Misère de la pensée économique (Fayard 2012), pages 325-334
Des réformes à mettre en œuvre immédiatement
Le sommaire du texte, que vous pourrez retrouver ici au complet (avec la justification de chacune des mesures proposées).
* Accorder à nouveau la priorité aux salaires plutôt que favoriser l’accès au crédit, lequel est nécessairement cher et se contente de repousser à plus tard la solution de problèmes se posant d’ores et déjà.
* Bannir la spéculation en rétablissant les articles de loi qui l’interdisaient dans la plupart des pays jusqu’au dernier quart du XIXe siècle.
* Mettre hors d’état de nuire les paradis fiscaux en interdisant aux chambres de compensation de communiquer avec eux dans une direction comme dans l’autre. Les mesures doivent viser l’ensemble de ces paradis fiscaux : y compris ceux que les États tolèrent dans des enclaves sur leur propre territoire ; ainsi pour la Grande-Bretagne : Jersey, Guernesey, l’Île de Man et la City de Londres ; pour les États-Unis, l’État du Delaware, etc.
* Abolir les privilèges des personnes morales par rapport aux personnes physiques, privilèges ayant permis de transformer de manière subreptice dans nos démocraties le suffrage universel en suffrage censitaire.
* Redéfinir clairement dans les textes légaux l’actionnaire d’une société comme étant l’un de ses créanciers (un contributeur d’avances, autrement dit un prêteur) et non l’un de ses propriétaires.
* Établir les cours à la Bourse par fixing journalier ou hebdomadaire.
* Éliminer le concept de « prix de transfert » qui permet aux sociétés d’échapper à l’impôt par des jeux d’écriture entre maison-mère et filiales.
* Supprimer les stock-options pour instaurer une authentique participation universelle.
* Ré-imaginer les systèmes de solidarité collectifs, au lieu des dispositifs spéculatifs voués à l’échec en raison de leur nature pyramidale que sont l’immobilier ou l’assurance-vie, par lesquels on a cherché à les remplacer.
Enfin, dans un monde où le travail disparaît, la question des revenus doit être mise à plat et faire l’objet d’un véritable débat. Rien ne justifie de le retarder.
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