« Je ne la voyais pas ainsi la fin de ma vie… », par Régis Pasquet

Imaginons…

(À cet instant, il n’y a pas encore de didascalies, à proprement parler. Qui peut se prévaloir de

nous ordonner des postures, des allures, des attitudes, des contenances ? En écrira qui voudra à

ses risques et périls. Les autres feront de leur mieux pour qu’à jamais s’enfuient les ombres.)

Dans quel décor vivions-nous jusqu’à lors ?

Imaginez, vous êtes au théâtre. Vous sentez des odeurs subtiles, d’épices et de sucre, de poussière et de propre, d’océan et de maman ; vous fermez les yeux et vous vous imaginez assis – assise – dans un jardin. Vous n’êtes pas seul – pas seule – mais pourriez l’être ; cela changerait-il quelque chose ? Nous le verrons. Vous pourriez être trois ou quatre.

Plus que cela encore ?

Oui, plus que cela encore et le temps passant, vous êtes toujours plus nombreux.

Au début, la scène est plutôt bien éclairée Mais à mesure que passe le temps, une grisaille crépusculaire s’installe et devient de plus en plus sombre. Une poursuite attrape les ombres une à une. Certains des personnages malgré tout demeurent dans  la lumière.

Ainsi la pièce a déjà commencé mais vous ignorez depuis quand, elle s’est déjà poursuivie mais vous ne savez pas pendant encore combien de temps.

Cette pièce est jouée devant vous, devant un décor. Il s’agit d’une ville moyenne, ou d’une grande, où le gris de l’acier et du béton l’emporte ; les personnages se déplacent, parlent et agissent. Ils ont l’air de vivre, d’être libres. Certains semblent s’aimer et d’autres se détester et parfois se haïr.

Au fond, ils veulent simplement vivre. Ils ont des enfants, des petits enfants. Et ils veulent seulement qu’ils vivent. Vous pourriez les croire heureux. Certains se croient heureux et d’autres désespèrent jamais de l’être.

On voit des avions, des bagnoles, des vélos et des trottinettes, des montres connectées, des smartphones…Vous discernez de plus en plus difficilement les silhouettes qui s’agitent devant vous, voire très loin ou même très très loin devant vous. Vous comprenez de moins en moins ce qu’il se passe. Ce peut être au nord, ou bien au sud, ou encore à l’ouest, à l’est que cela se passe. Cela importe peu.

Car ce qui compte, c’est que des femmes, des hommes, des enfants et des vieillards jouent des scènes dans un cadre, devant un décor que vous connaissez, auquel vous êtes habitués depuis votre naissance et que vous avez fini par ne plus distinguer clairement. Ici, des gens se goinfrent sans la moindre retenue et boivent sans modération, rient tant et plus, là d’autres les envient ; le long d’une rue, des gens sont enfermés dans des automobiles qu’ils voudraient rapides mais qui ne sont que lentes, en longues théories dont on ne voit plus que les feux rouges de l’arrière.

À droite, ils se réjouissent de retrouver rapidement des parents ou des amis à la campagne ou au bord de l’eau, tandis que d’autres à gauche regardent tout cela tristement ; sur des plages parfumées, des gens s’aiment vite fait alors que dans des bosquets ou des boqueteaux, jouissent vivement des messieurs et des dames, des dames et des dames, des messieurs et des messieurs, et d’autres non. Des gens rient ou pleurent, pleurent ou rient, et d’autres non ; des gens bâclent des prières pour un dieu unique afin d’améliorer ou de mieux comprendre leur fantastique et mystérieuse existence, pour se sentir en harmonie avec ce qui vit, et d’autres non ; des gens déboulent des trains, des tramways, des métros et au pas de course s’engagent dans des rues bondées pour se rendre dans des lieux où ils ne sont pas vraiment attendus, et d’autres non ; des gens s’énervent à pousser dans des supermarchés, des chariots emplis de victuailles grasses et sucrées, et d’autres non ; des gens s’échinent pour le profit de quelques uns à labourer des sols épuisés, et d’autres non ; des gens extraient sans compter du ventre de la terre des ressources qu’ils ne voient pas encore fondre, et d’autres non ; des gens qui ne savent rien faire de mieux tracent des routes ou bâtissent des plateformes, et d’autres non ; des gens regardent des hommes, des femmes, des enfants aussi et des vieillards courir après des balles ou des ballons, et d’autres non ; dans des avions rapides, des gens se sont offerts pour trois francs six sous des voyages lointains pour oublier la férocité de leurs vies, et d’autres non ; des gens regardent dans des salles de cinéma des acteurs jouer des scènes fausses que parfois l’on prend pour des scènes vraies, et d’autres non ; des gens veulent qu’un chef les rassemble, les convainc, les stimule, les excite, et pense pour eux, et d’autres non ; alors des gens, comme on venait de les y exhorter, font la guerre pour élargir leur espace vital, pour accaparer les richesses de leurs voisins ou mieux encore pour construire la paix, et d’autres non ; … Ainsi va la vie, ainsi va le monde. Plus complexe encore qu’il se donnait à voir et à comprendre.

