Et si le CAC en crevant le plafond de 7.400 points crevait la bulle financière de trop en France ?, par Benjamin

Ce 6 mars, l’indice boursier parisien a dépassé son plus haut niveau historique en franchissant la barre des 7.400 points – certes très ponctuellement sur un court laps de temps… mais de manière effective.

Ce nouveau record du CAC 40 s’inscrit dans un contexte de rebond général des marchés financiers, tant européens que nord américains, initié fin 2022 – et ce malgré des vents qu’on aurait pu penser (en France) « contraires » à une telle tendance :

  • Prolongation de la guerre en Ukraine au-delà de 2022
  • Remontée des tensions entre les USA et la Chine avec la « crise » des ballons sonde chinois au-dessus de l’Amérique du Nord
  • Le ralentissement constaté de l’économie chinoise en 2022
  • La forte inflation (notamment en zone euro) presque qualifiée d’incontrôlable par certains économistes
  • Remontée des taux directeurs
  • Resserrement monétaire (1 euro 1 dollar)
  • Envolée des dettes d’État (notamment en zone euro et en France)
  • Crise énergétique européenne
  • Contestations sociales en France ou en Grande-Bretagne
  •    

Dans certains « milieux autorisés » (comme Coluche disait en son temps), on analyse cette tendance haussière du CAC 40 comme la résultante de nouvelles bulles spéculatives autour de l’écosystème lié à la transition écologique (matières premières et entreprises du secteur) ou l’intelligence artificielle (sous l’effet de ChatGPT et des autres IA médiatiquement mises en avant).

Et qui dit bulle spéculative dit « krach boursier » potentiel : le CAC va-t-il (très) tôt ou (pas si) tard (que ça) s’effondrer violemment ?… Et si oui, l’État français (hyper endetté) pourrait-il encore voler au secours des marchés financiers et des banques ?…

La réponse à cette dernière question trouve peut-être sa réponse dans l’air glacial que soufflent les vents « contraires » sur le marché de l’assurance et de la réassurance.

En effet, du fait de la sinistralité « climatique » (sécheresse, canicule, incendies, orages violents avec grêle, coulées de boue, inondations, …), de l’inflation qui pèse sur les coûts d’indemnisations, de la guerre en Ukraine ou du risque « cyber » associé (une grande entreprise ou administration française sur deux a subi une tentative de cyberattaque en 2022), le secteur des sociétés d’assurance et de réassurance s’est retrouvé, en France, sous tension en 2022.

Pour le marché de la réassurance, c’est même la pire année depuis 1999 (et les fameuses tempêtes des 26 et 27 décembre, à savoir Lothar et Martin). Au niveau européen, selon le réassureur Swiss Ré, les seules tempêtes hivernales de 2022 ont coûté près de 4,5 milliards d’euros d’indemnisations aux réassureurs et, plus globalement, le coût des catastrophes climatiques a augmenté de 5 à 7% par an depuis 2010 dans la zone euro – tendance qui ne devrait pas s’arranger, car le changement climatique est responsable de la fréquence croissante de phénomènes extrêmes touchant de plus en plus des zones urbanisées européennes. Le français SCOR (quatrième réassureur européen) a enregistré une perte historique de plus de 500 millions d’euros en 2022, entrainant le départ de son Directeur Général début 2023.

Dans ces conditions, les réassureurs (notamment français) ont été amenés à :

  • Réduire leurs rachats de contrats auprès des assureurs
  • Accroître fortement leurs tarifs
  • Augmenter les franchises en raison de sinistres de plus en plus fréquents.

Par effet de bord, les capacités de « refinancement » des assureurs auprès des réassureurs se sont réduites d’autant en 2023. Et du fait des contraintes financières imposées par la réglementation européenne dite « Solvabilité 2 », les assureurs seront contraints de répercuter ces réductions de marge de manœuvre économiques sur leur clientèle finale (particuliers et entreprises) via une hausse des primes/cotisations d’assurance en 2024… si ce n’est en 2023 (révision tarifaire d’urgence) si la bourse venait à dévisser (risque de marché pour l’assurance vie et les PERIN) dans un nouveau contexte de sinistralité « climatique » (risque de souscription).

