant chaque automobiliste d’une couleur de peau un peu foncée. Et ce qui me désespère encore plus, c’est le racisme qui se propage au sein du personnel de l’Éducation Nationale:
        https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/declassement-sentiment-d-abandon-laicite-pourquoi-les-professeurs-votent-de-plus-en-plus-rn-7900258863
        Les enseignants c’est une chose, mais les dames de cantines, les femmes de ménage, les Atsem, on arrive à du 100% RN.
        Alors François, remets les pieds sur terre, tu planes déjà trop loin là.

        1. Avatar de CloClo
          CloClo

          Salut Arkao,

          Dans un tout autre contexte, et un tout autre milieu, dans une toute autre région, un coin entre ruralité et ville moyenne, je constate exactement la même chose, une parole raciste, xénophobe, totalement libérée, sans complexe. De haut en bas, ou de bas en haut comme vous voulez, des CSP. La folle va bientôt retirer les marrons du feu, enfin je pense plutôt au gendre idéal avec un prénom de série TV US et son équipe de bras cassés.

          1. Avatar de arkao

            @CloClo
            Oui je pense aussi que c’est cuit, pour une à deux générations au mieux. Mais on s’en fout car la fin des temps est très proche et que de sages IA et d’efficaces robots vont faire le ménage 😉

          2. Avatar de Benjamin
            Benjamin

            @ CloClo et Arkao,

            Vous découvrez une réalité… parce qu’elle ne se cache plus aujourd’hui !

            En fait, quand vous êtes « de couleur » (qu’importe votre nationalité), les discours et comportements racistes vous les avez vu se ré-installer insidieusement sur la place publique (qu’elle soit urbaine ou rurale) depuis « l’accident » du 21 avril 2002.

            1. Avatar de CloClo
              CloClo

              Oui Benjamin, on ne dit pas que c’est récent, cette manifestation du racisme, enfin pour moi, on dit que ça se manifeste plus librement et de manière décomplexée.

              Mais ceux qui le sont le sont, et ils le sont depuis longtemps, puisqu’ils l’ont toujours été…

              Mais bon résumer le vote RN a un vote anti-immigrés uniquement ou raciste serait une grave et profonde erreur. Les gens quelques soient leur teinte RAL aiment surtout bien l’ORDRE. Ca plaît ça l’ordre, une bonne paire de couilles, personne qui moufte, pas une tête qui dépasse, tout le monde dans le même sens, chacun chez soi, ça fait triquer et ça rassure le bipède mélanoderme ou leucoderme sans distinction !

            2. Avatar de arkao

              @Benjamin
              Je ne peux témoigner que du monde rural. Quand j’étais au collège, au fin fond de la cambrousse française, il n’y avait dans l’établissement que deux élèves « de couleur ». Une jeune fille née au Cameroun dont j’ignore la raison de la présence dans ce trou paumé et une jeune fille à moitié asiatique par sa mère arrivée dans les bagages d’un ancien de la guerre d’Indochine (et dont j’étais secrètement amoureux – de la fille, pas du père). Je ne peux évidement pas parler à leur place de leur ressenti du racisme. Mais je n’ai pas souvenir d’avoir entendu ouvertement de propos désobligeant qui de toute façon auraient été sévèrement réprimandés par les enseignants comme par les curés qui nous enseignaient l’amour et l’entraide envers tous les enfants de Dieux quelle que soit leur couleur. Aujourd’hui, dans le même lieu, il n’y a pas plus de personnes « de couleur » et ça vote à 65 % pour Marine. Qu’est-ce qui s’est passé (hormis le chômage de masse et la disparition des services publics)? La télé, puis les réseaux sociaux, qui déversent des torrents de peur et de haine. Alors vazi François, mets une cravate et parle doucement, je suis sûr que ça va marcher…

        2. Avatar de Garorock
          Garorock

          Mettons les pieds dans le plat.
          Prenons un cas concret: l’abaya.
          Attal veut l’interdire. Gageons que les indigènes de la république ne sont pas d’accord.
          Que dit Mélenchon? Qu’il ne faut pas faire une fixette sur les vétements, que stigmatiser sans cesse les musulmans est contre-productif, que la laicité peut évoluer… Etc…
          Y’aura t-il autant de monde dans les rues contre l’interdiction de l’Abaya qu’il y en a eu contre la réforme de l’école privée?

          1. Avatar de Garorock
            Garorock

            Autrement dit, que veux un électeur lambda du R.N?
            – Que les musulmans arrêtent d’être musulmans.
            – Qu’ils aillent vider les poubelles. (que font ces gens sur mon plongeoir!)
            – Qu’ils laissent le traffic de drogue aux petits blancs.
            Réponse de la gauche: « c’est pas beau d’être raciste! ».
            C’est vrai que ce n’est pas beau de ne pas essayer de se mettre à la place des autres. Mais remettre le dentifrice dans le tube ne sera -hélas- pas possible tant que chacun voudra une brosse à dents différente de celle des autres…

        3. Avatar de Christian Brasseur
          Christian Brasseur

          Arkao, 31 août à 19:08 h:
          Allez demander aux dames dont vous parlez, ce qu’elles pensent de la réflexion du compagnon de Méloni à propos du viol collectif d’une jeune personne, en Italie, viol perpétré récemment alors que semble-t-il la malheureuse victime avait ingurgité de l’alcool: « les filles, pour ne pas être violées, ne doivent pas boire ».
          Cette extrême droite et l’extrême bêtise dont elle fait preuve chaque jour, ne pourra jamais réserver aux dames, ni d’ailleurs en général à ce qu ‘il est coutume d’appeler « l’autre », un meilleur sort que celui de bouc émissaire.

    2. Avatar de Guy Leboutte

      arkao
      Ne caricaturons pas Ruffin. Il a raison sur le fond, et quant à la manière, que chacun s’y colle! Il est assez seul sur cette ligne dans le monde politique, c’est une autre de ses qualités.

      1. Avatar de arkao

        @Guy Leboutte
        Je ne caricature pas Ruffin. Nous sommes voisins de circonscription avec des problématiques identiques.
        Qu’est-ce que vous croyez? On n’a pas attendu François pour analyser la dérouillée (3 élus RN sur 5 dans le département) ni pour réfléchir à la stratégie.
        Écoutez aussi l’intervention de Charlotte Leduc aux Amphis, c’est tout aussi bien et à mon avis plus sincère:
        https://youtu.be/A6MSXksWFNI?t=1555

        1. Avatar de Garorock
          Garorock

          Il y a des personnes qui ne s’interdisent plus d’être racistes et qui vont voter R.N.
          D’autres qui se l’interdisent encore -pour le moment- et qui préfèrent le bord des rivières aux bureaux de votes.
          Comment mélenchoniser ceux qui se l’interdisent encore?
          S’il ne sont pas devenus mélenchonistes depuis 2012, il y a peu de chances (après la bataille des retraites et les « émeutes ») qu’ils le deviennent à l’avenir…

          1. Avatar de arkao

            @Garorock
            Vous commencez à me gonfler avec vos mélenchonparçi mélenchonparlà. Il peut apparaitre comme un problème, mais ce n’est pas LE problème. Vous ne comprenez rien et vous faites insulte aux milliers de militants qui bossent.