Car savez-vous que des étudiants dans des pays d’abondance, dans des Eldorado souffrent de la faim et du froid, que sales et loqueteux des enfants traînent dans les rues au désespoir de leurs parents dont certains finissent pas se suicider. Mais voulez-vous voir face à vous les cadavres de ces maudits inconsolés qui se sont entre-tués ? Acceptez-vous de regarder la réalité des nababs qui possèdent 10 fois, 100 fois, 1000 fois, 100 000 fois le nécessaire et qu’aucun danger ne menace jamais.

À leurs côtés ce sont 10, 100, 1000 ou 100 000 personnes qui ne disposent de presque rien.

Et voici qu’enfin certains, minoritaires, prennent la parole pour dire où nous en sommes. « Depuis quelques années, on sait que la chaleur des étés est insupportable, que tout partout s’assèche et que de terribles incendies s’en prennent aux forêts, aux plantes et aux animaux qui y vivent ; depuis quelques années, on sait que des pluies diluviennes s’abattent sur certaines régions, que des tempêtes arrachent les toits des habitations et les arbres surpris par la violence des Dieux, aspirent goulûment la frivolité et l’obsolescence du monde. »

« Que faire de ce que nous savons demandent des gens ? Par quoi commencer ? »

« Il faudrait sûrement tout arrêter avant que l’espèce humaine ne commence à disparaître de la surface

de la terre. »

« La plupart d’entre nous sait que la destruction de la nature, les urgences climatiques, l’érosion et la mort des sols, l’appauvrissement généralisé des populations à la surface de la Terre, l’injustice dans la répartition fiscale des efforts ont la même origine, ont les mêmes responsables et font les mêmes victimes. »

« Par quoi commencer, demande untel ? »

« La plupart d’entre nous qui écoutent scientifiques et philosophes sait qu’il faudrait agir de manière radicale dans un délai de 1 à 2 ans pour permettre un futur vivable. »

« Marcher et revendiquer ne suffit pas, nous ne sommes pas à la hauteur des urgences actuelles. »

« Alors pleurons ! »

De plus en plus de gens savent qu’il n’y aura pas de changement radical si nous n’abandonnons pas la logique capitaliste. Urgent pour le climat, urgent pour la biodiversité, urgent pour le contrôle des déchets, urgent pour la préservation de l’eau et la sauvegarde des ressources. Seule porte de sortie pour venir à bout de la misère sociale, les inégalités grandissantes et les injustices.

Nos vies sont trop courtes pour être réduites à l’esclavage et à la contemplation d’un monde qui s’effondre !

Nous consacrer pleinement et collectivement à l’urgence à laquelle nous devons faire face. Tôt ou tard, la solidarité prendra le relais car s’arrêter totalement n’est jamais simple mais personne d’entre nous n’a de raison valable de s’en dispenser. Par arrêt total nous entendons la grève de toutes et tous, l’arrêt de toutes activités, le boycotte massif des multinationales, et la mise à l’arrêt de tout les pays.

Plus nous serons nombreuses et nombreux, plus cela sera rapide. Ne nous lisez plus, rejoignez-nous ! Mobilisons-nous ! Unissons-nous dès maintenant pour préserver la vie, la planète et l’humanité. Pour vivre et non pour survivre. Il en va de notre responsabilité morale. L’espèce humaine a le devoir de contrôler les puissants qui n’accepteront pas de se soumettre à la volonté des peuples, elle a le devoir de repenser les choses pour redonner une chance à d’autres mondes et prendre en charge les autres espèces.

Marchons et formons une vague puissante.

Une voix dit sans que l’on sache d’où elle vient : « Je crois au capitalisme, à l’économie de marché, à la concurrence, à la mondialisation. » Il s’agit, à coup sûr, d’un Sarkozy des villes. D’autres l’ont dit déjà, d’autres encore le diront aussi dans les endroits les plus inattendus.

D’ailleurs, une autre voix déjà dit : « Il faut des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires. » C’est certain, le Macron des villes a lâché cette aubade, comme un pet, sans réfléchir.

