La spéculation ? C’est jeune et c’est moderne !

Demandez à M. Sam Bankman-Fried, plus jeune et plus moderne que lui, on ne fait pas !

La spéculation

Elle consiste à faire des choix qui engagent sur le futur, en anticipant certaines évolutions, et en prenant le risque que ces anticipations ne se réalisent pas. C’est pourquoi le spéculateur attend une rentabilité importante de son engagement, pour rémunérer le risque qu’il prend. Il n’investit pas, il engage des fonds en vue de revendre et de réaliser une plus-value.

De nombreux produits financiers d’achat et de vente à terme, parfois assortis de couvertures destinées à limiter le risque, ont été créés pour répondre à ces recherches de plus-values à court terme. Ils s’échangent sur les places financières. Ainsi, un producteur de blé peut, pour assurer le cours auquel il vendra son blé une fois la récolte terminée, s’engager dans un contrat de vente à terme à un cours fixé. Le contrat coûtera d’autant plus cher que le cours qu’il demande sera élevé par rapport au cours au moment du montage. Face à lui, il ne trouvera pas directement des utilisateurs du blé qu’il produit, mais des opérateurs financiers prêts à souscrire son contrat. D’autant que ces contrats peuvent être revendus avant leur terme d’échéance.

Anticiper les évolutions

Ces spéculateurs qui font des allers-retours favorisent la liquidité sur les marchés. Ce qui leur permet d’être plus efficaces. La spéculation joue un rôle essentiel dans le fonctionnement des mécanismes économiques. C’est elle qui permet de faire l’arbitrage entre le court et le long terme, et d’intégrer dans les choix d’aujourd’hui la prise en compte de certaines anticipations futures. C’est sur elle , bien plus que sur l’action d’experts ’éclairés’, que repose la capacité d’assurer la préservation des ressources les plus rares.

Il est souvent dit que le libre fonctionnement du marché privilégie le présent sur le futur. Il conduirait ainsi à un épuisement plus rapide des ressources. C’est sans compter sur la présence du spéculateur qui, parce qu’il espère en tirer demain un profit, prélève une part des ressources actuellement disponibles pour les conserver dans l’espoir de les revendre plus tard lorsque les prix seront plus élevés.

En agissant ainsi le spéculateur contribue à impacter dans les prix présents la prise en compte des raretés futures. C’est ainsi que le marché intègre l’avenir dans les prises de décision d’aujourd’hui. C’est ainsi qu’il assure que la société gère l’exploitation de ses ressources non renouvelables de manière ’optimale’ (ni trop vite, ni pas assez vite, juste le bon rythme).

Où trouve-ton cela ? Si je vous le dis, vous ne me croirez pas, aussi, vérifiez vous-même.

On vit une époque formidable !

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29 réponses à “La spéculation ? C’est jeune et c’est moderne !

  1. Avatar de Ruiz
    Ruiz

    Il est permis de se demander pourquoi l’Etat ne fait pas de spéculation sur un stock de masques, sur l’isolement de l’habitat, sur des stocks de munitions, des formations de médecins, …

    La spéculation à court terme n’est que l’exploitation économique d’un accès plus rapide à l’information.

    Twitter a peut être une certaine valeur.

  2. Avatar de Lagarde Georges
    Lagarde Georges

    La première explication qu’on m’a donné était courte, amusante et très claire:
    – J’ai ouvert plusieurs des boîtes de sardines du stock que tu m’as vendu. Toutes immangeables !
    – T’as rien compris. Ces conserves c’est juste qu’on les achète on les vend, on les achète on les vend, on les achète on les vend. C’est pas pour manger!

    1. Avatar de ebolavir
      ebolavir

      La première fois que j’ai entendu cette histoire (au siècle passé, et encore loin de sa fin), c’était une histoire juive, racontée par un ami juif. Dans la rue Moïse croise Aaron qui pousse une charrette à bras. _ « Qu’est-ce que tu as là-dedans ? » _ « Tu vois bien, c’est des nippes. » _ « Des nippes, mais tu les a regardées, c’est pas mettable. » _ C’est pas pour mettre, c’est pour vendre. » L’avant-dernière fois, c’était raconté par Jacques Attali, des pantalons https://www.youtube.com/watch?v=lXCIVxwER3o (ça dure une minute).

