Anthropocène ou Avionocène ?

L’être humain a-t-il détruit son habitat du fait de son industrie ?

Ou simplement parce que les riches adorent l’avion ?

Riches et pauvres dépensent la même énergie à se chauffer, mais pas à se promener

Deux figures de l’article Richest people in UK ‘use more energy flying’ than poorest do overall (Au Royaume-Uni, les plus riches dépensent plus d’énergie dans des vols d’avion que les plus pauvres dans l’ensemble), le 14 décembre 2022

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70 réponses à “Anthropocène ou Avionocène ?

  1. Avatar de Dimitri
    Dimitri

    La critique de l’aviation des riches est une rengaine d’écologistes et des médias comme l’est les communistes avec la bourgeoisie, dans la réalité, l’aviation ne représente que 3% des émissions Co2, comparés à la déforestation avec 24% et à la production électrique 41%, ce secteur émet très peu et n’aurait pu être responsable à lui seul d’un réchauffement climatique.

    L’aviation civile de masse est apparu dans les années 1950 et sa libéralisation a été progressive avec des obstacles, évoqué dans le film « Aviator » avec Howard Hugues, cassant un monopole d’une seule entreprise américaine sur le monde, le développement de masse du jet privé date aussi de ses environs.

    L’Anthropocène qui est une ère est plus ancienne que l’aviation civile de masse, succédant à l’Holocène avec la destruction des espèces animales et végétales par l’Homme, une destruction progressive de l’habitat mondial jusqu’à l’ère de l’Anthropocène dès le 19ème siècle ou 1800 où l’être humain est en train de détruire le climat provoquant la fin de la vie sur Terre.

    1. Avatar de Paul Jorion

      Oui mais on pourra toujours dire : « Tel secteur ne représente que X% ».

      1. Avatar de Dimitri
        Dimitri

        Certains secteurs polluants ont très peu d’influence sur l’écosystème mondial.

        Content de l’échange avec vous..

    2. Avatar de Khanard
      Khanard

      @Dimitri
      le chiffre de 3% des émissions est certainement exact mais concerne quelle année ? Quelles sont vos sources ?

    3. Avatar de Cédric Chevalier
      Cédric Chevalier

      Aux 3% de l’aviation mondiale, il faut ajouter environ 3% d’effet de serre à cause des trainées de condensation, ce qui fait 6% au total. Ensuite, comparer le secteur de l’aviation à la production électrique est contestable : il faudrait comparer des secteurs utilisateurs finaux d’énergie entre eux, et leurs émissions. Je serais curieux de voir alors quel est le classement du secteur de l’aviation. Car le secteur de la production électrique n’est qu’un secteur intermédiaire. Ensuite, il faut ajouter que l’aviation, avec l’IT, est un des secteurs émetteurs les plus en croissance depuis plusieurs décennies, impact de la pandémie retranché (point de mesure lié à un choc exogène). Ensuite, la densité de ces émissions est particulièrement élevée, au point qu’un seul vol transatlantique suffit à exploser le budget carbone individuel ou du ménage. Ensuite, il faut ajouter que plus de 90% de ces passagers-kilomètres ne répondent à aucun besoin fondamental. Et qu’ils sont le fait principal des plus riches. Donc si on devait évaluer les actions de réduction des émissions les plus efficaces, les plus justes, et les moins coûteuses économiquement, celles qu’on devrait prendre en premier pour toutes les raisons du monde, on pourrait immédiatement fermer 90% de l’aviation. En pratique, vu les limites thermodynamiques, les ingénieurs en aviation eux-mêmes avouent qu’une aviation de masse (de masse pour les riches donc) est incompatible avec les limites planétaires. Le même raisonnement s’applique aux yachts, aux voitures de luxe, etc.

      1. Avatar de Ruiz
        Ruiz

        @Cédric Chevalier L’eau (la vapeur d’eau) est aussi un gaz à effet de serre que l’on semble souvent passer sous silence. Quelle est la contribution des tours réfrigérantes des centrales nucléaires avec leurs panaches ?
        Sans oublier la contribution thermique directe, seul 1/3 environ de l’énergie se retrouvant dans l’agitation des électrons des câbles à haute tension, le reste servant à chauffer le paysage et n’étant même pas récupéré à cause de l’éloignement des villes pour raison de sécurité.

        Si l’on supprime 90% de l’aviation et des trajets, celà ne touchera guère les très riches, mais les riches oui, c’est à dire nous (touristes, étudiants, familles..).

        Beaucoup d’activités ne correspondent à aucun besoin fondamental, pourquoi certains passagers Km plutôt que d’autres, le Tourisme qui fait vivre bien des régions, l’automobile de tourisme, le chauffage en hiver de plus d’une pièce par foyer, l’accès à des légumes lointains ou exotiques … les drogues, les vins non de table (et encore) …

        1. Avatar de Cédric Chevalier
          Cédric Chevalier

          @Ruiz. L’effet de serre est une bonne chose en soi, sans lui, pas de vie sur Terre. C’est l’augmentation de l’effet de serre, et la vitesse de cette augmentation, et son caractère structurel, et son caractère anthropique, qui sont graves car dangereux pour les formes de vie actuelles qui ont évolué pour s’adapter au niveau d’effet de serre « naturel », même avec ses lentes fluctuations naturelles, espèce humaine comprise. Il faut voir la concentration en gaz à effet de serre comme le niveau d’une baignoire, avec des entrées (robinet) et des sorties (évacuation). Les humains (certains d’entre eux) ont augmenté l’ouverture du robinet. La baignoire va déborder par rapport à ce qui est bon pour nous les humains, et la vie actuelle sur Terre. La vitesse du changement est critique, ça va trop vite pour pouvoir s’adapter humainement et biologiquement. Donc ça provoque une extinction massive (dont nous risquons de faire partie).
          Les panaches des centrales électriques n’ont pas d’impact significatif à ma connaissance.
          Les pertes thermiques des réseaux électriques non plus.
          On peut classer objectivement les activités, même avec des aspects sujets à discussion, entre niveaux d’utilité par rapport à des besoins fondamentaux. L’aviation de masse ne fait pas partie des activités les plus utiles, c’est assez évident. Il n’existe pas de futur crédible dans lesquels l’aviation de masse (qui plus est en croissance constante) est soutenable vu les limites planétaires (sauf démonstration contraire, je demande à voir). On peut facilement concevoir des critères pour objectiver l’utilité d’une activité par rapport à un besoin fondamental. Un SUV par rapport à une voiture légère, une maison de surface suffisante par rapport à une grosse villa 4 façaces, une consommation de viande suffisante par rapport à excessive. L’espèce humaine a résolu des problèmes conceptuels bien plus complexes.
          La liste que vous faites le démontre : une énorme partie de nos activités sont superflues, même en termes d’apport au bonheur humain. On peut s’en passer pour cesser le crime de destruction de l’habitabilité planétaire que nous commettons en ce moment. Il faut le vouloir évidemment.
          Ensuite, le « Tourisme » ne fait pas vivre certaines régions. Objectivement, le tourisme de masse (l’essentiel du tourisme actuel) les détruit méthodiquement ces régions (sol, eau, biodiversité, cultures, traditions, autonomie économique, etc.). La pandémie a démontré que la cessation de ce tourisme de masse permettait à ces régions de revivre.
          La drogue « permet » à un drogué de « vivre », son retrait lui cause de violents malaises. C’est vrai, ça ne veut pas dire que la drogue est bonne et permet la vie au sens authentique.
          (sorry si je suis abrupt dans ma réponse « logicienne », c’est de la dialectique sans plus, je m’y soumets également)