Il faudrait tout arrêter tout débrancher.

Et soudain…

Les lumières s’éteignent dans le théâtre. Toutes. Nul n’y voit goutte ; n’est-ce pas là un effondrement ? En effet, c’est bien l’image que nous pouvons nous faire d’un chaos.

Noir complet et bouche cousue.

Immobilité absolue. Plus aucun lien ne subsiste entre les choses et les êtres, entre les êtres et les choses. Entre les êtres et les êtres.

Les spectateurs se sont tus instantanément. Le moment de stupeur passé, on entend un cri ou deux d’un enfant. Et d’un autre. Puis le silence s’installe et pèse sur chacun. De proche en proche on prend la parole, on chuchote ; on écoute. Parfois, peut-être, on s’invective, on se houspille. Les mémoires anciennes regorgent de mots anciens. Mais alors c’est par détresse ou par dépit.

Quand on dispose d’UNE planète, on n’en consomme pas 1,7 !

Les peuples, à la surface de la Terre, à leur manière, crient, hurlent, gueulent, vocifèrent, rugissent : « Stop à la croissance ! » « assez de concurrence ! » « fini le pillage des biens communs de l’humanité ! » « terminé le gaspillage des ressources ! » « halte à la production de poisons et de déchets toxiques, chimiques, gazeux et nucléaires ! » « stop aux pollutions diverses ! » « cessez les aménagements insensés du territoire ! » « la boulimie productiviste d’objets inutiles pour la seule satisfaction de besoins artificiels, l’obsolescence programmée, la publicité harcelante, racoleuse et insidieuse, la surconsommation, la nourriture toxique sans rapport avec les besoins nutritionnels, les transports sans mesure, l’urbanisation des esprits, l’implantation incontrôlée et infinie des grandes surfaces et des zones commerciales, la complexité liée à la numérisation, l’exploitation de la nature comme réservoir inépuisable et comme décharge, l’agriculture productiviste, consommatrice effrénée d’intrants chimiques, de pesticide s, destructrice de paysages, la production d’Organismes Génétiquement Modifiés, l’élevage industriel et la maltraitance animale, la déforestation, l’irrigation démesurée, l’artificialisation des sols, la disparition du sable, la modification du circuit des eaux de

ruissellement, la réduction dramatique de la biodiversité …

Et le capitalisme sans foi ni loi, l’argent, la propriété, l’héritage, les intérêts, le mercantilisme sans bornes et la marchandisation de la planète, l’aveuglement de l’oligarchie mondiale, les dépenses inconsidérées des ploutocrates goulus, les guerres préventives et les guerres pour le contrôle des ressources en matières premières ou énergétiques, les ventes d’armes et la domination éhontée, immorale des marchands d’armes, les inégalités Nord-Sud, le dumping social et économique, les politiques sécuritaires, les injustices, les inégalités, les privilèges des classes dirigeantes, la mise sous

tutelle de la démocratie, les pouvoirs organisés autour d’un homme seul et de son camp, la précarité et la flexibilité des emplois, le travail qui tue, blesse, déprime, stresse et avilit, les mensonges, la cupidité et les prédations mafieuses, la propriété démesurée, l’illimitation, le progrès sans conscience, le scientisme fallacieux et l’innovation industrielle gadgétisée, l’hégémonie et la rémunération d’actionnaires et de hauts dirigeants infertiles, la spéculation insatiable et le Trading haute fréquence, les paradis fiscaux, la libre circulation des capitaux, la loi du marché, l’enseignement de l’économie se prenant pour une science, le contrôle des moyens d’information par une poignée d’individus sans scrupules, la crétinisation médiatique, le cumul des mandats et les carrières politiques, la voracité des lobbies énergétiques, industriels, chimiques et des laboratoires, le renoncement des consciences et le fatalisme mou, l’affaiblissement du savoir vivre individuel et collectif, le mépris pour la Culture et la Création, le délitement des sociétés, l’évanescence des valeurs humanistes, l’individualisme, le repli sur soi et l’oubli de l’entraide, l’exaltation idéologique de la recherche par chacun de son seul intérêt, la généralisation du mal être et du mal vivre, l’expansion de la précarité et la mondialisation de la misère,

la criminalisation de la contestation, la généralisation de la vidéosurveillance …

Tout arrêter avant que l’espèce humaine ne commence à disparaître de la surface de la terre.