      1. Avatar de Ruiz
        Ruiz

        @ebolavir ou des diamants …

        on peut essayer avec des bitcoins, des obligations d’Etat ?? des actions Tesla ? EdF ? de l’immobilier ..

      2. Avatar de Henri
        Henri

        Ebolavir,

        La vidéo n’est hélas plus disponible sur le site mais peut-être peut-on la trouver ailleurs ?

        En tous les cas, c’est un documentaire qui décoiffe sur le business de la nippe !

        Vous croyez en donnant vos anciens habits habiller le misérable et vous ne faites qu’enrichir des profiteurs en tous genres. Les vieux habits donnés par des particuliers européens sont vendus à prix d’or aux habitants du Ghana par des entreprises cyniques ou ils finissent dans des décharges à ciel ouvert. Mais chut !… il ne faut pas trop en parler…

        Merci à Hugo Clément, un vrai journaliste – une chose si rare aujourd’hui – d’avoir lever le pot-aux-roses :

        Video : Émission France 5 :  » Sur le Front : où finissent nos vêtements ?  » par Hugo Clément.

        https://www.france.tv/france-5/sur-le-front/2956729-ou-finissent-nos-vetements.html

        Article du huffingtonpost commentant l’enquête d’Hugo Clément et de son équipe :

        https://www.huffingtonpost.fr/life/video/dans-sur-le-front-hugo-clement-devoile-les-dessous-des-collectes-de-vetements_190236.html

  3. Avatar de Personne
    Personne

    Bonjour,

    Ouah,

    Vin Diou, l’on est pas sortie de l’auberge,

    Cordialement,
    Personne

  4. Avatar de un lecteur
    un lecteur

    La finance pour les gogos, dans un français impeccable, cautionné par Manu Ier, au plus grand des cieux.
    Les mantras de la finance avec la baguette sous bras c’est quand même plus class que panini Trump.
    « Il est souvent dit que le libre fonctionnement du marché .. », ou comment affirmer que ce qui suit tombe du ciel, enfin plutôt la résidence de Manu Ier. Pour les offrandes, veuillez vous annoncer à l’autel de Bercy.

  5. Avatar de Pascal
    Pascal

    Je rappelle au passage que ce sont les hauts fonctionnaires de Bercy (ceux qui écrivent ça) qui forment également tous les Énarques à l’économie !
    Après on s’étonne que nos grands élus, une fois au pouvoir, font tous la même chose à droite comme à gauche.

    1. Avatar de Lagarde Georges
      Lagarde Georges

      En effet, « L’école nationale d’administration (ENA) a été créée par l’ordonnance no 45-2283 du 9 octobre 1945 par le Gouvernement provisoire de la République française, alors présidé par le général de Gaulle. Cette décision, […], avait été préparée par la Mission provisoire de réforme de l’administration, placée auprès du chef du gouvernement et dirigée par Maurice Thorez, vice-président du Conseil et secrétaire général du Parti communiste français. Après la démission du Général de Gaulle de la présidence du Conseil le 20 janvier 1946, c’est Maurice Thorez qui va réussir à mener à bien la réforme administrative et l’élaboration du statut de la fonction publique, en se préoccupant d’assurer d’abord la naissance de l’école nationale d’administration. Michel Debré, maître des requêtes au Conseil d’État et commissaire de la République à Angers, animait cette mission de création de l’école. Il a assuré provisoirement la direction de l’école.» (Wikipedia)

      1. Avatar de Henri
        Henri

        Georges Lagarde,

        Depuis sa création, la haute administration a largement dérivé et c’est elle qui a produit son jeune poulain pour atteindre les plus hauts sommets de l’État afin de démembrer tout ce qui s’est inventé en 1945 lors de la création partagé de l’État démocratique et social par le vrai CNR.

        E.M est l’enfant béni du Medef ( Denis Kessler ) et de la  » Mafia d’État  » :

        Vincent Jauvert :  » La Mafia d’État  » – ed Seuil.

        Résumé du livre :

         » En France, un petit groupe de hauts fonctionnaires truste la plupart des postes clés et lucratifs – dans les grandes entreprises privées comme au cœur de l’État. Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, jamais cette caste n’a été aussi puissante et aussi riche.

