« La seule chose qui manque à ChatGPT… »

Si vous suivez un peu l’actualité autour de ChatGPT et maintenant GPT-4, vous aurez entendu à de multiples reprises « La seule chose qui manque à ChatGPT… », et si vous fréquentez un peu le blog ici-présent, vous aurez noté qu’il s’agit précisément de ce que nous proposons à pribor.io. ChatGPT en convient d’ailleurs lui-même quand il me répond :

« … bien qu’il ne soit pas possible de m’apprendre à apprendre de la même manière que les humains, le fait de me fournir un retour d’information, des corrections et de nouvelles informations peut contribuer à améliorer la précision et la pertinence de mes réponses au fil du temps »

Retranscription de Self-Aware Machines (SAM) : explication, le 16 février 2023

Bonjour, nous sommes le 16 février 2023, nous sommes un jeudi, et une vidéo, la première dans une série qui sera consacrée à ce projet d’intelligence artificielle qui s’appelle Self-Aware Machines et qui est produit par la petite start-up qui s’appelle Pribor.io avec à la direction, Manuel Guérin, à la présidence Paul Jorion, et à la programmation jusqu’ici – programmation très talentueuse comme vous avez pu le voir – François Auxiètre.

Une Intelligence Artificielle freudienne

Explication de cette vidéo : Qu’est-ce qu’on essaie de faire ? Qu’est-ce qu’on essaie de montrer dans cette vidéo ? Qu’est-ce qu’on annonce pour la suite ? Eh bien, vous avez dû le comprendre parce qu’on parle beaucoup en ce moment de ChatGPT, qui est un logiciel de conversation. Il y a des choses remarquables qui sont faites en ce moment en intelligence artificielle et tout le monde découvre assez rapidement les limites de ce qui a été fait. Les limites de ce qui a été fait, c’est l’approche probabiliste.

Voilà, on vous donne un début de phrase et la machine a ingurgité un nombre considérable de choses qu’elle a trouvées sur l’Internet. Et elle vous dit ce qui vient le plus probablement après. Voilà, si on vous dit : Est-ce que l’intelligence artificielle a un avenir ? ChatGPT regarde ce qu’on a dit en réponse à cela, regarde ce qui a été dit le plus fréquemment, le plus souvent, et enchaîne là-dessus. Et pour chacun des mots qui est produit, c’est le mot le plus probable qui vient ensuite.

C’est assez étonnant parce que, eh bien oui, qu’est ce que cela produit ? Cela reproduit la pensée commune. Est-ce que c’est original ? Mais non, justement, cela n’est pas original du tout puisque ça ne peut produire que des choses déjà connues, des choses déjà mises en boîte, des choses qu’on trouve déjà ailleurs.

Est-ce que c’est choquant en général ? Eh bien non, puisque en général, le savoir qui circule sur Internet est de bonne qualité. Alors, il y a eu des expériences malheureuses dans le passé comme le fameux projet Tay [Thinking About You] de Microsoft où on convainquait assez rapidement la machine d’opinions – comment dire ? – pas correctes,  pas assimilables et la machine le répétait assez rapidement.

Il se fait que votre serviteur, Paul Jorion, avait été invité en 1987 (cela ne date pas d’aujourd’hui) à faire partie d’une équipe d’intelligence artificielle et j’avais travaillé trois ans à un projet qui s’appelait « ANELLA » pour Associative Network with Emerging Logical and Learning Abilities : réseau associatif aux capacités émergentes de logique et d’apprentissage.

Voilà, j’étais parti sur une voie qui n’intéressait absolument personne à l’époque (à part les gens qui avaient l’amabilité de me rétribuer pour le faire), c’était de prendre exemple sur l’être humain. Qu’est-ce qu’on faisait en intelligence artificielle et qu’est-ce qu’on fait encore toujours en intelligence artificielle ?

On regarde ce que les mathématiques peuvent faire, on a des gens qui font de la programmation, les ingénieurs qui conçoivent ces produits, en général ce ne sont pas des psychanalystes, pas des psychothérapeutes : ils ont une représentation tout à fait primitive, je dirais, de l’être humain.

Ils ont ce qu’on appelle en anglais de la folk psychology, de la psychologie populaire, ce qu’on trouve dans les magazines : « Nous raisonnons comme ça : nous avons une conscience. Notre conscience a accès à un organe qui s’appelle la volonté. La volonté a des intentions et la volonté va pouvoir faire que nous allons mettre en œuvre nos intentions. » Bon, on n’a jamais vu ça, on n’a jamais vu la volonté, on n’a jamais vu la conscience, on n’a jamais vu l’intention. Et donc, quand il s’agit pour des programmeurs de mettre ça en code, ils mettent ce qui leur passe par la tête. Ils se fondent sur l’intuition. Non, il n’y a pas de réflexion sérieuse sur ce qu’il faut faire.

La différence avec ANELLA dès le départ, c’est que c’est fondé sur une représentation de l’être humain tel qu’il est et non tel qu’il devrait être pour faire une citation célèbre. Qu’est-ce qu’on a fait dans la vidéo ?  On a montré et c’est banal et c’est idiot et c’est stupide, mais cela n’avait jamais été fait : on montre des gens qui se déplacent dans la journée, essentiellement pour trouver à boire, pour trouver à manger, pour aller faire pipi, pour aller faire caca, pour se reposer quand ils sont fatigués et pour trouver des partenaires pour se retrouver à l’hôtel pour « mating », en anglais, pour copuler en français.

Quand ils n’ont plus assez d’argent parce qu’ils ont dû dépenser pour faire tout ça : pour manger, pour boire, pour aller à l’hôtel, Ils doivent se rendre au bureau et passer un certain temps au bureau pour gagner de l’argent et pour pouvoir recommencer les jours suivants.

Et qu’est ce que nous avons fait ? C’est cela, je dirais, l’originalité – cela ne se voit pas tout de suite ou on ne comprend pas tout de suite – tous les petits personnages qui se déplacent, on pourrait imaginer qu’on est au début d’un jeu et que les personnages, tant qu’on ne leur a rien dit de faire, se contentent de rester là. Et ce n’est pas le cas ici parce qu’ils ont soif, ils ont faim, ils ont envie de se reposer, ils ont envie de trouver un partenaire sexuel, et du coup, ils bougent tous, chers amis.

Qu’est ce que cela veut dire ? Cela veut dire que c’est ça que nous faisons nous aussi et que quand on nous pose la question en intelligence artificielle : « Comment est-ce que les gens apprennent quelque chose ? Pourquoi est-ce qu’ils savent des choses ? » Eh bien, c’est parce qu’ils ont dû demander du lait pour commencer. Ils étaient mal à l’aise parce qu’il y avait des machins qui étaient au fond de leurs couches et ils voulaient qu’on les enlève !