          1. Avatar de Ruiz
            Ruiz

            @Cédric Chevalier précision : Il ne s’agit point des pertes thermiques des réseaux électriques, mais du faible rendement de conversion des technologies thermo-électriques, nucléaire ou à base de combustion de combustible fossile ou non (centrale à bois ?).
            Il y a environ deux fois plus d’énergie qui pollue l’environnement sous forme thermique directe, réchauffement de cours d’eau ou de mer, de l’atmosphère que d’énergie électrique produite utilisable. Cet échauffement est-il négligeable par rapport à l’effet de serre induit ?
            Les technologie éolienne et photovoltaïque ou solaire thermique ne présentent pas cet inconvénient.

        2. Avatar de timiota
          timiota

          Bon, ça fait juste de puis 2009 et la COP foireuse de Copenhague qu’on n’a plus entendus ces arguments sur l’eau !
          Certes l’eau fait de l’effet de serre mahousse (+20°C à la louche), mais chaque nuit et chaque jour, l’eau de l’air est en partie cryopompée par les sols puis réévaporée, outre bien sûr la pluie qui fait la navette entre « eau du bas » et « eau de l’air ». Le résultat est horriblement difficile à modéliser (albedo des nuages vs celui de la terre), mais il n’y a pas d’indication que le réchauffement ait un effet direct : pas plus de nuages, car il y a plus d’évaporation dans une terre plus chaude, mais aussi la pluie vient plus tôt liquider cela, les zones arides ne deviennent plutôt pas moins arides par exemple. Les effets de freinage de l’effet de serre dans les décennies 1940-2000 ont été finement modélisés à l’aide des aérosols (humains et volcaniques cf Pinatubo) et on n’a pas eu besoin de changer l’effet de serre de l’eau atmosphérique dans ces modèles.

          Pour les traces d’avion (contrail), j’avoue avoir un peu de mal à comprendre qui a fait la compta et comment. Cela suppose un état stationnaire (tant de vol en l’air en moyenne, ça doit être de l’ordre de 10 000 (93 000 vols par jour, l’archétype assez dominant étant l’Airbus/737 sur 2 ou 3h soit 0,12 jours par vol, => 93 000 * 0,12~10 000). Mais si les avions s’arrêtent, cet effet disparait dans les 72h ! Pas les GES qui sont comptabilisé sur 100 ou 1000 ans (au bout de 100 ans ils vont acidifier l’océan, pour 1000 ans en très très gros…).
          Formellement, l’aviation électrique (qui semble démarrer cette année https://www.eviation.com/media/) n’aurait pas de contrails (pas de H²0 car pas de combustion de CxHy ou de H²,[ j’utilise ² pour _2])

          1. Avatar de Ruiz
            Ruiz

            @timiota Aviation électrique, sans effet si c’est à base de batteries, pas de pile à combustible H² ?
            Aucun effet non plus si c’est à base d’agrocarburants où de biocarburants renouvelables disponibles par le basculement de l’alimentation au végétarianisme.

            1. Avatar de CloClo
              CloClo

              Ah bah c’est sur si on se fout des effets, y a pas d’effets, logique imparable cher Ruiz.

              https://www.lemonde.fr/energies/article/2016/04/28/les-biocarburants-emettent-plus-de-co2-que-l-essence-et-le-diesel_4910371_1653054.html

              Passer aux « agrocarburants » par « végétarianisme » fallait la sortir… Là où on comprend aussi que focaliser sur le CO2 rend aveugle par omission.

              1. Avatar de Ruiz
                Ruiz

                @CloClo N’hésitez pas à lire l’article jusqu’au bout sans s’arrêter au titre :
                « Cette multitude de paramètres explique la diversité, et l’incertitude, des modèles permettant de calculer les changements d’affectation des sols ou les émissions induites par les biocarburants.

                Par ailleurs, l’étude européenne sur laquelle s’appuie T & E « manque de transparence, ce qui nuit à sa crédibilité », estime Alexandre Gohin. Sollicitée par le lobby européen des producteurs de biocarburants, le European Biodiesel Board, la vice-présidence de la Commission européenne s’est d’ailleurs fendue d’une lettre, dans laquelle elle reconnaît que l’étude ne répond pas aux critères académiques pour une publication dans une revue scientifique à comité de lecture.  »

                La conclusion suppose qu’il y a accroissement des terres cultivées et non réduction de la consommation indirecte de végétaux par diminution de l’alimentation carnée.

                1. Avatar de CloClo
                  CloClo

                  Pourquoi ne lis tu toi que la fin ?

                  1. Avatar de Ruiz
                    Ruiz

                    @CloClo Le point d’argumentation est intéressant et mérite discussion,
                    mais tout dépends du point de vue choisi, substitution à l’alimentaire ou développement de surfaces cultivés supplémentaires (ce qui serait vrai aussi en cas d’accroisement de la population ..), de plus il y a un aspect taux d’actualisation, le coût carbone de la déforestation étant un investissement qui ne se reproduit pas les années suivantes.

                    Pour ceux que les jets privés intéressent :
                    https://www.rmcbfmplay.com/video/bfm-tv/jets-prives-les-avions-de-la-discorde?contentId=Product::NEUF_BFMTV_BFM929262894527&universe=PROVIDER#xtor=CS1-15
                    ou en replay
                    proposé depuis le 5 décembre et rediffusé, ce n’est peut être pas pour rien que ce sujet apparaît sur le blog.

              2. Avatar de Garorock
                Garorock

                En attendant, notre président bien aimé aurait aussi bien pu féliciter les joueurs dans les vestiaires en distanciel…

            2. Avatar de timiota
              timiota

              L’aviation civile peut parvenir à des logiques industrielles distinctes de toutes les autres industries (voitures, etc.) saut peut-être les semi-conducteurs :
              – But assez bien défini : transport point-à-point dans un continent (le transcontinental est relativement secondaire).
              – Retex permanent, pas de « moteur diesel qui pue », courbe d’apprentissage suivie collectivement par tous les usagers (OK pas les 2% des Andes et d’Afrique Centrale, ne chicanons pas).
              – Centralisation de toute la technologie aux aéroports (+ qqs usines de fab et maintenance dûment identifiées).
              – Duopole (Airbus Boeing) pas le plus toxique (j’vais pas dire vertueux) tant que les agences type FAA font leur job.
              – Contrôle politique avec bras de levier dans les deux sens malgré tout (NDDL pour montrer que les opposants peuvent y arriver).

