Bon ! Je vais me remettre à l’économie et à la finance…

Honnêtement, j’avais l’esprit ailleurs, mais il est vrai que l’heure est grave. Le devoir m’appelle…

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30 réponses à “Bon ! Je vais me remettre à l’économie et à la finance…

  1. Avatar de arkao

    Hâtez-vous lentement, et, sans perdre courage,
    Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage.
    Nicolas Boileau (1684-1711)

    1. Avatar de Asclepios
      Asclepios

      Hello,
      Lapsus sur la date de naissance!
      Boileau n’était pas le Kurt Cobain du classicisme (hihihi)…

    2. Avatar de gaston
      gaston

      Hum ! Hum !

      Il semble que Boileau serait plutôt né en 1636 et effectivement mort en 1711 à 74 ans. (1684 est sa date d’entrée à l’académie française).

  2. Avatar de Karluss

    le plein emploi est donc dangereux pour le capital… qui cherche à faire son beurre avec la financiarisation ou l’uberisation…
    ne pas oublier le « no bridge » et les nécessaires interventions de l’État.

    1. Avatar de Guy Leboutte

      Karluss
      François Ruffin qui n’était encore que journaliste à Fakir, l’a fait dire à un gestionnaire de fonds: « Un certain taux de chômage est nécessaire à la bonne santé de la finance » . La vidéo doit être facile à retrouver en ligne.
      Les deux arguments sont que le plein emploi améliore le rapport de force entre travailleurs et employeurs au bénéfice des premiers, et que le plein emploi peut, par un accroissement de la demande, favoriser l’inflation, qui tue les rentiers.

      (L’inflation actuelle est plutôt provoquée par des difficultés de l’offre dans les chaînes de valeur, apparues avec la pandémie, à quoi s’ajoutent, depuis l’invasion de l’Ukraine, les questions énergétiques et alimentaires, pesant elles aussi sur l’offre.)

      1. Avatar de Ruiz
        Ruiz

        @Guy Leboutte Comment justifier alors que le gouvernement qui passe pour être inféodé aux patrons introduit une réforme du système d’indemnisation chomage dans le but d’accroître le plein emploi quand on s’en rapproche !

        1. Avatar de Guy Leboutte

          Ruiz
          Quel gouvernement, et quand ?

          1. Avatar de Ruiz
            Ruiz

            @Guy Leboutte En France Borne avec Macron et un vote récent des deux chambres, réduisant l’indemisation du chomage en durée (et en montant ?) si les offres d’emplois sont nombreuses (situation de plein emploi potentiel) et l’augmentant en cas de baisse de l’offre d’emploi.

            Il est vrai que le critère d’ajustement n’est pas le niveau d’emploi, qu’Hollande s’est déconsidéré à prétendre piloter, mais semble-t-il le niveau d’offres non satisfaites, ce qui ne corresponds à rien, où au minimum reste totalement à la main du patronat par un choix adapté d’un mix rémunération /conditions de travail/ capacités/formation inacceptable pour la population actuelle.
            En plus les conséquences en seraient reportées sur des secteurs d’emploi sans aucun rapport …

            à moins que le but recherché soit par rétroaction indirecte le choix collectif des salariés/chomeurs de conserver une indemnisation haute du chomage dans tous les secteurs, qui devant un tel mécanisme ne peut s’exercer par une réticence à l’embauche, mais uniquement par une action en tant que consommateur de déprimer l’économie (idéal pour le CO2) afin que le patronat devienne pesssimiste dans ses offres d’emploi (cf numérique ..).

            Le maintien d’un taux élevé d’offres d’emploi insatisfaites n’est en fait pas forcément un indicateur de plein emploi, et celà complique l’analyse.
            C’est peut être simplement le symptôme d’une population non adaptée.

            Il n’empèche le mécanisme introduit vise à inciter à l’acceptation des offres offertes et donc à accroître le plein emploi quand elles existent et à atténuer cette incitation quand elles sont peu nombreuses, c’est à dire potentiellement peut-être quand est loin du plein emploi, et que les cotisations pèsent sur moins de cotisants ….

            1. Avatar de Guy Leboutte

              « Population non adaptée »? Il faut changer de population alors, comme le disait Bertolt Brecht après l’insurrection en Allemagne de l’Est en 1953. Vous avez déjà remarqué que ces grands assistés (170 milliards de subvention de l’Etat aux entreprises) que sont les employeurs se plaignent sans cesse ? Les emplois non occupés sont un élément de langage permanent pour tordre le débat. En Belgique aussi.
              https://rapportsdeforce.fr/classes-en-lutte/chomage-le-gouvernement-a-menti-passe-en-force-et-punit-les-chomeurs-112115307

      2. Avatar de Karluss

        Guy, merci pour ces précisions

  3. Avatar de Khanard
    Khanard

    «Aujourd’hui le domaine économique revient chez lui : au sein de l’univers social qui l’ a toujours constitué tel qu’il est et dont il n’aurait sans doute jamais dû tant s’éloigner . Il est bon en tout cas qu’il y revienne, car qui dit «économie» dits rapports de l’homme aux choses, mais dans la mesure seulement où des hommes et des femmes «de chair et de sang» échangent ces choses en fonction de leur prix».
    Le prix, Paul Jorion, p25 . Ed Du Croquant (2011).

