Une commission avait été mise en place qui établirait si oui ou non, Boris Johnson avait enfreint les règles du confinement à l’époque où il était Premier ministre du Royaume-Uni, les photos ne manquant pas des diverses fêtes ou « parties » qu’il avait organisées derrière des volets clos, d’où le nom de « Partygate » qui avait été attribué au scandale.
Johnson a anticipé les conclusions de la commission en démissionnant de son poste de parlementaire le 9 juin. Le rapport a été connu hier, il aurait préconisé la suspension de son mandat pour 90 jours, qui n’étaient que 20 jours au départ mais avaient été gonflés à 90 en raison de ses ingérences dans l’enquête.
Les députés doivent entériner lundi les conclusions de la commission, ce qui à une époque récente se serait encore fait dans le calme au Royaume-Uni, or ce n’est plus le cas : les députés soupçonnés de manifester leur défiance envers Johnson sont victimes d’une campagne d’intimidation de la part de ses partisans. Accusation insigne envers les ennemis de Johnson : vouloir renverser le Brexit, alors qu’un retour au sein de l’Union européenne aura nécessairement lieu à terme vu la catastrophe économique que le Brexit s’est révélé être (comme annoncé, ici même en particulier), même son partisan le plus farouche, Nigel Farage, à la tête du UK Independence Party, l’ayant admis.
Effet du hasard sans doute, les plus fervents soutiens de Johnson sont les parlementaires qui ont été anoblis par lui dans le post-scriptum de sa lettre de démission du poste de Premier ministre. Bien entendu, les députés Conservateurs voulant éviter l’ire des partisans de Johnson pourront se faire porter pâle lundi, avec l’inconvénient cependant qu’ils grossiront ainsi indirectement la majorité entérinant le blâme adressé à l’ancien Premier ministre.
Trumpisation de la vie politique au Royaume-Uni. On pourrait tout aussi bien dire « fascisation ».
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