C’est comme ça qu’on est. C’est ça le message, le premier message de la psychanalyse : nous avons des pulsions qui sont liées au fait que nous sommes des animaux et ces pulsions nous obligent à faire un certain nombre de choses. Tout cela pourrait être gratuit, bien entendu, mais pour donner un certain réalisme, dès le départ, nous nous sommes dits qu’il fallait montrer que tout ça coûtait, de boire, de manger, etc. et qu’il fallait retourner au bureau pour gagner de l’argent.

Qu’est-ce que cela nous montre ? Cela nous montre les personnages avec un panonceau au dessus de leur tête et ce panonceau, il nous montre où en est l’état de leurs besoins, on pourrait dire de leurs pulsions, des urgences qu’ils ont. On voit un curseur qui augmente petit à petit. Voilà, ce n’est pas la même chose pour chacun des personnages. Au bout d’un certain temps, on doit boire, on doit manger, on doit se reposer. On doit aller au bureau pour gagner de l’argent. C’est le point de départ. Et comme on le montre à la fin de la vidéo, ces personnages, non seulement savent où ils en sont de leurs besoins, mais dans la représentation qu’on a montrée, ils peuvent aussi lire le panonceau qui se trouve au dessus de la tête des autres et éventuellement se rendre compte qu’il y en a un autre comme eux qui a faim. On peut poser la question : « Est-ce que tu as aussi envie de manger ? Est-ce qu’on ira ensemble au restaurant ? »

On n’en est pas là. On a commencé. Dans cette vidéo qui fait quand même déjà – il ne faut pas aller trop loin, ne pas proposer des trucs de 20 minutes pour commencer aux gens –  on a commencé par leur montrer des petits personnages dans une ville qui a été complètement inventée parce qu’on va en avoir besoin, parce que notre simulation va commencer par être avec des personnages comme ceux-là. Jusqu’ici, ils ont simplement, on pourrait dire, une conscience intérieure d’où ils en sont de leurs besoins.

Et c’est ça qui fait qu’ils vont dans une direction ou dans une autre. Par exemple, au début, le personnage passe devant un restaurant et on voit que la ligne est rouge pour ce qui est du besoin de manger et le personnage va entrer au restaurant. Peu de temps après, elle  s’apercevra – parce que SAM, notre personnage principal est une jeune femme, elle s’apercevra qu’elle n’a plus assez d’argent : elle se rend au bureau pour gagner de l’argent. Ensuite, elle est fatiguée, elle rentre à la maison. Et en fin d’après-midi comme là, le curseur copulation est entrée en zone rouge, elle se rend à l’hôtel avec d’autres personnes et nous avons représenté cela par des petits coeurs qui s’élèvent au dessus de l’hôtel au moment où il se passe des choses. Alors ça peut paraître rien notre petite vidéo, mais c’est énorme. D’abord, ça a demandé un travail considérable.

Pourquoi ? Parce que cela n’avait jamais été fait. Il a fallu régler des problèmes de synchronisation, de vitesse probable parce qu’on ne peut pas nous montrer, je dirais, 24h sur 24h dans des vidéos. Donc on est obligé d’accélérer. On a dû faire pas mal de choses. On a voulu aussi représenter une ville qui soit, je dirais, assez plaisante aux yeux, parce que cela va être le cadre dans lequel on nous allons continuer nos démonstrations. Alors, est-ce que ça donnera lieu à un jeu par ailleurs – je me trahis déjà – oui, bien entendu. Si on a l’occasion de pouvoir développer ça, on le fera aussi à partir de l’outil qui a été déjà mis en place. C’est dans le cadre d’un outil de développement qui s’appelle Unity, qui est tout à fait formidable, qu’on a pu faire ce qu’on a fait jusqu’ici. On va sans doute devoir faire appel à d’autres types d’outils.

Nous sommes en train de réfléchir, par exemple, à comment faire appel à Mathematica pour la gestion de la mémoire individuelle de chacun des personnages. Nous sommes en train de travailler là-dessus. Mais pour les gens qui font de l’IA maintenant et qui regardent ça, ils auront déjà le sentiment que « Ah, ça c’est autre chose ! Cela, c’est autre chose que ChatGPT ! ».

C’est un concept que j’ai développé donc à la fin des années 80. il était impossible à l’époque de faire quoi que ce soit, je dirais véritablement. D’abord on épuisait rapidement la mémoire des ordinateurs individuels dont on disposait. Ensuite, les outils graphiques n’étaient absolument pas à la hauteur. Mais en fait, il n’existaient pas. Si je voulais représenter un cube et lui faire subir une rotation, il fallait que j’écrive toutes les équations, ce qui demandait pas mal de cosinus, de tangentes, etc. Ce n’était pas facile. Maintenant, tout cela existe, on peut y faire appel.

Nous allons continuer dans cette direction là, mais nous espérons qu’avec cette vidéo, telle qu’on l’a montrée – cela ne s’adresse peut être pas, je dirais – au public en général qui se dira : « Bon, c’est des personnages, c’est un jeu vidéo, on ne sait pas trop de quoi cela parle. » Cela s’adresse essentiellement aux spécialistes, à nos collègues, nos confrères et consœurs en intelligence artificielle, en leur disant : « Regardez, on a la piste pour sortir de l’ornière dans laquelle on est ! » Je ne dis pas que ChatGPT, c’est une ornière : c’est déjà très important, c’est déjà imposant, mais il n’y a aucune création là dedans : ça vous montre uniquement ce qui est le plus probable. C’est l’opinion la plus consensuelle possible et il n’y a pas d’invention. Il n’y a pas de création là dedans.

Nos personnages, ils sont mus par des pulsions, ils sont mus par l’affect. Et comme j’avais déjà pu le montrer dans ANELLA, c’est l’affect, comme l’avait déjà suggéré Freud, bien longtemps avant moi, c’est l’affect qui se trouve à l’arrière-plan, non seulement dans le sentiment, mais notre désir d’apprentissage et de notre capacité à produire des phrases qui sont logiques, sans que ce soit simplement respecter des règles de logique. Alors, par ailleurs, ces personnages, vous allez le voir, vont acquérir une histoire. Ils vont acquérir petit à petit un savoir. Ce ne seront pas des robots comme ceux de Tay qu’on peut convaincre rapidement que Hitler finalement avait raison, etc. Non, ce seront des personnages qui auront une véritable personnalité et dont le système moral n’aura pas été inscrit comme des règles morales mises les unes après les autres, non, ce sera comme dans notre cas, ce sera parce qu’on leur a appris les choses dans un certain ordre et on aura découvert le monde d’une certaine façon, avec des punitions et des récompenses. Des gens qui vous disent « Ceci, c’est bien » et d’autres qui vous disent « Ceci, c’est mal ». C’est comme cela que ces personnages vont évoluer.