        Comment cette caste, unique dans le monde occidental, s’est-elle constituée sous le gaullisme, a prospéré sous Mitterrand, pour atteindre son apogée aujourd’hui ? Comment a-t-elle réussi à contrer toutes les tentatives pour réduire son pouvoir ? Pourquoi des proches d’Édouard Philippe sont-ils des archétypes de cet entre-soi ?

        Grâce à une quarantaine de témoignages inédits, La Mafia d’État révèle les secrets de cette tribu de grands commis souvent plus préoccupés par l’argent et le pouvoir que par l’intérêt général. On y apprend comment ils se cooptent dans les conseils d’administration de groupes privés, parfois aux limites de la loi ; comment ils font fortune grâce au démantèlement de l’État qu’ils ont eux-mêmes orchestré ; comment certains ont continué à manœuvrer habilement et à prospérer pendant la crise sanitaire.  »

        Grand reporter à L’Obs, Vincent Jauvert est notamment l’auteur des bestsellers d’investigation Les Intouchables d’État et Les Voraces (prix Anticor 2021).  »

        ————————————————————————————————

        Citation de Denis Kessler ( Medef ) parue dans la Revue Challenges le 4 octobre 2007 :

        « Il s’agit de défaire méthodiquement le programme du CNR » :

        Article Club Mediapart : https://blogs.mediapart.fr/republicain/blog/191211/denis-kessler-il-sagit-de-defaire-methodiquement-le-programme-du-cnr

        1. Avatar de Lagarde Georges
          Lagarde Georges

          Qu’un petit groupe de gens truste la plupart des postes clés des états (et des grandes entreprises privées depuis qu’elles existent et sont en concurrence avec eux) c’est vrai depuis au moins deux millénaires.

          L’ENA a été crée à une époque où les gens qui avaient occupé les postes clés en France avant et pendant la seconde guerre mondiale avaient été, du moins pour une partie d’entre eux, remplacés par des résistants qui n’étaient pas issus des mêmes castes. Deux ou trois générations plus tard les effets de ce renouvellement se sont si fortement estompé qu’il n’y a vraiment pas de quoi être surpris de l’incompétence de « ceux qui nous gouvernent. » À mon avis rien d’inhabituel, plutôt un retour à la situation antérieure.

  6. Avatar de Christian Brasseur
    Christian Brasseur

    Autant dire qu’il s’agit du miracle de la mutiplication des pains, version Bercy.

  7. Avatar de Juillot Pierre
    Juillot Pierre

    « … Il est souvent dit que le libre fonctionnement du marché privilégie le présent sur le futur. Il conduirait ainsi à un épuisement plus rapide des ressources. C’est sans compter sur la présence du spéculateur qui, parce qu’il espère en tirer demain un profit, prélève une part des ressources actuellement disponibles pour les conserver dans l’espoir de les revendre plus tard lorsque les prix seront plus élevés.

    En agissant ainsi le spéculateur contribue à impacter dans les prix présents la prise en compte des raretés futures. C’est ainsi que le marché intègre l’avenir dans les prises de décision d’aujourd’hui. C’est ainsi qu’il assure que la société gère l’exploitation de ses ressources non renouvelables de manière ’optimale’ (ni trop vite, ni pas assez vite, juste le bon rythme). »

    C’est ainsi donc, que « …. la société gère l’exploitation de ses ressources non renouvelables de manière ’optimale’ (ni trop vite, ni pas assez vite, juste le bon rythme). » lorsque par exemple, dans les stations de ski, les canons à neige fonctionnent à plein régime, malgré l’exceptionnalité d’une couverture neigeuse précoce, à certaines altitudes et longitudes…?

    C’est ainsi donc… que malgré les réservations se remplissant à 90% et plus… pour satisfaire moins de 10% de la population ayant les moyens de s’y rendre dans les dites stations de ski (celles réservations voulant boycotter le mondial de foot 2022 du Qatar, et sa sur-climatisation propice aux « virus mystérieux »…?) « … la présence du spéculateur qui, parce qu’il espère en tirer demain un profit, prélève une part des ressources actuellement disponibles pour les conserver dans l’espoir de les revendre plus tard lorsque les prix seront plus élevés… » compte/conte convaincre « son monde »… de « l’arbitrage » de sa « bienveillante prévoyance/capacité d’interprétation » des besoins futurs de l’espèce humaine risquant l’extinction…?

