La rengaine est usée jusqu’à l’os, secteur après secteur : manque de main d’œuvre, manque de main d’œuvre… Mais de quoi finalement cette situation, qui touche aussi bien la santé, la restauration, l’éducation, l’hôtellerie, les ordures ménagères, l’industrie en général, la grande distribution, l’artisanat… est-elle le symptôme ?
Dans la « petite grande » surface ou je me rends deux fois par semaine, collecter des invendus pour une cantine associative : Le turn-over de salariés est vertigineux, des personnes travaillent avec des attelles au poignet, au genou, la pression du management est palpable et les clients en rajoutent une couche. No comment.
Au mois de juin, il n’est pas rare de trouver ce type d’annonce : Restaurant cherche un chef, deux commis, et trois serveurs …
Mais enfin, un restaurant auquel il manque tout cela en juin, ce n’est pas un restaurant, mais juste un local avec des tables, un four et une hotte aspirante….
Quand le gouvernement a constaté le manque de personnel de santé, Emmanuel Macron a annoncé le doublement du salaire pour les heures supplémentaires.
Comme un cadeau, comme si 30 ans de dégout pouvaient être balayés d’une mesurette, comme si la motivation des personnes pouvait se piloter comme le volume de la musique sur l’ampli du salon…
Il y a dans ces exemples, petit à petit, un mépris qui suinte de plus en plus fort, une polarisation entre ceux qui ont le choix, et les autres. Une réduction d’être humain à du matos, interchangeable.
Les mesures coercitives qui sont dans les cartons du gouvernement (pour empêcher les chômeurs de refuser plusieurs emplois, ou obliger les bénéficiaires du RSA à effectuer des heures de travail en contre partie) sont la suite logique de cette trajectoire.
Cette trajectoire, c’est le refus structurel, entériné, de faire société tous ensemble. C’est l’inscription du rapport de force en tant qu’outil de gestion, non pas en ultime recours mais ordinaire.
Ceci étant dit, l’espoir reste bien présent, tout simplement parce que ça ne marche pas !!
N’en déplaise à Paul, il faudra encore longtemps des hommes et des femmes en chair et en os pour faire un certain nombre de jobs vitaux, et jamais ce pilotage de la religion féroce qui maltraite les unes et les autres n’aura l’efficacité d’une bonne volonté partagée.
Un jour, ça ira mieux, parce que cette folie aura échoué, et que nous essayerons autre chose….
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