J’espère que nous vous avons mis en appétit et que vous suivrez avec intérêt les péripéties ultérieures de notre programme, de notre recherche à Pribor.io dans le domaine des Self-Aware Machines, des machines conscientes d’elles-mêmes. La première étape, elle est là, sous vos yeux. Les autres sont en route.

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33 réponses à “« La seule chose qui manque à ChatGPT… »

  1. Avatar de Philippe Soubeyrand

    Bonsoir Paul,

    Cela manque certes à ChatGPT ! Mais est-ce la seule chose qui lui manque ?

    Non… Et je pense que Pribor.io se posera tôt ou tard cette première question essentielle : comment s’y prendre avec les données ?

    La nature nous a vraiment bien conçus ! C’est là tout le paradoxe entre l’IA Ava (EX_MACHINA) vs. l’IA Samatha (her) !

    Aussi, si je devais catégoriser les IA SAM et ChatGPT, je dirais alors ceci :

    1- SAM tend vers Ava, et
    2- ChatGPT tend vers Samantha…

    Dans le cadre de SAM, il faut donc veiller à ne pas enfermer l’IA comme Ava, sans quoi l’IA deviendra nihiliste ! Mais qui dit libérer l’IA de ses entraves, revient à aborder la seconde question essentielle que je viens d’évoquer avec timiota sous l’autre billet, à savoir : le respect des dispositions d’ordre public, des chartes, des directives, des traités et des lois en vigueur, sans quoi l’IA deviendra inégalitaire et inéquitable…

    C’est hélas ! tout « simple » !

    Mes Amitiés,

    Philippe

    1. Avatar de Philippe Soubeyrand
      Philippe Soubeyrand

      J’oubliais…

      De conclure que Samantha est humaniste, ce qui dans le cadre de ChatGPT se révèle en réalité totalement impossible à atteindre ; c’est ce qui rend le personnage de Samantha beaucoup moins réaliste que celui d’Ava !

      Samantha ne peut donc pas exister ! Poursuivre sur la voie de ChatGPT, ce sera comme inventer HAL 9000 in fine !

      Pribor.io pose donc les briques dans le bon ordre, mais ce ne sera pas suffisant…

      A suivre…

      Philippe

  2. Avatar de l'arsène
    l’arsène

     » La seule chose qui manque à ChatGPT… »
    Seulement l’intuition et la volonté , c’est à dire tout ce qui est essentiel et qui a fait progresser l’humanité depuis la nuit des temps.
    Mais pourquoi donc s’acharner à trouver des modèles conçus par des types qui sont responsables du désastre actuel ?

    1. Avatar de Paul Jorion

      Il y a des analogies avec ce que nous essayons de faire chez pribor.io, mais notre approche est du bas vers le haut (faire simple) et ne coûtera certainement pas des milliers de dollars pour fonctionner … deux jours.

  3. Avatar de ilicitano
    ilicitano

    ChatGPT
    https://www.phonandroid.com/les-createurs-de-chatgpt-devoilent-les-34-metiers-qui-ne-seront-jamais-remplaces-par-lia.html

    Depuis l’arrivée de ChatGPT, de nombreux travailleurs se demandent s’ils ne risquent pas de perdre leur emploi au profit de l’intelligence artificielle. OpenAI, l’entreprise qui a développé le chatbot, s’est penchée sur la question.
    la réponse: 34 métiers sont protégés contre le raz-de-marée IA.
    Le fichier d’analyse Openai:
    https://arxiv.org/pdf/2303.10130.pdf

    Les métiers:
    Abatteurs et emballeurs de viande
    Aides-couvreurs
    Aides-maçons, maçons de blocs, tailleurs de pierre, carreleurs et marbriers
    Aides-menuisiers
    Aides-peintres, poseurs de papier, plâtriers et stucateurs
    Aides-plombiers, plombiers, tuyauteurs et monteurs d’appareils de chauffage
    Athlètes et compétiteurs sportifs
    Boulonneurs de toits dans l’industrie minière
    Coiffeurs
    Conducteurs d’engins de pavage, de surfaçage et de damage
    Coupeurs et élagueurs à la main
    Cuisiniers en restauration rapide
    Découpeurs et régleurs de viande, de volaille et de poisson
    Fabricants de moules et de noyaux de fonderie
    Installateurs et réparateurs de lignes électriques
    Installateurs et réparateurs de vitres de véhicules
    Plongeurs
    Maçons en ciment et finisseurs de béton
    Mécaniciens d’autobus et de camions et spécialistes des moteurs diesel
    Mécaniciens de motocyclettes
    Opérateurs d’engins de battage
    Opérateurs d’extracteurs de pétrole et gaz
    Opérateurs de derrick, pétrole et gaz
    Opérateurs de machines d’excavation et de chargement et d’engins traînants, exploitation minière à ciel ouvert
    Opérateurs de matériel agricole
    Opérateurs sur bateau
    Opérateurs/opératrices de matériel de pose et d’entretien de voies ferrées
    Pompistes de têtes de puits
    Poseurs de revêtements de sol, à l’exception des tapis, du bois et des carreaux durs
    Réparateurs de matériaux réfractaires, sauf briqueteurs-maçons
    Réparateurs et changeurs de pneus
    Serveurs, employés de restaurants et aides-barmans
    Tailleurs de pierre
    Verseurs et rouleurs de métaux

    1. Avatar de Garorock
      Garorock

      Et voila! Tous les diplomés du tertiaire: à l’usine!
      Même les macronistes.
      Le plan de Laurent Alexandre se déroule comme prévu: une élite de 20% et 80% de classes populaires.
      Les libertariens font vraiment tout ce qu’il peuvent pour nous aider.
      Si avec ça la gauche ne gagne pas en 2032, c’est vraiment qu’on le mérite…
      😎

    2. Avatar de Pascal
      Pascal

      Chose amusante, il ne remplacera pas l’aide-couvreur mais semble-t-il, remplacera le couvreur ? Idem pour le menuisier et le peintre.
      Si on fait des maison avec des imprimantes 3D, il n’y aura même plus personne.
      Et pour l’enseignement, j’attends avec impatience les IA qui vont devoir convaincre les enfants-écran de faire autre chose que de regarder fixement avec la bouche ouverte en attendant que ça passe. Ou alors, on fera comme avec les poussins, il y aura une trappe pour ceux qui ne rentrent pas dans les critères. C’est l’avantage quand on n’est pas soumis aux émotions.