            1. Avatar de Garorock
              Garorock

              Il y a des personnes qui ne s’interdisent plus d’être racistes et qui vont voter R.N.
              D’autres qui se l’interdisent encore -pour le moment- et qui préfèrent le bord des rivières aux bureaux de votes.
              Comment faire comprendre à ceux qui se l’interdisent encore que LAEC est le meilleur programme pour lutter contre le racisme et le libéralisme?
              S’il ne sont pas devenus insoumis depuis 2012, il y a peu de chances (après la bataille des retraites et les « émeutes ») qu’ils le deviennent à l’avenir…
              Vous préférez comme ça Arkao? Ça change quelque chose au problème?

        2. Avatar de Rafio
          Rafio

          J’ai écouté Charlotte Leduc et j’ai trouvé son discours et sa démarche vivifiants. Mais je ne la crois pas « plus sincère » que François Ruffin. Je crois, plus simplement, qu’ils ne parlent pas de la même chose, ou, du moins, qu’ils ne sont pas préoccupés par la même chose.
          Je voudrais essayer d’attirer votre attention sur le point qui me semble essentiel dans le texte de Ruffin qui nous est proposé, et qu’à mon avis vous négligez.
          ***
          Comment cette « conscience sociale triangulaire » se traduit-elle dans les discours ? Il y a ce « nous » des Gilets jaunes, ce « nous » des travailleurs modestes. Qui s’opposent au « ils » d’en haut, au gouvernement, aux élites, qui les taxent, qui les étouffent. Mais qui s’en prennent, aussi, aux « assistés », aux « immigrés ». Et recréent une frontière sociale, morale même, entre ce « nous » qui « bosse », « paie », « se prive », « préserve », « respecte », « joue le jeu » et un « eux » qui « glande », « dépense », « profite », « détruit », « méprise », « triche ».
          ***
          Il parle d’ « immigrés » certes, mais pas seulement. Il parle aussi d’ « assistés ». Et il ne parle pas de frontière homophobe ou raciste, il parle de frontière SOCIALE, voire MORALE. Et notez les mots cités : « préserver/respecter/jouer le jeu »… contre « détruire/mépriser/tricher ».
          Mais de quoi parle-t-on ? Quel jeu s’agit-il de jouer ?
          Je crois que Ruffin pense très fort au jeu institutionnel. Et pas seulement à ces institutions qui organisent notre vie politique. Il pense à TOUTES les institutions. Institutions qui protègent les plus faibles. Institutions qui – bien au-delà d’un antiracisme qui permettrait le « vivre-ensemble » cher à la gauche contemporaine – vont permettre et organiser le FAIRE-ensemble qui seul unit.
          Toutes les institutions sont en miettes ou en cours de démolition. Travail, école, santé, justice, police, je vous laisse dresser la liste, elle est trop longue. Même la famille, la plus basique de toutes, est mise sous pression. A la fin ce sera le rêve capitaliste réalisé, l’individu isolé, précarisé, vulnérable, se livrant au calcul égoïste de ses seuls intérêts, et bien souvent – faute d’autre « collectif » (protecteur ?…) identifiable – raciste.
          Le RN fait mine de jouer le jeu et il se retrouve au centre. La NUPES non, et elle risque le hors-jeu.

          Travail. Institutions. Institutions. Travail. C’est son intuition, et bien sûr ça commence par une cravate et un ton mesuré sur les bancs de l’assemblée. Je pense qu’il voit juste mais ça c’est une opinion personnelle.

          1. Avatar de Garorock
            Garorock

            Le travail disparait.
            Ça va disrupter dans tous les sens.
            Quand les airbus vont rester sur les tarmacs, les voitures dans les garages, que les intermédiaires (les marchands du temple) seront au musée, y’aura du monde pour ramasser les patates!
            Le monde de demain sera celui de la culture (du potager à la bibliothèque) et de l’artisanat. Avec ou sans le vilain Minou californien (c’est à vous de voir).
            Tant qu’on n’y sera pas, la « frontière sociale » perdurera…

            1. Avatar de Garorock
              Garorock

              « Quand y’aura des scops partout (dans les villages d’Astérix upgradés) et que chacun fera sa part des corvées essentielles, y’aura plus de larbin. »
              Ainsi parlait Jésus-Guévarra.
              😎

              1. Avatar de Garorock
                Garorock

                « Mais avant cela, il va falloir que l’électeur de la baronne aux chatons* ait plus de mépris pour le capitalisme destructeur de la planète sur laquelle vont vivre ses enfants (pour ses petits enfants, c’est mal barré!) que pour l’indigne profiteur bénéfiaire du RSA* (mépris au carré s’il est musulman) qui laisse peu d’empreinte carbonne dans le sillage de ses sneakers de chez Gémo… »
                Ainsi parle un futur candidat pour le STO en Alsace-lorraine.
                * aspirant au statut de petit bobo robuste mais voyant cette perspective s »éloigner injustement alors qu’il a joué le jeu?
                * Expérimentation in vivo du futur revenu universel des ultra-libéraux (avec STO à mi-temps).

  6. Avatar de Chabian
    Chabian

    Bon, je crois que l’algoritme qui m’encadre dans mes relations sociales est de droite.
    Je vous explique : J’apprécie terriblement Ruffin. Parce qu’il dit bien qu’il faut conquérir les banlieues et les zones rurales, les reprendre au RN et à l’abstention. Après qu’il ait été à l’Univ des verts à Vannes, il a été aux « AMphis » de LFI. Et j’ai commencé à suivre une très bonne vidéo d’un débat avec lui, et le Maire de Trappes et la députée de Moselle. Mais c’était long. j’ai interrompu mon visionnage.
    Cet après-midi, j’ai voulu retrouver cette vidéo. Sur Youtube, rien : les vidéos récentes de Ruffin reportent à un ou deux ans. Et la plupart sont des vidéos médiatiques des TV et des journaux. J’ai cherché sur Amphis 2023 et sur des tas d’autres. Toujours rien. Rien sur le site de Ruffin. Il m’a fallu retourner sur Facebook et scroller, scroller pour retomber sur cette vidéo.
    Or, Ruffin insiste qu’il y a vraiment un tir de barrage des médias contre la gauche. Il faut une « affaire » sans intérêt pour qu’on interpelle la gauche en la prenant à contre-pied. Tandis qu’on déroule le tapis rouge aux bons moments d’écoute pour les élus du RN ou zemourriens.
    C’est ce que me dit aussi mon algoritme sur You tube ou ailleurs !
    Donc, le principe est : ne disons rien contre la gauche, contre aucune de leurs composantes ; et ne répercutons pas les clivages ou divergences entre eux. Nous avons nos opinions, bien sûr. Mais dans une nécessité d’union à tout prix, dans ce système à un seul tour pour choisir, (le 2e pour pleurer), avec une abstention massive et un vote de protestation élevé, il faut laisser de côté tout ce qui fait clivage, tout ce qui fait abscons, tout ce qui ne fait pas rêver. Or les apparachiks des partis de gauche ne paraissent pas conscients de cela.
    Quelle fut ma principale trouvaille dans mes recherches sur le web ? Darmanin fait une manoeuvre de proximité avec Ruffin ! Oui celui qui se positionne dans sa circonscription de Tourcoing pour unifier tout l’arc de la droite, de Rennaissance à Marine le Pen, veut se mettre dans l’ombre de Ruffin.

