Comme en août 1914… la guerre fracture de nouveau la gauche ! par Yorgos Mitralias

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Du point de vue de la gauche internationale, la guerre de Poutine contre l’Ukraine a commencé comme la Première Guerre mondiale et il n’est pas désormais exclu qu’elle se termine comme elle. En effet, dès leur tout premier jour, toutes les deux ont provoqué l’éclatement de la gauche internationale et sa division en deux camps de plus en plus divergents, opposés et inconciliables. Déjà au début de la guerre, on écrivait que « il est de plus en plus clair que mars 2022 tend à fracturer la gauche antilibérale internationale autant ou presque autant que août 1914 ! » (1) Aujourd’hui, onze mois plus tard, tout indique que mars 2022 est effectivement l’équivalent pour la gauche internationale du 21e siècle de ce qu’a été Août 1914 pour le 20e !

Et pourtant, tandis que pratiquement personne ne conteste en privé l’existence de cette fracture, il y a trop peu de gens de gauche qui ont le courage d’en parler ouvertement, et encore moins qui osent examiner sérieusement les tenants et les aboutissants de cette division historique de la gauche internationale. En somme, force est de constater que tout ce monde de gauche préfère exorciser plutôt qu’affronter de face sa profonde division…

En réalité, tant en 1914 qu’en 2022, la guerre n’a été que la goutte qui a fait déborder le vase des dissensions préexistantes dans les rangs de la gauche internationale. Et dans les deux cas, à quelques exceptions près, l’éclatement abrupt de la gauche et la révélation nom moins abrupte des différends abyssaux qui la traversaient ont pris de court tout le monde. C’est pourquoi on est aujourd’hui d’abord incrédules, et ensuite choqués et profondément traumatisés en découvrant soudainement que des camarades avec lesquels on a lutté ensemble pendant de longues années, se montrent actuellement totalement insensibles tant aux terribles souffrances imposées au peuple ukrainien par le poutinisme impérialiste grand-russe, qu’à la féroce répression de toute dissidence démocratique et progressiste à l’intérieur de la Russie par ce même poutinisme tyrannique.

Reste pour nous consoler, l’histoire de Lénine, en exil en Suisse, totalement incrédule devant la première page du quotidien social-démocrate allemand Vorwaerts, annonçant le vote en faveur des crédits de guerre des parlementaires du SPD, le 5 août 1914. Si incrédule qu’il a cru pendant quelques jours que ce numéro de Vorwaerts ne pouvait être qu’un faux fabriqué par l’état major de l’armée allemande pour désorienter l’ennemi. Mais, une fois convaincu de la véracité de la triste nouvelle et de la trahison même de son mentor Kautsky, qui par opportunisme n’a pas voulu aller contre les bureaucrates du parti, Lénine n’a pas hésité a écrire deux mois plus tard : « Désormais, je hais et méprise Kautsky plus que personne, avec son hypocrisie vile, sale, et satisfaite d’elle-même.» Combien on le comprend mieux aujourd’hui…

A l’instar de ce qui s’est passé au tout début de la Première Guerre mondiale dans la gauche internationale, une fois ressaisis du premier choc, on a cherché une explication à ce qui nous arrivait. Et en fouillant dans le passé, on a découvert -plutôt facilement- qu’il n’y avait finalement rien de surprenant dans cette conversion au poutinisme d’une partie de la gauche internationale. Pourquoi ? Mais, parce que le campisme de cette gauche plonge ses racines dans les véritables affinités électives idéologiques qui existent entre elle et le poutinisme, avec lequel elle partage une vision du monde qui n’a absolument rien de progressiste !

En effet, comme on l’écrivait déjà le 1er Juillet 2022 (1), « l’attraction ou plutôt la fascination qu’exerce Poutine sur cette partie de la gauche ne peut s’expliquer pleinement si l’on ne tient pas compte de certaines de leurs… affinités électives » (…) Et on enchaînait énumérant certains des tares de cette gauche, qui font que ces campistes soient profondément conservateurs et donc compatibles avec le poutinisme : « Et pour appeler un chat un chat, il est bien connu qu’ils se sont toujours – et souvent ostensiblement – abstenus de tous les grands mouvements sociaux de notre époque, tels que les mouvements féministes et LGBTQ+, pro-immigrants et pro-réfugiés, celui de l’écologie et celui contre la catastrophe climatique, alors qu’ils ne se sont jamais distingués par leur soutien fervent aux mouvements pour les droits de l’homme et des minorités de toutes sortes, n’hésitant souvent à les qualifier même d’imposture et d’invention de … l’impérialisme, ce qu’ils disent d’ailleurs aussi du changement climatique ! »