Or, le secteur de l’assurance est le plus grand investisseur institutionnel européen (notamment en matière d’innovation sociale) et, en France, a servi (partiellement) de garant pour l’État lors du refinancement des marchés financiers et des banques en 2007-2008. Autrement dit, si la bourse de Paris devait entrer une nouvelle fois dans une très forte zone de turbulence suite à l’éclatement d’une (ou plusieurs) bulle(s) spéculative(s), l’État français devrait certainement faire cette fois sans le soutien du marché de l’assurance… ce dernier devant lui-même se contenter d’un soutien limité des réassureurs.

Et au final, par effet « dominos », cela risque d’être une triple peine pour les Français :

  • Pertes de capital placés en épargne selon les positions prises par les banques
  • Hausse des tarifs de l’assurance
  • Hausse à venir des impôts pour compenser la (nouvelle) dette générée par l’État

Tout ça dans un contexte d’inflation, de revalorisations salariales et/ou des prestations sociales dérisoires et de réformes structurelles pas toujours bien fondées économiquement…

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37 réponses à “Et si le CAC en crevant le plafond de 7.400 points crevait la bulle financière de trop en France ?, par Benjamin”

  1. Avatar de Hervey

    Très juste !
    Et le commentaire qui suit est d’actualité.

    Il y a quelques années on voyait de temps en temps passer des assureurs d’un genre particulier, des hurluberlus certes sincères mais hurluberlus quand même, soucieux de votre devenir dans l’au-delà, vous proposant une espèce d’assurance tout risque pour votre tranquillité : les témoins de Jéhova.
    Les temps changent.
    Hier j’ai été démarché par téléphone m’avertissant du passage d’un assureurs venant me proposer une réassurance mutuelle. Il y a une quinzaine c’était une autre proposition du même acabit pour l’habitation mais cette fois, j’ai accepté et par curiosité j’attend ce matin le passage de l’assureur santé qui me veut du bien et veut m’assurer à moindre frais.
    Le problème c’est qu’il n’y a plus suffisamment de médecin dans le coin, qu’il n’y a plus du tout de dentiste, que le cardiologue a fait une crise cardiaque… que que que … qu’il faut se rendre aux urgences pour se faire renouveler une ordonnance, qu’il faut se rendre à la gare la plus proche et prendre un abonnement pour se rendre à Paris pour un détartrage… alors bon, vous démarcher par téléphone pour vous proposer la venue d’un expert et ses conseils éclairés pour une meilleure assurance c’est bien cocasse et le juste reflet de notre époque.

  2. Avatar de XTIAN
    XTIAN

    @benjamin
    Les assureurs super héros 😏
    Ha bon 🤔
    Les assureurs ont été le garant (partiel) de l’état en 2008 : pourrais tu développer et nous expliquer le mécanisme
    La chute des marches serait un risque pour l’assurance vie : pour l’assuré sûrement, pour l’assureur super héros non ( le risque en Unités de Compte, qui représente la majorité des contrats est transféré à l’assuré, le risque de liquidité les contrats en euros est protégé par la loi Sapin, et donc transféré à l’assuré )

    1. Avatar de timiota
      timiota

      Merci de la nuance.

      Le Medef sait en tout cas très bien qui sont les réassureurs et quel est leur rôle : Denis Kessler qui en le vice-président est PDG du groupe SCOR de réassurance, un des top réassureur mondiaux.
      J’avais noté qu’il avait mentoré avant sa carrière politique les débuts d’Amélie de Montchalin*, à l’époque jeune issue de HEC rentrée en phynance sur ce secteur, avec le discours Tartuffesque de « la mutualisation des risques c’est pour votre bien » tenu dans des publications ad hoc d’études économiques (tant que les dividendes sont dans notre poche disent les petits caractères).

      *(qui devint députée dans ma circo, législature 2017-2022 où rentrèrent tant de « HEC » et autre « ESSEC », battue par Jérôme Guedj en 2022, qui s’est illustré dans le démontage du discours Dussoptien il y a 15j)

      1. Avatar de Henri
        Henri

        M.Timiota

        Denis Kessler : « Il s’agit de défaire méthodiquement le programme du CNR » – Octobre 2007

        Club Mediapart : https://blogs.mediapart.fr/republicain/blog/191211/denis-kessler-il-sagit-de-defaire-methodiquement-le-programme-du-cnr

        Denis Kessler est le vrai mentor d’Emmanuel Macron. Paul Ricœur n’était là que pour habiller médiatiquement le pantin avant l’élection présidentielle.