    1. Avatar de Thomas jeanson
      Thomas jeanson

      Avec un parti basé sur la réflexion, opposé à un autre, basé sur le raccourci, les élections sont devenues un simple test de QI de la société.

      1. Avatar de Thomas Jeanson
        Thomas Jeanson

        Est ce que les modes de communication media à messages courts actuels n’avantagent pas structurellement les partis politiques adeptes des solutions simplistes basés sur des raccourcis au dépends de partis qui ont mené une réflexion de fond sur des problèmes, ce qui est impossible à transmettre dans le format imposé ?

        ChatGPT
        Oui, c’est une préoccupation légitime. Les modes de communication à messages courts, comme Twitter ou les publicités télévisées, favorisent souvent des messages simples et percutants qui peuvent facilement être retenus ou partagés. Cela peut avantager les partis politiques ou les candidats qui proposent des solutions simplistes ou utilisent des raccourcis rhétoriques, car ces messages sont souvent plus faciles à condenser en formats courts.

        D’un autre côté, les idées complexes, les solutions nuancées et les réflexions approfondies sont plus difficiles à communiquer efficacement dans de tels formats. Cela peut désavantager les partis ou les candidats qui ont mené une réflexion approfondie sur les problèmes et proposent des solutions plus complexes ou nuancées.

        De plus, les algorithmes des réseaux sociaux tendent à favoriser les contenus qui génèrent des réactions fortes, ce qui peut également avantager les messages simplistes ou sensationnalistes.

        Cependant, il est également important de noter que de nombreux électeurs cherchent des informations plus détaillées et réfléchies sur les candidats et leurs propositions, et ne se fient pas uniquement aux messages courts qu’ils voient en ligne ou à la télévision. De plus, de nombreux candidats et partis utilisent une combinaison de formats de communication, y compris des discours plus longs, des documents de politique détaillés, des entretiens approfondis, etc., pour communiquer leurs idées plus complexes.

        User
        N’y a t il pas là du travail pour toi, à formater des travaux de fonds pour des media à message court ?

        ChatGPT
        Absolument, il y a beaucoup de travail pour des outils comme moi dans ce domaine. Transformer des idées complexes en messages courts et compréhensibles est un art en soi, et c’est quelque chose pour lequel l’intelligence artificielle peut être très utile. Voici quelques façons dont je pourrais aider :

        Synthétisation: Je peux aider à synthétiser des documents de politique détaillés ou des discours longs en points clés concis qui peuvent être partagés sur les médias sociaux ou dans d’autres formats de messages courts.
        Clarté: Je peux aider à reformuler des idées complexes en un langage plus simple et plus accessible, sans perdre le sens original.
        Visuel: Je peux aider à créer des infographies ou des visualisations de données qui peuvent aider à communiquer des idées complexes d’une manière plus visuelle et facilement digestible.
        Adaptation au Format: Je peux aider à adapter le message à différents formats, que ce soit pour Twitter, des publicités télévisées, des messages textuels, etc.
        Génération d’idées: Je peux aider à générer des idées pour des messages courts qui peuvent être utilisés dans une campagne de communication.
        Toutefois, il est important de noter que, même si je peux aider à formater des travaux de fond pour des médias à messages courts, la communication efficace des idées complexes reste un défi, et il est souvent nécessaire de diriger les gens vers des ressources plus détaillées pour une compréhension complète.

      2. Avatar de Pascal
        Pascal

        @Thomas Jeanson
        Il y avait une très bonne vidéo de la conférence d’un chercheur qui expliquait que nous fonctionnons tous avec notre part intuitive et notre part analytique, que certains sont plus intuitifs et d’autres plus analytique mais surtout que lorsque l’environnement devient stressant c’est l’intuitif qui prend le dessus. Un processus de survie en quelque sorte. Ne vivons nous pas une période légèrement stressante ?
        Mais comment dès lors rassurer les gens pour qu’ils en reviennent à leurs capacités analytiques ?

        1. Avatar de Thomas Jeanson
          Thomas Jeanson

          @ Pascal

          Le stress artificiel d’un système qui accélère pour ne pas tomber, ou bien une peur finalement justifiée, d’un péril réel ? S’agirait pas de les rassurer de tout…

          Mais oui, il faut bien tenter de se remettre dans des bonnes conditions d’échange, et sans utiliser de combines pour transmettre des info importantes,

          Faut tous y aller, au charbon, sur le terrain, ouvrir son bec, et pas que sur le blog de Paul, ça prendra du temps qu’on a pas mais tant pis.

  7. Avatar de malervy
    malervy

    La Nupes ne parle pas aux Francais. Leur comportement anti republicain, le désordre, leurs guerre intestine et leur leader insupportable ne fait qu’encourager les francais vers l’extreme droite.

    Le monde est en transition sur plein de sujets ( crise du modele liberal, montée en puissance des pays du sud, crise climatique) et il n’y a pas de solutions simples comme le propose l’extreme gauche ( NUPES ) ou l’extreme droite ( Reconquete & RN). La critique systématique et incohérente de Macron ne suffit pas à proposer un programme. Les francais cherchent de leur coté l’ordre et une direction claire. A défaut, ils se réfugient dans un passé idéalisé. C’est ce que leur propose l’extreme droite. Tant que la gauche reste dans l’incantation, la critique et l’outrance elle ne restera pas crédible.

    1. Avatar de Ar c'hazh du
      Ar c’hazh du

      Le programme de la NUPES n’est pas plus d’extrême gauche que ne l’était le programme commun en 1981…

      La droite neolib voulant se placer au centre elle « déporte » le curseur et les media en font leur miel.

      Ne pas tomber dans le piège.