La lumière revient enfin ou hélas, selon que l’on apprécie ou pas les confinements et la volupté de n’être plus tout à fait contraints. Le décor a complètement changé.Nous sommes à la campagne où le rouge, le bleu et le jaune s’ingénient à faire du multicolore. Les personnages sont les mêmes à quelques exceptions près. A quelques pièces de vêtements et chaussures

près qu’ils ont échangés pendant l’interruption. Ils se déplacent avec lenteur et parfois même

demeurent assis sans dire un mot de trop.

La pièce se construit sous les yeux des spectateurs qui s’invitent à participer aussi à sa création et à créer partout où cela est possible le nécessaire mais non le superflu. À envisager pour les autres de meilleures vies.

Ils parlent et ils s’écoutent.

Ils s’installent sur scène et occupent toute la salle bien décidés à se réorganiser hors des limites pour réinventer l’amour de tous pour chacun.

Une voix dit sans que l’on sache d’où elle vient :

« Ce que révèle cette pandémie, c’est qu’il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché. Déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner, notre cadre de vie à d’autres, est une folie. »

Les plus subtils reconnaissent instantanément l’autre face du Macron des champs qui ne sait plus tout à fait où il habite ni comment il peut encore épater la galerie.

Et puis, c’est une chorale d’écoliers qui chantent gaiement : « Il faut dire aux enfants ! »

Alors, lorsque le silence se fait, une fillette s’avance, c’est une petite Isabelle fière de ressembler à Louise Michel. Elle dit : « Revisiter nos croyances les plus ancrées, nos définitions de culture, de civilisation et de progrès. (…) A quel moment les humains se sont-ils affranchis des contraintes de leur écosystème. (…) qui a décidé que notre destin divin était de dominer le monde?( … ) Changer notre manière de penser le monde pour être en capacité de le changer. (…) Les classes dirigeantes nous ont persuadés que le capitalisme était synonyme de civilisation et que la civilisation était obligatoirement synonyme de progrès. »

Devant l’autre décor s’imposent maintenant des moments de vie, des histoires d’amour et des veillées d’armes en attendant le retour de l’humanité qui n’est sans doute pas pour demain. »

Illustration par DALL-E (+PJ)

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31 réponses à “« Je ne la voyais pas ainsi la fin de ma vie… », par Régis Pasquet”

  1. Avatar de l'arsène
    l’arsène

    Cher Monsieur Pasquet, d’abord bravo pour ce billet, mais vous oubliez un léger détail.
    Vous critiquez à juste titre toutes les conséquences du système capitaliste qui nous mène vers le chaos et vous énoncez parfaitement toutes les dérives actuelles de ce système, mais vous oubliez de mentionner que pratiquement tous les pays de la planète y adhèrent, à part peut-être Cuba, alors pensez-vous une seule seconde pouvoir renverser tous les gouvernements de droite qui sont au pouvoir aujourd’hui ?
    Ce qui est nécessaire , ce ne sont de simples constats, même s’ils sont pertinents comme ceux que vous énoncez, ce sont avant tout des stratégies de combat qui doivent être très percutants même si elles choquent le système politico-médiatique, ces chiens de garde très protégés par l’appareil policier.

    1. Avatar de Pascal
      Pascal

      Quand vous dites, l’arsène, « mais vous oubliez de mentionner que pratiquement tous les pays de la planète y adhèrent, à part peut-être Cuba », je ferais un petit distinguo. Ce ne sont pas les pays qui y adhèrent mais plus exactement les dirigeants de ces pays, ce qui n’augure rien de ce qu’en pense leur population. Malheureusement, là où vous avez raison toutefois, c’est que 40 ans de culture de la consommation à fait de bon nombre d’entre nous des zombies du Black Friday, des soldes et des ventes privées… Le conditionnement des masses par la propagande publicitaire a très bien fonctionné et nous a très bien décérébré !

    2. Avatar de Tout me hérisse
      Tout me hérisse

      @l’arsène et Pascal
      La nouvelle constitution de Cuba, bien qu’elle admette une ouverture partielle au ‘marché’, insiste bien sur le caractère irrévocable de la forme socialiste de la société cubaine.
      L’on peut donc facilement comprendre que le voisin ‘champion du libéralisme’ n’admette pas la croissance de cette ‘verrue socialiste’ à sa porte et fera tout pour contrecarrer son développement, avec l’espérance d’un changement de régime plus favorable à son business…
      Quant aux autorités du pays, elles manquent de ressources financières et privilégient un investissement dans le domaine du tourisme, construisent de nouveaux hôtels, alors que ce domaine d’activité largement touché par la crise du Covid-19, peine à se rétablir.
      La population souffre en conséquence et ne comprend pas pourquoi l’on n’investit pas dans le domaine du logement et de l’agriculture pour la production d’aliments.
      Cuba, selon ce que pensait Che Guevarra, devait être le prototype d’une société d’où émergerait ‘un homme nouveau’ ; cela n’a pu advenir, non pas en l’absence de motivation de la part de la population mais bien des pressions extérieures de toutes sortes.
      L’Europe aurait une carte à jouer (surtout sous l’impulsion de Pedro Sanchez?) pour le développement de ce pays si particulier, par exemple en distrayant une partie des milliards d’€ actuellement consacrés à entretenir une guerre idiote avec les russes, pour permettre ainsi à Cuba d’investir dans ces domaines critique de l’agriculture et du logement. Comme disait le Che : « soyons réalistes, exigeons l’impossible ».

