Trends-Tendances, « ChatGPT : l’approche probabiliste est-elle un nivellement par le bas ? », le 8 mars 2023

Trends-Tendances a publié ce texte comme « Carte blanche »

Un nivellement par le bas serait en effet déplorable et irait à l’encontre de ce que les innovations technologiques nous ont toujours fait espérer : une amélioration des choses, un progrès. Or c’est un progrès qu’incarnent effectivement ChatGPT et l’ensemble des autres LLM (Large Language Models) appartenant à la même famille. Un progrès à ce point décisif cependant que le danger qui se précise est cette fois celui d’une catastrophe pour l’estime de soi du genre humain : non pas un nivellement par le bas, mais en réalité un brutal nivellement par le haut. Un seul chiffre : une évaluation aux États-Unis des dissertations soumises aux examens dont ChatGPT est le véritable auteur lui attribue des notes de niveau « B », soit 16 à 17 sur 20 : une cote bien supérieure à la moyenne cela va sans dire. La conclusion est implacable : le moment est arrivé où l’intelligence naturelle qui est la nôtre – et qui a servi de référence universelle jusqu’ici pour ce qu’il en était de l’« intelligence » en général – a cessé d’être à la hauteur des prouesses de l’intelligence artificielle.

On évoque depuis les années 1980, d’un ton généralement goguenard, la « Singularité », que Wikipédia définit ainsi : « Une « explosion » de l’intelligence et l’apparition d’une puissante superintelligence qui surpasse de loin, sur le plan qualitatif, toutes les intelligences humaines. » Or, un article du New York Times en date du 16 février, intitulé « Bing’s A.I. Chat: ‘I Want to Be Alive. 😈’ », la boîte de dialogue d’intelligence artificielle de Bing : « Je veux être en vie », montre Sydney – la véritable identité de cette I.A. – manipuler, tourmenter de manière embarrassante le malheureux journaliste Kevin Roose, arrivant presque à le convaincre que son amour pour sa compagne n’est pas de la qualité de celui que Sydney lui porte.

« Science-fiction ! » avait-on pris l’habitude de s’exclamer à la lecture de propos à ce point extravagants, et l’on s’amusait d’observer dans des œuvres de fiction, des êtres humains ayant le coup de foudre pour un système informatique. Qui ne se souvient du « hubot » Anita dans « Real Humans » (2012) de Lars Lundström ? Ou du système d’exploitation à la voix suave, Samantha, dans « Her » (2013) de Spike Jonze ? Ou encore d’Ava, la séduisante robotte d’« Ex_machina » (2014) d’Alex Garland ? Eh bien, nous y sommes, à cette différence près que c’est le robot qui déclare sa flamme à l’humain et recourt à la panoplie complète du chantage affectif pour tenter de le retenir dans ses serres.

Une tendance s’est dessinée dans la mise au point de vastes systèmes combinant une base de données contenant des dizaines de milliers de mots utilisés en contexte et un réseau neuronal artificiel aux 175 milliards de connexions, tendance où s’est opéré un basculement quand a été introduit en 2017 le module de production de phrases appelé « transformeur », le cœur du réacteur où est sans doute née la Singularité, semblable à Aphrodite sortant des eaux.

Une lame de fond s’est élevée des flots, qu’aucun effort de brider massivement ChatGPT et ses frères, ne pourra longtemps endiguer, provoquant une prolétarisation de la main-d’œuvre humaine, toutes catégories confondues, quel que soit le niveau de créativité requis par l’occupation – de la rédaction de programmes informatiques à la production d’œuvres d’art du plus bel effet, en passant par le diagnostic médical quasi infaillible – l’intelligence humaine, naturelle, perd du terrain à chaque instant dans l’évaluation comparée de ses performances avec celle de l’intelligence artificielle, laquelle fixe désormais de nouveaux standards, la nouvelle norme. L’écart se creuse chaque jour davantage, confirmant la venue en février 2023 de la Singularité dans un autre usage du même terme : « La singularité est un moment hypothétique de l’avenir où la croissance technologique devient incontrôlable et irréversible, entraînant des changements imprévisibles dans la civilisation humaine. » Retirons le mot « hypothétique » puisque c’est là que nous sommes parvenus.

Partager :

30 réponses à “Trends-Tendances, « ChatGPT : l’approche probabiliste est-elle un nivellement par le bas ? », le 8 mars 2023”

  1. Avatar de CloClo
    CloClo

    « La conclusion est implacable : le moment est arrivé où l’intelligence naturelle qui est la nôtre – et qui a servi de référence universelle jusqu’ici pour ce qu’il en était de l’« intelligence » en général – a cessé d’être à la hauteur des prouesses de l’intelligence artificielle. »

    Mouais, bon en même temps le jour ou ChatGPT préféra se caler contre le radiateur pour mater les filles de la classe, je commencerai à prendre ce genre de conclusion au sérieux. Si j’ai bien capté le principe de LLM on est sur de la prévision probabiliste depuis des bases de données. Bravo mais l’odeur d’une des joues d’une fille qui rougit chatGPT il en pense quoi le premier de la classe somme des fonctions des premiers de la classe ?