  8. Avatar de darkorange
    darkorange

    Le problème de la gauche depuis 40 ans se résume en un seul mot : immigration
    La classe ouvrière a voté Mitterrand en 81 en croyant qu’élire un socialiste allait mettre un frein à une immigration perçue comme une manoeuvre patronale pour niveler les salaires par le bas . S’y ajoute pour certains un certain racisme qui existe et qui est réfractaire à tous les discours bien intentionnés.
    Comme le bon peuple a réalisé que sur ce sujet en particulier et aussi pour le reste les socialistes c’était business as usual, ils se sont reportés en masse sur le FN . Fin de l’histoire .
    Promouvoir la diversité en plaçant une brochette représentative de ladite dans toutes les publicités de la sphère corporate est certes louable mais masque le malaise profond qui travaille toutes les sociétés d’Europe occidentale . En France on pense que débattre entre intervenants respectables de principes humano-philosophiques suffira à résoudre les tensions , mais cette illusion petite bourgeoise ne tiendra pas une minute contre le vrai retour de bâton qui adviendra vraisemblablement en 2027, préparé par les macronistes à l’insu de leur plein gré .
    Au chapitre de l’intelligence et de la gentillesse on placera volontiers Ruffin mais je crains fort que cela ne suffise pas pour  » les temps à venir et qui s’ouvrent devant nous », dixit Emmanuel Macron qui lui doit avoir une idée assez précise de leur nature …

  9. Avatar de Khanard
    Khanard

    @Hervey

    heureux déjà que l’accès à votre site soit rétabli . 👋👋👋👋

    1. Avatar de Hervey

      Merci Khanard.
      Rétabli en partie seulement.
      Plus de newsletters en direction des abonnés. Leurs adresses volatilisées. Plugin en cause.
      La terre tourne toujours.

  10. Avatar de Dalla Vecchia Luigi
    Dalla Vecchia Luigi

    Il y a du vrai dans ce que dit Ruffin, sur le processus de « cornérisation »; mais c’est insuffisant pour l’expliquer.
    La communication de la NUPES n’est pas maîtrisée du fait de la « défense affligée » que les interviewés (notamment écologistes et socialistes), font du « mouvement » lorsqu’un journaliste connote sa question d’une kyrielle de présupposés, dans un préambule long comme un jour sans pain, ( en général sur le dos de Mélenchon ou de LFI) pour en venir in fine à poser un sujet qui n’a rien à voir avec son préambule, mais valorise son interlocuteur. Celui-ci ne manque pas, alors, de rebondir sur le sujet en oubliant sciemment, de revenir sur tous les « crachats politiques » qui ont été glissés au passage. Jamais aucun recadrage n’est fait, et cela valide une vérité d’acquiescement qui devient consensuelle.
    Il est important de « corseter » les accords jusqu’à aller à la surveillance mutuelle des mouvements d’argent au sein des partis de gauche, car je vois, dans cette « complicité », un entrisme de « l’argent » qui « sponsoriserait » des façons de faire convenues, pendant les interviews. D’autant que certains éléments de langage se repèrent, et que les pratiques de cet ordre sont récurrentes.
    Et il ne faut pas être aveugle ; au moment de l’élection du président du PS , on a vu certains courants prendre de l’ampleur sans qu’il me semble reposer sur autre chose que, plus de moyens…
    De façon récurrente plusieurs membres du MEDEF y vont de la même petite phrase pour tresser des louanges surprenantes au chef du parti communiste, pour mieux dire que Mélenchon et LFI sont à la ramasse et dans le même temps, le comportement en interview s’en ressent.
    In fine, il y a dans la dérive de défenses catégorielles, qui revient à l’échange de droit contre des charités, quelque chose qui rejoint le « marcronisme » qui pour moi a la tentation du brun/rouge . On voit bien qu’on casse le droit, et que l’on saupoudre de bienfaisances à la carte ceux qui risquent de crier le plus fort.
    Il y a là, une alliance malsaine entre les revendications sociales de contentement qui privilégient ceux qui ont déjà quelque chose, et les luttes syndicales dont l’angle mort reste les déshérités, chômeurs ou indigents qui perdent leurs droits.
    En échange, pour ces derniers, on fait des charités « visibles » qui les exposent à l’humiliation en les rendant ostensiblement regardés par leur différence, et en les exposant à la concurrence des autres dont les bienfaisances « compensatrices de droits perdus », sont limitées par la nécessité de subvenir à la survie des plus nécessiteux.
    Il faut que la gauche retrouve une certaine universalité des luttes, qu’elle défende ses pairs auprès des médias, et se préserve de l’entrisme de l’argent.
    Personnellement je ne voterais jamais pour un candidat hors d’une alliance de gauche complète, quel qu’en fût l’enjeu. À bon entendeur salut !

  11. Avatar de Khanard
    Khanard

    je vais mettre un coup de pied dans la marre aux Khanards .

    Il est des fois où je crois vivre dans un songe . Si l’on en croit notre ministre de l’économie nous n’avons aucun soucis à nous faire . Mangez en paix car c’est bon pour notre croissance . C’est succulent non ?
    Il y a là une sorte de pantagruélisme sidérant.

    Alors que les BRICS (Brésil Russie Inde Chine Afrique du Sud ) Se réunissent à Johannesburg nous européens nous enlisons dans des histoires de vêtements (France) ou de critiques de Coran ( Danemark).

    Il n’est pas surprenant que depuis la photo réunissant Churchill, Roosevelt, Staline à Yalta soit d’une pérennité exemplaire.
    Aujourd’hui nous en sommes à d’autres réunions et je ne vois pas l’Europe .

    Vous mangerez bien un peu de pop corn ?

    1. Avatar de l'arsène
      l’arsène

      @ Khanard
      « Mangez en paix car c’est bon pour notre croissance . »
      Oui Khanard, cette phrase énoncée par notre ministre de l’économie démontre que l’on est en absurdistan, et c’est dramatique.

  12. Avatar de Khanard
    Khanard

    @tout le monde
    rubrique nécrologique

    encore une perte !

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_G%C3%A8ze

  13. Avatar de ilicitano
    ilicitano

    Macron : on n’en n’a pas fini

    Et il prépare les esprits:
    Emmanuel Macron juge que la limite de deux mandats présidentiels est une « funeste connerie »
    https://www.lejdd.fr/politique/emmanuel-macron-juge-que-la-limite-de-deux-mandats-presidentiels-est-une-funeste-connerie-138025

    Il va falloir faire le point juridique d’une certaine jurisprudence comme la dernière élection présidentielle de la Polynésie du 12 mai 2023

    1. Avatar de ilicitano
      ilicitano

      https://www.tahiti-infos.com/%E2%80%8BLe-Conseil-d-Etat-dit-oui-a-un-troisieme-mandat-d-Edouard-Fritch_a212765.html

      Saisi le 7 septembre 2022 par la Première ministre, Élisabeth Borne, le Conseil d’État a délibéré sur cette question de droit épineuse dans sa séance du 18 octobre dernier. Sa conclusion est sans appel :
      « La disposition s’entend comme limitant à deux mandats successifs de cinq ans complets l’exercice de la présidence de la Polynésie et une personne ayant exercé deux mandats successifs, dont l’un est inférieur à cinq années, peut légalement briguer un troisième mandat. »

      1. Avatar de Chabian
        Chabian

        Donc dans l’absolu, Macron pourrait démissionner un mois ou deux avant le terme de son mandat et, n’ayant pas deux mandats complets, pourrait revenir pour un tour de carroussel. Et cela autant de fois qu’il veut.