              Les délires (trop d’aéroports locaux en Espagne par exemple) ne sont pas le fait des transporteurs eux-mêmes mais des autorités locales qui se sont embarquées dans des logiques de l’immobilier sur 10 ans toxiques (1998-2008 en gros), et ont « acheté » l’aéroport comme on rajoute un garage à un hôtel. C’est évitable dans la logique d’un dvp plus « vert » qui a un poids politique aujourd’hui (Trump et Bolsonaro sont battus, Orban commence à faire assez de c… pour que ça sente le roussi…)

              Je serais curieux de faire le calcul de charger des batteries par PV au sud du Maroc ou de l’Espagne pour les amener par bateau à 10 aéroports hub européens (Francfort, Amsterdam, etc..), pour faire des vols de 1200 km (ceux qui veulent aller plus loin changent d’avion, pas besoin de faire monter à 10 km 50 kg de batterie en plus par passager, tant que ça se fait en 15h en tout).
              Faut que je retrouve le prix CO2 d’une batterie sur son temps de vie, mais il me semble que l’aviation serait alors réduite à un pb d’extractivisme, qui n’appelle pas les mêmes solutions que le CO2 (localisation des déchets, c’est crucial en terme de circularité, de concentration chimique, c’est la base de toute ce qu’on peut appeler néguentropie pour faire chic).

              Bref, il existe un « pont étroit » pour les technologies, et la volonté de faire 1000 km ou 2000 km ne pourra pas être gommé des besoins humains. On pourra éviter les effets de pointe et de surdimensionnement si on arrête aussi l’organisation salariale telle qu’elle va (pas de congés de plus de 10 jours sans risquer que le voisin de bureau devienne un concurrent !), de façon à étaler la demande au mieux du moyen, de cultiver l’efficacité sur un plan global et pas sur une seule perf.

              1. Avatar de Garorock
                Garorock

                 » pas de congés de plus de 10 jours  »
                Et pas d’augmentation de salaire!
                Pour retrouver le temps du voyage, rien de mieux qu’un cheval et l’arrêt chaque soir au relais de la poste…😎
                Mais même si c’est un cheval électrique, les vacances décarbonées devront être plus longues et bénéficier de services gratuits.
                https://www.youtube.com/watch?v=90WwTlhn7NE

              2. Avatar de Cédric Chevalier
                Cédric Chevalier

                @timotia. Merci intéressant. Je maintiens que la faisabilité d’une aviation de masse électrique/hydrogène/ »kérozène vert » compatible avec la satisfaction des besoins humains fondamentaux dans les limites planétaires identifiées (6 sont franchies), n’est pas démontrée aujourd’hui, même en tenant compte de l’évolution technologique. (je demande à voir la démonstration, ou plutôt qu’elle soit vérifiée par des physiciens puisque je ne le suis pas)
                Je suis ok que les diplomates, scientifiques et quelques quotas touristiques octroyés sur la vie d’un citoyen soient autorisés à voler en transcontinental (mais je demande les règles de trois que c’est jouable). Le reste doit selon moi disparaître.

                Le problème n’est pas tant de savoir si « bouger de 1000 ou 2000 km ou plus, est un besoin humain fondamental ou pas », mais de savoir à quel vitesse et avec quel poids de bagages embarqué on le fait.

                Les Romains faisaient des milliers de kilomètres, sans avion.

                La différence ? la vitesse de déplacement et le poids embarqué… (physique)

                De manière générale, le problème écologique est causé par la taille et la vitesse du métabolisme civilisationnel humain planétaire. Il faut donc réduire sa taille et sa vitesse (dimensions physiques qui causent l’entropie incompatible avec la Biosphère), pour résoudre le problème.

                C’est ce que propose la décroissance.

      2. Avatar de Dimitri
        Dimitri

        Citation « Ensuite, comparer le secteur de l’aviation à la production électrique est contestable : il faudrait comparer des secteurs utilisateurs finaux d’énergie entre eux, et leurs émissions. ».

        Je voudrais une source sur les 6%, je lis des articles écologiques et je n’en ai pas eu référence, les chiffres officiels de divers sites n’en parlent pas.

        J’ai précisé que ses 3 ou 6% ne peuvent pas à eux seuls créer un réchauffement climatique, et ce n’est pas parce que l’on réussit à créer un avion que l’on réussit aussi à créer de l’électricité, ce sont des inventions, l’un peut exister et l’autre pas du tout, ce n’est pas parce qu’on invente l’électricité qu’on invente un avion.

        Pour vous, la première priorité est l’arrêt quasi-totale de l’aviation face à la vaste déforestation, nettement plus émettrice ?

        L’électrique de son côté, encore plus influent, est dans l’obligation de procéder à une transition énergétique, ce qui est la première priorité car le secteur de pollution le plus important de la planète.

        1. Avatar de Cédric Chevalier
          Cédric Chevalier

          @Dimitri. Sur la contribution des trainées de condensation des avions au réchauffement climatique, voici une source, il y a en a plein d’autres (cf. les références de cet article, puis les nouveaux articles qui le citent depuis, je ne peux pas faire ce travail ici) : https://www.nature.com/articles/s41467-018-04068-0

          Et voici une explication en français (parmi d’autres disponibles) : https://www.carbone4.com/trainees-de-condensation-impact-climat.

          Soyons clairs : toute l’économie doit être décarbonée le plus vite possible, aucun secteur n’y échappe. On doit même envisager des émissions négatives, c’est-à-dire absorber massivement le carbone de l’atmosphère pour envisager les scénarios les moins pires. Si on s’y était pris plus tôt (1972, ou avant), nous aurions pu envisager que notre économie émette une quantité de GES compatible avec la capacité d’absorption planétaire de ces gaz polluants (à cause de leur excès).

          Oui je pense qu’une analyse multicritère concluerait rapidement qu’arrêter l’aviation de masse est possible (démontré depuis la pandémie), ne tue personne (idem), et diminue massivement les émissions sans coût supplémentaire pour la société (si on internalise toutes les externalités négatives de l’aviation de masse, que j’ai évoquées ci-dessous). Ce serait un acte écologique ET social, de pure justice, vu que ce sont principalement les riches qui volent, et qu’il s’agit d’une activité non vitale pour eux.

          Par contre, la déforestation, même si elle doit cesser complètement (on peut exploiter des forêts mais sans déforester, ce n’est pas la même chose), me semble un problème beaucoup plus complexe, qui implique beaucoup plus de leviers, et également les pauvres…

          Je persiste à penser que les Etats occidentaux doivent se concentrer sur :
          1) interdiction des vols en jet privé
          2) interdiction de l’aviation de masse « de loisir » (dingue car ça tue déjà des gens)
          3) interdiction des SUV (et voitures de luxe)
          4) interdiction de l’automobile de masse (idem, ça tue déjà plein de gens)
          5) taxation de la viande (au plus son impact est élevé : boeuf produit en Amazonie, etc.)