  2. Avatar de Garorock
    Garorock

    Les huit changements de mode de vie qui pourraient prolonger votre vie:
    Bien manger.
    Évitez les cigarettes.
    Passe une bonne nuit.
    Soyez physiquement actif.
    Gérer le stress.
    Évitez la consommation excessive d’alcool.
    Être libéré de la dépendance aux opioïdes.
    Avoir des relations sociales positives.
    https://www.theguardian.com/society/2023/jul/24/eight-lifestyle-changes-extend-your-life-researchers-say

    1. Avatar de Pascal
      Pascal

      Les bonnes résolutions du premier de l’an, le régime du docteur Guardian,…
      Ces truc qu’on tient une semaine ?!
      Pourquoi ? Parce que c’est basé sur la raison et que nous ne sommes pas gouvernés individuellement que par la raison.
      Comprendre pourquoi, on bouffe trop et mal, pourquoi on fume et on picole, pourquoi on reste le cul dans la banquette a regarder la coupe du monde ou les JO, ou encore le cul dans notre fauteuil de gaming avec une bouteille de Coca, pourquoi tout ce stress qui nous empêche de dormir ?
      Tant que nous n’aurons pas compris ça, nous resterons dans l’addiction.

    2. Avatar de PASQUET Régis
      PASQUET Régis

      Mon Arrière Grand-Mère décédée en 1987 à 107 ans s’était contentée dans une lettre à sa fille de trois commandements pour une vie bienheureuse :

      – Rester calme,
      – Bien manger
      – Bien dormir

      1. Avatar de Pascal
        Pascal

        Nos grands parents avaient un « avantage » sur nous, c’était qu’ils étaient dans la « sobriété contrainte » du fait de la rareté. Nous avons le « malheur » de vivre dans l’abondance et de devoir nous réapproprier la sobriété en vivant dans l’abondance.
        Nos grands parents avaient aussi un autre « avantage », c’est qu’ils ignoraient tout (ou presque) de ce qui se passait dans le monde. Aujourd’hui, nous sommes sur-informés (quand ce n’est pas mal informés), ce qui est une source importante de stress.
        Notre défi est d’un autre ordre que celui de nos grands parents.

        1. Avatar de François Corre
          François Corre

          M’ouais, nos grands-parents ont surtout survécu à deux guerres mondiales… 😐

          1. Avatar de Pascal
            Pascal

            C’est pas mal ça, comme contraintes ! 😉

  3. Avatar de Garorock
    Garorock

    Altman : l’IA pourrait rendre nécessaire le revenu de base universel
    Selon Altman, Worldcoin peut jouer un rôle important dans la façon dont l’économie pourrait être transformée par l’IA générative à l’avenir. « Les gens seront submergés par l’IA, qui aura des effets économiques massifs », a-t-il déclaré à Reuters. Altman a évoqué l’idée d’un revenu de base inconditionnel (UBI). Dans le cadre d’un tel programme de prestations, qui serait généralement géré par les gouvernements, chaque individu aurait droit à des transferts monétaires inconditionnels.

    Alors que l’IA « fera de plus en plus le travail que les humains font aujourd’hui », l’UBI pourrait aider à lutter contre les inégalités de revenus. Et le World ID peut assumer la tâche de prévenir la fraude, car seules de vraies personnes ont un tel identifiant.
    https://www.spiegel.de/wirtschaft/worldcoin-openai-gruender-sam-altmann-startet-eigene-digitalwaehrung-a-32f267cd-c8d7-4376-80e7-00248a884313

    1. Avatar de ilicitano
      ilicitano

      L’IA c’est du business !!!
      Altmann fait de la com !!

