À propos de Qu’est-ce qui émet des gaz à effet de serre (et qu’est-ce qui n’en produit pratiquement pas) ?
On pourrait ajouter à la liste, épandre 100 unité d’engrais azoté de synthèse sur 1 hectare (100kg donc) = 10 000km en voiture = 2.85T d’équivalent carbone !
Eh oui, non seulement l’azote de synthèse est produit essentiellement à partir de gaz (russe pour l’Europe, avec encore une belle dépendance), mais surtout, une fois épandus, ces engrais azotés de synthèse dégagent de grandes quantités de protoxyde d’azote. Le N₂O étant le gaz à effet de serre le plus réchauffant : 300 fois plus que le CO2, 10 fois plus que le méthane.
Corollaire : décarboner l’agriculture française et européenne passe par l’arrêt des élevages d’animaux industriels ou semi-industriels mais surtout par l’interdiction d’utiliser des engrais azotés de synthèse !
Si on arrête l’élevage industriel mais que les cultures continuent d’être fertilisée à l’azote de synthèse, on va même aggraver le problème vu qu’on aura retiré l’engrais azoté apporté par les effluent d’élevage industriel (certes de piètre qualité, mais toujours moins nocif que l’azote de synthèse par lequel on le remplacera).
La solution : 1 / arrêt des élevages industriels ou semi-industriels d’animaux pour ne conserver que des élevages exclusivement à l’herbe (prairies naturelles, haies, arbustes et bois avec du pâturage tournant dynamique pour maximiser la séquestration de carbone et la biodiversité, plus les cultures de légumineuses associées dans les rotations de cultures qui ramènent de l’azote dans les sols). À cette condition, l’élevage peut redevenir une partie de la solution et non du problème de l’agriculture actuellement !
2 / Interdiction des fertilisants de synthèse en les remplaçant par des cultures de légumineuses, en réintroduisant plus de haies, et en développant l’agroforesterie. Les haies et arbres (et les plantes à enracinement profond) en plus de leur bienfaits sur la régulation de l’eau et des températures (diminution de l’érosion, augmentation des réserves en eau, diminution des pertes à l’évaporation, remontées d’eau profonde en périodes sèches, ombrage, etc.) remontent également le potassium et autres minéraux des strates profondes et les rendent disponibles pour les autres cultures notamment par la dispersion de leur feuilles mortes à l’automne et via les échanges avec le réseau de mycélium dans le sol.
Bonne nouvelle, on sait déjà faire tout ça ! Et le mettre en place à grande échelle peut aller très vite dès lors que les décisions sont prises (de l’ordre de 5 ans à 10 ans !). On pourrait éliminer 10 à 20% du total de la contribution française au réchauffement climatique tout en favorisant la résilience des milieux naturels !
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