          Ces mesures ne toucheraient pas les pauvres (qui ne volent pas, n’ont pas de voiture, mangent peu de viande), toucheraient les riches (les plus pollueurs).
          Et auraient un impact considérable sur les émissions mondiales.

          C’est facile à concevoir mais le problème est que les riches dominent l’espace politique, même en démocratie, et que beaucoup de pauvres sont idéologiquement aliénés et votent contre leurs intérêts (cas de Trump…).

          1. Avatar de Ruiz
            Ruiz

            @Cédric Chevalier Bel Agenda ! peut-on supposer qu’il est proposé par quelqu’un qui ne s’estime pas riche et qu’il est conçu afin qu’il n’ait personellement aucun effort à faire.

            Centré depuis les Etats occidentaux, mais n’y a t il pas toutes ces activités dans les autres pays (qui sont majoritaires), les riches occidentaux qui n’y séjournent pas déjà, devraient-ils s’y établir ?

            Maintenant, ces Etats occidentaux portent dans leur valeur la liberté et l’ont imposé aux autres au moins au niveau du commerce, est-ce dans leur valeur et leur ‘ADN’ de proposer des Interdictions ?

            N’est-ce pas plutôt une démarche totalitaire autocratique ?

            Quand à la taxation est-ce ce que réclame nos grandes structures commerciales internationales qui pilotent nos économies, où les évolutions politiques tendent vers moins d’Etat.

            Les 3 premières mesures, combien contribueraient-elles réellement à baisser le bilan carbone ?
            Autant que baisser la température de chauffage de 2 degrés ? (j’ai pas les données pour faire le calcul).

            Le point 4 nécessiterait de revoir complètement les modes de vie et de relocaliser les habitations et les centre de production et de distribution.

            La taxation de la viande (TVA à 33 % avec ticket rationnement pour les jeunes en croissance) induirait (c’est son but) un effondrement de l’économie d’élevage qu’il faudrait compenser par des subventions, la reconversion dans des activités agricoles, rentables n’étant pas forcément possible dans tout les territoires (notamment en France).

            Si ces mesures étaient appliquées Quel intérêt y aurait-il d’être riche ?
            Manger du caviar, boire des vins hors de prix, arborer des sacs manufacturés à la main,
            Se déplacer en chaise à porteur ? en voilier avec équipage.
            Se divertir en chasse à courre, au polo ou au derby ?
            Se chauffer dans sa grande demeure par de nombreuses cheminées au feu de Bois (Chambord).
            ….

            Les Etats occidentaux sont gouvernés par les riches ou au moins « pour les riches ».

            Interdire les riches serait plus simple, mais celà a déjà été esayé.

            Reste à les convaincre …

          2. Avatar de Pascal
            Pascal

            « Ces mesures ne toucheraient pas les pauvres (qui ne volent pas, n’ont pas de voiture, mangent peu de viande), toucheraient les riches (les plus pollueurs). »
            J’ai un peu l’impression de vivre le contraire, non ?
            Avec une gouvernance des riches, n’est-ce pas là une gageure ?
            Il va au moins falloir une révolution avec des têtes coupées pour mettre ça en place.😉

          3. Avatar de Pascal
            Pascal

            « le problème est que les riches dominent l’espace politique »
            Est ce un problème ou une réalité inamovible ?
            Existe t’il un contre exemple dans l’histoire humaine ou bien devons nous faire le constat que s’il y a des riches, ce sont forcément eux qui ont le pouvoir ?
            La richesse n’est elle pas intrinsèquement liée au pouvoir ?

            1. Avatar de Cédric Chevalier
              Cédric Chevalier

              @Ruiz & @Pascal. J’ai tendance à penser que l’organisation des sociétés est à la fois issue de ce que nous sommes génétiquement ET culturellement. Il y a une part de contingence, tout n’est pas déterministe dans l’organisation sociale, et donc… il y a une place pour une politique, et donc… un autre monde est possible. Il y déjà des « indice de Gini » très différents en fonction des pays (il existe plein d’autres indicateurs des inégalités) pour ce qui est de l’inégalité, ainsi qu’une participation différente des différentes classes de revenu au pouvoir en fonction des pays.

              Oui la richesse financière permet d’accéder au pouvoir politique (même en coulisse), et l’inverse est vrai aussi, de manière générale. Ce qui fait que depuis des millénaires, pouvoir et richesse se renforcent mutuellement.

              Mais il y a des sociétés réellement existantes qui ont montré qu’on pouvait réduire les écarts de richesse ET augmenter l’accès au pouvoir politique pour les moins riches. Il y a des sociétés plus démocratiques, plus égalitaires et moins ploutocrates que d’autres.

              Je ne vois pas ce qui empêcherait (aucune loi biophysique) d’aller plus loin encore, si ce n’est les limites de notre imagination et la faible politisation de la plupart des citoyens partout dans le monde.

              C’est toujours ahurissant de constater que la majorité des électeurs tolèrent des gens comme Elon Musk ou les milliardaires français. En termes d’aliénation, c’est pas mal.

              La Boétie a montré que « soyez résolus à ne plus servir et vous voilà libre ».

              A partir de cette prise de conscience, par association des citoyens entre eux, je ne vois pas ce qui empêcherait de mettre fin à la mainmise des plus riches sur le pouvoir.

              Enfin, d’un point de vue biophysique, les mesures que je propose sont indispensables. On ne peut pas limiter la casse écologique sans les prendre, grosso modo. Il n’y a pas d’humanité soutenable qui vole tout le temps, qui roule tout le temps en SUV, et qui mange plein de viande rouge de boeuf. Là, il y a des limites biophysiques bien réelles.

              C’est incroyable, ça paraît impossible humainement (ça ne l’est pas en réalité : on a bien arrêté l’aviation mondiale pendant le covid), et pourtant… c’est indispensable.

              L’interdiction est parfaitement démocratique. La démocratie interdit quotidiennement plein de choses depuis plusieurs siècles. Il faut refuser d’assimiler interdiction et dictature… (c’est un des discours de ceux qui veulent le statu quo) En outre, en l’état, c’est bien le mode de vie écologique soutenable qui est interdit par les lois en vigueurs.

              1. Avatar de Cédric Chevalier
                Cédric Chevalier

                L’immense majorité des citoyens devraient vouloir ce programme écologique car il est immensément dans leur intérêt actuel et futur. Qu’ils ne l’exigent pas est le signe de leur aliénation, en proportion de la part du vote qui va au maintien de l’existant par rapport à ceux qui votent pour l’écologie (quel que soit le parti porteur).