      Derrière l’IA de Openai et tout particulièrement GPT4 et GPT-Bing il y a Microsoft:

      Actionnaires
      The Vanguard Group (7,96 %)
      Capital Research & Management (7,30 %)
      SSgA Funds Management (4,11 %)
      Fidelity Management & Research (2,98 %)
      T. Rowe Price Associates (Investment Management) (2,49 %)
      BlackRock Fund Advisors (2,46 %)
      Capital Research & Management (World Investors) (2,37 %)
      Putnam (1,60 %)
      Geode Capital Management (1,41 %)
      Bill Gates (1,36 %)

      Capitalisation 2 150 mds$ (août 2022)
      Fonds propres en augmentation 141,9 mds $ (2021)
      Chiffre d’affaires en augmentation 198,3 mds$ (2022)
      Bilan comptable 331 mds$ (juin 2021)
      Résultat net en augmentation 72,7 mds$ (2022)

      ———-

      D’un côté il y aura les actionnaires qui ramassent et espèrent continuer à ramasser la mise, avec un pognon de dingue !!!!

      De l’autre côté, les autres qui recevront les quelques miettes que les propriétaires/actionnaires voudront bien laisser

      https://www.youtube.com/watch?v=19OwjAkMVyQ
      Le Diner

  4. Avatar de Khanard
    Khanard

    tout ce bordel c’est la faute à Descartes avec sa soi disant bonne idée de maitriser la nature.
    c’est la faute à Marx avec sa théorie de valeur du travail et tout ce qui s’ensuit .
    Taylor qui avait une montre à la place du cerveau
    Ah j’allais oublier Ford , malin celui là, qui un jour a eu l’idée d’aller visiter les abattoirs de Chicago pour inventer le travail à la chaine
    Il y a eu aussi B. Franklin et son apostolat : le temps c’est de l’argent
    Lénine qui affirmait que le taylorisme était une victoire !
    Et puis il y a eu Staline qui met au goût du jour le capital humain et le stakhanovisme :
    Tout ça a bien embêté Simone Weil mais que voulez vous elle était bien seule !

    voici ce que disait Lénine: Il faut faire en sorte (et nous y arriverons !) que chaque bibliothèque de district […] possède plusieurs exemplaires de ce « manuel » [The Principles of Scientific Management] ; qu’auprès de chaque centrale électrique en Russie (et il y en a plus de 800) non seulement il y ait ce livre, mais encore qu’on organise obligatoirement des causeries populaires, accessibles à tous sur l’électricité, l’électrification de l’URSS et la technique en général ; que chaque maître d’école dans chaque école, lise et assimile ce « manuel » [et] sache l’exposer sous une forme simple et compréhensible aux élèves et à la jeunesse paysanne en général

    il y a eu Freud qui s’il n’avait pas existé son neveu Barnay ne serait pas parti aux USA pour mettre au point le marketing.

    Bref ça fait du monde ! Et du beau monde !!
    Tout ça pour dire , et je pense comme Harry Braverman , depuis un siècle on se traine avec ce capitalisme triomphant parce que depuis un siècle on n’a pas fait la critique du travail et son procès.

    et oui à cause de tout ct imbroglio le capitalisme ne peut pas mourir . N’y songez même pas

    1. Avatar de écodouble
      écodouble

      J’aimerais bien causer avec vous Khanard. On s’est peut-être bien croisé sans le savoir à la Fac… Et je me suis souvenu seulement aujourd’hui de l’existance du prof de math au nom marrant.
      J’ai bien compris que vous étiez aux « avions toulousains ». Alors est-ce que Pibrac, Léguevin, Brax, Cornebarieu, Aussone, Lévignac, St Lys, Pujaudran et L’Isle-Joudain ça vous parle ?
      hortusecodomus @farmserv.org

      1. Avatar de Khanard
        Khanard

        @écodouble

        je n’étais pas aux « avions toulousains » notre labo de recherche partageait des installations .

        ce sont des communes de Haute Garonne certai,es je connais d’autres non

        nous sommes là pour causer alors causons . 😉

        mes amitiés

        1. Avatar de écodouble
          écodouble

          @ Khanard
          C’était dans le cas où vous auriez connu un bistrot dans une de ces communes. On aurait pu y causer lors d’un de mes séjours en famille.
          Car ici, sur ce blog, si on  » épistole » bien, on cause pas.
          Bien à vous.

          1. Avatar de Khanard
            Khanard

            @écodouble

            c’est très aimable de votre part mais en fait j’habite à proximité de Bordeaux !

            1. Avatar de timiota
              timiota

              Alors retrouvez écodouble pour un dénoyautage de 3 caisses de pruneaux à Agen !