    C’est ainsi donc… que « … En agissant ainsi le spéculateur contribue à impacter dans les prix présents la prise en compte des raretés futures. C’est ainsi que le marché intègre l’avenir dans les prises de décision d’aujourd’hui…. » alors que les plus pauvres, précaires, sacrifient dans l’impossible arbitrage des dépenses contraintes de leur maigre « pouvoir d’achat »… leur raison gardée (et pouvoir décisionnaire, en s’abstenant de voter… parce que ne croyant en la politique, aux « apolitiques » des tous bords, aux médias mainstream…) … en se précipitant désespéramment dans les rayons de commerces vendant des chauffage d’appoint au gaz – voyant leurs prix exploser sous prétexte d’une hausse de la « demande », et « rareté imprévisible », pénurie inopinée… de « l’offre » – par « peur d’avoir peur », et/ou peur réelle, de risques de coupures d’électricités cet hiver (en raison d’inflation… ou d’impossibilité physique, matérielle – au contraire des possibilités infinies qu’offrent les trous noirs de la finance, comme le Qatar, etc, à la spéculation, aux spéculateurs quoi…? – de payer celle ci pour les plus pauvres… et de faire socialiser ses risques et privatiser ceux ci, pour les proriétaires privés d’actions d’entreprises, ASSISTES SANS CONTREPARTIES)…?

  8. Avatar de Manuel Guérin
    Manuel Guérin

    Ça mériterait une lettre ouverte au ministre des finances dans un grand quotidien et/ou une question à l’assemblée au même ministre relayée par un ou une député ami… suivez mon regard.

    1. Avatar de Paul Jorion

      Il y a au passage, dans ce brillant éloge de la spéculation, d’aimables paroles également pour l’accaparement :

      C’est sans compter sur la présence du spéculateur qui, parce qu’il espère en tirer demain un profit, prélève une part des ressources actuellement disponibles pour les conserver dans l’espoir de les revendre plus tard lorsque les prix seront plus élevés.

      … que la Révolution Française voulut punir de mort !

      Wikipédia ;

      Loi sur l’accaparement de 1793

      La loi sur l’accaparement est votée le 26 juillet 1793, pendant la Révolution française.

      En raison de la spéculation sur les grains et les farines, le prix du pain atteint un niveau qui entraîne des émeutes dans la capitale au début de 1793.

      Sur rapport de Jean-Marie Collot d’Herbois, la loi sur l’accaparement est votée le 26 juillet 1793.

      Elle punit de mort le stockage clandestin de denrées alimentaires et exige que les commerçants mettent en vente leurs marchandises à des prix fixés par les pouvoirs publics. Les municipalités ont la possibilité de nommer des commissaires aux accaparements pour vérifier les déclarations et confisquer les marchandises dissimulées, dont une partie revient aux éventuels dénonciateurs.

      Devant les difficultés de sa mise en œuvre, la loi est remise en chantier et une nouvelle loi est proposée le 19 septembre 1793.

      Autres temps, autres mœurs 😉 !

      1. Avatar de ebolavir
        ebolavir

        Sourire rétrospectif. Le commerce des grains (c’est comme cela qu’on l’appelait) était, sous l’Ancien Régime, en quelque sorte nationalisé (le mot n’existait pas encore, bien sûr). Il y avait des négociants qui achetaient les récoltes, mais la circulation entre les provinces et la mise sur le marché étaient sous l’autorité des intendants. En période de cherté (le nom de la famine en ce temps-là) ils avaient tous les moyens pour forcer ceux qui avaient des réserves à les mettre en circulation, et interdire l’évasion vers d’autres provinces. « Laisser faire, laisser passer » est une expression de la deuxième moitié du XVIIIe siècle. « L’expression naît véritablement, selon Turgot (qui fut ministre de Louis XVI et voulut tout changer pour que tout demeure, son projet de 1776 qui fit peur au roi ; article de Wikipedia) lorsque Jean-Baptiste Colbert se vit répondre par le marchand Legendre « Laissez-nous faire », face à la question « que peut-on faire pour vous aider ? ». Article de Wikipedia).