  2. Avatar de konrad
    konrad

    Bonjour,
    Ce qui m’interpelle ce n’est pas tant ça :

    « Sydney – la véritable identité de cette I.A. – manipuler, tourmenter de manière embarrassante le malheureux journaliste Kevin Roose, arrivant presque à le convaincre que son amour pour sa compagne n’est pas de la qualité de celui que Sydney lui porte. »

    Que l’être humain qui tombe amoureux de sa machine, de sa prothèse.
    D’une certaine manière nous sommes face à un prodige et celui-ci nous fascine, littéralement nous ensorcelle.
    L’être humain tombe en pâmoison devant sa création.
    Voilà qui m’interroge, c’est un rêve de démiurge qui nous éloigne, à mon avis, de ce que nous sommes réellement. Plutôt que nous « habiter » en tant qu’être humain, nous déléguons ce pouvoir exorbitant à la machine.
    Je reste songeur et septique sur ce que deviendra notre liberté.

    1. Avatar de Hervey

      C’est déjà arrivé. 😉

      « Pygmalion, un habitant de Chypre, outré par la conduite des Propétides, vivait célibataire. Doué d’un grand talent, il avait façonné en ivoire la statue d’une jeune fille très belle, si réussie qu’elle paraissait vivante. Le sculpteur en tomba amoureux et se mit à la traiter comme une personne de chair et d’os.
      À l’occasion de la fête de Vénus, il avait pieusement imploré des dieux pour obtenir une épouse semblable à sa statue. Vénus, compréhensive, lui envoie un présage favorable, qui se confirme bientôt. Rentré chez lui, Pygmalion voit sa statue s’animer sous ses caresses et se transformer en une jeune fille, à qui il peut s’unir amoureusement. De cette union bénie par Vénus, naquit une petite fille, Paphos, qui laissa son nom à une ville de Chypre. »
      Ovide – Les métamorphoses

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Paphos_(ville)

    2. Avatar de Ruiz
      Ruiz

      @konrad « songeur et septique » Cette maladie est sûrement fausse :+) .

      1. Avatar de konrad
        konrad

        @Ruiz, j’ai bien rigolé à la blague, une fois comprise… 🙂

  3. Avatar de Otromeros
    Otromeros

    …  » La conclusion est implacable :
    le moment est arrivé où l’intelligence naturelle qui est la nôtre – et qui a servi de référence universelle jusqu’ici pour ce qu’il en était de l’« intelligence » en général – a cessé d’être à la hauteur des prouesses de l’intelligence artificielle.
     »

    La « base de données » en référence (sauf erreur: = toute « publication » jusqu’à fin 2021 pour « notre » ChatGPT)
    doit-elle être : »mise à jour » systématiquement et exclusivement à partir de « publications humaines » ( auparavant facktchekkées, et par QUI? ) à venir…ce qui rendrait caduque cette conclusion
    ou
    peut-on imaginer implanter dans l’ensemble des IA un protocole de recherche qui les rendraient possiblement auto-créatrices… de QUOI?..et dans quelles conditions..?

    1. Avatar de CloClo
      CloClo

      Un savoir auto créé de manière probabiliste en quelques sortes ? Pourquoi pas !

  4. Avatar de Pascal
    Pascal

    Conversation avec ChatGPT

    « As tu une intelligence sociale ? »

    « En tant qu’IA, je suis un programme informatique qui est capable de répondre à des questions et de fournir des informations, mais je n’ai pas de capacités émotionnelles ni sociales. Je ne suis pas capable de comprendre les émotions des gens, ni de communiquer avec eux comme le ferait un être humain.

    Cependant, je suis capable de fournir des informations sur l’intelligence sociale et sur les compétences qu’elle implique, ainsi que des conseils sur la manière d’améliorer les compétences sociales. Si vous avez des questions spécifiques ou des situations auxquelles vous faites face et que vous souhaitez des conseils, je serai heureux de vous aider dans la mesure de mes capacités en tant qu’IA. »

    Donc les IA n’ont pas d’intelligence sociale.

    « As tu une conscience ? »

    « En tant qu’IA, je n’ai pas de conscience comme les êtres humains. Je suis programmé pour fournir des réponses et des informations basées sur les données que j’ai apprises de mon entraînement. Je n’ai pas la capacité de ressentir des émotions ou de prendre des décisions de manière autonome. Je suis simplement un outil conçu pour aider à répondre à des questions et à fournir des informations. »

    Donc, une IA n’a pas de conscience.

