31.12.2021. À propos du sentiment de piétinement
Je rapprocherai ce “sentiment de piétinement” qu’éprouvent à l’occasion certains analysants, de ce fait frappant lorsqu’on se penche en histoire des sciences sur les autobiographies de certains savants à l’origine de percées majeures dans leur discipline : le sentiment qu’ils expriment dans la période qui précède immédiatement leur grande découverte, qu’il leur manque probablement la qualité d’intellect qui leur permettrait de résoudre les questions mobilisant alors leur attention.
Le savant se répète en boucle à cette époque : « Je suis probablement trop bête pour résoudre une question aussi ardue : j’ai malheureusement atteint les limites de ce qui est à ma portée ».
Pourquoi ce sentiment, parallèle à celui de l’analysant ayant le sentiment qu’il piétine, alors que l’analyste observe de son côté quelqu’un qui selon lui “carbure” au contraire en mode turbo ? Probablement, à mon sens, parce que la capacité de calcul dont il dispose est alors entièrement mobilisée à son insu par la solution du problème. Le programmeur dirait : “Son inconscient utilise la quasi totalité de la mémoire vive à laquelle il peut accéder, et la conscience, faisant du mieux qu’elle peut avec la part congrue restant encore à sa disposition, se sent diminuée, stupide”.
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