Toutes ces caractéristiques de ce courant de la gauche internationale, étaient depuis longtemps connues mais ne faisaient pratiquement pas débat tant que manquait la grande occasion historique qui permettrait qu’elles soient revendiquées haut et fort, et de façon très agressive. Cette occasion leur a été offerte par la guerre de Poutine contre l’Ukraine. Exactement comme le profond conservatisme de la social-démocratie allemande et française, qui passait pratiquement inaperçu au début du 20e siècle sans faire des vagues, a éclaté au grand jour seulement quand a sonné l’heure de la vérité incarnée dans le vote des crédits de guerre juste au début d’août 1914 !

Mais, hélas, le problème actuel ne se limite pas à l’existence de ces inconditionnels du maître de Kremlin. Il y a aussi un autre courant de la gauche internationale qui pose problème, ceux qui professent la paix à tout prix. Bien que condamnant l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, ils s’opposent à l’armement des Ukrainiens par les Occidentaux, OTAN et États-Unis en tête, et conseillent aux Ukrainiens de résister contre la deuxième plus puissante armée du monde, seulement … passivement, considérant que cette résistance passive sera à long terme bien plus efficace que celle armée.

Il y a quelques jours, traduisant en grec l’important texte d’Ernest Mandel « Marx, Engels et le problème de la double moralité », nous nous sommes vite aperçus que l’auteur non seulement argumentait de façon très convaincante contre ce courant qui professe la paix en Ukraine à tout prix, mais qu’il le faisait aussi au nom de cette même moralité revendiquée par ceux qui s’opposent à la résistance armée des Ukrainiens. La parole donc à Ernest Mandel, dont on célèbre d’ailleurs le centenaire en 2023. Il a des choses importantes et utiles à nous dire et à nous rappeler :

« Quiconque ne résiste pas activement à la violence des dirigeants, quiconque ne tente pas d’éliminer cette violence ici et maintenant, devient objectivement complice du triomphe (temporaire) de cette violence. Et ce, même s’ils postulent qu’à long terme, la résistance non violente donnerait des résultats supérieurs. En pratique, cela revient à sacrifier toute une génération, voire des générations successives de personnes, à un idéal à long terme, dont la réalisation n’est d’ailleurs pas certaine ».

Et Mandel enchaîne, illustrant ses dires avec un précédent historique dont les protagonistes professaient -déjà!- la même résistance passive des victimes face à leurs bourreaux impérialistes :

« L’exemple le plus clair est celui du Troisième Reich pendant la Seconde Guerre mondiale. Ceux qui (comme Gandhi) proposaient une résistance passive dans les territoires occupés pour saper la domination nazie à long terme, oubliaient qu’entretemps, tous les Juifs, les Tziganes, les « races inférieures », les marxistes, les syndicalistes, les humanistes, etc. seraient littéralement exterminés. Ces partisans du pacifisme étaient prêts à sacrifier des dizaines de millions de vies humaines au triomphe d’une idée. Ainsi, pour les pacifistes aussi, la fin justifie les moyens (inhumains). Tout aussi absurde était la déclaration infâme des dirigeants sociaux-démocrates allemands au cours des semaines décisives de la prise de pouvoir par Hitler : « Nous ne voulons pas de grève générale ni de résistance armée, car nous ne voulons pas faire couler le sang des travailleurs ». Mais en laissant Hitler arriver au pouvoir sans faire tous les efforts nécessaires pour l’en empêcher, le sang de millions de travailleurs a été versé, certainement plus que celui qui aurait été versé lors d’une grève générale armée durant l’hiver 1932-1933 ».

Et à Mandel de mettre un point final à son argumentation de façon à la fois concise et tranchante :

« Il n’y a pas d’issue à ce dilemme. Face à la terreur et à la violence utilisées par la classe dominante et ses États pour perpétuer l’exploitation, la coercition et la domination, les exploités et les opprimés n’ont d’autre choix que d’utiliser tous les moyens possibles pour leur libération. Les moyens efficaces comprennent certains moyens qui vont à l’encontre des règles éthiques qui régissent habituellement les relations entre les individus. En ce qui concerne le côté éthique de l’attitude marxiste envers la violence organisée, son point de départ est qu’il est moralement irresponsable et inacceptable d’identifier la violence utilisée par les esclavagistes pour perpétuer l’esclavage avec la violence utilisée par les esclaves pour se libérer ». (2)

Notre conclusion : Bien dit camarade Ernest…

Notes

1. https://lanticapitaliste.org/opinions/international/quest-ce-qui-fait-que-les-poutinistes-et-les-poutinisants-perpetuent-les

2. « Ernest Mandel : Marx, Engels and the problem of double morality »https://www.iire.org/node/1028 . Ce texte d’Ernest Mandel, écrit en 1983, n’est pas disponible en français.