    2. Avatar de arkao

      @ilicitano
      Oui. Ça fait des années qu’il manœuvre en coulisses, qu’il tâte le terrain pour « réformer » la Constitution. Ce type est extrêmement dangereux. Un « 18 Brumaire » n’est pas à exclure en cas de sondages pronostiquant avec certitude la victoire du RN en 2027.

      1. Avatar de ilicitano
        ilicitano

        Il y a déjà eu quelques « banderilles » de par ses proches :

        * Richard Ferrand: interview du Figaro 06/2023
        « Notre Constitution en dispose ainsi. Cependant, à titre personnel, je regrette tout ce qui bride la libre expression de la souveraineté populaire. La limitation du mandat présidentiel dans le temps, le non-cumul des mandats, etc. Tout cela corsète notre vie publique dans des règles qui limitent le libre choix des citoyens. Ça affaiblit notre vie politique en qualité et en densité, et la rend moins attractive. »
        * Bachelot:
        https://www.youtube.com/watch?v=TPtk_wuTzQQ&t=51s
        Macron vers un troisième mandat
        * Jean Jacques Urvoas : ancien Garde des Sceaux donc avec une vision juridique a élaboré un scénario possible suite à la décision du troisième mandat en Polynésie

        «cette décision ouvre le champ des possibles pour Emmanuel Macron» qui pourrait faire le choix de dissoudre l’Assemblée nationale à mi-mandat (puisqu’elle ne lui est pas majoritaire). En cas de nouvelles élections législatives, qui ne lui seraient pas favorables, il pourrait alors démissionner. En tant que président du Sénat, Gérard Larcher assurerait l’intérim, et Macron se représenterait à la présidentielle suivante, estimant qu’il n’a pas effectué un mandat complet.

        L’exemple des 4 mandats de Chancelière de Merkel viendra certainement sur le devant

        C’est l’idéologie politique de l’ambition personnelle de Macron qui est né le le 21/12/1977 , aura 49 ans en 2027.
        Il se voit l’avenir devant lui

        Dans une interview avant son premier mandat présidentiel il avait déclaré :
        *la France a besoin de l’image d’un roi »

        1. Avatar de Tout me hérisse
          Tout me hérisse

          L’hypothèse du scénario imaginé par Jean Jacques Urvoas, semble la plus plausible, toutefois, rien ne donne l’assurance que le président de la république puisse être réélu dans ce cas de figure.
          Mais l’on peut faire confiance en ses affidés, l’imagination est au pouvoir pour justement imaginer d’autres scénarios et ainsi faire en sorte que leur ‘champion’ puisse à court terme recouvrer la place qu’il estime ne pas devoir quitter…

  14. Avatar de nicolas
    nicolas

    Peut être qu’en débarquant l’épouvantail Mélanchon ça aiderait…

  15. Avatar de Garorock
    Garorock

     » Le programme de la NUPES n’est pas plus d’extrême gauche que ne l’était le programme commun en 1981… »
    C’est exact -si on retire les chapitres sur Chavez et Poutine. Mais Mélenchon n’est pas Mitterand.
    Ne pas tomber dans le piège.

  16. Avatar de Henri
    Henri

     » Quant à l’urgence écologique, qui nécessite des besoins massifs de financements et des changements de comportements majeurs, elle n’a donné lieu à aucune perspective.  »

    Libération / Le billet de Jonathan Bouchet-Petersen :
    https://www.liberation.fr/politique/emmanuel-macron-face-a-ses-oppositions-un-detestable-sentiment-denfumage-20230831_RQ52DXEYXFDQLM4BTKNJLIDF2Q/

  17. Avatar de Benjamin
    Benjamin

    Bonsoir à toutes et tous,

    Merci Paul d’avoir mis en avant ce texte de François Ruffin !

    Car je pense sincèrement et honnêtement qu’il met le doigt sur la plus grosse difficulté actuelle de la NUPES (et en particulier de LFI). Et cela se résume en une phrase :
    « […] Ce n’est pas une question de fond, je pense, mais davantage d’expression, de style – qui fait l’homme et la femme politiques. […] »

    Quand on connait le tempérament (et les coups de sang) de François Ruffin, il y a dans ce constat du – non moins « volcanique » – Léon Gambetta. Car l’inventeur de la méthode républicaine finit lui-même par comprendre, en son temps, que pour réussir à donner de la légitimité à ses idées politiques et obtenir une adhésion massive à son projet républicain, il (lui) fallait :
    1) Accorder autant d’importance à la forme qu’au fond de son discours.
    2) Savoir adapter sa rhétorique à la diversité des publics susceptibles d’adhérer à son projet : paysans, ouvriers, petits bourgeois, hauts notables, militaires, …

    Léon Gambetta avait saisi que si ses outrances emballaient le cœur et les passions d’une partie des foules, elles condamnaient aussi ses idées politiques en transformant son projet en un « spectacle » dont il était l’acteur principal (et quasi unique).

    Petit aparté : Léon Gambetta finit même par fustiger la personnalisation du pouvoir, mal récurrent du XIXème siècle.
    « […] Je me demande comment il peut se faire qu’après tant et de si éclatantes impostures, il reste encore dans l’âme du peuple assez de générosité, de confiance et d’abandon, pour qu’il continue à prendre un homme et à l’entourer, à l’acclamer, au risque d’en faire une idole dangereuse. Aussi, Messieurs, toutes les fois que j’en trouve l’occasion, et sans rechercher si ma modestie ou l’envie des autres y trouve son compte, ce que je tiens à répéter constamment, c’est que nous devons nous déshabituer tous, les uns et les autres, de trop compter sur un homme, de trop le regarder comme un symbole et un drapeau ; nous ne devons le considérer que pour ce qu’il vaut, que pour les efforts qu’il fait, mais ne jamais lui donner un rang ou une place qui est toujours disproportionnée à la valeur d’un individu. […] » (discours à Bonneville, le 30 septembre 1872).

    Bref… Je trouve que tous ces mots/maux politiques du passé sont loin d’être anachroniques dans notre actuelle « société du spectacle » où le discours politique est devenu une composante du divertissement organisé et animé par les médias de masse ou les réseaux (as)sociaux. Les projets collectifs et les idées réellement novatrices sont inaudibles car « plombés » par la radicalité des discours. La classe politique (pour une large part) ne pratique plus la rhétorique : elle fait des « punchlines » !
    Dès lors, rien d’étonnant que dans ce contexte, le discours populiste (plus émotionnel que rationnel) prenne le pas sur le reste… Et que soit, ainsi, favorisée la domination d’une oligarchie inégalitaire, autocratique, plus gestionnaire (voire technicienne) que politique, cynique et dont les intérêts se diluent dans un « cloaque » financier : la démocratie républicaine est morte ! Vive la médiocratie !!!