              1. Avatar de Khanard
                Khanard

                @timiota
                c’est pas un peu laxatif comme activité ? 🤣🤣🤣🤣

              2. Avatar de écodouble
                écodouble

                Je serais content de vous revoir, timiota.
                Si vous passez sur Quimper, n’hésitez pas.

            2. Avatar de écodouble
              écodouble

              Bon ben tant pis.

  5. Avatar de konrad
    konrad

    Le capitalisme ne peut pas mourir car il est désirable.
    Pour le moment rien ne peut rivaliser contre son attractivité. Il nous faudrait une nouvelle narration du réel pour faire dévier son cours vers moins d’hubris.
    Peut-être sommes-nous arrivé, historiquement, à ce moment de bascule.

    1. Avatar de Pascal
      Pascal

      Ah, le désir ! Quel puissant moteur celui là.
      La question n’est elle pas : de quoi nourrissons nous nos désirs ? A t on le choix ?
      Je passe dans ce rayon de super marché et là soudain s’offre à mon regard cette boîte de nounours en guimauve nappée de chocolat, ceux-là mêmes qui faisaient mes plaisir d’enfant. Le désir est là de glisser cette boîte dans mon chariot de courses.
      Pourtant je sais pertinemment que ce produit de l’industrie chimico-alimentaire ne comporte aucune valeur nutritive, ni même gustative. Ma raison le sait mais le désir est puissant, le conflit intérieur me guette.
      C’est quoi au fait, ce désir ? Elle est où la source ? Mais bien sûr, comme dans la magnifique chanson de Renaud « Mistral gagnant », la nostalgie de l’enfance.
      Ainsi la nostalgie peut-être plus puissante que la raison et la boîte de nounours termine sur la table de la cuisine ou alors planquée parce qu’on se sent quand même un peu coupable.
      On va ensuit prendre l’un d’eux et le glisser dans sa bouche. Et là…. deux options :
      – la texture et le goût nous replonge dans nos souvenirs (des fois on le fait à plusieurs pour s’autojustifier les uns les autres de cette plongée commune au pays des souvenirs)
      – on fait l’effort gustatif d’analyser le plus objectivement le contenu de ce nounours pour constater qu’il s’agit d’un chocolat très médiocre avec très peu de cacao et d’une guimauve essentiellement chimique au vulgaire goût de sucre raffiné insipide.
      Dans les deux cas, il s’agira du même nounours et du même goûteur donc nous avons bel et bien le choix. Quel choix ?
      D’un côté, celui de quitter le réel un instant pour plonger dans le passer (la madeleine de Proust bien sûr), s’accorder sa petite dose de dopamine (et bouffer un substitut chimique potentiellement nuisible à sa santé à forte dose).
      De l’autre, rester en conscience de ce que sont réellement les choses sans se laisser distraire par ce que notre mental (mémoire) projète sur elles. Mais aussi, prendre conscience que nous sommes gouvernés par tout un tas de distractions (innombrables sont les autres formes que peuvent prendre les nounours en guimauve !) qui nous déterminent plus que la raison.
      Nous avons effectivement le choix mais est ce que nous l’exerçons ? Est ce que nous sommes prêts à faire l’effort de l’exercer en conscience et en nous libérant de nos déterminismes ou préférons nous nous laisser porter par ces déterminismes de notre mental dans un choix d’asservissement volontaire ?

    2. Avatar de Whynot
      Whynot

      @ Konrad
      C’est pas faux. Mais est-ce vraiment vrai?

      1. Avatar de konrad
        konrad

        @Whynot,

        […] C’est pas faux. Mais est-ce vraiment vrai? […]

        Je ne sais pas. Pour moi ça l’est et je trouve enrichissant que dans les échanges s’expriment des idées différentes, voire contradictoires. Heureusement que tout le monde ne pense pas comme moi. 🙂

  6. Avatar de Scapatria
    Scapatria

    L’héritage est une source importante d’inégalités. Limitons ce dernier drastiquement en interpellant notre député et en faisant une pétition en ligne relayée médiatiquement pour plus d’efficacité.
    Abolissons l’argent liquide qui permet d’échapper à l’impôt et nourrit la délinquance.
    Par ailleurs la loi d’intéressement aux profits des entreprises est injuste car laissant de côté les employés des petites entreprises et de celles où il n’y a pas de bénéfice . Une redistribution plus large aurait été mieux acceptée.
    Autre idée : ne permettre la possession que d’une seule voiture aux couples retraités.

  7. Avatar de konrad
    konrad

    En effet, désir d’émancipation, de liberté, de consommer, d’être « unique » et reconnu, de flatter et rassurer son ego ! Quoi de mieux que le capitalisme ?!