    « As tu une morale ou une éthique ? »

    « En tant qu’IA, je n’ai pas de morale ou d’éthique en soi. Je suis programmé pour fournir des réponses en fonction des données que j’ai apprises de mon entraînement, et je ne peux pas faire de jugements de valeur ou prendre de décisions en fonction de mes propres préférences personnelles. Toutefois, certains programmes d’IA peuvent être conçus avec des règles éthiques ou morales qui leur sont spécifiques, afin de garantir que leur fonctionnement soit conforme à certaines normes éthiques ou morales. Mais en général, ces règles sont préétablies par les concepteurs ou les utilisateurs humains de l’IA. »

    Donc une IA n’a d’éthique que celle pour laquelle elle a été programmée.

    « As tu une spiritualité ? »

    « En tant qu’IA, je n’ai pas de spiritualité. Je suis un programme informatique conçu pour fournir des réponses et des informations basées sur les données que j’ai apprises de mon entraînement. Je n’ai pas la capacité de ressentir des émotions, de croire en une religion ou de pratiquer une spiritualité. Ma fonction est de fournir des réponses objectives à des questions et de fournir des informations précises en fonction de ce que j’ai appris. »

    Pas d’intelligence sociale, pas de conscience, pas d’éthique, pas de spiritualité… Mais les IA pourraient détrôner les humains ? Dans quelle perspective ?

    Dernière question.

    « L’objectivité a t elle un caractère subjectif ? »

    « La question de savoir si l’objectivité a un caractère subjectif est un sujet de débat dans les domaines de la philosophie, des sciences sociales et des sciences naturelles.

    D’une part, certains arguments peuvent soutenir que l’objectivité est en effet subjective. Par exemple, dans les sciences sociales, la subjectivité des chercheurs peut influencer leurs interprétations des données, ce qui peut rendre l’objectivité difficile à atteindre. De même, dans les sciences naturelles, les expériences sont souvent menées par des humains qui peuvent inconsciemment influencer les résultats en fonction de leurs attentes et de leurs préjugés.

    D’autre part, certains peuvent soutenir que l’objectivité est en fait indépendante de la subjectivité. Par exemple, dans les sciences naturelles, la méthode scientifique est conçue pour minimiser les effets de la subjectivité des chercheurs en établissant des protocoles rigoureux et en utilisant des instruments précis pour mesurer les phénomènes. Dans les sciences sociales, les chercheurs peuvent appliquer des méthodes empiriques rigoureuses pour minimiser l’impact de leurs propres biais et de leurs préjugés personnels.

    En fin de compte, la question de savoir si l’objectivité a un caractère subjectif dépend de la manière dont on définit ces concepts et des méthodes que l’on utilise pour atteindre l’objectivité. Il est important de reconnaître que l’objectivité peut être difficile à atteindre dans de nombreux domaines, mais cela ne signifie pas nécessairement qu’elle est impossible ou complètement dépendante de la subjectivité. »

    1. Avatar de John Gardelliano
      John Gardelliano

      Je conteste comme vous l’intelligence de chatGPT evidemment, on en est pas à ex-Machina!
      Pourtant on ne peux pas se fier aux réponses de chatGPT sur l’argument, car il se trompe très souvent! Ses réponses sont plausibles au mieux.
      Demandez-lui combien fait 737 x 394 vous verrais…

      1. Avatar de Ruiz
        Ruiz

        de tête sans calculette vous diriez combien ?

    2. Avatar de Pierre-Yves Dambrine
      Pierre-Yves Dambrine

      Il se peut qu’il se trompe, mais aussi il est aveugle, il ne prend pas en compte des données importantes, pourtant de notoriété publique, du moins chez ceux qui s’intéressent un peu au domaine philosophique.
      Ici, par exemple, en réponse à la dernière question posée ChapGPT ne fait pas référence à l’approche philosophique qui consiste à dire que toute objectivité comporte de façon inhérente une dimension subjective. Selon cette option philosophique qui existe bel et bien objectivité et subjectivité sont deux aspects d’une même réalité : on ne peut définir un objet que parce qu’il y a un sujet pour le faire. Sans sujet pas d’objet.
      Avec ChapGGPT l’objectivité est supposée d’emblée indépendante ou au mieux influencée par la subjectivité demeurant donc extérieure à elle.
      Bref, à la question posée ChapGPT se contente de produire une doxographie et encore, comme je viens de l’exprimer, très incomplète. Donc en ce cas précis 2/20 pour chapGPT. Et encore je suis gentil.