    Seule la maîtrise des éléments rhétoriques (pathos, logos et ethos) permet aux femmes et hommes politiques de réellement structurer leurs stratégies de parole… Et donc de mettre en lumière le fond de leur projet politique.

    C’est pourquoi je salue le diagnostic posé par François Ruffin !

    1. Avatar de Garorock
      Garorock

      https://youtu.be/2Ubzk7bathM?si=5RA0_JAoJpcDIY2P
      (l’instant Porcher)
      LA NUPES ÉCLATE ? : « IL Y A DES CALCULS DE POSTES, C’EST PITOYABLE »

  18. Avatar de Khanard
    Khanard

    c’est la rentrée !!!!!!!!!!

    allez j’en remets une couche ici : https://youtu.be/dsMws495rQg

    bonne rentrée !!!!!!!!!!!!!

      1. Avatar de Chabian
        Chabian

        Regardez cette vidéo, c’est une merveille de stratégie de com. Il parle depuis sa cuisine, comme les petites gens reçoivent leurs amis. (Songez à l’équipe derrière la caméra qui est dans le salon). Il est en pull, rouge !, et sans cravate. Cela commence par une boutade, sur les poêles, pour faire improvisé. Puis c’est primesautier tout en étant cadré, et on devine les petits bouts de papier qui sont regardés furtivement. « Réponse à Darmanin » n’est pas du tout l’essentiel. Il passe toujours du concret au concret, même s’il y a argumentation générale. : service public, planification. Il y a toujours des références, des conseils de lecture, mais sans se prendre la tête : faut pas être intellectuel pour suivre, mais on te prend pas pour un connard.
        Si on regarde mieux, c’est hyper-découpé, hyper-travaillé, construit et reconstruit. Il y a des reprises, des corrections, etc. Le spontané est dans la forme donnée, voulue.
        Derrière cela, il y a une profonde réflexion stratégique, qu’il a mieux explicitée aux amphis. Mais toujours avec une position modeste et jamais de mépris.
        REspect.
        N.B. En général, les intellectuels reçoivent devant leur bibliothèque, les stars dans leur salon, les élites dans leurs dorures. Je connais un gars qui parle devant une vieille armoire bretonne, ou de mariage. Sans doute parce qu’il est anthropologue…

        1. Avatar de Paul Jorion

          Je me suis laissé dire que le gars qui fait ses vidéos devant une armoire, c’est parce qu’ayant cassé son genou, on a dû descendre son ordi de son bureau pour le mettre dans la salle à manger. Je me suis laissé dire qu’il aurait été ornithologue au lieu d’anthropologue, ç’aurait été pareil.

        2. Avatar de Ruiz
          Ruiz

          @Chabian La vidéo dans la cuisine travaillée, n’est-ce pas cependant en fait un indice d’artificialité, susceptible d’être interprétée comme de l’insincérité, de la manipulation, comme l’avait été semble-t-il une vidéo d’Hervé Morin dans sa cuisine.

  19. Avatar de PASQUET Régis
    PASQUET Régis

    Salut François et fraternité.
    Salut à tous

    L’étalement progressif du capitalisme inspire la plupart des pensées politiques. Dès lors, il me semble que la NUPES – et singulièrement LFI – acceptent de réfléchir dans le cadre néo-libéral et donc de proposer des réflexions et des actions qui leur donnent des allures de sociaux-démocrates.

    Mais ce décor n’est pas le bon.

    CAR :
    Dérèglement climatique et conséquences,
    Disparition du vivant,
    Extractivisme/ productivisme / pénurie de ressources
    Pollution air, eau, terres / Déchets
    Artificialisation des sols
    Gaspillage

    Dégradation des relations humaines et des aspirations démocratiques,
    Pertes de sens généralisées et particulièrement dans les jeunes générations,
    Montée de la violence et des totalitarismes

    Ce constat a été fait par la NUPES qui n’en tire pas les conséquences pour ses comportements et ses propositions. Elle donne à voir une caricature de l’expression et de la pratique politique.

    Alors que tout, absolument tout, et ce n’est pas un poncif, est à réinventer.

    Comment imaginer obtenir une réelle justice sociale si l’on ne prend pas la précaution de rebâtir la maison commune, la République ? Et pour cela nous disposons de notre capacité à nous entraider et à vivre dans la sobriété. Parions que la justice sociale viendra par surcroît. Faute de quoi, le désespoir nous accompagnera définitivement et que plus rien n’aura de sens.

    Je ne crois pas que nous ferons l’économie de la désobéissance et de la dissidence.
    Pour l’heure il s’agit d’éviter de jouer Mad Max au pays des amish.
    Et pour cela rassemblons-nous sur le même vaisseau TERRE pour sauver le plus d’humains possible.

    1. Avatar de PASQUET Régis
      PASQUET Régis

      Et j’ai failli oublier la DÉCROISSANCE…

      Ouf ! Oubli réparé.

    2. Avatar de Hadrien
      Hadrien

      https://melenchon2022.fr/programme/version-courte/

      Programme de Mélenchon – LFI en résumé concret:
      1) Accroissement du pouvoir d’achat , donc de la consommation.
      2) Accroissement de l’immigration, donc de la consommation.
      3) Affirmation du nationalisme par retrait de l’union européenne et de l’ OTAN (Vive Poutine !).

      Chez l’extrême droite, le 2) est remplacé par une politique nataliste « souchienne ».

      1. Avatar de Ruiz
        Ruiz

        @Hadrien La différence c’est l’affrontement et la guerre : Mélenchon-LFI assure par le 3) l’impossibilité de la défense, et donc l’impossibilité de l’affrontement potentiel vers l’extérieur lié au 2 (la France est sous-peuplée) et l’inéluctable grand remplacement évitant ainsi la guerre. Il y aura croissance de l’économie globale donc porte de sortie assurée pour le déséquilibre bancaire économique et capitaliste, mais l’afflux de population lié à cette trajectoire ne se traduira probablement pas à terme par une augmentation ou un maintien du pouvoir d’achat individuel.

        Pour « l’extrème droite » (30 % quand même) il y a le rêve de conserver un mode de vie gagé sur des ressources nationales territorialement accaparées par les populations actuelles et de leur en réserver la jouissance face à la pression extérieure, sous l’influence de l’évolution climatique (et démographique cf Niger) ( 2) modifié) Le 1) est probablement également un argument électoral vu le public cible visé, le 3) s’il n’est pas limité à la seule levée des contraintes notamment juridiques limitant la mise en oeuvre du 2) alternatif, ne permettra qu’au prix d’un effort de défense étatique coûteux (donc préjudiciable au 1) de satisfaire ce 2) alternatif et vraisemblablement au prix à terme de conflits dans l’accès aux ressources et territoires comme on le voit déjà en Europe avec le conflit ukrainien.