              2. Avatar de Pascal
                Pascal

                Vous dites :
                « ;C’est incroyable, ça paraît impossible humainement (ça ne l’est pas en réalité : on a bien arrêté l’aviation mondiale pendant le covid), et pourtant… c’est indispensable. L’interdiction est parfaitement démocratique. »
                Ce n’est pas la démocratie (choix de la majorité de la population) qui a arrêté l’aviation mondiale mais bien une décision autoritaire (même justifiée) des gouvernants dans la crainte d’une explosion sociale et économique via le débordement du système de santé. C’était une décision de « guerre » avait dit Macron. Aujourd’hui que la menace virale immédiate est passée, c’est la loi du marché qui reprend ses droits, pas l’intérêt général.
                Il me semble qu’il Y a une contradiction dans ce que vous dites plus haut. Vous reconnaissez que « depuis des millénaires, pouvoir et richesse se renforcent mutuellement » et vous ne voyez aucune loi « biophysique » mais ce qui régit la société ne relève t’il pas des lois sociologiques ?
                Il me semble que reporter sans cesse la responsabilité de la situation actuelle sur les électeurs qui voteraient « mal » est un peu simple. Quand vous dîtes : « L’immense majorité des citoyens devraient vouloir ce programme écologique « , n’est ce pas ce qui est ressorti de la Convention citoyenne pour le climat ? Et si la volonté démocratique avait été respectée nous aurions fait un grand pas dans le sens que vous souhaitez. Qui s’y est opposé et a réduit à néant ce travail démocratique ? Quand en 2005 la volonté de la majorité des électeurs s’est opposée aux règles ultralibérale de l’Union Européenne, qui a fait en sorte de contourner cette volonté démocratique ? Et ce serait le signe d’une aliénation et d’un conservatisme ?
                Effectivement, nous n’avons pas la même perception du fonctionnement de la société.

  2. Avatar de Philippe Soubeyrand

    Bonjour Paul,

    J’espère que vous avez bien entrapperçu/reconnu l’indice de Gini en cours à travers cette courbe des dépenses d’énergie par décile. Car résumer l’anthropocène à l’avionocène serait à mon sens dangereusement réducteur au regard des autres informations bel et bien présentes dans ce graphique et conjuguées avec les cardinaux de chacun des réservoirs…

    Pour rappel, voici qu’elle est la fin de mon introduction récurrente présente en Liminaire de chacun de mes trois premiers livres :

    « En 2018, le PIB mondial est connu de l’ordre de 85.000 milliards de dollars, alors qu’environ 53 Gt (gigatonnes) de CO2 eq. (dioxyde de carbone équivalent) ont été émises dans l’atmosphère cette année là. En résumé, chaque dollar en circulation dans le monde équivaut grossièrement à 623,5 g de CO2 eq. émis. Or, dans le même temps, la biosphère terrestre ne peut absorber que le 5ème de ces émissions… »

    Mes livres IV, V et VI sont en préparation…

    D’abord, l’Être humain lecteur trébuche…

    Ensuite, l’Être humain lecteur tombe de très très haut…

    Pour finir, l’Être humain lecteur s’effondrera carrément…

    Telle est ma promesse à venir face à « l’orgueiL, la lUxure, la Colère, la convoItise, la Fainéantise, la gourmandisE et l’avaRice »…

    Mes Amitiés du Midi,

    Philippe Soubeyrand

  3. Avatar de Ruiz
    Ruiz

    Il semblerait que les 10% les plus riches ne consommeraient que 3 fois plus que les 10 % les plus pauvres. Soit seulement 20% à gratter si on alignait tout le monde sur un lit de Procuste.

    Une illusion de proclamer que seuls les riches devraient se serrer la ceinture.

    Il y a un gisement important dans le logement (et assez égalitaire).

    Si les riches sont tellement dépensiers en vols internationaux (on est sur une île) n’est ce pas parce qu’ils sont ouverts aux cultures et foncièrement cosmopolites, où qu’il minimisent chauffage et climatisation en changeant de lieu de séjour (comme autrefois) suivant la saison ?

    La part des vols internationaux pour le décile le plus pauvre interroge, outre l’insularité britannique n’est-ce pas dû aux voyages de maintien de relations familiales d’une main d’oeuvre étrangère et non pas l’aviation d’affaire privée, ni les business class, mais le cassage des prix des compagnies low cost ?

  4. Avatar de Benjamin
    Benjamin

    Bonjour Paul,

    Cette article m’en a rappelé un autre de l’OFCE :
    https://www.cairn.info/revue-de-l-ofce-2020-5-page-73.htm

    Même si les conclusions amènent quelques nuances (d’autres pistes que le seul facteur « richesse »), la relation « de cause à effet » entre richesse et consommation d’énergie/empreinte carbone y est très bien décrit, comme dans l’article que vous proposez (cf. notamment le graphique 3 dans l’article de l’OFCE).

  5. Avatar de Khanard
    Khanard

    @Philippe Soubeyrand
    j’abonde en votre sens et vous soutien.

    juste une petite question : pourquoi parsemez vous de lettres majuscules certains mots ?

    Cordialement

        1. Avatar de Khanard
          Khanard

          @Philippe Soubeyrand @Ruiz

          mais encore ? 666 ?

          1. Avatar de arkao

            @Khanard
            Écrivez les lettres majuscules en question les unes après les autres et vous verrez.
            C’est du code secret niveau CM2 🙂

            1. Avatar de Khanard
              Khanard

              @Arkao
              oui merci j’avais saisi , 666, lucifer et tout le tra la la mais qu’est ce qu’il vient faire là !

              1. Avatar de timiota
                timiota

                C’était le moyen mnémotechnique pour se souvenir des 7 péchés capitaux.
                (Qui furent d’ailleurs peints aux temps de l’expressionisme allemand par Otto … Dix !).
                De la même façon, les chimistes ont des vers de poésie pour lister Mendeleiev dans l’ordre. avec ses mignons Germanium et Francium, ses inquiétants Promethium et Technétium. Les capitalistes, eux craignent quelque chose nommé Néodyme, allez savoir pourquoi. Extrayons beaucoup de Ruffinium en attendant, le monde en a besoin !

                1. Avatar de JMarc
                  JMarc

                  et n’acceptons le nucléaire que s’il carbure au géranium enrichi.

                2. Avatar de Ruiz
                  Ruiz

                  « Lucifer est une série télévisée américaine créée par Tom Kapinos » voilà la sémantique proposée en premier dans notre civilisation si l’on interroge GGL.

                  Pour les déviants fouineurs qui vont au delà de la première réponse :

                  « Lucifer est un nom latin signifiant « porteur de lumière », composé de « lux (lumière) » et « ferre (porter) »

                  N’est ce pas au delà de l’esprit des Lumières une invocation à l’énergie solaire, photovoltaïque ou thermique ?

                  1. Avatar de CloClo
                    CloClo

                    Si tout à fait, même une invocation du moule à gaufres et de la lampe de poche. Quant à l’Esprit des Lumières y a longtemps qu’il tape plus 3 coups.

