Illustration par DALL-E (+PJ)
Il y a une ivresse spécifique de ceux qui croient vivre un moment unique dans l’histoire de l’Humanité. Pour la goûter, il faut lire ce qu’écrivaient certains contemporains de la Révolution Française (avec des majuscules) ; Michelet en a concentré le parfum. Or, pour les contemporains en Angleterre et aux Etats-Unis (tout récents à ce moment-là) les conquêtes de la Révolution étaient déjà la banalité, quelque chose d’établi depuis des générations.
J’ai de bonnes raisons de croire que le cours de ma vie (depuis le milieu du siècle passé) est un moment unique. La population est passée de 2,5 milliards à 7,9. L’abondance matérielle est installée et seule la méchanceté des hommes entre eux empêche que tout le monde en profite partout. Tout le savoir est à ma portée pour un coût dérisoire (dommage que mon équipement intellectuel déficient m’empêche de profiter comme il faut d’Internet). Or ça n’a produit qu’une grande angoisse, l’idée qu’il faut que tout ça s’arrête, un peu comme si le premier primate qui a profité du feu et des outils se disait que c’est le germe du malheur et qu’il faut remonter dans les arbres.
Et, donc, nous vivons depuis quelques mois une Parousie, l’avènement d’un nouveau monde auprès duquel le Royaume des Cieux est le produit d’une imagination indigente. Pourtant j’ai beau faire effort, je n’arrive pas à voir ce que les machines plus intelligentes que l’homme changeront à la destinée de l’homme. Est-ce que nous cesserons de rechercher la domination sur les autres, d’essayer de nous perpétuer pour nier que notre existence finit par la mort ? Les machines qui n’ont pas ces deux moteurs ne feront rien, qu’est-ce qui pourrait leur donner le désir d’agir ?
Je suis sûr que Paul Jorion, l’hôte de ce blog, qui par ses deux métiers de psychanalyste et d’ingénieur en philosophie tient les deux bouts du problème, m’éclairera, et je continuerai la lecture au prochain chapitre.
Illustration par DALL-E (+PJ)
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