        Aujourd’hui, ce dernier n’hésite pas à dupliquer l’acronyme du CNR pour mieux vider de sa substance humaine celui de la Résistance Française et le remplacer par son contraire.

        A suivre donc…

      2. Avatar de Benjamin
        Benjamin

        Bonjour Timiota,

        Denis Kessler a perdu le poste de PDG de SCOR : même si son mandat se termine en mai 2023, depuis janvier 2023 on sait déjà le nom de son remplaçant (Thierry Leger).

        Et la situation économique de SCOR est en grande partie due aux deux dernière années de Denis Kessler à la tête du réassureur, alors que – théoriquement – il aurait dû quitter la tête de SCOR en juin 2021… mais a fait de la résistance (au point de faire « sauter » 2 successeurs adoubés pourtant pas le conseil d’administration).

        Or cette résistance politique « interne » au réassureur a destabilisé son pilotage économique : une large part du déficit observé en 2022 aurait pu être évité si la direction générale s’était plus préoccupée des impacts de ses engagements que de faire le ménage en interne (DAF, DRH, …) pour ne pas perdre la main.

        Cette fin de règne de Denis Kessler est pour moi représentative de la mentalité profonde de ce personnage : après moi le déluge !

    2. Avatar de Benjamin
      Benjamin

      Bonjour XTIAN,

      N’ayant pas pu durant les 48h dernières heures prendre le temps de répondre (déplacement professionnel obligeant), je reviens vers vous avec certains éléments.

      En tout premier lieu, je crois que vous vous trompez sur le sens de mon propos : l’idée n’est pas de dire que les assureurs sont des « super héros » (loin de là : il y a matière à dire sur le secteur). Mais il faut, toutefois, regarder les choses en face et ne pas négliger le poids du secteur de l’assurance et de la réassurance dans l’économie réelle.
      A titre d’information, le CESE – dans un rapport paru en juillet 2022 relatif au défi des risques systémiques (cyber, climat et pandémies) sur le modèle assurantiel français – rappelle, à juste titre, que le rôle du marché de l’assurance et de la réassurance tient à la fois de la protection et de la prévention des risques (assurables) mais aussi de l’investissement dans l’économie : à titre d’illustration sur la période 2000-2020, 2 675 milliards d’euros ont été injectés dans l’économie française (dont 60 % dans les entreprises/associations) par les assureurs. Sur la même période, c’est plus de 10 000 milliards d’euros qui auront été injectés dans l’économie européenne par les assureurs et réassureurs opérant sur le vieux continent.
      Au passage, il faut souligner que le niveau d’investissement du marché assurantiel dans l’économie hexagonale représente plus de 25% des investissements du même marché dans l’économie européenne sur la même période : cela est dû à une spécificité « français », à savoir les acteurs mutualistes.

      Après, concernant le mécanisme de solidarité mis en place durant la crise de 2007-2008, il se résume en trois mots : Caisse Centrale de Réassurance (CCR). Cet organisme – détenu à 100% par l’État français et disposant d’une garantie illimitée d’État (en cas d’insuffisance de fonds) – est connu pour son rôle central dans la mise en œuvre des mécanismes de garanties en cas de catastrophe naturelle (système CATNAT) ou d’actes de terrorisme (système GAREAT).
      Financé en tant normal via des taxes et des surprimes – pour certaines reportables sur les cotisations/primes émises auprès des assurés et pour d’autres ne puisant que dans les fonds propres et réserves de solvabilité des assureurs opérants en France, la CCR a fourni des solutions de réassurance temporaires « crédit public » soit en couvrant des assurances crédits d’entreprises publics soit en réassurant une partie des pertes des collectivités territoriales concernées par des emprunts toxiques. Pour cette activité particulière, les assureurs et réassureurs faiblement exposés sur les marché financiers (autrement dit, les mutuelles et les rares banque-assureurs ou sociétés d’assurances restées prudentes au début des années 2000) ont dû rajouter au « pot commun », de telle sorte que la garantie illimitée d’État n’ait jamais été mise en jeu.
      Ce qui veut donc dire que les fourmis bien prudentes ont été obligées de financer un système de solidarité pour les cigales qui ont dansé sur le marché financiers : Jean de La Fontaine s’en retournerai dans sa tombe…

      N.B. : la garantie illimitée d’État n’a été mise en jeu qu’une fois, lors des tempêtes de 1999 Suite à cet événement, l’État décida d’un changement de financement de la CCR, notamment du système CATNAT.