                3. Avatar de Khanard
                  Khanard

                  effectivement évoquer Otto Dix est de bon aloi , mais je conseille de contempler son oeuvre par jour de grand soleil avec sur les oreilles une musique de Wagner

        2. Avatar de Ruiz
          Ruiz

          Bravo à Khanard d’avoir relevé l’anomalie de la stéganographie textuelle que je n’avais pas perçue.

  6. Avatar de Pierre-Yves Dambrine
    Pierre-Yves Dambrine

    J’ai envie de répondre : les 2 mon général ! (because l’économie de guerre 🙂

    En volume l’industrie pollue plus mais l’avion est un marqueur de l’économie capitaliste comme véhicule et symbole de la fuite en avant.

    Bernard Arnaud (la semaine dernière brièvement l’homme le plus riche du monde) a revendu son jet privé pour ne plus être suivi à la trace.
    Les riches n’aiment pas qu’on dise qu’ils polluent. Pas bon pour l’image de marque ! Cela montre aussi qu’ils sont sur la défensive et que quelque part ils ont mauvaise conscience, même s’ils ne se l’avouent pas. Raison de plus pour appuyer là où ça fait mal. Interdisons les jets privés ! IL sera alors plus facile alors de passer à l’étape suivante : s’en prendre au tourisme de masse qui passe aussi par l’avion.

    https://www.20minutes.fr/planete/4006411-20221020-bernard-arnault-vendu-jet-prive-disparaitre-radars

    1. Avatar de Ruiz
      Ruiz

      @Pierre-Yves Dambrine Il est préférable en effet d’être propriétaire d’une compagnie de jet à la demande auprès de laquelle on affrète des vols.
      Comme de compagnies de Taxi.
      C’est une question de sécurité et d’intimité (privacy) et de secret des affaires.

      1. Avatar de Garorock
        Garorock

        La polution engendrée par la chimie, cela ne représente que quelques pourcents…
        Soit quasiment rien. Faut arrêter de culpabiliser tout le monde.
        Tous ces Khmers verts n’ont pas d’écrans plats, de grille pain, de smartphone?
        Ces gauchiasses d’ER ne font qu’emmerder le monde parce qu’ils sont jaloux! C’est tout.

        Ils servent du glyphosate à l’apéro dans les jets privés?
        ( Emoji)

        1. Avatar de timiota
          timiota

          Vivez donc dans le chlordécone martiniquais, avec ces peuples décolonisés qui ont la mauvaise idée d’avoir trop de cancers.

          Comment ne pas entendre dans leurs récits, maladroits sans doute (ils ont [socio]logiquement basculé du côté antivax@covid), les anticipations des nôtres ?

          On a eu la chance, en occident, que nos alertes soient « moyennement mortelles », pour que nous ayons fait les efforts nécessaires : smog de 1952 à Londres, lutte contre les SO2/NO2 (le ciel d’IdF était rouge, vu depuis les premiers reliefs à 20km de Paris, dans les années 1980), contre les CFC, les pluies acides. On a pu détecter ces abus « gros comme des maisons », mais les PFA, justement, c’est comme les perturbateurs endocriniens, on n’a pas idée du spectre exact des effets, et de ce qu’il en advient vu leur rémanence.

          La chimie doit nous servir d’apprentissage sur les cycles, puisqu’on a la relative chance que les produits chimiques puissent tomber dans des catégories fondamentales, qu’on peut les classer et les pister (bien moins facilement que la radioactivité ou l’ADN, mais bien plus facilement que les nanoparticules) : les oxydes, les fluorures, les nitrures, les phosphates, etc. (Je simplifie, mais 90% des questions de pollution correspondent à des espèces chimiques assez identifiable. Dans le lot des macromolécules, il y a sans doute des « inclassables » à la pelle, des vraies-fausses demi-dioxines, des lignines modifiées, etc. mais bon 90% c’est déjà pas mal.

          1. Avatar de PIerre-Yves Dambrine
            PIerre-Yves Dambrine

            La révision du règlement REACH reportée sine die :
            «  ..Pilier de la stratégie zéro pollution du Pacte vert européen, cette réforme est censée passer par une révision en profondeur du règlement européen Reach sur les substances chimiques. La proposition de révision – en particulier l’évaluation des risques par famille de substances et non plus au cas par cas – devait initialement être présentée avant la fin de l’année, puis au printemps 2023. Elle vient d’être reportée au quatrième trimestre 2023. La décision a été actée mardi 18 octobre par le collège des commissaires européens lors de l’adoption du programme de travail de la Commission pour l’année 2023. Les prochaines élections européennes étant programmées en 2024, la réforme n’a désormais que très peu de chances d’aboutir sous la législature d’Ursula von der Leyen. Sa mise en œuvre sera suspendue à la nouvelle composition du Parlement européen. …»
            https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/10/19/les-lobbies-de-l-industrie-chimique-ont-gagne-la-commission-europeenne-enterre-le-plan-d-interdiction-des-substances-toxiques-pour-la-sante-et-l-environnement_6146397_3244.html

            Pesticides : 30 % des pesticides autorisés sans réévaluation :
            https://reporterre.net/Europe-30-des-pesticides-autorises-sans-reevaluation

            La France continue d’exporter des pesticides dangereux interdits dans l’UE : https://www.publiceye.ch/fr/thematiques/pesticides/la-france-continue-dexporter-des-pesticides-interdits

        2. Avatar de JMarc
          JMarc

          Garorock,
          Il ne manque qu’un truc dans votre commentaire : « ecoterroriste ».
          XR (1), perso, je leur tire mon chapeau.
          (1) Eh oui, quand on se tient un tant soit peu au courant de ce dont on parle, on sait que l’abréviation courante est « XR » et non « ER ».
          JMarc
          (gauchiasse confirmé)

          1. Avatar de Garorock
            Garorock

            Oui, j’avais oublié écoterroriste…
            Y’a aussi « la dictature verte » dans le même genre. Les belles personnes ne manquent pas d’imagination mais les « écoterroristes » en ont beaucoup plus.

            https://www.arte.tv/fr/videos/RC-021142/jeux-d-influence/
            « Face aux lobbies, la résistance s’organise
            Confrontées aux dérives de l’agroalimentaire, une journaliste et une activiste cherchent à faire éclater la vérité. »
            Je recommande cette série qui aborde frontalement le sujet.
            Vraiment.

            1. Avatar de Ruiz
              Ruiz

              Ecoterroriste : « Partisan d’actes de violence guidés par une doctrine écologique. »
              N’est-ce pas une définition assez bizarre ?
              Ce terme ne suggère-t-il pas plutôt une action terroriste portant atteinte (ou menaçant de) à l’environnement écologique, pour des buts quelconques ?
              Relacher des polluants dans une rivière …

        3. Avatar de Ruiz
          Ruiz

          @Garorock Ils servent du Whisky (sauf en principe au pilote) et les céréales dont il est issu ne sont pas forcément bio ….