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14 réponses à “Comme en août 1914… la guerre fracture de nouveau la gauche ! par Yorgos Mitralias”

  1. Avatar de Toulet Alexis
    Toulet Alexis

    Il se dit que la guerre est un « accélérateur de l’Histoire », et elle peut notamment révéler et mettre à jour des oppositions et des différences qui n’avaient jusque là pas eu l’occasion de jouer à plein. Elle peut être aussi le déclencheur de revirements, voire pour certaines personnes le point de départ d’un chemin assez long.

    Je citerais le cas du directeur du quotidien socialiste « Avanti! » – sur l’exemple et avec le même nom que le quotidien socialiste allemand « Vorwärts » – qui fut expulsé en 1914 du Parti socialiste italien parce que favorable à l’entrée en guerre de son pays au côté des Alliés. Après la guerre, mécontent du résultat du conflit pour l’Italie, il créa un mouvement politique original, qu’il mena assez loin. Autoritaire et nationaliste, corporatiste plutôt que syndicaliste, il lui choisit un nom dérivé de la Rome antique, plus précisément des faisceaux des licteurs qui accompagnaient les magistrats romains, les « fasces lictoriae ». Impossible de ne pas lui reconnaître une bonne dose de créativité politique !

    Il s’appelait Benito Mussolini. Et quand il prit le pouvoir à Rome comme « Guide », difficile de nier qu’il avait fait pas mal de chemin depuis son passé syndicaliste et révolutionnaire !

    Est-ce à ce genre de « créativité » politique que pense Yorgos Mitralias en écrivant de la guerre de Poutine « il n’est pas désormais exclu qu’elle se termine comme » (la première guerre mondiale) ? Que d’aucuns, issus de la gauche, mais je dirais peut-être aussi de la droite ou d’autres horizons, non pas créent une réédition de mouvements d’antan, comme par exemple le fascisme, mais plutôt quelque chose de vraiment original… et dont on se dirait après coup qu’on se serait bien passé, comme on se le dit du fascisme ?

  2. Avatar de arkao

    Yorgos Mitralias n’a pas pour habitude de répondre aux commentaires mais je vais néanmoins lui poser une question:
    Qu’entendez vous par « la gauche internationale » ? Cela correspondrait à quels partis dans les pays européens ?
    Rien que pour la France, mettez-vous dans ce même sac le PS, le PCF, EELV, LFI ? Et le NPA dans tout ça ?
    Il y aurait « un courant de la gauche internationale qui pose problème, ceux qui professent la paix à tout prix ». Lequel ? Des noms ? En fait on voit bien qui vous désignez mais cette façon de le faire sans les nommer est un procédé détestable qui ne vous fait pas honneur et rappelle des heures sombres de l’Histoire.
    Sinon, confusionnisme habituel. Un coup la Première Guerre, un autre la Deuxième, une pincée d’esprit de Munich au passage, on tambouille tout ça pour obtenir un purée sans autre goût qu’un appel déguisé à la guerre à outrance assaisonnée à la sauce moraline.

    1. Avatar de Khanard
      Khanard

      @arkao

      vous posez trop de questions ! C’est peut être pour ça que M. Yorgos Mitralias ne répond pas . En ce qui me concerne j’ai été désagréablement surpris par l’absence d’évocation des camarades Ukrainien qui luttent pour leur liberté . Et pourtant , comme je l’ai dit dans le commentaire de 17h31, les enjeux pour l’Ukraine avant tout et l’Europe ensuite sont critiques .

    2. Avatar de Garorock
      Garorock

      Toujours rien compris à cette histoire de marxistes-léninistes et de Trotskystes…
      Pourquoi, ils sont pas pôtes?