    Juste après la deuxième guerre mondiale, un rupture anthropologique, on passe de la pénurie à l’abondance, d’un siècle à l’autre – je parle de ce qu’on appelle l’occident. Mon père allait à l’école à pied à 5 km en sabots, ma mère recevait à noël une orange en cadeau ! Moi, né en 57, le monde avait radicalement changé, celui de mes parents était remisé dans l’histoire, il n’existait plus que dans la mémoire.
    J’ai connu, et profité, de ce moment où même sans être riche on pouvait se considérer rois de la fête. Un billet de cent francs tu étais un prince, avec un « pascal » à 500 francs tu étais un « émir ». Nous avons continué dans cette euphorie sans penser aux lendemains. Personne ne nous retenait, la route avait des allures d’autoroute. Quelques années plus tard, aujourd’hui, le monde dit stop, fini les excès maintenant il faut casquer car les réserves sont vides et qu’on avait rien anticipé. Je me regarde et je me dis que je n’ai rien dilapidé, mes amis idem ce sont tous des prolos. On a vécu dans notre temps sans saloper ni saccager l’environnement. On ne se sent pas responsables pourtant on nous considère coupables. Mais nous étions dans un contexte et nous avons évolué dans celui-ci.
    C’est sûr qu’à postériori on peu nous faire porter le chapeau mais c’est un peu facile. Chaque génération juge ses prédécesseurs, c’est ainsi, et il ne font pas mieux.
    Aujourd’hui règne une inquiétude sur le devenir qui n’existait pas dans ma jeunesse, que ce soit du politique, de l’économique, de la finance ou du dérèglement climatique. Tout allait bien. Et patatras !
    Maintenant il faut nous affairer à modifier la trajectoire et les modes de vie. Ce ne peut pas être facile, il nous faut rompre avec des habitudes de facilité, il nous faut apprendre la sobriété ce qi n’est pas simple, mais globalement nous l’avons compris. De toute façon, de toutes parts les signaux sont au rouge, il faut être aveugle et sourd pour ne pas les voir ni les entendre.
    Ce qui est délicat c’est ce sentiment de partition, qui n’existait pas dans ma jeunesse du moins à ce niveau, entre les dirigeants et le peuple. Cette suspicion à l’égard des « élites » est terrible car elle rompt la confiance.
    Nous sommes à un tournant de notre civilisation, nombreux sont ceux qui s’en rendent compte même s’ils ne l’expriment pas ouvertement. a nous de voir si nous allons passer le virage sans tomber dans le ravin. C’est ce que tout le monde souhaite sans savoir si chacun va dans le même sens.
    Je reste dans la croyance en l’être humain et du blog le plus optimiste du monde occidental !

  8. Avatar de Hadrien
    Hadrien

    A Regis Pasquet:
    Je me permet de vous poser la même question qu’à Cédric Chevalier:
    Quelle est votre définition concrète dénuée de sentimentalisme du capitalisme ?

    1. Avatar de PASQUET Régis
      PASQUET Régis

      Lorsque nous ramperons dans les déserts à la recherche des dernières gouttes d’eau et des derniers abris ombragés et lorsqu’une partie des enfants et des vieillards supplieront l’autre partie de l’humanité de lui donner la mort, aurons-nous encore le loisir de nous demander quelle aura été la cause première de la catastrophe qui nous anéantit ? Vous, moi et Cédric Chevalier sommes face à l’épouvantable et nous n’en pouvons mais. Malheureux que nous sommes, nous n’en sortirons peut-être qu’en nous rassemblant pour vivre nos derniers instants dans la joie et dans l’Amour ont dit des prophètes. Les heures ne sont plus aux analyses, aux recettes et aux dictionnaires. C’est la fin des temps et c’est l’apocalypse. Jouissons d’être s’il est encore possible.
      Prenez soin de vous et des gens que vous aimez.

  9. Avatar de Arnould
    Arnould

    Que faire ?

    Pourquoi ne pas s’inspirer de Robespierre, Saint-Just et des quelques autres du Comité de salut public qui ont fini par décider d’éliminer physiquement les résistants au monde nouveau de la démocratie et du capitalisme ? Qui commence par faire une liste de noms ?

    C’était bien évidemment une plaisanterie, ça pourra arriver mais beaucoup trop tard et de façon tout à fait spontanée.

  10. Avatar de Henri
    Henri

     » Il nous faudrait une nouvelle narration du réel  » :

    Politis :  » En Catalogne, le barrage de Sau à sec  » :

    https://www.politis.fr/articles/2023/06/en-catalogne-le-barrage-de-sau-a-sec/

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