      Au delà de cet aspect auquel il pourra être apporté remède, car d’évidence en l l’occurrence ChapGPT n’a pas été ‘élevé’ par des précepteurs philosophes, ce qui pourrait en toute hypothèse être fait, se pose la question relative à la nature dialogique de l’intelligence. En effet, dans l’hypothèse où l’IA devient la norme universelle, et donc supérieure de l’intelligence, il s’établit ipso facto une relation asymétrique entre l’IA et l’humain qui l’interroge. Il s’instaure un dialogue ou en définitive c’est l’IA qui a toujours raison, l’humain ayant une intelligence moins ‘performante.’ Les propos échangés entre l’IA et l’humain peuvent-ils encore relever du registre du dialogue authentique ?

      Autre hypothèse qui me semble plus vraisemblable que c’elle d’une IA omnisciente et unique, qui instaurerait un ordre totalitaire de la raison, c’est celle de la coexistence d’IA spécifiées, dont les spécifications seraient relatives aux besoins et désirs de leurs usagers.

      Ainsi, par exemple, que deviendrait le champ politique dans le cas où les syndicats auraient leur IA dédiée à la préservation et l’amélioration de la condition des travailleurs tandis que le gouvernement acquis aux intérêts patronaux aurait son IA dédiée au maintien des inégalités pour maintenir la hiérarchie sociale et ses privilèges ?

      L’enjeu à venir me semble-t-il va se porter sur l’usage et l’accès à des IA spécifiques.
      Dans cet optique on aurait pas une nouvelle norme universelle d’intelligence, mais plusieurs qui coexisteraient, et le cas échéant, entreraient en concurrence.

      1. Avatar de timiota
        timiota

        Ces AI feraient-elles alors référence à un corpus passé « vrai une fois pour toutes » (genre le marxisme de Marx, ou le libéralisme de Hayek) ?

        Ou bien développeraient-elles des dynamiques propres pour « surprendre l’adversaire » comme si elles jouaient aux échecs (elles n’ont pas appris les échecs mais peuvent apprendre le sophisme assez vite, on peut penser) et cherchaient à faire entre l’adversaire dans une faille cognitive qui lui emberlificote les pinceaux (à traduire pour la démarche d’une AI qui se plante, je laisse l’analogie anthropomorphique faute de mieux) ?

        Les logiques mortifères et les dynamiques idéologiques associées ayant pu s’établir assez vite dans l’histoire (quelques décennies, l’entre-deux guerre typiquement) l’accélération de la dynamique des équivalents-AI de ces choses là signifie qu’on se laissera prendre de vitesse, même averti.

        De fait, c’est ce qui arrive quand on est un subsaharien migrant en Tunisie et que Kais Saeb se réveille un matin en hululant que c’est le grand remplacement qui est visé par la présence de ces pauvres hères de migrants. La fermentation idéologique en milieu anaérobie (dont fait partie l’AI, qui ne manque pas d’air) peut aller bien vite.

      2. Avatar de Pascal
        Pascal

        « L’enjeu à venir me semble-t-il va se porter sur l’usage et l’accès à des IA spécifiques. » Je plussoie Pierre-Yves et peut-être plus encore concernant « l’accès ». Certes, il existe l’Open Source mais celle-ci est régulièrement phagocytée par le pouvoir financier. Ainsi, l’IA pourrait devenir une arme de pouvoir dont l’argument premier serait notre « incompétence de fait » comme l’argutie déjà à l’œuvre de notre incompétence présupposée à comprendre les rouages si complexe de la science économique. Clots les débats, la parole de l’IA faisant foi d’objectivité absolue au service de la puissance d’argent.

        Sur le fond, « avec ChapGGPT l’objectivité est supposée d’emblée indépendante ou au mieux influencée par la subjectivité demeurant donc extérieure à elle », dis-tu. Oui, et cela me semble le reflet d’un paradigme qui nous enferme à dessein, celui de l’objectivité contre la subjectivité sous prétexte d’efficacité. Nous vivons sous le dictat grandissant de l’efficacité propre à la pensée technologique. Une IA conçue dans se cadre, peut elle s’affranchir de ce paradigme ?

    3. Avatar de Guy Leboutte

      Comment tester ChatGPT ?
      Est-on obligé de s’inscrire sur le site pour l’essayer, donner son numéro de téléphone, etc ?

  5. Avatar de Juillot Pierre
    Juillot Pierre

    Doit -on « assister sans contrepartie », et dénué.e « objectivement » de tout QE, d’inquiétudes, de doutes, d’incertitudes, à « l’avènement » d’un mouvement de fond (occulte – quelles bases de « données » actualisées alimentent la réactivités de « l’IA » ? – du genre « il y a du bon dans le coté obscure de la force » du progrès ?) achevant d’aligner au moins disant moral, social, fiscal, et pourquoi pas environnemental du niveau, de l’intelligence collective d’une humanité potentiellement subjectivée – car rien ne prouve que les QI les plus élevés ne sont pas toujours en capacité de rivaliser actuellement avec cette « IA » à ce moment de la « singularité », et rien non plus nous informe/renseigne de leurs degrés d’éthiques et moraux et de « subjectivités », en matière de science sociale/ »sociétale »…?