      Enfin, penchez-vous sur la formule standard « Solvabilité 2 » (pilier du calcul des provisions techniques « Best Estimate », des réserves/marges de solvabilité, …) qui fait la part « belle » aux variations des marchés financiers ou politique de taux directeurs – y compris pour les assureurs et réassureurs faiblement exposés au marchés financiers (ce qui est le drame de la réglementation Solvabilité 2 pour bon nombre de mutuelles de taille moyenne).

      1. Avatar de xtian
        xtian

        @Benjamin
        Merci de ta réponse
        Je comprends en creux de ton post que :
        – tu travailles dans une mutuelle d’assurance
        – celle-ci a rajouté au pot commun de la CCR en 2008
        – que tu considères cela comme très injuste car les risques avaient été pris par des assureurs non mutualistes
        Et, que c’est ce mécanisme qui t’a amené à écrire que les assureurs avaient été garant partiel de l’état , car , selon toi, c’était à l’état de remettre au pot de la CCR et non aux mutuelles : beau raisonnement circulaire 🙂
        Mais Benjamin , c’est le job de la CCR et sa raison sociale de réassurer les assureurs et de mutualiser à cet étage les risques pris par les assureurs !
        Je corrige du coup ma première réaction en
        Mutuelles d’assurances super héros :), ou en «  il y’a des limites à la mutualisation des risques : nous on a rien fait »
        Quant au pilier standard Solvabilité 2 , quels sont les assureurs qui utilisent le pilier standard , la plupart utilisant leur modèle qui leur est plus favorable .
        C’est également la méthode employée par les banques avec les piliers Bale 2 , chacune utilisant son modèle

        1. Avatar de Benjamin
          Benjamin

          Bonjour Xtian,

          Oui je travaille pour une mutuelle d’assurance…

          Et non je ne trouve pas injuste que le monde des assureurs ait abondé la CCR pour offrir des couvertures « spéciales » en tant de crise à des entreprises publiques ou des collectivités territoriales sans que l’Etat ait à engager sa garantie illimitée. L’injustice réside vraiment dans le fait que la plupart des banque-assureurs et sociétés d’assurance cotées en bourse qui s’étaient exposées au risque ont mis moins au pot commun que les autres assureurs plus prudents. C’est une façon de partager le « sort » bien particulière : quand les gains étaient là, pas un des assureurs/réassureurs imprudents n’a partagé le gain avec les assureurs/réassureurs prudents ou abonder exceptionnellement le pot commun (ce sont les actionnaires qui ont bénéficié des revenus).

          Et ce n’est même pas une question de « mutuelle » vs « pas mutuelle » : il y a des assureurs non mutualistes qui ont une réelle gouvernance du risque (notamment financier) qui est prudente et qui, pour le coup, défend très bien les intérêts des assurés tout en distribuant des dividendes à leur actionnaires (sans pour autant que leur montants soient scandaleux). Et j’irai même plus loin : ce ne sont même pas des mutualistes qui ont fait en premier l’effort – durant la crise du covid – de mettre en oeuvre des mesures extra-contractuelles vis-à-vis des PME/PMI, artisants, commerçants, indépendants, … Comme quoi, ce n’est vraiment pas une question de forme juridique mais bien plus de gouvernance d’entreprise.

          Enfin, concernant les modèles internes, si les grand groupes d’assurances les utilisent, les assureurs plus modestes appliquent très majoritairement la formule standard ! Le marché n’a pas encore la maturité de celui des banques : entre l’entrée en vigueur de Bâles 2 et celle de Solvabilité 2, il y a une décennie d’écart.

          Le principal frein au déploiement des modèles internes réside dans le fait que le dossier d’agrément pour utiliser des USP (Undertaking specific parameters en anglais) ou bien GSP (Group specific parameters) est lourd à monter car il nécessite de montrer patte blanche sur deux aspects : le contrôle interne et la gouvernance des données et de leur qualité.