          1. Avatar de Garorock
            Garorock

            Je connais peu d »agriculteurs bio qui possèdent un jet privé.
            Mais je ne serais pas surpris si j’apprenais que le pdg de Bayer en possède un…

            1. Avatar de Garorock
              Garorock

              Et je ne serais pas surpris non plus si j’apprenais que le pdg de Bayer ne mange que des légumes bio…
              Le mépris est nécessaire.
              Le boycott ne sera peut être pas suffisant.
              Mais,
              il parait que suite au dégonflage des pneus de suv, il y a recrudescence des ventes de gonfleurs chinois pas low tech en vente chez Lidl…
              Pour le rebouchage des trous de golf, éviter le ciment de chez Lafarge!
              😎

              1. Avatar de Garorock
                Garorock

                https://www.lefigaro.fr/politique/l-ex-ministre-de-l-ecologie-francois-de-rugy-est-desormais-banquier-d-affaires-20221218
                Mince alors!
                Je croyais qu’il s’était engagé dans une ONG pour aller planter des arbres en Amazonie…

  7. Avatar de Romain Vitorge
    Romain Vitorge

    Dennis Meadows met surtout en avant la croissance et la démographie.
    https://www.youtube.com/watch?v=E4mbPYpNo2o

  8. Avatar de Timiota
    Timiota

    Le facteur 10 entre les 25% de part du transport aérien pour le public cerné par cette étude et les ~2.5% de la part globale des GES n’est pas invraisemblable. Les British à l’échelle mondiale sont des riches insulaires qui quittent volontiers leur île pour Ibiza ou Milan ou Cork.
    Faudrait quand même regarder dans la méthodologie détaillée pour voir si dsns l’énergie indirecte des biens & services est aussi pris en considération la partie « fixe » des États : voiries routes ponts ports mairies écoles conservatoires armées musées homards des grands de ce monde et coetera . Le béton des maisons semble compté mais celui de la voirie du lotissement aux moultes raquettes ne l’est pas.

    Ca laisserait la part de l’avion à 15 20 % au global. On glougloutte 30 ou 40 l à l’heure par passager dans un jet. Pas moyen de faire bcp moins (carburant issu de recup ou avion électrique pour <500 km ?)

  9. Avatar de Ruiz
    Ruiz

    @Timiota soit 3 à 5 l/100km passager, l’avion n’est pas plus dispendieux que l’automobile, souvent utilisée avec seulement le conducteur.
    Le problème ce sont les km !
    ou les passagers.
    i l’on demande aux riches de se restreindre sur les voyages d’agrément, il faudrait aussi demander aux pauvres d’arrêter de travailer pour des jobs loin de chez eux.

    1. Avatar de timiota
      timiota

      En premier, ce sont les km, en second, c’est le type d’effet rebond qu’induit chaque moyen de transport :

      Pour les voitures, c’est le fait que pour un trafic voiture x2, on va demander aux pouvoirs publics des échangeurs, des autoroutes, des péages, des ponts, des révisions de voiries.

      Et la voiture généralisée favorise (en France) la zone pavillonnaire généralisée, goulue à souhait en carbone (y compris parce que tout le monde a une cave et un grenier pleins d’objets, les brocantes sont généreuses en quantité dans les zones pavillonnaires).

      L’avion n’est pas innocent bien sûr, mais plus localisé : la Costa del sol, les Canaries, l’exclusion des petites gens des centre villes de Barcelone Prague (Paris c’est un peu toutes les causes en même temps). Tout cela à moduler autrement aux USA où l’avion remplace notre TGV en gros.

  10. Avatar de ebolavir
    ebolavir

    Je me sens coupable : depuis 18 ans et pendant 16 ans (le virus a tué mes voyages depuis 2020) j’ai fait deux fois par an 16.000 kilomètres en avion (Paris-Pékin-Paris, plus tard Pékin-Paris-Pékin) pour le plaisir de vivre avec mon épouse dans son pays ; et elle m’a accompagné plus d’une fois pour voir à quoi ressemblait le lointain pays de son mari et connaître sa famille (première opinion sur la France « C’est un beau pays, mais il n’y a personne »). C’était dans mes moyens de retraité, un aller retour en 2019 valait 600 euros (plus selon la saison), une fraction raisonnable d’un mois de pension. Pour donner l’échelle, mon premier billet de grand voyage (Rio de Janeiro) m’avait coûté deux mois de mon salaire d’ingénieur débutant. C’est sûr, si les prix d’il y a 50 ans avaient persisté, nous aurions vécu autrement. Très probablement, nous ne nous serions même pas rencontrés.

    On peut démontrer sa vertu (en anglais « righteousness » qui a les connotations adéquates) en condamnant les voyages en avion. Comme on prend plaisir à condamner le véritable Harris tweed et les vins d’appellation. Mais pensons à ce que coûterait, en péché carbone, un voyage de Bernard Arnault et sa cour (car, qu’il aime ou pas, il lui est impossible de voyager seul, sauf en avion) sans quitter le sol. Chacun est condamné à consommer selon son genre de vie. L’ouvrier boulanger que je connais, qui fait chaque jour cent vingt kilomètres en voiture diesel dans la campagne lorraine pour relier la maison de sa famille à sa boulangerie industrielle, libère autant de carbone fautif, à son échelle, qu’un working rich.

  11. Avatar de gaston
    gaston

    L’avion est à proscrire pour les raisons écologiques que l’on connait. Pour voyager, préférez le train, c’est beaucoup mieux, surtout quand il vole ! 😉

    https://www.easyespanol.org/blog/sabias-que/gonzalo-endara-crow/

      1. Avatar de gaston
        gaston

        Bien vu CloClo, comme il est écrit sur la panneau : « UN TRAIN PEUT EN CACHER UN AUTRE  »

        https://codedelaroute.io/blog/panneau-train/

  12. Avatar de Peska
    Peska

    1 / Le premier problème est le modèle des riches que les autres terriens veulent imiter dans tous les domaines. ( Lire l’essai d’Hervé Kempf :  » Comment les riches détruisent la planète ?  »

    2 / Le second est l’accès massif à l’avion pour la plus grande joie des actionnaires des compagnies aériennes et des industries en général.

  13. Avatar de Roberto
    Roberto

    En attendant.. que le fruit de ces échanges nourris se concrétise en une position claire et nette… (tiens ca pourrait être un objectif du forum = être une aide pour formuler une position « commune » de bon sens à la Jorion..!?)

    Cet article https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/12/19/les-megacommandes-des-compagnies-aeriennes-relancent-la-bataille-des-grands-aeroports_6155040_3234.html

    citation = « …au moins autant que les compagnies aériennes, ce sont les grands aéroports qui se mettent en ordre de bataille pour tenter de capter la plus grande part du trafic aérien des vingt prochaines années. Le nombre de passagers dans les avions devrait doubler d’ici à 2043, selon l’Association du transport aérien international. D’ici là, Airbus estime qu’un peu moins de 40 000 appareils devront être livrés, un chiffre que Boeing évalue à 43 000. »

    info= C’est l’émergence de la classe moyenne en Inde et en Asie qui semble créer cette dynamique.

