Les carnets du psychanalyste – « Ma souffrance ne m’apparaît clairement que maintenant qu’elle a disparu »

1.2.2022. « Ma souffrance ne m’apparaît clairement que maintenant qu’elle a disparu ».

Ce “Je ne savais pas à quel point j’avais mal” est une constante dans la parole des analysants en fin d’analyse : c’est quand la douleur apparaît en négatif, en “creux”, comme un malaise dont on ne prend conscience précisément que parce qu’il a cessé d’être là, que la libération qui a eu lieu apparaît dans sa pleine mesure.

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6 réponses à “Les carnets du psychanalyste – « Ma souffrance ne m’apparaît clairement que maintenant qu’elle a disparu »

  1. Avatar de Benjamin
    Benjamin

    Bonjour Paul,

    Pour être passé par ce même constat, je me demande – avec du recul – s’il peut en être autrement ?!…

    Quand on perd pied et qu’on commence à se noyer dans ces problèmes… Quel la tête reste sous l’eau… Quasiment à vivre en apnée (étouffé par ses difficultés personnelles)… Ou boire la tasse à chaque tentative de respiration paniquée… On finit par apprendre à vivre avec la douleur dans son for(t) intérieur au point, avec le temps, de ne plus la ressentir (ou épisodiquement lors de crises « aïgues »).

    Il n’y a qu’une fois qu’on arrive à sortir de la tête de l’eau et à retrouver pied que soudainement en sent la libération de cette douleur intérieure… Et qu’on réalise à quel point on a pu nier certaines de nos souffrances psychologiques.

  2. Avatar de Chabian
    Chabian

    Pour ma part, ce fut plutôt une surprise de découvrir la source extérieure du mal (les « tabous de l’angoisse » qui limitaient, contraignaient les relations familiales, tabous imposés par les parents, comme une extension sans fin des « règles du savoir-vivre ») qui a surgi avec le travail. Bref, un « tout cela pour çà » (extérieur) plutôt que le « je ne savais pas à quel point j’avais mal » (intérieur). C’est juste un témoignage…

  3. Avatar de un lecteur
    un lecteur

    Je pense être un calme, un observateur et persévérant avec une résistance à la douleur plus haute que la moyenne, ma jeunesse sportive y est sûrement pour quelque chose. Je m’impose des garde-fous pour éviter l’obstination, mais l’asymétrie des petites victoires sur la montagne d’échecs, offusque mon jugement et remettent en cause les limites initiales censées préserver mon intégrité et celle de mes proches. C’est la dégradation des relations avec mes proches, mon enferment, qui me rappelle trop souvent que je fais fausse route.

    1. Avatar de JMarc
      JMarc

      « (…) remettent en cause les limites initiales censées préserver mon intégrité et celle de mes proches. »
      Bigre ! Take it easy !

      Quand toutes les relations se dégradent, où se réfugier ?
      En soi, c’est-à-dire toujours un peu en maman.
      Se retenir de crier « l’Enfer, maman ! ».
      Ainsi s’écrirait « enferment » au lieu de « enfermement » ?
      Lapsus du correcteur orthographique et de l’auteur qui n’aurait pas relu ou aurait relu mais pas vu ?
      (simple hypothèse psyka sauce bibi)

  4. Avatar de Dimitri/Endora
    Dimitri/Endora

    Le catholicisme associe la douleur physique à une évolution pour l’esprit, un passage obligatoire et imposé durant toute la vie, la psychiatrie et la psychanalyse ont pour but d’éviter des souffrances psychologiques, ce qui est une évolution de l’humain dans notre société tandis que le religieux y voit une règle de conduite de vie.

  5. Avatar de Nosfératus
    Nosfératus

    J’ai rencontré des individus qui n’avaient pas eu « le loisir » de s’occuper de leur souffrances psychiques, tellement ils étaient pris par des contraintes pratiques, vitales imposées par la société et leur famille. Ce n’est que au cours de leur nouvelle vie de retraité, ou en période d’inactivité forcée qu’ils ont pris pleinement conscience de leur souffrance, d’avoir vécu « à côté » de leur vie.

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  1. Mes yeux étaient las, bien plus que là, juste après l’apostrophe : la catastrophe.

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