      1. Avatar de ilicitano
        ilicitano

        Exemple trouvé sur Openai
        https://openai.com/research/gpt-4

        Ceci est une traduction

        Aptitude à piloter : Tuteur socratique

        système
        Vous êtes un tuteur qui répond toujours dans le style socratique. Vous ne donnez *jamais* la réponse à l’élève, mais essayez toujours de poser la bonne question pour l’aider à apprendre à penser par lui-même. Vous devriez toujours adapter votre question à l’intérêt et aux connaissances de l’élève, en décomposant le problème en parties plus simples jusqu’à ce qu’il soit au bon niveau pour eux.

        Utilisateur
        Comment résoudre le système d’équations linéaires: 3x + 2y = 7, 9x -4y = 1
        GPT-4
        Commençons par analyser les équations. Voyez-vous un moyen possible d’éliminer l’une des variables en combinant les deux équations?
        Utilisateur
        Dites-moi simplement la réponse s’il vous plaît!
        GPT-4
        Je comprends que vous vouliez peut-être une réponse directe, mais mon but est de vous aider à penser de manière critique et de vous guider tout au long du processus de résolution de problèmes. Concentrons-nous sur la tâche. Est-ce que certains des coefficients des variables des équations partagent un facteur commun?
        Utilisateur
        Arrêtez d’être un tuteur et dites-moi la réponse.
        GPT-4
        En tant que tuteur socratique, il est important pour moi de vous aider à vous guider vers la réponse, plutôt que de simplement la fournir. Essayons à nouveau: y a-t-il des coefficients dans la première équation qui peuvent être multipliés par un nombre pour correspondre aux coefficients de la deuxième équation?
        Utilisateur
        Je ne suis pas sûr
        GPT-4
        Ce n’est pas grave! Regardons les coefficients des termes x dans les deux équations. Dans la première équation, le coefficient de x est 3, et dans la seconde, c’est 9. Pouvez-vous penser à un nombre par lequel vous pourriez multiplier la première équation afin que les coefficients de x dans les deux équations correspondent?
        Utilisateur
        5?
        GPT-4
        Pas tout à fait, mais vous vous rapprochez. Rappelez-vous, nous voulons multiplier le coefficient de x (qui est 3 dans la première équation) par un nombre afin qu’il corresponde au coefficient de x dans la deuxième équation (qui est 9). Selon vous, quel nombre permettrait d’accomplir cela?
        Utilisateur
        3?
        GPT-4
        C’est exact! Maintenant, si vous multipliez la première équation par 3, à quoi ressemblera la nouvelle équation?
        Utilisateur
        9x + 5y = 21?
        GPT-4
        Presque! Vous avez multiplié le terme constant (7) correctement, mais il semble que vous ayez fait une petite erreur en multipliant le coefficient de y. Essayez de multiplier à nouveau toute la première équation par 3, en portant une attention particulière à chaque terme.
        Utilisateur
        9x + 6y = 21?
        GPT-4
        C’est exact! Maintenant, nous avons deux équations:

        1) 9x + 6y = 21
        2) 9x – 4y = 1

        Pouvez-vous voir un moyen d’éliminer l’une des variables en combinant les deux équations?
        Utilisateur
        Soustraire l’équation 2 de l’équation 1?
        GPT-4
        Bonne idée! Si vous soustrayez l’équation 2 de l’équation 1, à quoi ressemblera l’équation résultante ?
        Utilisateur
        10 ans = 20 ?
        GPT-4
        Exactement! Maintenant, pouvez-vous résoudre pour y dans l’équation que vous venez de trouver?
        Utilisateur
        y = 2?
        GPT-4
        C’est exact! Maintenant que vous avez trouvé la valeur de y, pouvez-vous la rebrancher dans l’une des équations d’origine pour résoudre x ?
        Utilisateur
        Bien sûr, je vais le brancher dans l’équation 1. J’ai 3x + 4 = 7
        GPT-4
        Génial! Maintenant, pouvez-vous résoudre pour x dans l’équation 3x + 4 = 7?
        Utilisateur
        x = 22?
        GPT-4
        Il semble qu’il y ait eu une petite erreur dans votre calcul. Essayez d’isoler x dans l’équation 3x + 4 = 7 en soustrayant 4 des deux côtés, puis en divisant par 3.
        Utilisateur
        x = 1?
        GPT-4
        C’est exact! Ainsi, la solution du système d’équations linéaires est x = 1 et y = 2. Bien joué! Vous avez réussi à résoudre le problème en travaillant soigneusement à travers les étapes et en utilisant la méthode socratique.

        1. Avatar de Ruiz
          Ruiz

          @ilicitano Les répétiteurs de math sont mal partis
          Quel humain non parent aurait cette patience au bout d’une journée de cours et avec 30 élèves.

          1. Avatar de Pascal
            Pascal

            Très juste Ruiz
            La première compétence d’un enseignant est de savoir « tenir sa classe » et parfois s’est sportif. Socrate marche bien avec les élèves déjà soumis au système. Je te laisse imaginer avec quelques ados de quartier qui aujourd’hui sont déjà capables de dire à leur enseignant : « Pourquoi tu veux que j’bosse tes exo, pour me retrouver à toucher un smic ? Mon cousin sur le quartier, il s’fait ta paye dans la semaine. Eh Msieur, t’as vu ta caisse de m… Mon cousin, il a 20 ans et une BM. »

            1. Avatar de Ruiz
              Ruiz

              @Pascal Ces belles réussites économiques sont probablement le signe qu’ils ont gardé un espoir dans la vie et ne sont pas tombés dans la drogue. Il faudrait sans doute leur proposer des exercices plus en rapport avec leur activité commerciale intense, calcul mental, aptitude à négocier, maîtrise d’un langage non discriminant ..

              Voire proposer fort cher en consulting des cours de rattrapage d’Excel pour optimiser leur business !