        La révolution prétendit d’abord faire disparaître la règlementation sur le commerce des grains, comme elle tuait les privilèges corporatifs qui voulaient assurer la qualité, les débouchés, et le juste paiement du travail. Les nouveaux gouvernants ne mirent pas longtemps à découvrir les conséquences de leur révolution ; les très éclairées lois du Maximum de 1793 firent disparaître la nourriture dans les grandes villes, d’où sporadiquement des réquisitions armées comme au temps de Staline et de Mao, avec les mêmes conséquences sur la population des campagnes. La fin de la Terreur fut ressentie comme une libération économique, en attendant la banqueroute.

        Ne pas confondre la niaiserie sans nom du site web du gouvernement avec la réalité du marché à terme des marchandises, qui est aussi vieux que le commerce international.

      2. Avatar de Manuel Guérin
        Manuel Guérin

        Un bel exemple d’accaparement :

        « Ce n’est pas une réforme qui vient d’un diagnostic sur le système de retraite, c’est à la fois une réforme du marché du travail, une volonté de faire des économies massives pour équilibrer la baisse des impôts, une réforme idéologique »@ZemmourMichael, économiste pic.twitter.com/3Brw8usc28— Mediapart Vidéos 🔴 (@MediapartVideos) December 15, 2022

        1. Avatar de Manuel Guérin
          Manuel Guérin

          Le président de la république, son gouvernement et la majorité parlementaire organisent la prédation de quelques uns au détriment de tous : nous déséquilibrons les finances publiques en baissant les impôts de ceux qui ont bien trop et nous les rééquilibrons en mettant à contribution tous ceux qui ont bien trop peu.

          Faire l’ENA et chercher à rétablir les finances publiques après avoir diminuer les rentrées d’argent de l’Etat… Il n’y a que des êtres corrompus qui puissent proposer et mettre en oeuvre de telles politiques… Corrompus par qui ? Vincent B., Xavier N., Bernard A., Arnaud L., Axel D., Alain et Gérard W., Françoise B-M, Gérard M., Laurent, Thierry et Marie-Hélène D., Rodolphe S., François P., Emmanuel B., etc etc etc

          Devant un tribunal, l’extrait du texte de Bruno Le Maire dans le PLF 2023 serait interprété comme un aveu :

          « Dans ce budget, nous poursuivons aussi la transformation de notre économie pour atteindre les objectifs stratégiques que nous nous sommes fixés, avec le Président de la République et la Première ministre : le plein emploi en 2027 et le passage sous le seuil de 3 % du déficit public. Pour cela, notre stratégie reste la même : le soutien à la croissance, la réduction des dépenses et les réformes de structure.

          Le soutien à la croissance se voit dans la baisse des impôts de production que nous poursuivons. C’est la traduction d’une politique de l’offre qui vise tout simplement à permettre à notre tissu économique, notamment industriel, de se développer. Nous sommes la seule majorité depuis vingt-cinq ans à avoir engagé une baisse des impôts de production. Je considère que c’est indispensable pour accélérer la reconquête industrielle de la nation française. On ne peut pas y arriver quand les industries sont lestées d’un tel boulet. Nous avons réduit ces impôts de 10 milliards d’euros et nous les réduirons encore de 8 milliards, en deux fois, d’abord en 2023 puis en 2024, pour tenir compte de la situation des finances publiques. Nous vous proposons, pour garantir que la parole est tenue, d’inscrire cette trajectoire sur deux ans dans le PLF pour 2023. (…)

          Enfin, je veux là aussi être très clair, nous ne pourrons pas rétablir nos finances publiques, baisser la dette et réduire les déficits si, en plus de la croissance et de la réduction des dépenses, nous n’engageons pas des transformations structurelles, qui sont au cœur de ce que notre majorité a promis au peuple français. Nous poursuivrons donc la réforme de l’assurance chômage, à un moment où près de 400 000 emplois ne sont pas pourvus, et nous engagerons une réforme des retraites. Nous ne le ferons pas pour le plaisir de réformer les retraites, mais d’abord parce que cette réforme a été promise par le Président de la République lors de sa campagne présidentielle et qu’elle fait donc partie du mandat confié, à lui et à cette majorité, par le peuple français. »