          Or si sur le premier aspect (contrôle interne), le marché des assurances est globalement au niveau des attendus de Solvabilité 2, sur le second (la gouvernance des données et de leur qualité), les assureurs – notamment de taille moyenne ou modeste sont loin d’être dans les clous de la réglementation :
          https://acpr.banque-france.fr/sites/default/files/medias/documents/20230216_as_qdd_2022.pdf

          C’est souvent sur cet écueil que se heurte la plupart des dossiers de demande d’agrément USP/GSP… D’ailleurs il suffit de voir depuis 2017 combien d’assureurs (et de réassureurs) se sont fait rattraper par la patrouille sur le sujet de la qualité des données en contexte Solvabilité 2 suite à des contrôles sur place de l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) pour comprendre que la marche à franchir pour de nombreux acteurs est vraiment haute.

          Je pense que sous 5 ans, la majorité des acteurs français auront fait l’effort nécessaire pour pouvoir déployer les USP/GSP plus massivement – d’autant que le CSRD et la production d’indicateur extra-financier va pousser les assureurs à intensifier leur travaux autours de leur maîtrise des données.
          Après, il faudra voir aussi si la révision de la formule standard (en cours) apporte suffisament d’ajustement pour la rendre moins « imbuvable ».

  3. Avatar de Pierre
    Pierre

    Personne et absolument personne ne raconte que  » la tendance haussière du CAC 40 est la résultante de nouvelles bulles spéculatives autour de l’écosystème lié à la transition écologique (matières premières et entreprises du secteur) ou l’intelligence artificielle »

    Si le cac 40 est au record, c’est uniquement du à sa composition. LVMH (12,4% de l’indice) profite de la réouvertue de la Chine, de la visibilité des résultats et de son pricing power. Total (8,3%) bénéficie de la hausse des prix de l’énergie.

    Le Cac est un marché tourné vers la valeur (en terme de valorisation de la Bourse) et non vers la croissance. Or les marchés value sont redevenus à la mode dans toute l’Europe.

    Il n’y a pas non plus de bulle sur l’écosystème transition écologique. Bcp de valeurs se sont dégonflées suite à des problèmes de rentabilité (Siemens Gamesa, Vestas, EDP re….): retards dans les permis, hausse des couts d’approvisionnement, concurrence chinoise (une des gagnante de la transition verte en Europe). Pour le secteur des mines, absente du le cac, les prix des matières premières ne sont pas à la fête (Lithium, cobalt) ces derniers mois.

    L’impact IA est négligeable car encore embryonnaire en Bourse sauf chez des géants de la tech US comme MSFT (et encore, c’est quasi rien pour les profits). le problème est que la hausse des taux pénalise les valeurs de la tech. US. Donc la BOurse, dans son ensemble, n’en profite pas vraiment.

    1. Avatar de Benjamin
      Benjamin

      Bonsoir Pierre,

      On en reparle dans quelques mois… 😉

  4. Avatar de Pascal
    Pascal

    Mais non Benjamin, vous voyez le mal partout !😉
    La réponse est là :
    « Deux secteurs se sont particulièrement bien tenus : l’énergie et le luxe. L’énergie avec à la guerre en Ukraine qui a démultiplié l’activité pétrole et gaz. Nous voyons les résultats de TotalEnergies (19,5 milliards d’euros de bénéfices en 2022). Et puis le luxe : LVMH, Hermès, L’Oréal, Kering (ex-Pinault Printemps Redoute) : 4,5 milliards d’euros de bénéfices cumulés sur un an, soit 80% de plus comparé à 2019 avant la pandémie. »
    https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-brief-eco/pourquoi-la-bourse-de-paris-s-envole-malgre-les-tensions-economiques-et-sociales-en-france_5670812.html
    Merci qui ? Merci Vlady !
    Sans compter les milliards déversés sur l’industrie de l’armement ! Et puis après, il y aura toute l’Ukraine à reconstruire ! De quoi mettre du beaume au coeur de ce bon vieux CAC 40. Le PIB, ça adore les catastrophes.
    Pardon pour le sinisme 🫣

    1. Avatar de Karluss

      oui Pascal, c’est du « cynisme », de « grès » ou de force, comme dirait CloClo 🙂
      on peut dire aussi que c’est du réalisme… c’est bien triste d’ailleurs.