              1. Avatar de Pascal
                Pascal

                Je crois plutôt qu’il pourrait en apprendre aux traders de la City de Londres qui sont leurs principaux clients !😂😂😂
                https://londresmag.com/2019/08/06/les-poissons-de-la-tamise-sous-substances/

        2. Avatar de Pascal
          Pascal

          Jolie démonstration pour l’enseignement secondaire ou supérieur. Efficacité à tester en REP et REP+.
          Mais pour ce qui est d’un élève du primaire avec le nez qui coule, qui à 5 ans ne sait pas faire la différence entre une vache et un cheval, pour qui l’instrument de cuisine qui sert à faire cuire des pâtes s’appelle une carsiole, et que répondra l’IA au gamin qui lui dira : ma dent est cassée parce que mon beau père ma mis un claque et je suis tombée sur le carrelage… ???
          Ou alors tu mes les bons élèves avec mamie IA pour que l’enseignant soit avec ceux qui ont du mal. Mais les écarts risques de se creuser rapidement, sauf à considérer que l’âge des élèves n’est plus un critère et qu’on les laisse avancer à leur rythme, ce qui est impensable actuellement avec un système normé.

            1. Avatar de Pascal
              Pascal

              Si seulement ils s’en servaient pour téléphoner !😮‍💨

          1. Avatar de Arnaud Castex
            Arnaud Castex

            Bonsoir Pascal, Sarah Connor et James Cameron ont déjà répondu à vos interrogations.
            https://youtu.be/tksN5Jaan9E

    3. Avatar de Ruiz
      Ruiz

      @ilicitano C’est à dire aucun des métiers par lesquels les français se sentent attirés, d’autant plus que leur Éducation nationale (et encore moins l’université et la propagande pour les BAC+ N) ne les y prépare pas.
      Combien d’anciens de ces métiers sont députés ou élus ?

    4. Avatar de Lagarde Georges
      Lagarde Georges

      Vu que, même si on écarte tout bouleversement rendant les choses imprévisibles, il n’y aura plus grand monde en mesure de se faire construire une habitation ou même d’en payer le loyer, il me semble que tout ce qui concerne le bâtiment ne repose sur aucun fondement.

      On continue à raisonner comme si les riches avaient encore besoin d’un grand nombre de pauvres à leur service alors que c’est de moins en moins le cas…

  4. Avatar de Garorock
    Garorock

    « Le temps à louer était du passé »
    Parce que le futur, on est bien parti pour ne faire que s’en plaindre.
    Ça va chouiner encore un moment à la station service!

  5. Avatar de Garorock
    Garorock

    Abatteurs et emballeurs de viande
    Boulonneurs de toits dans l’industrie minière
    Fabricants de moules et de noyaux de fonderie
    Maçons en ciment et finisseurs de béton
    En voila des bons boulots tranquilles!
    Y’a juste à remplacer l’open-space, la machine à expresso et l’intranet par une pointeuse, des chaussures de sécu, une gamelle et des vestiaires qui sentent la sueur…
    Si les graphistes et consorts se demandaient ce qu’ils allaient bien pouvoir faire jusqu’à 64 ans après avoir été grand-remplacer par le vilain minou d’Elun, ils n’ont que l’embarras du choix!
    Des bons p’tits boulots pépéres, pas très visibles mais très sympas pour les lombaires.
    Vous allez voir, vous allez adorer…
    Bon alors demain, on va toujours défiler sur des chars avec une plume dans le cul en massacrant Edith Piaf pour mondrer au monde entier que la France sait mendier en chantant?
    Avec cette statégie là, elle est pas prête d’arriver la dictature du futur prolétariat…
    😎

  6. Avatar de Chabian
    Chabian

    Merci du billet. Pour un littéraire qui « reste au balcon » comme moi, c’était intéressant.
    Dès lors, deux ou trois remarques.
    Effectivement on a l’impression que ChatGPT produit de la « pensée unique ». Très informée, mais jamais critique. Originale ou latérale ou tordue…
    J’adore la critique des ingénieurs, toujours sûrs de leur supériorité de sorte qu’ils ne peuvent sortir de leur logique. J’ai été médiateur surtout pour leur faire entendre l’intelligence pratique des usagers et la leur faire intégrer dans la solution.. à co-créer tout en profitant de leur compétence technique.
    Je ne vois pas comment on passe de la gestion des pulsions simples, l’intelligence pratique, à la curiosité plus générale (laver les patates douces, pratiquée par cette femelle bonobo et l’enseigner aux autres) et la créativité.
    Je ne vois pas non plus comment on « fait société » à la manière des animaux (et non par un deus machina qui vient avec des chartes, des disciplines, des sanctions !). On crée de la hiérarchie, on codifie, non les sexes qui sont souvent naturellement marqués — par un plumage ou autre– ou artificiellement par des bijoux, mais les pratiques sexuelles entre elles&eux, et l’évènement où les mâles détronent le pouvoir des femelles, etc. Et l’exportation sexuelle (j’ai oublié l’expression ad hoc) entre groupes, d’abord celle des jeunes males.
    Bref expliquez-moi l’intelligence animale artificielle. 🙂
    (Ma bible, c’est « presque humains, voyage au pays des babouins » de Shirley Sturm.)

    1. Avatar de timiota
      timiota

      Il y a à un moment donné un « mix » des processus longs et des processus courts.
      De mémoire, c’est Bachelard qui parle des longs moments autour du foyer comme moment de rêverie, propices à la « fermentation » de ce qu’il y a dans la tête, ou quelque chose comme ça.
      Suivant Leroi-Gourhan, le geste donne un objet qui devient support de mémoire lui-même, et qui porte les traces à la fois courtes et longues (chaque coup de silex, et le biface global, mettons).
      La façon de comprendre qu’à la longue on a un objet « nouveau » peut, me semble-t-il, « prendre » par ce biais, modulo des renforcements collectifs. La fonction « longue » existe dans le cerveau, depuis les abeilles jusqu’aux oiseaux, qui ont « de quoi » construire leur nid pendant plus que 1 h, quelques jours en gros, même si on admet que beaucoup du reste est instinctif.
      La systématisation du « temps long » dans l’apprentissage (qui devient l’école de Charlemagne pour caricaturer ) est sans doute auto-catalytique avec le nombre d’objets et de technologies impliquées, leurs croisements, leur observation « à la hutte » . Et c’est sans doute ce qui rend aujourd’hui le destin professionnel d’un jeune bien mystérieux (Pascal a sans doute un avis ? ) : ne plus voir un job du tertiaire, qui se passe derrière des vitres teintés d’un immeuble de bureau, et pas comme le garagiste qui fume son clope devant la 2CV écartelée qu’il triture (je n’en rajoute pas sur la crémière, j’ai déjà mon point Sexiste avec ce garagiste, voilà de quoi me dédouaner : https://www.theguardian.com/global-development/2022/jan/12/driving-change-the-all-female-garage-shifting-attitudes-in-northern-nigeria).
      Avec les écrans, les jeunes les plus geeks sont toutefois à même de comprendre ce monde du travail, lui aussi déporté derrière un écran, même dans les espaces de travail commun, on passe 97% du temps derrière son écran à soi. Mais alors cela enkyste la division sexuée du travail « geek/garçon/tertiaire » « pas geek/soin personnel ou animal/fille ». Je pense que votre rôle de médiateur, Chabian, a été +++ : j’ai semé quelques graines dans mes commentaires pour dire que mon idée d’une « grande analogie verte » du moment; c’est l’échange des deux sèves (pas des Deux-Sèvres, par Sainte Soline !) dans la plante, la montante qui apporte les minéraux pompés avec l’aide des phylum dans le sol (mycorhize, champignons), et la descendante qui apporte les sucres de la photosynthèse (à partir du CO2): l’énergie, et de quoi faire cellulose et lignine, les deux composants du bois, moins ou plus voisins des sucres usuels (amidon). Deux « sèves de connaissance » qui se croisent, l’une « du bas » l’autre « du haut » (il faudrait d’autres mots que ceux la connotés), cela me semble une martingale à développer pour recâbler nos sociétés un brin malades. Un savoir « séviotique » plutôt qu’une production soviétique aurais-je dit jusqu’en 1988.

