Illustration par Stable Diffusion (+PJ)
Roger-Pol Droit :
… Pour l’homme de la Forêt-Noire, une rivalité première et indépassable oppose deux mondes ennemis, destinés à s’exterminer. D’une part, le monde de la raison, de l’humanisme, de la loi morale universelle, qu’il juge déraciné, hors-sol, « enjuivé ». D’autre part, celui de « l’affirmation de soi » du peuple allemand, de sa race et de sa langue, de l’esprit et de l’essence de la germanité, appelés à dominer. Entre les deux, le combat est sans merci. L’anéantissement de l’ennemi doit être total.
My tuppence, dans le courrier des lecteurs :
Merci Roger-Pol Droit ! Après trois quarts de siècle de faux-fuyants, trois quarts de siècle de déni non seulement qu’Heidegger soit nazi, mais plus encore, que l'(anti-)philosophie de Heidegger soit l'(anti-)philosophie incarnant véritablement l’esprit du nazisme : la haine de la critique, la haine de la non-conformité, la haine de la pensée.
Voir aussi, dans mon récent 14 mars 2023 : le jour où le genre humain fut assailli par le doute :
En dépit de son engagement militant aux côtés du nazisme, Martin Heidegger (1889-1976) exerce encore aujourd’hui une influence considérable parmi les philosophes. Par reconnaissance sans doute envers les prêtres qui lui avaient permis d’échapper à la pauvreté abjecte de son enfance, Heidegger s’est identifié à cette tradition qui lit dans le savoir, essentiellement un péril, tradition à proprement parler anti- philosophique, dont il demeure le représentant le plus contemporain. Faute d’avoir pu y assister en leur temps, si vous lisez aujourd’hui le texte de ses leçons, vous verrez qu’il s’interrompt à de nombreuses reprises, faisant comprendre : « Tremblez ! Tremblez à ce que je m’apprête à dire et que vous allez entendre ! ».
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