    3. Avatar de Guy Leboutte

      @arkao entre autres

      Je suis d’accord sur le flou de « la » gauche sous le clavier de Yorgos.
      Mais ici c’est vous qui tournez en boucle, ici, arK.O. Vous oubliez d’interroger le réel du terrain.
      Or une question importante est : y a-t-il un sentiment national ukrainien ?
      Ces gens toujours plus nombreux, comme l’écrivain Kourkov (« Le pingouin » pour ceux qui l’auraient lu, et aujourd’hui « L’œil de Kiev », une bonne littérature de l’absurde et du dérisoire), passé de « Russe ethnique » à « écrivain ukrainien russophone » comme il le dit lui-même, que veulent-ils ?

      …S’il y a un peuple ukrainien, et vu qu’il y a une armée étrangère (doublée de mercenaires de la pire espèce) qui envahit et pilonne, ne sommes-nous pas dans un cas d’application du droit à l’autodétermination des peuples ? Ne fallait-il pas soutenir le Vietnam nordiste contre l’Oncle Sam, ou les résistances belge, française et autres contre l’envahisseur nazi ? N’eût-il pas fallu, en tant que « démocraties », soutenir militairement la république espagnole contre Franco ?

      Je suis personnellement profondément pacifiste à titre personnel, j’ai eu fait mon service militaire et me suis ensuite fait reconnaître comme objecteur de conscience, mais si « les » Ukrainiens veulent se battre, je ne doute pas qu’il faille les soutenir. Et bien sûr l’Occident est prédateur, cupide et militariste, l’Otan a multiplié les bêtises et les mauvais coups, les mensonges et les massacres, mais tant pis ! Il n’y a qu’un monde, comme l’assène Alain Badiou, et il n’y a qu’un « camp » pour soutenir l’Ukraine. Tant pis.

      Un jour, on peut l’espérer, « les » Ukrainiens se battront aussi contre le capitalisme, le libéralisme (plutôt grave) de leur président, leurs oligarques, mais morts ils ne se battraient plus contre personne ! Si l’étranger ne les soutient pas, viendraient au pouvoir à Kiev des fantoches pro-poutiniens, entre Loukachenko et Kadyrov, joli choix n’est-ce pas.

      J’ai déjà dit à Yorgos qu’il avançait masqué, et je lui ai demandé des noms, comme Arkao ici. Mais aujourd’hui il commence à être précis. Ses références trotskystes me paraissent sans intérêt, et relever entre autres de l’obsession de vouloir présenter des réponses « justes » à des questions que l’Histoire ne pose plus (Boukharine oui ou non, et quoi, etc …pff), et de faire de Trotsky, boucher de la répression bolchevique des origines – Kronstadt 1921 -, un héros et un martyr.
      Cependant je salue son article. En clair, il en a à tous les gens qui sous couvert du fanion « gauche » ou de pacifisme veulent la paix à n’importe quel prix en Ukraine, c’est-à-dire à la défaite et à l’écrasement du pays bleu et jaune, c’est assez clair.
      Comme quoi « il y a une vérité dans toute phrase de mon adversaire », disait Willhelm Reich, même si Yorgos n’est pas, ou pas encore, mon adversaire.

      J’ai ici soigneusement mis des guillemets à « les » Ukrainiens.
      Si le peuple ukrainien n’existe pas, aussi flou soit le concept, alors, oui, Poutine met « juste » de l’ordre dans une des ex-provinces russes. Comme les tsars, comme Staline, et comme Trotski. Affaire interne et tueries ordinaires des siècles.

      Z’êtes mal pris, arkao.

      PS : les « peuples » sont toujours largement des fictions, ce qui ne veut pas dire qu’ils n’existent pas, mais que leur concept, leur auto-définition, est fictionnelle. Un auteur formidable sur la question est Schlomo Sand, prof d’histoire à l’université de Tel-Aviv, qui a signé une livre titré « L’invention du peuple juif ».
      Pour revenir à notre diable de l’année, la définition du peuple russe par Poutine est un grand délire historique.

