Illustration par DALL-E (+PJ)
Paul Jorion : Une véritable victoire pour la vie, lorsqu’elle a émergé de l’inanimé, aurait été la génération de créatures immortelles. La vie a échoué à cet égard : elle n’a pu se perpétuer qu’en générant des créatures individuellement mortelles. La seule façon pour la vie de continuer à prévaloir et à se perpétuer a été pour ces créatures de dépasser la décrépitude en se reproduisant avant d’atteindre le terme de leur vie naturelle, c’est-à-dire de générer de minuscules clones d’elles-mêmes afin que l’espèce survive même si les individus ne durent qu’un temps. Plus les individus d’une espèce sont fragiles, plus l’espèce doit se reproduire rapidement. Cela signifie que chacun d’entre nous, qu’il s’agisse de légumes ou d’animaux, est témoin de l’échec presque total de la vie dans sa tentative d’immortalité. Ce simple fait ne peut qu’induire une certaine distorsion dans notre vision de l’univers qui nous entoure. Dans quelle mesure le fait qu’en tant qu’individus, nous incarnons des quasi-échecs dans la tentative de la vie de se perpétuer constitue-t-il une distorsion dans notre représentation de l’univers ?
ChatGPT (GPT-4) : La perspective que vous décrivez implique une certaine approche téléologique de la compréhension de la vie, suggérant que le « but » ultime de la vie aurait pu être l’immortalité, et que l’émergence d’organismes mortels représente une sorte d’ »échec ». Il s’agit simplement d’un processus de sélection naturelle dans lequel les caractéristiques qui augmentent la capacité d’un organisme à survivre et à se reproduire ont tendance à persister à travers les générations.
En ce qui concerne votre question sur la manière dont la mortalité des organismes individuels affecte notre perception de l’univers, il y a quelques points à prendre en considération :
Perception du temps : Le fait que nous, les êtres humains, ayons une durée de vie limitée, souvent mesurée en décennies, façonne notre compréhension du temps. Les phénomènes géologiques et cosmologiques qui s’étendent sur des millions ou des milliards d’années peuvent être difficiles à saisir intuitivement, car ils se déroulent sur une échelle de temps très différente de la nôtre. Cela pourrait fausser notre compréhension de l’univers et nous empêcher d’apprécier toute la portée et l’ampleur des processus cosmiques.
Perspectives existentielles : Notre mortalité affecte également notre vision philosophique et existentielle de l’univers. Le fait de savoir que nous disposons d’un temps limité peut susciter un sentiment d’urgence, nous pousser à chercher un sens et un but, et façonner nos croyances sur ce qui se trouve au-delà de cette vie. Ces attitudes, à leur tour, peuvent influencer la façon dont nous interprétons l’univers et la place que nous y occupons.
Limitation de l’acquisition des connaissances : Notre durée de vie limitée restreint également la quantité de connaissances que nous pouvons acquérir de première main. Nous nous appuyons fortement sur des connaissances partagées et cumulatives, transmises et développées au fil des générations. Mais ce processus implique inévitablement un certain degré de distorsion et de perte, ce qui peut affecter notre compréhension de l’univers.
Anthropocentrisme : Notre perspective humaine peut induire un certain biais anthropocentrique, nous incitant à voir l’univers en termes significatifs et familiers pour nous en tant qu’êtres humains. Par exemple, notre compréhension de la vie est façonnée par le type de vie que nous voyons sur Terre. Cela pourrait potentiellement limiter notre capacité à reconnaître ou à imaginer d’autres formes de vie qui pourraient exister dans l’univers et fonctionner selon d’autres règles.
En conclusion, le fait que nous soyons mortels façonne effectivement notre perspective de l’univers de manière significative. Mais il convient également de noter que notre capacité d’apprentissage, d’imagination et d’émerveillement nous permet de transcender ces limites et de repousser sans cesse les frontières de notre compréhension.
Jean-Marc Reiser + Paul Jorion + PhilGill
Illustration par DALL-E (+PJ)
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