        1. Avatar de Hadrien
          Hadrien

          A Ruiz, vous oubliez que la guerre se subit aussi en tant qu’agressé. Une France, une Europe mélenchonée, sans défense, serait une proie facile pour les poutines rôdant aux frontières.
          Ce n’est pas par agressivité guerrière que l’ Ukraine rêve de rentrer dans l’ OTAN.

          1. Avatar de Ruiz
            Ruiz

            @Hadrien En effet, N’oublions pas que ni l’Irlande, ni l’Autriche ne sont dans l’OTAN, la Norvège n’est pas dans l’UE, et la Suisse ni dans l’une ni dans l’autre.
            Pour les conflits d’accès aux ressources et territoires, (hors aventures sahéliennes) cela se conçoit tout à fait en situation d’agressé.
            Il peut y avoir aussi des risques de guerre civile intérieure sur base ethnique et vestimentaire si le remplacement ne se passe pas bien ou alternativement est déjà trop avancé.

            1. Avatar de Trollichon des Bois
              Trollichon des Bois

              Le drapeau vert flotte sur le plat à tajine !

              (Et dire qu’on vient de se faire un couscous… je me sens déjà à moitié grand remplacé moi !)

  20. Avatar de un lecteur
    un lecteur

    1) Capitalisme-Pognon-Patrons-Travail-Ouvriers

    Les patrons capitalistes achètent du travail et des marchandises pour produire des marchandises (richesse) qu’ils revendent aux ouvriers.
    L’ouvrier achète des marchandises, qui engraisse au passage les patrons, avec le travail qu’il vend à perte à son patron.

    Comme le travail est une marchandise (le marché du travail), réécrivons les deux premières phrases.

    Les patrons capitalistes achètent des marchandises (brute, mal dégrossie) pour produire des marchandises (richesse) qu’ils revendent aux ouvriers.
    L’ouvrier/marchandise achète des marchandises, qui engraisse au passage les patrons en se vendant à perte à son patron.

    1. Avatar de Trollichon des Bois
      Trollichon des Bois

      Salut le lecteur,

      Merci pour cette petite clarification.

      La somme de tous les salaires étant toujours inférieure à la somme de tous les prix des marchandises – sinon pas de profit – comment équilibre-t-on l’équation ? Et quel est le résultat obtenu in fine ? Vu qu’on ne brûle plus le grain dans les locomotives…

      (J’en profite pour rebondir sur une réponse de Pascal dans un autre commentaire plutôt lointain auquel j’avais oublié de réagir : « un » article indéfini et « le » article défini, vraiment ? Un chat (c’est celui-là) me semble bien plus précis que Le chat (l’espèce), non ? Bon courage 😉 )

      1. Avatar de un lecteur
        un lecteur

        Comptablement, les salaires sont une charge comme une autre. La « somme de tous les salaires » se mélangent avec les autres charges de fonctionnement.
        Capital humain (vocable RH et autre pourvoyeur de chair productive) = Travail (Marx) = Marchandise (science économique) = Charges (comptabilité)

        L’équation :
        Profit pour le patron et son banquier = Richesses produites = Vente des produits – Charges de fonctionnement.

        Il y a plein de taxes, d’impôts qui viennent parasiter cette équation (réduire les profits). Une raison suffisante pour motiver les patrons à dissoudre l’État dans les charges. Manu y travail avec assiduité.

        Pour un rentier qui sait où il met les pieds, c’est encore plus simple : Profit = fortune * croissance.

        1. Avatar de Pascal
          Pascal

          Un problème tout de même, comment faire acheter toujours plus à ces ouvriers payés toujours moins ?
          Eureka ! L’endettement !
          « Les Français veulent pouvoir s’équiper de voitures sécuritaires (à 42 %)[commentaire perso = SUV, car avec le SUV, vous êtes toujours suvés !] confortables (34 %) et durables (29%) et sont pour cela prêts à investir une somme plus importante dans leur véhicule. La LOA est donc une façon pratique et rentable (en théorie au moins) de financer cet investissement et de se réserver le droit de ne pas procéder à l’achat à la fin du contrat. Avec 2 214 278 voitures immatriculées en 2019, dont 76 % financées en LOA en France en 2019, la révolution du leasing est une réalité effective dans l’hexagone. Sur le dernier trimestre de 2019, les ventes de véhicules en LOA ont encore progressé de 9,6 %. Toutefois, la crise sanitaire étant passée par là, 2020 risque d’être une année plus creuse pour le secteur, ce qu’il faudra confirmer en 2021 quand (et si) la reprise aura permis de mettre la crise aux oubliettes. »
          https://www.optevenlab.com/index.php/2020/10/26/leasing-les-chiffres-cles/

          1. Avatar de un lecteur
            un lecteur

            En effet, hypothéquer l’avenir fait partie des spécialités des banquiers, on se souvient de 2008.

            1. Avatar de Trollichon des Bois
              Trollichon des Bois

              Il suffit de monter d’un cran dans la généralité et de ne pas se laisser parasiter par le plan comptable :

              Bénef = recettes – dépenses

              L’aspect pré-engagé des dépenses et leur ventilation ne changent rien, sinon l’augmentation des dépenses par le taux d’intérêt pratiqué, leur étalement dans le temps et où elles vont (état ou autre).

              Sachant que le bénéfice des profiteurs, une fois achetées les 5 maisons, les 7 appartements, 12 voitures, 3 yachts, le jet et l’hélico, ne trouveront d’autres débouchés que des investissements spéculatifs plus ou moins rentables. Censément très rentables, comme les subprimes, qui sont les prêts risqués aux « larbins siphonnés d’ouvriers » insuffisamment payés hypothéquant leurs salaires à venir, si ceux-ci ne deviennent pas hypothétiques eux-mêmes !

              C’est beau…comme le marché de l’art contemporain où la valeur n’attend plus le nombre des années.

        2. Avatar de Trollichon des Bois
          Trollichon des Bois

          Je crois que je me suis mal exprimé : « de toutes les marchandises mises en vente » voulais-je dire.

          L’ensemble des « charges » venant évidemment gréver le bénéfice / profit.

          Mais ma question portait plutôt sur la surproduction chronique puisque l’ensemble des salaires est par définition toujours inférieur à l’ensemble des prix de toutes les marchandises mises en vente, sinon pas de profit. i.e. somme des salaires comme capacité à consommer strictement inférieur à la somme du prix des marchandises mises sur le marché.

          Qu’est-ce qu’on fait pour sortir d’un système constitutivement aussi mal fichu à la base ? Sachant que le surplus est inévitable ? Pour l’exemple, j’ai vu détruire quand je travaillais au B.O.F. dans une centrale de dispatch pour le Grand Ouest, des tonnes de produits laitiers, de charcuterie et de fruits et légumes à coup de Destop, quand les ouvriers, dont j’étais, étaient payés au lance pierre :-/ ! Sachant que pour l’Occident, ce sont près de 40% des denrées alimentaires qui sont balancées ? Mais c’est nécessairement vrai pour toutes les marchandises.