  3. Avatar de Khanard
    Khanard

    bien sûr que la gauche internationale est fracturée ! Mais avant toute chose il faudrait savoir ce que pense la gauche Ukrainienne .
    Je crois savoir qu’il y a depuis 2015 une petite organisation de gauche , Social Ruch en particulier , dirigée par Vitaly Dudin , qui pose des questions intéressantes.
    Entre autres pourquoi , en raison de la guerre subie par l’Ukraine, de nombreuses entreprises restent encore privées aux mains d’oligarques. Car en fait qui dit organisations de gauche sous entend allégeance aux nostalgiques de l’URSS. Et , on peut à tout le moins le comprendre , il y a une montée du sentiment nationaliste en Ukraine .
    A cela s’ajoute la décision du secrétaire du conseil de défense Ukrainien d’Ukraine , un certain Danilov, d’interdire la langue et la culture Russe . Sauf qu’une part non négligeable d’Ukrainiens parlent le Russe alors que va t’il leur advenir si le nationalisme Ukrainien se développe ? C’est à ces questions que la gauche Ukrainienne devra répondre, ce qu’a compris Sergei Movstchan (anarchiste activiste au sein de Solidarity Collectives ) alors selon lui les partisans de gauche doivent participer au combat sans états d’âme pour ne pas perdre toute légitimité lors des futurs combats politiques.
    Yuri Shelyashenko du Mouvement ukrainien pour la paix, bien sûr, ne voit pas les choses sous la même optique et être objecteur de conscience aujourd’hui est stigmatisé.
    Pour conclure la gauche occidentale devrait plutôt soutenir cette gauche ukrainienne qui , il faut le souhaiter reste dans un pays démocratique plutôt que de tergiverser au sujet d’un pays qui est déjà totalitaire .

  4. Avatar de Hervey

    Pour l’instant pas de déclaration de guerre, pas plus à la Russie qu’au climat mais on s’y prépare de diverses façons.
    Le premier problème est qu’en s’y préparant, en augmentant les budgets militaires pour produire des armes létales devant servir sur les prochains fronts, on offre notre flanc atlantique à l’envahisseur climatique. Le « mauvais temps » vient souvent par ce côté. Comique de situation.

    http://hervey-noel.com/nuagerie-gaia/

    2023 n’est pas 1914 et ce point de vue on ne va pas voir venir un appel à mobilisation en bon et du forme mais attention à la vie peau de chagrin et question réduction, le problème des retraites est dans ces tuyaux là.

    Division à gauche seulement ?

  5. Avatar de l'arsène
    l’arsène

    Mais quelle soupe !
    Et comparer la gauche de 1914 avec celle d’aujourd’hui, il n’y a pas photo, c’est Jaurès qui avait raison à l’époque et non les va-t-en guerre et une certaine gauche aujourd’hui sous les habits du méprisant Macron, de certains socialistes et de certains écolos feraient se retourner Jaurès dans sa tombe, lui qui avait pressenti que la guerre qui se profilait allait mener l’Europe vers le chaos, nazisme et stalinisme en étant les conséquences très directes.
    Et le concept de  » gauche internationale » ne veut strictement rien dire, il en existe que deux : la « gauche  » d’accompagnement du système capitaliste, style gauche Hollande, et l’autre bien plus exigeante qui refuse cette soumission.

    1. Avatar de Khanard
      Khanard

      @l’arsène
      je plussoie mais j’ai quand même une interrogation. Vous dites que « gauche internationale » ne veut rien dire . Admettons, c’est votre avis. Mais pourquoi enchaînez vous par ‘il en existe que deux » ? Deux gauches internationales ? Il y aurait « une gauche internationale d’accompagnement du système capitaliste » ou bien ‘l’autre plus exigeante… » ? Ou bien aucune ?
      Là où je suis d’accord avec vous c’est quand vous dites « gauche hollande » qui est pour moi la gauche bourgeoise et dans laquelle je mets le PS (En partant de Mitterrand, Jospin etc…) , Mélenchon et ses sbires de LFI. Roussel et ses élucubrations, et ainsi de suite . En fait toute une gauche qui part de Tony Blair à Pedro Sanchez et là , sous le feu de l’écriture j’en oublie.
      Lorsque vous avez fait le ménage de toute cette gauche bourgeoise larmoyante dont semble faire partie Yorgos Mitralias que nous reste t’il ?

  6. Avatar de Garorock
    Garorock

    Et on est de quelle gauche si on ne veut plus manger de Flamby et qu’on pense qu’il vaut mieux envoyer des armes en Ukraine que des militaires?
    On est de quelle gauche si on pense qu’il n’est pas indigne d’aider un peuple attaqué par un dictateur d’un état maffieux, un fasciste pour qui ses citoyens ne valent pas plus qu’une livre de chair?
    Ce n’est pas « bien » parce qu’une partie de la droite (l’extrème centre) dit à peu près la même chose? Cette partie de la droite qui comme une partie de la gauche est allée se faire vacciner plutôt que d’écouter le docteur Raoult?
    Ou ce n’est pas bien parce qu’on n’a pas réussi a arrêter la bombe sur Hiroshima; la guerre d’Irak et à sauver Allende?