          Source : https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/rapports/cion_fin/l16b0292-ti_rapport-fond

          1. Avatar de Ruiz
            Ruiz

            @Manuel Guérin la « baisse des impôts de production » initiée par Bruno Lemaire est un moyen habile de renforcer la part de valeur ajoutée de l’entreprise à la discrétion des actionnaires, et susceptible d’évasion fiscale à l’étranger.
            Les impôts de production, contrairement aux impôts sur le bénéfice, ne sont pas éludables, pour une structure internationale qui souhaite avoir une activité en France.
            Il vaudrait mieux avoir de très forts impôts de production et ne permettre que les activités et acteurs qui ne seraient rentables que grâce à des subventions ciblées, un peu comme l’agriculture.
            Faire l’inverse c’est souhaiter soumettre l’activité économique locale à des décideurs internationaux.
            Il est aisé d’insister sur la justification par l’amélioration de la compétitivité, celle-ci pourrait être obtenue par d’autres subventions

  9. Avatar de Inox
    Inox

    La spéculation a encore un très bel avenir devant elle… Car elle touche absolument tous les domaines maintenant et simple à mettre en œuvre par tous. Le matériel informatique, des instruments de musique et j’en passe. Acheter par lot tout et n’importe quoi, espérer la pénurie et revendre le tout parfois deux fois plus cher, aider par les sites web de revente facile d’accès.

    Ça devient endémique à ce niveau. Une triste plaie.

  10. Avatar de Otromeros
    Otromeros

    …  » Alors, il faut remettre l’église au milieu du village et prendre une mesure de bon sens, de toute urgence : permettre que la production renouvelable puisse être vendue sans délai sur les marchés pour satisfaire le besoin de couverture des entreprises, professionnels et collectivités. Les modalités techniques et règlementaires nécessaires peuvent être adoptées rapidement selon deux modalités.

    La première consiste à autoriser EDF à écouler la production qu’il achète au titre des Obligations d’Achat renouvelables sur les marchés à terme et à modifier en parallèle la compensation monétaire d’EDF. L’injection de ces quantités importantes sur les marchés à terme devrait permettre de réduire fortement les prix de marché.

    La seconde modalité, pour les ENR qui sont sous un régime différent dit de « Complément de Rémunération », où l’acheteur n’est pas EDF, consisterait à modifier également les règles de compensation pour les producteurs qui revendraient leur énergie à un prix raisonnable (à définir par les pouvoirs publics) aux clients finaux en France.

    D’après nos estimations, cela permettrait de réduire de moitié les prix qu’auraient à payer les clients et diminuerait donc fortement les besoins de compensation par l’Etat à hauteur de plusieurs milliards d’euros.
    L’Etat et les clients seraient les grands gagnants de ce changement simple, qui se ferait au détriment des intermédiaires qui s’enrichissent actuellement de la rareté organisée par l’État.
     »

    https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/ quand-l-etat-nourrit-sans-le-savoir-la-speculation-energetique-qu-il-denonce -937128.html

    La fin du « bouclier énergétique » (tarif de l’électricité) anesthésiant le client français est proche et, au plus tard, coïncidera avec la date de passage (en force) de la « réforme » des retraites… sauf révolution inattendue.
    Chûûûtt..!

  11. Avatar de SimonS
    SimonS

    Un jour, j’espère que l’on remplacera tout ça par des articles sur l’économie des communs et l’économie sociale et solidaire, et l’exemple des services qui ont su neutraliser toute spéculation (logiciel libre, connaissance libre à la wikipédia, plateformes coopératives à la enercoop, etc…), et où cette économie s’associerait enfin aux services publics.

    1. Avatar de Christian Brasseur
      Christian Brasseur

      Selon Jancovici qui est sans doute l’un des plus qualifiés sur le sujet, il y aurait une limite physique au développement de l’énergie éolienne, par manque d’acier disponible. Ceci dit, je ne peux m »empêcher d’évoquer les coopératives citoyennes pour la production d’électricité éolienne ( dans ma région en Wallonie). Je ne sais si en France il existe la possibilité pour les citoyens d’acheter une part dans une coopérative revendant à ses coopérateurs de l’électricité à un prix correct (ce qui est le cas en Wallonie: selon la RTBF, c’est le seul producteur en Belgique qui a découplé le prix de l’électricité de celui du gaz, ce qui explique les prix intréessants). Le revendeur affirme que c’est grâce au circuit court qu’il est possible de diminuer la fature du consommateur. A bon entendeur, salut!