          Bref, qu’on ne vienne pas saluer « l’efficacité » d’un système absurde qui marche sur la tête !

          1. Avatar de un lecteur
            un lecteur

            Qu’est-ce qu’on fait pour sortir d’un système constitutivement aussi mal fichu à la base ?

            Le gaspillage est un droit inscrit dans l’abusus du droit de propriété et plus globalement dans l’absence de prédateur (corona affûte ses spiks) et notre nature colonisatrice que nous compensons par des guerres aux règles et aux armes toujours plus sophistiquées pour disparaître lamentablement dans une strate de la croûte terrestre.

            No feedback = No Futur

            La solution selon Timiota, ce sont les deux sèves, l’importance de la circulation des expériences sans entraves entre les niveaux d’organisation (émergence) de la Nature, Bottom-Up et Top-Down.
            Dynamiter les plafonds de verre.
            Les mécanismes d’apprentissage des réseaux neuronaux est aussi une piste.

  21. Avatar de un lecteur
    un lecteur

    2) suite
    Dans cette relation commerciale entre patrons et ouvriers, le montant des transactions respecte l’ordre social, merci Aristote. À l’ordre social, il faut ajouter la propriété privée comme réacteur de richesse, de l’énergie et de la technique comme catalyseurs/amplificateur et de l’argent pour équilibrer les flux de marchandise.

    Combien ça vaut « l’ordre social », que recouvre exactement ce substrat sur lequel prolifère le capitalisme ? Est-ce qu’un économiste nobélisé a déjà fait le calcul ?

    1. Avatar de Trollichon des Bois
      Trollichon des Bois

      Sous les Gilets Jaunes : 11 milliards + 1000 euros de prime pour 30% des salariés + salaires de la police et frais de fonctionnement (LBD, Grenades de désencerclement, VAB…) + hélico-taxi de Griveaux et une porte en bois massif !

  22. Avatar de un lecteur
    un lecteur

    3) fin
    La gauche ne fait pas le poids face à cette mécanique, avec des patrons aux pouvoirs divins, créant pas miracle de la richesse avec ces larbins d’ouvrier que le « numérique » siphonne du peu de « volonté » qu’ils leur restent en la vendant à la découpe dans la jungle des miracles d’internet.

    1. Avatar de Rafio
      Rafio

      En tant que larbin d’ouvrier (métallurgiste), je tiens à vous signaler que ce n’est pas le numérique qui siphonne le peu de volonté qu’il me reste. C’est le pouvoir divin du patron – ou plutôt de l’actionnaire/propriétaire qui a nommé le patron – de faire faire par un autre, quand il le souhaite, ailleurs, et pour un salaire bien moindre ce que je fais ici et maintenant. Et ce pouvoir, en tout cas en France, c’est la gauche qui le lui a donné. Pas besoin de siphonner la volonté. Il suffit de lui ôter toute force.
      Oh pardon j’ai failli oublier. Je suis un larbin d’ouvrier siphonné.
      Un con quoi, disons-le.

      1. Avatar de un lecteur
        un lecteur

        Bienvenue au club.
        La lucidité est un bon point de départ vers le changement.

  23. Avatar de Michel Gaillard
    Michel Gaillard

    Je ne pensais pas, jeune, que je pourrais assister à l’émergence d’un tocard comme Mélanchon. Du toc, c’est ça…. sénateur nanti… de gauche… ici Aragon me traverse l’esprit, mis lui était au moins en phase avec son époque. Tout ça très franco-politique, c’est à dire que ça navigue à vue, sans « structure de fond », vaguement orateur, mais surtout bateleur…
    J’aime bcp Ruffin, il a au moins une authenticité, un côté femme de coeur…. Mais que de mal Mélanchon aura fait à la gauche par simple ambition personnelle.

    1. Avatar de Romain Vitorge
      Romain Vitorge

      Michel Gayard 😉 du Canard ?
      Quelle constance dans le dénigrement de Mélenchon.

  24. Avatar de Pascal
    Pascal

    Homme/femme politique n’est pas un métier mais serait-ce un signe pathologique ?
    Au moins pour les plus célèbres et les plus persistants.

    Excellent article sur Slate :
    https://www.slate.fr/story/252579/retrait-vie-politique-impossible-segolene-royal

    Extraits :
    « La crainte de l’homme public est assez simple. Elle tient moins à la frustration de ne pouvoir réaliser un grand dessein politique qu’à la peur de ne plus être reconnu dans la rue, de ne plus recevoir d’invitation, bref… de ne plus être personne. La vie politique et militante assèche souvent les relations amicales, artificialise la vie personnelle et plonge celui qui y a investi sa vie dans l’angoisse de l’après. Pour certains, le fait de ne plus exister politiquement est une idée insupportable. Pour d’autres, le fait de ne plus être invité aux événements officiels, de ne plus apparaître dans la presse ou de ne plus prendre la parole n’a rien de concevable.

    D’où, parfois, les scènes pathétiques de tentatives de s’accrocher à un pouvoir même mineur, voire de vouloir revenir. Certains élus encore relativement jeunes conçoivent leur statut de responsables politiques comme un surclassement économique et symbolique et ne peuvent souffrir à l’idée d’un déclassement ou d’un retour à une vie normale. Bref, perdre en revenus, en notoriété et en capital social.

    Le choix de quitter la politique apparaît comme la nécessité que ressent un individu de s’affranchir d’un milieu qui, pour l’essentiel, est stérilisant intellectuellement. Les octrois de décorations (ordres nationaux du Mérite ou de la Légion d’honneur) revêtent pour leur part une forme de protocole compassionnel. La véritable force d’un homme ou d’une femme politique ne réside-t-elle pas, comme un Henri de Kérillis ou un François Léotard, à savoir tourner la page? »

    Après on s’étonne que les décisions de nos politiques ne soient pas rationnels !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Contact

Contactez Paul Jorion

Commentaires récents

Articles récents

Catégories

Archives

Tags

Allemagne Aristote BCE Bourse Brexit capitalisme ChatGPT Chine Confinement Coronavirus Covid-19 dette dette publique Donald Trump Emmanuel Macron Espagne Etats-Unis Europe extinction du genre humain FMI France Grands Modèles de Langage Grèce intelligence artificielle interdiction des paris sur les fluctuations de prix Italie Japon Joe Biden John Maynard Keynes Karl Marx pandémie Portugal psychanalyse robotisation Royaume-Uni Russie réchauffement climatique Réfugiés spéculation Thomas Piketty Ukraine ultralibéralisme Vladimir Poutine zone euro « Le dernier qui s'en va éteint la lumière »

Meta