  7. Avatar de Hadrien
    Hadrien

    Le nationalisme est l’arme absolue de la droite. Ecoutez par exemple la dérive d’un Onfray.

  8. Avatar de JACQUES WEBER
    JACQUES WEBER

    Que la « gauche » soit profondément divisée sur la guerre en Ukraine est une évidence. Il n’y a qu’à faire un petit tour du côté des sites « Le grand soir » et « Contretemps » pour s’en convaincre.
    La comparaison avec 1914 me semble un peu tirée par les cheveux, le contexte est complètement différent. Ces étranges débats au sein d’une certaine gauche qui se revendique du marxisme au sens large me renvoient plutôt au printemps et à l’été 1968 qui conduisait certains à soutenir l’invasion de la Tchécoslovaquie au nom de la lutte contre le révisionnisme.
    L’erreur tragique du soutien « de gauche » au pouvoir poutinien repose sur un raisonnement binaire (au sens de la logique binaire) : le monde est coupé en deux entre mes amis et mes ennemis. les ennemis de mes ennemis sont donc mes amis. L’impérialisme des États Unis est mon ennemi, ceux qui le contestent font donc partie du cercle de mes amis.
    Cherchez l’erreur !
    L’OTAN, dirigé par les États Unis, a conduit une politique provocatrice et dangereuse depuis 1990 en passant par 2008 qui a contribué au déclenchement du conflit. Cela ne justifie en rien l’invasion d’un pays, le bombardement des villes, etc.

  9. Avatar de Henri
    Henri

    « Il est impossible que le système ne change pas ». Entretien avec Alexei Yurchak

    Dans cet entretien conduit par Anna Filipova, l’anthropologue Alexei Yurchak (professeur à l’Université de Californie à Berkeley) explique pourquoi Poutine déteste Lénine et en quoi la Russie d’aujourd’hui ressemble aux derniers jours de l’Union soviétique.

    Extrait :

    « AF : Nombreux sont ceux qui considèrent la crise actuelle, non pas simplement comme une crise des idées et des politiciens de droite, mais comme une crise de l’ensemble du modèle capitaliste. Les changements à venir vont-ils mettre en branle, non seulement la restructuration du pouvoir vertical, mais aussi celle du système ?

    AY : Je crois qu’il y a incontestablement une revendication d’un besoin de justice et de solidarité, qui a fait défaut pendant longtemps. La société russe contemporaine, comme la société américaine, est marquée par une polarisation sans précédent, où une minorité se taille la part du lion des ressources nationales. Il s’agit d’une situation extrêmement antidémocratique. La société russe exige une transformation sociale qu’on pourrait dire de gauche, mais qu’on pourrait aussi qualifier plus précisément de démocratique au sens large.
    Sans doute, les élites financières et politiques de l’Occident portent en partie la responsabilité d’avoir permis l’ascension du régime de Poutine. Leur avidité a contribué à l’émergence d’une classe d’oligarques de l’état poutinien. Ils ont fait affaires avec Poutine, multipliant leurs propres fortunes ainsi que la sienne, ont acheté son gaz et son pétrole, lui ont vendu des biens immobiliers de luxe et des clubs de football, et ont conservé son argent dans des banques et sur des comptes offshore. Ils ont contribué à créer les conditions qui ont provoqué la naissance de ce régime dictatorial et ont continué de l’entretenir même lorsque la nature cannibale du régime ne faisait plus aucun doute. Certes, Poutine et son cercle restreint porte en grande partie la responsabilité de ce qui se passe aujourd’hui, de cette guerre, mais les élites occidentales ont joué le jeu de Poutine pendant bien trop longtemps, tout en s’enrichissant par la même occasion. »

    Article complet et fort intéressant / Club Mediapart :
    https://blogs.mediapart.fr/vassilyp/blog/190123/il-est-impossible-que-le-systeme-ne-change-pas-entretien-avec-alexei-yurchak

    1. Avatar de Hadrien
      Hadrien

      « Sans doute, les élites financières et politiques de l’Occident portent en partie la responsabilité d’avoir permis l’ascension du régime de Poutine »
      La société russe n’a jamais été capable de générer autre chose que des dictatures, elle n’a pas besoin pour cela des élites financières occidentales. L’attirance de la gauche occidentale pour la Russie en dit long sur sa méfiance à l’égard de la démocratie. Notons en outre une haine profonde en France contre les US, partagée à droite et à gauche. Dernier exemple, le petit (dans tous les sens du terme) fils du Général.

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