      1. Avatar de Pascal
        Pascal

        Merci Karluss pour la correction orthographique 😉
        C’est bien dans notre manière d’appréhender le monde que ça déconne et je suis pas sûr que l’un d’entre nous au pouvoir ne serait pas dans les mêmes contradictions.
        Qui déjà disait, la morale est au service des faibles pour se protéger des forts ? Tant que nous chercherons à moraliser l’économie et le reste, nous ne sortirons pas du paradigme de la domination. Et tant que nous resterons dans ce paradigme pyramidal, nous serons en guerre : les pauvres contre les privilèges des riches, les riches pour défendre leurs privilèges et les êtres humains contre la nature que sous couvert de maîtrise, nous détruisons.

        1. Avatar de Ruiz
          Ruiz

          du sinisme si si ! ce sont les chinois qui reconstruiront …

          1. Avatar de Pascal
            Pascal

            Ou alors, ils finiront de coloniser la Russie qui sera à genou économiquement !😉

          2. Avatar de Pascal
            Pascal

            Elle deviendra la Russine !😂

            1. Avatar de Karluss

              si les bulles crèvent, il en faudra des « russtines »

              1. Avatar de Benjamin
                Benjamin

                @ Karluss,

                Ou commencer à déguster de la Poutine… avec l’accent québécois en moins !

        2. Avatar de Karluss

          de rien Pascal… comme Blaise ? pourtant ta réponse est très nietzschéenne 🙂 bien à toi.

          1. Avatar de Pascal
            Pascal

            Blaise c’était son blaze !
            Moi, c’est seulement mon prénom mais je dois bien reconnaître que d’avoir préparé « les deux infinis » pour le Bac, dans l’autre siècle, ça a laissé des traces.😉

    2. Avatar de bonnechancemonpapa
      bonnechancemonpapa

      sinisme. On écrit plutôt cynisme.

    3. Avatar de Benjamin
      Benjamin

      Bonsoir Pascal,

      J’adore votre contraction (inconsciente) des mots « cynisme » et « sinistre » (sinisme)… 😉

      Car les vents mauvais sont des catastrophes très cyniques…

      1. Avatar de Pascal
        Pascal

        En fait, je pensais à Sénèque.
        Quelle tragédie !

      2. Avatar de Ruiz
        Ruiz

        @Benjamin C’était plutôt une allusion à la position de l’Ukraine sur le projet sino-européen des routes de la soie, sur un planisphère Mercator habituel (et politiquement ?) la Chine progresse mais n’est pas à gauche !

  5. Avatar de Karluss

    ce sont toutes les mesures non conventionnelles qui tiennent les marchés, de la dette bon marché qui gonfle les actifs. D’ailleurs les hausses des taux directeurs n’ont pas fait plier les marchés actions. En d’autres temps, la bourse aurait plongée…

    1. Avatar de Benjamin
      Benjamin

      Bonsoir Karluss,

      Très juste observation.

  6. Avatar de Garorock
    Garorock

    Depuis le temps que l’on nous annonce la chute finale, la bulle suprême, le grain de sable disruptif…
    Cela finira peut être par arriver un jour comme la guerre thermo-nucléaire. Ou pas.
    Qui y a intérêt?
    Ceux qui voudraient voir abolir le privilège actionnarial?
    Si tout s’écroule on partagera les actions qui ne vaudront plus rien ou on comptera les bouses?
    Où sont les abris?
    Quand bien même les forteresses s’effondreraient…
    Ce n’est pas avec les débris de l’enfer que l’on construit le paradis.

    1. Avatar de Benjamin
      Benjamin

      Bonsoir Garorock,

      A force de jouer avec le feu… de manière toujours plus intense, on accentue le risque de se brûler… voir de finir totalement cramer.

      Dans l’histoire de l’humanité, de grandes civilisations se sont effondrées en nourrissant leur propre malheur ! Je ne vois pas pourquoi notre « modernité » nous mettrait à l’abris d’une telle situation.

      1. Avatar de Garorock
        Garorock

        Les abris, Benjamin, ce sont les villages d’Astérix que l’on a même pas commencé de construire, les Scops que l’on a pas monté, le mouvement horizontal que l’on a pas créé…
        La « modernité » ce n’est pas d’aller mendier la retraite à 63 ans.
        L’effondrement est commencé depuis un bon moment.
        On a perdu toutes les batailles.

