Illustration DALL-E (+PJ)
Philippe Sollers était un homme charmant.
Il avait 30 ans, j’en avais 20. Il était célèbre, avait eu le Prix Médicis cinq ans auparavant pour « Le parc » dont la lecture m’avait captivé et intrigué, avait créé six ans plus tôt la revue fameuse « Tel Quel » dont je lisais les numéros de la première à la dernière page. Nous étions trois ou quatre étudiants, parfaits inconnus, à l’avoir invité à parler au Théâtre Poème à Bruxelles. Nous ne le connaissions que de nom.
Il était venu avec Julia Kristeva et nous nous sommes retrouvés à une demi-douzaine à bavarder ensuite jusqu’aux aurores. Dans mon souvenir, elle ne dit pas grand-chose, respectant son rôle de jeune mais néanmoins grand homme. Il évoquait avec bonhomie ce qu’il avait déjà réalisé et écoutait avec grand intérêt ce que nous disions que nous allions faire.
Je ne l’ai jamais revu mais je garde le souvenir d’un homme affable posant sur la gloire le regard bienveillant et amusé qui lui convient strictement.
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