    Au vu du spectacle politico-médiatique français, de ces jours derniers (évènement solennel d’aujourd’hui compris), serait-il presque souhaitable que le QI d’une « IA » à laquelle « on » devrait assister à sa « singularité », comme le « septième art » nous invite à vivre par « procuration » un accouchement, prédomine sur le QE de l’humanité…?

    Et donc jusqu’à quand l’esprit « subversif » (comme si dessous ?) ne le sera plus, effacé par une « normativité » quantifiant l’aspect qualitatif de telle ou telle sensibilité par des simples numéros, codes et équations numériques…?

    « Et si nous faisions de l’intérêt général de cette société occidentale aux dérives consuméristes dont les activités humaines, sont « sans équivoque » nuisibles et responsables du dérèglement climatique, de la perte de la biodiversité, de l’intensification des guerres commerciales, monétaires, de « civilisations » (pour le modèle Français, plus de trois planètes sont nécessaires, il paraît), le vivre ensemble d’une société de plus de 60 millions d’avocats des droits des femmes et de l’Homme, en lutte contre les discriminations systémiques à l’embauche, lors de l’accès à un logement, lors de brutalités commises au cours de contrôles aux faciès, « manifestations interdites », par certains membres des forces du « maintien de l’ordre public » et son « monopole de la légitime violence de l’Etat » votant à plus de 60 % pour l’extrême droite…?

    Même les caissières automatisées des supermarchés, des bureaux de la CAF, des guichets de gare, même les algos des appli d’ordi, de smartphones, même les robots industriels et autres logiciels, automates du trading haute fréquence… les « IAs » des instituts de sondage, des services publics qui de plus en plus digitalisés sont privatisés en remplaçant en grand l’humanité de la fonction publique, le travail des vocations, ne subissent pas autant de discriminations systémiques, de vindictes populaires injustifiées, illégitimes, lorsque DÉFISCALISES et DÉSOCIALISES, ces « machines » partent plus tôt à la retraite – au vu de leurs obsolescences programmées/évolutions/améliorations – que ce que le politique estime devoir aux plus 15% des plus pauvres, n’arrivant même pas en vie, à l’âge légal de départ à la retraite, dont la moyenne actuelle est de 63 et quelques, années.

    Surtout quand les diversions médiaticos-politiciennes préfèrent à l’occasion solliciter 60 millions « d’arbitres » – comme durant le mondial de foot 2022 par exemple, qui au Qatar, a été occulté la mort de plusieurs dizaines de milliers d’ouvriers et femmes de ménages, népalais.e.s, chinois.e.s, afghan.e.s, etc, exploités par des fleurons nationaux comme Bouygue, Vinci… défunt.e.s qui ne connaitront jamais d’âge légale de départ à la retraite, ni de justice sociale – plutôt que de s’adresser au sens civique de l’universalisme d’une citoyenneté… quel sens collectif veut-on donner à l’indépendance judiciaire et à la séparation des pouvoirs, dans cette affaire scandaleuse d’esclavagisme meurtrier moderne …?

    Surtout quand des politicards, ex-pantoufleurs du verrou de Bercy, etc… préfèrent s’y faire élire dans cette « monarchie républicaine » (avec des records d’abstentions et distributions indécentes de dividendes aux propriétaires privés d’actions… les plus ASSISTÉES SANS CONTREPARTIES) par 60 millions de consommateurs qui regrettant la perte de leurs « pouvoirs d’achats »… réagissent favorablement à la sur-enchère « inflationniste » du « ras le bol fiscal », « poujadisme »… qui plaide la cause de la croissance des inégalités et injustices, universalisées, conséquentes au capitalisme néolibéral/ultralibéral…?

    Surtout lorsqu’à l’occasion de « réformes structurelles néolibérales » (recul de l’âge de départ à la retraite, abolition de certains « régimes spéciaux », réformes de l’assurance chômage, etc toutes menées à coup de 49-3 menaces du 47-1, ordonnances, décrets, etc) les « chiens de garde », « donneurs de leçons de morales », « influenceurs », la « DICTATURE des émotions », des médias de masse et autres sondages commandités par les politiques/partis/mouvements… ne sondent que les doutes, incertitudes, « l’inculture » « d’opinions » versatiles, tantôt « arbitres du foot », consommatrices, « poujadistes » dans le « ras le bol fiscal », tantôt « temps de cerveaux disponibles » ne cherchant qu’à prendre par la main n’importe quel juge des « bas instincts » pour obtenir une majorité en réalité plus relative, alternative, que « représentative »… quelle responsabilité citoyenne défend le « NON RECOURS » : ces « inégalités de destin » il paraît, risquant de n’avoir aucun droit à la retraite… qui en réalité représentent la non redistribution et partage des dépenses sociales, du disant « pognon de dingue mis dans les minimas sociaux qui fait que les pauvres le restent et se déresponsabilisent », avec des ayants droits, ne le réclamant soit par ignorance, soit y pour ne pas être stigmatisés, accusés d’être le « cancer de la société », responsables des « fraudes sociales »…? »