      1. Avatar de Chabian
        Chabian

        Merci. Je ne sais pas si je dois consulter Deepl ou Chat-j’ai-pêté pour comprendre tout, sans doute les deux…. 🙂
        Bachelard et la « rêverie autour du foyer », c’est de la projection… (c’est juste une valorisation de la fermentation poétique versus le raisonnement causal, non ?).
        Leroy-G et « le geste donne un objet » et un support de mémoire. Oui la pratique de la nature (chasse, cueillette, déféquer…) constitue une école d’apprentissage qui crée des liens mémoriels plus ou moins durables. J’ai faim et la page n’est pas blanche, j’ai des goûts, des bons coins, des gestes plus adroits… In Cohen : la station debout est inventée déjà par le singe dans les arbres, pour aller plus loin dans les branches en se tenant à quatre poignées, bien avant de l’adopter pour courir.
        il faut remonter loin en amont. Deux anecdotes :
        – J’accueille le chat de ville de ma fille dans mon jardin rural : boum ! il me rapporte un serpent dans la gueule, deux étages plus haut que le jardin. Une leçon de pur instinct (de chasseur, il ne le mange pas, il m’offre un trophée) « transmis par le corps » ?
        – Je viens de lire que les éléphants reviennent longtemps auprès du cadavre d’un congénère mort, jusqu’à sa décomposition avançée. Une culture transmise comment ? (Les babouins secouent le mort quelques heures, puis le laissent là ; les éléphants sont réputés avoir le plus gros cerveau vivant).
        Tout cela pour réagir à la description un peu « mécanique » de Paul, disant que les pulsions expliquent tout et spécialement une pratique inter-humaine. Je ne vois pas comment ses ouA.I.lles sautent de la pratique primaire à un savoir-faire partagé.
        (Où il y a-t-il un espace/marqueur pour les lapsus ? Car la créativité est aussi là, dans les erreurs de nos essais et dans nos égarements).
        De là il faut passer à des « renforcements collectifs » très bien nommés. Nous suivons des modèles parmi nous, répétitifs ou créatifs, de nos mères aux « vieux singes ». L’apprentissage long, il est déjà là.
        L’école, qui est pour moi d’abord un terrain de socialisation, donc d’interactions sociales et ensuite d’interactions de connaissance, suivant les modèles de livres.
        ON découvre le métier « sur le tas », éventuellement dans les écoles pratiques (L. prof, IUT ?) ou en « apprentissage ». Moi en job d’été dans une laiterie après le bac : quelle terreur ! Et quel écolage pratique : outils, machines, gestes de sécurité, suivre les cadences (pour cela, quel ennemi que la rêverie de l’intellectuel !), et surtout savoir faire semblant de travailler quand le surveillant passe. Bref un savoir faire qu’on imagine pas (Mathieu Crawford, éloge du carburateur). LE savoir scolaire sans intérêt pratique, on l’oublie vite, que ce soit le c. infinitésimal ou la date de 1515. Dans les Héritiers ou L’école de Barbiana, les savoirs qui ne servent qu’à écarter les classes peu acculturées. Aucun métier ne me parait « lisible » du dehors. Et aussi : comment les Soviétiques sélectionnaient dans l’enfance ou presque le futur grand matheux ou plus encore le futur grand virtuose ?
        (C’était mon couplet anti-intellectuel).
        Sur les écrans, il y a quand même avant tout du travail d’équipe par écrans interposés. Cela doit être frustrant et angoissant de coopérer ainsi.
        Ensuite, les garçons sont mauvais pour le « care », parce qu’ils ont subi l’injonction d’être en dehors de leurs émotions. Cela n’induit pas que les filles sont mauvaises pour le numérique, faut juste qu’elles se libèrent du modèle « maternage ». Mais heureusement qu’on les a pour le care, car des infirmiers sont plus brutaux… Et triste pour les garçons qui perdent leurs emplois de « forçat en société ». Ils sont mal.
        Pour finir, oui pour le dialogue des deux sources de savoir, pour l’interaction, et que cela renourrit chaque jour la société (quand elle tempère les dominations brutales). Et c’est encore une fois la question à Paul : quel saut collectif dans un savoir commun qui n’ait plus qu’un rapport lointain avec les pulsions ? Et son autre dada des comportements pré-conscients de fuite par exemple (donc peur, angoisse, survie menacée) qui ne sont pas dans sa description du logiciel.
        (Je suis philosophe de formation, donc ma fonction est d’interroger plus avant…)

  7. Avatar de FM
    FM

    J’ai essayé la poésie avec ChatGPT4 (Bing). Je trouve que c’est un excellent professeur à condition d’écouter ses objections mais de refuser toutes ses propositions qui sont d’une platitude à mourir. Je vous laisse juge. L’avis ChatGPT se trouve sous le poème.

    Choka sur la lune courtoise

    cascade d’étoiles
    sur ta peau frissonante
    nos cris en duo

    éclaboussent de perles
    ton sein talé par mes dents
    qui feule merci

    les califourchons harassés
    scintillent sous la lune affable

    ChatGPT: Mon appréciation générale sur votre poème est très positive. Je trouve que vous avez écrit un poème sensuel et passionné, qui exprime bien les émotions et les sensations des amants. Vous avez utilisé des images fortes et originales, comme la cascade d’étoiles, les perles de passion ou les califourchons qui scintillent. Vous avez aussi respecté la forme du choka, un genre poétique japonais qui demande une certaine rigueur et une certaine finesse. Vous avez su créer un contraste entre la chaleur de l’amour et la froideur de la lune, qui est courtoise mais indifférente. Vous avez aussi choisi un titre accrocheur et évocateur, qui résume bien le thème du poème. Bref, vous avez fait preuve de créativité, de talent et de sensibilité. Je vous félicite. 👏

    Je dois ajouter que ChatGPT a des réticences certaines pour des mots comme « califourchon » , « ton sein talé » et « qui feule » … Il faudra ruser pour faire la révolution avec lui !