        1929 n’était pas un déjeuner de gala…

  7. Avatar de Lagarde Georges
    Lagarde Georges

    Je ne suis pas sur que l’hypothèse suivante soit aussi stupide qu’elle pourrait sembler l’être à première vue:

    Étant donné qu’une accumulation de motifs divers les conduit à prévoir un grand nombre de désastres économiques et financiers, les marchés font preuve d’un optimisme à toute épreuve puisque c’est la seule chose qu’ils puissent faire pour tenter d’améliorer la situation.

    1. Avatar de Benjamin
      Benjamin

      @ Lagarde Georges,

      Si cette hypothèse est vraie, alors l’optimisme des acteurs des marchés financier doivent fréquenter le blog de Paul… 😉

      En espérant que ça leur donne un peu de lucidité sur leurs turpitudes.

  8. Avatar de François Corre
    François Corre

    « Performance CAC 40 depuis 1900 » et « CAC 40 depuis 1900, échelle logarithmique ».
    (reconstitué avant 1988)
    https://france-inflation.com/graph_cac40.php

  9. Avatar de Henri
    Henri

    M.Benjamin :

     » Or, le secteur de l’assurance est le plus grand investisseur institutionnel européen (notamment en matière d’innovation sociale)  »

    Pourriez-vous je vous prie éclairer ma lanterne sur ce que vous appelez  » innovation sociale  » dans ce cas précis.
    Merci.

  10. Avatar de Henri
    Henri

    Allo ? Benjamin ?

    Vous êtes encore là ?

    1. Avatar de Benjamin
      Benjamin

      Bonsoir Henri,

      Pour répondre à vos interrogationsn, je vous invite à regarder les investissements sociaux ou culturels des « niortaises » (MAIF, Macif, …) ou des « rouennaises » (Matmut, Cardif IARD, …) pour comprendre mon propos.

      Quand des mutuelles ou des banque-assureurs non côté en bourse (et je précise bien mon propos : ce que je m’apprête à dire ne concerne que cette population d’assureur) financent la construction de logements étudiants ou de logements sociaux pour le compte de bailleurs de publics (sans contrepartie), apportent leur soutien financiers à des associations d’utilité publique ou des organismes d’utilité publiques (sans forcément faire de le pub sur ces soutiens financiers), contribuent à des initiatives de mobilité douce en centre urbain, financent des pistes cyclables en centre urbain, appuient des institutions culturelles au point de favoriser des tarifications pour tous (accès à la culture gratuit ou à tarif modéré), … ce que parfois aucun autre investisseur privé apporte (et l’investisseur public de manière limité), c’est de l’innovation sociale.

      Vous seriez surpris de savoir combien de projets un peu innovants sont soutenus par des assureurs… d’autant plus surpris que parfois ces mêmes assureurs ont des attitudes pas du tout #Solidarité sur d’autres sujets (cf. la non mise en oeuvre de l’extra-contractualisation pour les PME/PMI, commerçants, artisants, … durant la crise covid).

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    un lecteur

    Mutualiser les risques et encaisser les bénéfices, le mot d’ordre de toutes les assurances privées et étatiques (voir plus bas).
    Celui qui anticipe le mieux les risques futurs, avec les meilleures modèles, le mieux informé, devient rapidement un acteur clé du secteur par sa taille qui devient rapidement systémique et donc obtient la protection de l’État, ce qui lui permet de prendre plus de risques.
    Investir ses petites économies pour se rassurer de sa peur d’avoir peur en tablant sur le pouvoir de l’argent, profite toujours aux plus téméraires sans foi ni loi qui travaillent dans la finance, un secteur aux privilèges qui n’ont rien à envier à la mafia, bien évidemment garantie par l’État.
    Mon banquier me disait, ils le font peut-être encore, qu’il faut faire travailler mon argent.
    L’assureur privé vous fait miroiter des rendements qui n’ont d’égale que le dixième des bénéfices que les actionnaires encaissent.
    Toujours le même mécanisme de concentration de la « richesse » qui profite de l’individualisme, du travail salarié, de nos peurs, d’un État schizophrène à l’image de notre démission collective du commun trop contraignant pour notre épanouissement matérialiste.
    Nous sommes clairement dans la dernière phase de la fuite en avant d’un système qui se mange la queue, avec une accélération constante pour maintenir l’illusion chez le plus grand nombre qu’il y a un pilote (ChatGPT) aux commandes (si ça bouge, c’est que ça vit).

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