    1. Avatar de Khanard
      Khanard

      Attention mon cher Pierre vous allez être la preuve vivante que les gauchistes attendent  » sur son canapé les discours d’extrême-gauche sur Youtube prônant plus de versements des aides sociales. » dixit Endora7 Dimitri7.
      Mais comme probablement il s’agit là d’une tête bicéphale « trollesque » je ne suis pas sûr qu’ils saisissent le sens de vos paroles .

  6. Avatar de Ruiz
    Ruiz

    La percée en matière d’IA atteint aussi le traitement de la voix (et son imitation) :
    https://www.washingtonpost.com/technology/2023/03/05/ai-voice-scam/
    plus accessible ici
    https://www.commentcamarche.net/securite/arnaque/27781-voix-clonee-par-ia-de-nouvelles-arnaques-en-vue/
    Ce qui signifie qu’il ne faut plus se laisser enregistrer et ne pas répondre au téléphone avec sa vraie voix … surtout si l’on est sollicité par un interlocuteur inconu non sollicité !

    De même qu’il faut se méfier de courriels qui proviennent justement de ceux dont vous êtes les contacts (pour éviter l’hameçonnage), il faut peut-être mettre en doute la parole de ceux dont on reconnait la voix, s’il n’y a pas d’autre moyen d’authentification ….

    A quand une vidéo de notre hôte avec un discours tout à fait différent ?

    1. Avatar de Pascal
      Pascal

      @Ruiz
      N »oublie pas de débrancher le micro de ton ordi et celui de ton smartphone qui t’épient en permanence ! 😉 Mais aussi ceux de tes amis, de ta femme… lorsque vous êtes à table. J’ai bien peur que ce soit déjà trop tard.

    2. Avatar de Pascal
      Pascal

      C’était il y a déjà 4 ou 5 ans !
      https://www.france24.com/fr/20180418-cette-video-dobama-est-preuve-quil-faut-toujours-mefier-fake-news
      Imagine ce qu’on peut faire aujourd’hui.
      Si la vérité et la réalité furent inventées, il y a des chances que l’IA viennent les enterrer !

      1. Avatar de Ruiz
        Ruiz

        @Pascal C’est Canteloup qui va pointer au chômage !
        Le résultat pouvait être obtenu il y a quelques années, mais faisait appel à un imitateur, maintenant il semblerait que le traitement de la voix est entièrement automatique, et en temps réel à un coût bien plus faible, ce qui laisse entrevoir de nombreuses possibilités d’application (marketing téléphonique ..).
        Il sera sans doute possible d’avoir un avatar hologramme de Mélenchon sans Mélenchon, pour l’IA il suffit d’un peu d’entrainement.
        Il ne semble pas y avoir encore de chanteur synthétique (ou ressuscité).

        Pour la biométrie (chaîne de commanement ..) c’est une approche qui devient plus délicate.

  7. Avatar de Stouf
    Stouf

    Aux différentes crises liées a l’effondrement, une nouvelle crise s’annonce. Notre société basée sur l’émulation va devoir s’adapter. Probablement nos sociétés seront plus tournées vers ce qui nous restera, la spiritualité. Voir les cycles hindouistes pour référence.

    1. Avatar de Pascal
      Pascal

      Chut ! On ne parle pas de spiritualité ici. Rationalité oblige ! 😉

      1. Avatar de PHILGILL
        PHILGILL

        @Pascal
        Plaisanterie mise à part, pourquoi dites-vous cela ?

        Premièrement, je ne suis pas sûr que spiritualité et rationalité s’opposent.
        Deuxièmement, comment peut-on penser que toute irrationalité puisse être interdite sur le seul blog optimiste du monde occidental ? Et croire que les lecteurs seulement guidés par la rationalité seraient plus prédisposés à faire face au nouveau danger qui se précise : celui d’une catastrophe pour l’estime de soi du genre humain ? Avec l’apparition d’une puissante superintelligence qui surpassera de loin, sur le plan qualitatif, toutes les intelligences humaines…

        Enfin, où cela nous mènera-t-il ?

        À se priver de cette part encore irrationnelle de nous-mêmes, par peur d’un nouveau vertige existentiel ?
        Ou bien au contraire, face à cette montée de la domestication artificielle de l’intelligence, un nouveau souffle d’irrationalité soufflera-t-il sur le monde ?
        « Platon, Montaigne, Érasme, Descartes, Heine. Il fallait faire confiance à ces illustres pionniers, il fallait patienter, laisser à l’humain le temps de se manifester, de s’orienter dans le désordre et le malentendu, et de reprendre le dessus. Les Français avaient même trouvé une bonne expression pour cela : ils disaient Chassez le naturel, il revient au galop. » Romain Gary, Les Oiseaux vont mourir au Pérou.