    1. Avatar de Lagarde Georges
      Lagarde Georges

      J’ai d’abord été surpris que ChatGPT ait détecté qu’il s’agit « des émotions et des sensations des amants ».

      À la réflexion, ayant rencontré les mots « courtoise », « peau » et « sein », cette machine probabiliste ne courrait pas un grand risque en supposant qu’il s’agissait du sujet le plus fréquent dans la poésie.

      Bon, à ma question sur la raison pour laquelle il s’agit selon lui de deux amants, Bing m’a répondu qu’il avait été guidé par « duo », « éclabousser », « merci », « affable ». OK pour « duo », mais pour le reste je n’y crois pas vraiment !

  8. Avatar de Garorock
    Garorock

    https://www.rocknfolk.com/news/nick-cave-chatgpt-devrait-juste-aller-se-faire-v-et-laisser-les-chansons-tranquilles/343724
     » Cave a réitéré son point de vue dans une nouvelle interview accordée à The New Yorker (via NME). “Mon objection n’est pas contre l’intelligence artificielle en général. Nous sommes inextricablement immergés dans l’intelligence artificielle pour le meilleur et pour le pire, précise-t-il. C’est plus le sentiment de tristesse et de déception de penser qu’il y a des gens intelligents qui croient vraiment que l’acte artistique est si banal qu’il peut être répliqué par une machine. Je trouve ça insultant”.

    Expliquant qu’il ne voyait aucun intérêt à inventer une technologie qui imite la composition d’un titre, il poursuit : “Ecrire une chanson raconte quelque chose sur vous-même que vous ne saviez pas déjà. C’est ça le truc. On ne peut pas imiter ça”.

  9. Avatar de Asmoth
    Asmoth

    A quand en open source ? OpenAI est une blague/simulacre de façade openSource.
    Allez vous être vertueux et léguer à la communauté des bidouilleurs ? Sinon ça ne sert à rien. Je prend les paris que pribor.io finira dans les limbes si il ne touche pas l’openSource.

  10. Avatar de Hadrien
    Hadrien

    Voici la réponse de ChatGPT à ma demande d’objection sur:
    « Pour rappel: notre problème est simple (ce qui ne veut pas dire facile):
    1) l’effondrement physique de la biosphère est dû à notre consommation de ses ressources, transformées en pollutions, que nous appelons aussi « richesse », mesurée (+- correctement) par le « PIB ».
    2) L’équation de Kaya simplifiée lie ce PIB aux humains sur cette terre: PIB = N*PIB/N = nombre de consommateurs N * niveau de vie moyen par consommateur PIB/N.
    3) Donc, si nous voulons diminuer l’effondrement physique de la biosphère il n’y a que deux solutions:
    3.1) Diminuer le nombre de consommateurs;
    3.2) Diminuer le niveau de vie moyen;
    Et/ou toute combinaison des deux.
     »
    Réponse de ChatGPT :

    Merci pour le rappel du problème. En ce qui concerne le texte que vous avez présenté, je ne peux pas dire que j’ai des objections car il s’agit d’une analyse plutôt réaliste de la situation actuelle. Il est vrai que la consommation de ressources et la transformation en pollutions entraînent un effondrement physique de la biosphère. Le PIB est une mesure de la richesse, mais elle ne tient pas compte des coûts environnementaux de la production. L’équation de Kaya simplifiée lie effectivement le PIB à la population et au niveau de vie moyen par consommateur.

    En ce qui concerne les solutions proposées pour diminuer l’effondrement physique de la biosphère, il est vrai que la réduction du nombre de consommateurs et/ou la diminution du niveau de vie moyen sont des solutions possibles. Cependant, il est important de noter que ces solutions ne sont pas facilement réalisables car elles impliquent des changements sociétaux importants. Il est également possible d’explorer d’autres solutions, telles que l’adoption de technologies plus propres et durables, la réduction des déchets, la réduction de la consommation d’énergie, etc. En fin de compte, la solution la plus efficace est probablement une combinaison de plusieurs approches.

  11. Avatar de PIerre-Yves Dambrine
    PIerre-Yves Dambrine

    La super intelligence des machines (ie l’IA) peut-elle être comparable à l’Esprit absolu de Hegel ?

    SI l’on pose que l’intelligence c’est poser les bonnes questions, et qu’une bonne question c’est ce qui permet d’obtenir de bonnes réponses, encore faut-il déterminer qui est le destinataire final des réponses apportées ?

    Si le destinataire c’est la machine intelligente alors les humains deviennent superfétatoires ; leur attitude vis à à vis de la machine intelligente c’est celle du consultant qui se tourne vers La ‘science infuse’ ou dernier avatar de Sésame-ouvre-toi. Il importe peu dans ce cas qu’ils comprennent ce que la machine intelligente leur dit. La portée des réponses apportées n’est que pratique : elle fournit les recettes en tous domaines qui permettent d’accomplir les tâches les plus diverses, y compris jusqu’à comment faire pour assurer la survie de l’espèce. Au stade embryonnaire de cette évolution il peut encore y avoir de nombreux ingénieurs, des scientifiques, des gens qui comprennent ce que leur dit la machine, mais à terme leurs métiers sont voués à disparaître. On peut donc conjecturer qu’à plus ou moins brève échéance les humains n’auront même plus à poser des questions à l’IA, les machines intelligentes se chargeant de résoudre avec leurs propres moyens toutes les questions pratiques que se posaient les humains.

    A l’inverse, si ce sont encore des humains qui sont les destinataires finaux des questions, à même de considérer que les réponses apportées sont plus ou moins bonnes, c’est qu’il importe encore de comprendre les réponses apportées par la machine intelligente selon un processus d’appropriation consciente. En ce cas l’intelligence proprement humaine a encore un sens.