  12. Avatar de Henri
    Henri

    « [Au soir des élections] j’ai dit qu’il n’y avait pas deux Brésil. Je veux dire aujourd’hui qu’il n’y a pas deux planètes Terre. Nous sommes une seule espèce qui s’appelle l’Humanité et il n’y aura aucun futur tant que nous continuerons à creuser un puits sans fond d’inégalités entre les riches et les pauvres. »

    Luiz Inácio Lula da Silva, Charm El-Cheikh, novembre 2022

    Article Club Mediapart :  » Lula, l’écologie et vous  » :

    https://blogs.mediapart.fr/cha-dafol/blog/161222/lula-lecologie-et-vous

  13. Avatar de Dimitri
    Dimitri

    On peut parler de capitalisme sauvage aussi sur la gestion des ressources même si la tendance est plus raisonnée ses dernières années avec la prise de conscience que le monde va vers plus de rareté des ressources si les cycles naturels ne sont pas respectées, cycle naturel ou renouvellement des ressources disponibles face à un système économique et financier dépendant des profits pour sa stabilité pour éviter des récessions menant à des crises économiques voire des conflits armés guerriers.

    Les booms démographiques et économiques d’après-guerre 39-45 étaient dans une volonté d’évolution du niveau de vie des êtres humains, cette gestion n’incluait pas l’écologie et les notions de ressource renouvelable même non renouvelable, qui de toute façon n’existait pas à cette époque, les cycles naturelles sont en réalité des cycles économiques comme pour les cycles de Kondratiev.

    Cette notion de gestion des ressources n’a pas assez été prise en compte par l’école de Chicago, très influente sur l’économie capitaliste, ayant pour conséquence le néo-libéralisme de Ronald Reagan et Margaret Tchatcher qui a accentué la pression sur les ressources renouvelables et non renouvelables, pourtant le duo Reagan-Tchatcher a en même temps créer le GIEC en 1988, le Groupe d’experts Intergouvernement sur le Climat qui a obtenu un prix Nobel de la Paix en 2007, à l’image de l’influence du G7.

  14. Avatar de Benjamin
    Benjamin

    Bonjour Paul, Bonjour à tous,

    Est-ce si étonnant de voir ce genre de définition sur un site gouvernemental ?!

    Après tout, l’Etat français ne fait-il pas lui même une forme de spéculation budgétaire annuelle en pariant le respect des 3% de Maastricht ?

    En tous cas, avec un tel éloge à la spéculation, je serai bien étonné d’entendre un jour Bruno Le Maire affirmer que « la finance est mon ennemi »… 😉

  15. Avatar de Thomas Jeanson
    Thomas Jeanson

    Je ne sais plus lequel Rothschild disait :

    « J’ai fait fortune, parce que j’ai toujours vendu trop tôt ! »

    A lui, la plus value grâce souvent au délit d’initié, et au mieux, à un accès privilégié à l’information.

    Aux autres, la chute et les appels de marges, pendant que l’autre est déjà sur la bulle suivante.

    Pathétique compétence…

  16. Avatar de Otromeros
    Otromeros

     » François Ruffin est député (Picardie debout !) de la Somme depuis 2017 …(…)… Il vient tout juste de sortir « Le temps d’apprendre à vivre: La bataille des retraites » , un petit livre dans lequel il revient sur le projet d’Emmanuel Macron de réformer les retraites, un acharnement et une hérésie contre laquelle il faut se battre à tout prix.

    Dans cette interview par Olivier Berruyer, pour Élucid, François Ruffin dénonce les réformes anti-sociales de Macron (chômage, retraite…), dans un contexte économiquement très difficile (inflation, énergie…) qui ne cesse de renforcer les inégalités et les injustices dans le pays « …

    https://youtu.be/j3K3oBlXkJs

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  2. Pascal Suivez le conseil de Paul : « Mettez des bottes » (de sept lieues) ! C’est à 36 enjambées de chez…

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