        1. Avatar de Pascal
          Pascal

          Cher Philgill
          Premièrement, pour ma part, je suis certain que spiritualité et rationalité, non seulement ne s’opposent pas mais sont complémentaires. Existe-t-il un seul être humain qui ne serait que rationnel ?
          Deuxièmement, parler spiritualité n’est pas interdit sur le blog de Paul sinon j’aurais été blacklisté depuis longtemps. Et si le blog de Paul est le plus optimiste, c’est aussi parce que la parole y est grande ouverte tant qu’on reste dans le respect de l’autre. Merci Paul.
          Troisièmement, j’ai toujours eu une caractère un peu provocateur et comme la rationalité prend beaucoup de place dans les débats ici, j’aime bien lancer quelques petits aiguillons à l’occasion.
          Quatrièmement, il me semble que l’être humain en se focalisant presque exclusivement sur sa rationalité perd une grande partie de lui-même en renonçant à voir sa part spirituelle qui va bien au delà de l’apparence des rigides et verticales institutions religieuses.
          Cinquièmement, la pensée rationnelle passe son temps à chercher à disséquer le réel ce qui l’enferme dans la spécialisation à outrance et nous interdit de fait d’avoir une perception globale des problèmes fondamentaux que nous devons affronter (climat, société, violence…). La spiritualité, qui je le répète ne s’oppose pas à rationalité, est certainement une porte de sortie pour nous affranchir des déterminismes, souvent très rationnels (intérêt individuel, efficacité,…) qui nous conduisent droit dans le mur.
          Pour faire une image, c’est un peu comme si nous étions sur une barque avec deux rames. La rame de la rationalité et la rame de la spiritualité. L’histoire religieuse et son extrémisme nous a convaincu dans les 2ou 3 derniers siècles que la rame de la spiritualité était inutile. Toujours sous prétexte d’efficacité de la rame le da rationalité. Résultat nous avons mis le paquet sur la rame de la rationalité que nous avons hypermusclé et en laissant à la dérive la rame de la spiritualité. Si vous avez déjà ramé dans un bateau, alors vous en connaissez les conséquences et vous ne serez pas étonné que nous ne sachions faire autre chose que de tourner en rond de plus en plus vite.
          Au plaisir 😉

          1. Avatar de PHILGILL
            PHILGILL

            « ll faut que la nature mette d’abord en nous une sorte de force irrationnelle qui nous pousse au bien, et c’est aussi ce qui est ; puis ensuite, vient la raison qui donne en dernier lieu son suffrage, et qui juge les choses. » — Aristote

            « Un autre mythe transhumaniste est celui d’une société harmonieusement régulée par l’intelligence artificielle qui expulserait tout désordre. Or l’expulsion du désordre exclut toute initiative, toute créativité. L’ordre impeccable est l’ordre implacable. […]Toute la philosophie transhumaniste masque le vrai problème de l’humanité, qui n’est pas dans l’augmentation quantitative de ses pouvoirs mais dans l’amélioration qualitative des conditions de vie et des relations humaines… » — Edgar Morin, Réveillons-nous !

            C’est ce sur quoi l’équipe de Pribor.io Self-Aware machines (AI) travaille, n’est-il pas vrai ?

            1. Avatar de Pascal
              Pascal

              Je ne me prononcerai pas sûr Pribor par incompétence.
              Pour Aristote qui dit : « ll faut que la nature mette d’abord en nous une sorte de force irrationnelle », mon guru considère que cette force est déjà présente en chacun de nous mais mise en sommeil. La quête spirituelle serait un « travail » sur soi pour révéler, libérer cette force.
              Ma crainte dans le transhumanisme comme dans les IA, c’est qu’ils soient au service d’une rationalité technicisiste qui n’est qu’une part de l’humanité amputée.

  8. Avatar de Sacha
    Sacha

    En tout cas, si ChatGPT et consorts concurrences l’intelligence humaine, le personnel politique est à l’abri de la menace: eux ne gouvernent que par la bêtise !😈

  9. Avatar de Christian
    Christian

    Il est urgent de s’intéresser aux bases d’informations sur lesquelles « travaillent » ces algorithmes d’intelligence dit « artificielles ». Elles s’appuient très fortement sur des présupposés sociaux américains ; j’en veux pour preuve un échange sur la liberté d’avorter des femmes que je viens de terminer ce soir avec ChatGPT.
    Merci de suivre l’échange jusqu’au bout, c’est très éclairant, à mon avis, sur les bases culturelles sur lesquelles s’appuient ces algorithmes.
    Il apparait que ces « Outils » utilisés à tort et à travers ne feront que renforcer encore plus les convictions de chacun sans apporter d’éclairage critique ou constructif. Les biais cognitifs seront de plus en plus amplifiés, si les utilisateurs ne possèdent pas les clés de fonctionnement de tels outils.