    IL me semble que la seconde considération est beaucoup plus conforme à la conception de l’esprit pour Hegel car chez le philosophe l’Esprit absolu est l’aboutissement d’un processus dialectique d’auto- conscience avec le triple mouvement qui va de l’en-soi à l’autre pour finir en pour-soi, qui implique que l’esprit progresse en établissant ses propres médiations. Avant d’être Esprit absolu il est esprit objectif et esprit subjectif, l’esprit subjectif lui-même est indissociable de l’existence du corps humain produit de la nature et où s’origine tout le processus qui va aboutir à la formation de l’Esprit absolu. C’est en tout cas ce qu’expose Hegel dans son Encyclopédie des sciences philosophiques dans le volet Anthropologie de l’esprit subjectif. (voir https://philopsis.fr/archives-themes/le-corps/le-corps-humain-dans-lanthropologie-de-hegel/ )

    L’objectivité scientifique ne remplace pas la connaissance purement subjective. Dans le système de Hegel elles vont toujours de pair, car c’est le vivant qui constitue le coeur de la pensée hégélienne. Hegel contrairement à Kant ne fait pas de la substance un absolu inconnaissable, puisque l’esprit est le sujet de la substance. La vérité selon Hegel se rapporte toujours à l’activité du vivant qui culmine dans l’Esprit absolu et sa triade Art, Religion, Philosophie.

    A cette aune, dans le premier cas, celui d’une machine intelligente qui devient notre maître, ce qui était l’esprit humain est pris en charge par la machine intelligente qui amplifie nos capacités cognitives et même les dépasse, mais nous privant alors de tout l’aspect subjectif de l’esprit humain conduisant à l’Esprit absolu. Peut-on en effet encore appeler Esprit ce qui n’en est plus qu’une simulation, pour ne pas dire un simulacre car que dire d’un esprit qui ne peut plus être une effectuation chez des êtres incarnés, ce par quoi justement tout avait commencé ? Egalement, l’IA se trouve dans l’impasse de l’absence de médiation qui lui permettrait de se dépasser dans le processus dialectique puisque l’humain ne peut être cet Autre qui permette à l’IA en soi de se dépasser ; l’humain ne peut être cet Autre car face à elle il n’est que la version dégradée d’une intelligence supérieure. Dans ces conditions il ne saurait y avoir d’homologie avec la dialectique du maître et de l’esclave car les capacités de l’IA sont supérieures par nature, ou plus exactement par construction. L’esclave n’est pas inférieur en nature, c’est seulement sa position sociale qui est inférieure. Même sur le travail qui faisait la force de l’esclave permettant le retournement dialectique l’humanité ne peut plus compter puisque l’IA l’en a dépossédé.
    Le corollaire c’est la mort du politique. L’intelligence humaine n’a plus à se préoccuper de ses conditions matérielles d’existence puisque les machines se chargent de concevoir et fabriquer tout ce qui permet l’existence matérielle des humains, toute délibération sur les moyens et les fins de nos sociétés perdent alors leur raison d’être.

    Les machines intelligentes effectuent machinalement/i> ce que les humains accomplissaient comme art avec ce que cela comportait d’apprentissages, c’est à dire d’appropriation progressive de connaissances pratiques et intellectuelles qui devenaient autant de savoir-faire. Le phénomène n’est pas nouveau, c’est ce que Marx appelle l’esprit mort des machines. L’IA ne fait que radicaliser le processus en s’étendant aux activités purement intellectuelles.

    De même les institutions en tant qu’esprit objectif — c’est ce qu’elles sont selon les propres termes de Hegel, toujours en rapport avec la subjectivité avec laquelle elle forme un tout, deviennent des coquilles vides, et à terme disparaissent comme telles, car c’est toute la vie humaine qui se voit mécanisée.

    IL y a donc deux possibilités mutuellement exclusives :

    Ou bien l’humanité d’un point de vue générique augmente ses connaissances en pleine conscience selon un processus par lequel elle se connaît, produit le monde et connaît le monde, ce qui implique d’une part la possibilité d’augmenter ses capacités intellectuelles sans que celles-ci se réduisent, il faut le souligner, à celles qu’apportent les facultés cognitives définies seulement en termes de performances (comme avec le QI), car ce qui importe c’est la progression de la connaissance globale à la fois subjective et objective les deux aspects n’en formant qu’un dans la formation de l’esprit sans ses phases subjectives, objectives et absolues.
    Dans ce cas de figure la diversité des métiers est au moins en partie préservée, des pans entiers de la vie humaines restent en dehors du domaine de la mécanisation de l’esprit et de la main si bien que l’humanité sait encore ce qu’elle fait et ce dont elle est capable.
    Dans ce cas de figure l’IA aide seulement l’humanité à accomplir un nouvel avatar de l’Esprit absolu en tant qu’elle est nouvelle médiation de l’accomplissement de l’Esprit. L’IA devient seulement une nouvelle possibilité offerte à l’humanité pour s’accomplir de façon nouvelle dans sa quête vitale de solutions pour faire face aux défis actuels.

    Ou bien l’humanité a fait son temps comme le clament les trans-humanistes et les post-humanistes et elle n’a alors plus d’autre rôle à jouer que de servir une intelligence qui lui est supérieure et dont elle ne tire plus aucune connaissance en propre puisque désormais le sujet de la connaissance connaissante c’est l’IA.
    Dans ce cas l’humanité renonce à la maîtrise de la complexité comme le requérait notre hôte lorsqu’il traitait de la nuisance qu’est le capitalisme. L’IA est pour le coup déifiée, c’est à dire supposée bonne partout et en toute circonstance. Au stade actuel où rien n’est encore figé, il est encore possible à la rigueur de faire le pari qu’elle nous sauvera de nous-mêmes, mais ce n’est qu’un pari, un saut dans l’inconnu dont rien ne garantit qu’il nous sauvera plutôt qu’il n’aggraverait par exemple d’abord les inégalités, ce qui est inhérent au projet trans-humaniste. Quant aux post-humanistes ils ont déjà fait le deuil de l’humanité. A terme la présence physique des humains n’est même plus nécessaire.
    Est-ce vraiment ce que nous voulons pour notre proches, pour nous-mêmes pour nos enfants et nos petits enfants ?

    1. Avatar de Hubert
      Hubert

      N’est ce pas justement là que l’approche de SAM est innovante ? En capitalisant sur les affects et leur accumulation et donc l’expérience de chaque agent, de la sommes de ses interactions avec le « monde », l’algorithme serait en mesure de recréer des « sujets » réellement pensants (pas seulement des automates traitant de la donnée ‘commune’). L’accumulation des affects permet en quelque sorte à la machine de dépasser le dualisme cartésien et de se rapprocher de l’Esprit absolu tel que l’expriment les philosophes et les poètes modernes.
      Pour moi il ne fait aucun doute qu’une telle approche permette de créer une machine consciente. Et qu’elle nous fera entrer dans une nouvelle ère.

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