    Cela m’a surpris : j’étais dans une pensée encore naive me disant que tout de meme, ils allaient.. envisager un tassement… et ben non!! Doublement des passager (vols?) (km?) d’ici 2043 — voici le noble objectif qui serait dans le tuyau de nos décideurs… X2 !!!

    // dans le meme genre d’info enthousiasmante.. https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/12/20/les-etats-membres-de-l-union-europeenne-demandent-une-nouvelle-etude-d-impact-sur-les-pesticides_6155129_3244.html

    Conclusion — pour comprendre l’évolution de la situation :: faut prendre en compte la globalité de la gloutonnerie humaine.

    ..qui pourrait etre visualisé sous forme de « globus gloutonus » un outil pour évaluer les scénarios proposés deci et de là, qui serait une modélisation de l’état des forces gloutonnes en oeuvre sur la planète, représenté (l’état des forces « naturelles » en jeu) par un globe avec les populations, et des couleurs signifiants leur aptitudes en terme de niveau de développement, de culture à adopter une stagnation ou une baisse de régime « calorique/energetique »
    Voir à affiner avec une dimension temporelle en misant sur des actions diverses éducatives, natalité…
    On devrait avoir une indication claire du potentiel de contrarier le réchauffement, ou pas! ou pas!

    1. Avatar de Pascal
      Pascal

      Bonjour Roberto
      Ça plaisir de te lire.
      Le constat que tu fais va dans le même sens que celui de naroic.
      https://www.pauljorion.com/blog/2022/12/19/plus-de-la-moitie-des-16-a-25-ans-pensent-que-lhumanite-est-condamnee/comment-page-1/#comment-942667
      L’humanité est enfermée dans des déterminismes qui mettent à mal nôtre belle croyance dans notre libre arbitre.
      Tous les projets A, B, C… ou Z, oublient ces déterminismes. Tant que nous continuerons de croire à « l’intelligence humaine » dans notre orgueil de super prédateurs, nous continuerons d’appuyer sur l’accélérateur.
      Il est nécessaire de faire ce constat pour tenter de comprendre ce que sont ces déterminismes, ce que nous sommes vraiment. Sans interroger ces fondamentaux, nous en resterons aux beaux discours des COP, des livres, des appareils politiques, des fictions toujours plus « réalistes » dans leur sensionnalisme et toujours simplistes dans leur scenari…
      La société de consommation et la numérisation nous ont déconnecté du monde réel jusque dans la guerre où les cibles s’agite sur un écran comme dans les jeux vidéo.
      La puissance que nous a apporté (dans les classes moyennes et supérieurs) la « modernité », nous a donné l’illusion d’avoir évolué en « intelligence » mais nous n’avons fait que progresser en puissance et régresser en conscience
      On apprend dans les écoles et l’on vante dans la culture médiatique la performance. Même les artistes sont devenus des performeurs. Cette idée de la performance n’est que la conséquence de l’ivresse de la puissance. Il faut maintenant un cataclysme du niveau planétaire pour tenter de rabattre notre caquet « d’hyper-puissant », identité à laquelle nous sommes tant attachés.
      Le médecin, le banquier, l’ingénieur de Naroic sont trop attachés à la croyance dans laquelle leurs « études supérieures » font d’eux des êtres intelligents sans voir qu’elles ont mis leurs pensées sur des rails dont ils sont incapables de sortir.
      Il faudra certainement la puissance d’une guerre ou d’un effondrement pour faire prendre conscience à cette part de l’humanité au pouvoir, que nous ne sommes rien, pour tenter l’électrochoc qui nous fera sortir de notre rêve éveillé de « Superman », de toute puissance.
      Aucun projet politique n’a les capacités de remettre en cause cette illusion de puissance, au contraire il participe de cette illusion.
      C’est bien connu dans le monde de la psychologie, celui qui éprouve le besoin d’afficher sa « puissance » ne le fait que par crainte de devoir affronter sa propre impuissance.
      Tous les grands messages de sagesse et de spiritualité depuis des millénaires, nous invitent à faire ce chemin vers la réalité de ce que nous sommes : infimes artefacts du vivant posés sur un grain de poussière dans le cosmos. Mais nous lui préférons l’illusion de notre si puissante Imagination, quitte à mettre toute notre énergie dans nôtre propre destruction.

      Alors, on fait quoi ?

      Le vrai libre arbitre serait de faire des choix pour soi. Quelques soient les circonstances, il est toujours temps de se mettre en chemin…

  14. Avatar de un lecteur
    un lecteur

    Je vois dans ce graphe « Energy footprints of British households in 2019 » une société homogène qui gère la répartition de la richesse selon des strates « énergétique » échelonné selon une courbe quadratique (au pif). Le décile des pauvres a majoritairement des contacts (humains) avec le décile des moins pauvres et il en va ainsi jusqu’aux invisibles. Dans ce mille-feuille social, les individus affichent leur pouvoir en cramant de l’énergie dans un subtil équilibre qui maintient l’ordre social.
    Je crame donc je suis, mais pas trop pour que mes voisins du mille-feuille ne me crament pas par jalousie. La Philia fait office de force de rappel dans cette société en phase gazeuse, thermodynamique.

    1. Avatar de timiota
      timiota

      La philia, et aussi l’imitation « the Jones have it, so we must also » : « nos voisins les Dupont ont le nouveau modèle (de voiture, de tondeuse à gazon), nous allons l’avoir nous aussi ».

      Force d’appel du marketing.
      D’où l’intérêt comme je l’ai écrit chéplu-ou sur ce blog de rencontre « Marketing et anthropocène », qui ont existé en novembre dernier à Rouen (autour de Eric Rémy).
      Comme ils ont beaucoup à se faire pardonner, il vont chercher très fort la bonne solution, ce sera le Nudge Hyper Génétique et Quantique qui parle à la foi(s;) à notre striatum, à notre inconscient, à notre empathie, et qui fait qu’on pardonnera à Darmanin et à Pouyanné, à l’émir du Qatar et tous leurs copains leurs offenses, dès lors qu’ils auront le loisir d’utiliser leurs petits muscles à enterrer du carbone, à purifier du chlordécone, et à biodiversifier (rewilding) les plantations de palmier. Mon psy est au courant.

  15. Avatar de Ruiz
    Ruiz

    Les quantités consommées sont en volume et pas en valeur (prix/coût). Or il est fort probable que les services vendus au riches le sont à un prix final plus élevé à volume égal que les services les plus basiques, dont il n’est sans doute pas facile de réduire le contenu énergétique.
    (Business/vols privé/low cost voiture de luxe/basique)
    Il en résulterait alors qu’à dépense égale, à PIB égal, la consommation énergétique (par unité de PIB) serait moindre dans la consommation des plus riches et qu’en toute logique c’est celle-ci qu’il faudrait privilégier.
    (pour maintenir la croissance nécessaire aux équilibres économiques sous contrainte énergétique exogène)

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