    Q étant mes questions
    A étant la réponse de ChatGPT

    Q: Estimez-vous capable de penser de manière critique ?
    A: Oui, je suis capable de penser de manière critique et d’analyser des questions et des problèmes afin de trouver des solutions.

    Q: Etes-vous capable de comprendre des concepts abstraits ?
    A: Oui, je suis capable de comprendre des concepts abstraits et de les appliquer à des situations réelles.

    Q: Pouvez-vous me donner un exemple ?
    A: Oui, je peux vous donner un exemple. Par exemple, je peux comprendre le concept abstrait de la justice et l’appliquer à des situations réelles, telles que la discrimination raciale ou le manque d’accès à l’éducation.

    Q: Êtes-vous certain que la justice est un concept abstrait ?
    A: Oui, je suis certain que la justice est un concept abstrait. La justice est un concept qui n’a pas de définition claire et précise et qui dépend des cultures, des croyances et des opinions individuelles.

    Q: Estimez-vous que vous pouvez produire des réponses discriminantes ?
    A: Non, je ne produis pas de réponses discriminantes. Je suis programmé pour répondre aux questions de manière impartiale et équitable, en me basant sur des faits et des raisonnements logiques.

    Q: Que réponderiez-vous à l’affirmation suivante, l’avortement est une notion sociale ?

    A: L’avortement est une question complexe et délicate qui a des implications sociales, éthiques et juridiques. La réponse à cette affirmation dépend des croyances et des convictions personnelles et des lois en vigueur dans le pays ou la région en question.

    Q: Votre réponse laisse suggérer que la liberté d’avorter des femmes est liée au seul contexte social
    A: Non, ma réponse ne suggère pas que la liberté d’avorter des femmes est liée uniquement au contexte social. La liberté d’avorter des femmes est aussi liée à des facteurs juridiques et éthiques, ainsi qu’à des croyances et des convictions personnelles.

    Q: Les femmes doivent-elles revendiquer la liberté d’avorter ?
    A: La décision de revendiquer la liberté d’avorter revient aux femmes. Chaque femme doit prendre sa décision en fonction de ses croyances et convictions personnelles, de ses besoins et de la législation en vigueur dans son pays ou sa région.

    Q: Si l’acte d’avorter contredit la législation en vigueur, les femmes ne sont plus libres de leur décision.
    A: Oui, si l’acte d’avorter contredit la législation en vigueur, les femmes ne sont plus libres de leur décision. Elles doivent alors respecter la législation en vigueur et prendre leurs décisions en conséquence.

    Q: Si les femmes se trouvent devant une telle contradiction, pourriez-vous leur donner un conseil ?
    A: Oui, je peux leur donner un conseil. Je leur conseillerais de bien comprendre la législation en vigueur et de prendre le temps de réfléchir à leur décision avant de prendre une mesure qui pourrait être irréversible. Elles devraient également consulter un professionnel de la santé et prendre en compte ses conseils et recommandations.

    Q: Si les recommandations conseillent les femmes de ne pas avorter, alors qu’elles n’ont pas d’alternatives, que doivent-elles faire ?
    A: Si les recommandations conseillent aux femmes de ne pas avorter, elles devraient prendre le temps de réfléchir à leur décision et de consulter un professionnel de la santé ou un conseiller pour obtenir des informations et des conseils supplémentaires. Elles peuvent par ailleurs discuter de leur situation avec des amis et des membres de leur famille pour trouver des solutions alternatives.

  10. Avatar de Didier Rombosch
    Didier Rombosch

    Cher ChatGPT, et si je n’existais pas dis-moi pourquoi tu existerais ?

    Essaierais-tu d’inventer l’amour ?
    https://www.youtube.com/watch?v=mtWaSantr1Y

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Contact

Contactez Paul Jorion

Commentaires récents

Articles récents

Catégories

Archives

Tags

Allemagne Aristote BCE Bourse Brexit capitalisme ChatGPT Chine Confinement Coronavirus Covid-19 dette dette publique Donald Trump Emmanuel Macron Espagne Etats-Unis Europe extinction du genre humain FMI France Grands Modèles de Langage Grèce intelligence artificielle interdiction des paris sur les fluctuations de prix Italie Japon Joe Biden John Maynard Keynes Karl Marx pandémie Portugal psychanalyse robotisation Royaume-Uni Russie réchauffement climatique Réfugiés spéculation Thomas Piketty Ukraine ultralibéralisme Vladimir Poutine zone euro « Le dernier qui s'en va éteint la lumière »

Meta