    Il me semble que c’est un bon point de départ .

    Comment se fait il que tout soit parti en « biberine » .

    1. Avatar de Guy Leboutte

      Khanard
      C’est l’analyse de Polanyi, de la désintrication de l’économie par rapport à la société. Je ne suis pas sûr que l’économie revienne là où il est souhaitable qu’elle soit

      1. Avatar de Khanard
        Khanard

        si d’entrée de jeu vous émettez comme postulat que l’économie ne doit pas revenir là où elle était alors que proposez-vous comme alternative ?

        1. Avatar de Guy Leboutte

          Vous m’avez lu de travers, Khanard. Revoyez ça. :))

  4. Avatar de Chabian
    Chabian

    Je suis interpellé par la dernière vidéo « de sa cuisine » de François Ruffin qui évoque un livre à compte d’auteur de Benjamin Brice « Sobriété gagnante » (dont il critique le titre) qui démontre que l’argent tiré du revenu national par l’Etat est aujourd’hui indispensable à compenser la non-compétitivité des entreprises et à soutenir le cout salarial des bas salaires.
    De sorte que les revenus des allocataires (chômeurs, retraités) et les services publics (santé, enseignement, justice) sont les perdants de la répartition.
    Nous avons en quelque sorte un « capitalisme assisté » dans le cadre de la mondialisation.
    Le capitalisme allemand profitait un peu de son énergie russe bon marché…
    Mon pronostic est aussi que nous manquerons de bois dans 10 ans — que nous aurions dû planter bien avant…
    Merci d’apporter un éclairage sur tout cela.

    1. Avatar de Chabian
      Chabian

      Je me rends compte que la bataille salariale en Belgique est corrélée aux infos ci-dessus. Il existe une loi en Belgique qui limite la négociation salariale par le différentiel entre notre progression et celle de nos principaux concurrents (Allemagne, France, Pays-Bas), la Belgique ayant une économie « spécialement ouverte » (ce qui n’empêche pas d’avoir une économie locale, alimentaire etc, …). La marge de négociation s’inspire des niveaux de 2021 soit 0,4 % : ce qui est odieux quand l’inflation monte et que des secteurs comme énergie et autres font des bénéfices spéculatifs mirobolants. De plus, une « enveloppe bien-être » doit permettre de revaloriser les allocations de sécu, mais les partenaires patrons/syndicats n’arrivent pas à un accord. Donc, ici aussi les chômeurs et retraités sont les dindons de la farce, alors que leurs revenus sont entièrement destinés à se dépenser dans l’économie locale !
      Comme quoi 1/ l’échelle sociale est réfreinée 2/ le bas de l’échelle est le dernier servi !
      Par contre, en Belgique, il y a un certain suivi de l’indexation (avec un effet retard) qui compense le recul de revenus salariaux et allocataires.

      1. Avatar de Guy Leboutte

        Chabian e. a.

        En Belgique (1400.000 habitants, +- 7 fois moins qu’en France), 600.000 personnes vont voir leur revenu ou allocation grimper de près de 11% en janvier, tandis que d’autres, qui sont indexés en juillet, ont augmenté de plus de 7% l’été passé.
        Le gouvernement impose pour le moment une augmentation maximale de 0,4% des salaires, hors indexation, même aux entreprises prospères qui seraient prêtes à augmenter les salaires au-delà de ce taux ridicule.

        L’indexation n’est jamais qu’un rattrapage du pouvoir d’achat avec des retards, et incomplètement en effet.
        https://condrozbelge.com/2022/11/06/lindexation-ou-echelle-mobile-des-salaires-en-belgique/

        1. Avatar de Guy Leboutte

          Correction:
          500.000 personnes en janvier, d’autres +8,4 % l’été passé, tandis que d’autres encore sont toujours soumis à l’indexation par indices « pivot » de 2%.

      2. Avatar de Ruiz
        Ruiz

        @Chabian L’indexation automatique pour maintenir le pouvoir d’achat est absurde face à une hausse de prix de l’énergie importée. Il s’agit d’un prélèvement externe sur la richesse nationale et il faut bien que ce prélèvement s’exerce quelque part.
        Il n’y a pas d’augmentation automatique et implicite de la productivité suite à une augmentation du coût de l’énergie, ce serait même plutôt le contraire.

        Il est donc normal qu’il y ait immédiatement une baisse du pouvoir d’achat.

        A moins que l’on veuille se lancer dans une inflation galopante autoentretenue pour effacer les errement du QE (pour les banques sous capitalisées et non nationalisées) et le quoiqu’il en coûte, pour les entreprises sous capitalisées pour faire face aux conséquences économiques des mesures sanitaires autoritaires prises par un Etat imprévoyant et impréparé.

        Qui va payer ? ceux qui détiennent des créances libellées en monnaie de banque centrale.
        Les propriétaires immobiliers s’ils veulent revendre et pour les bailleurs dans l’habitat si l’augmentation des loyers est plafonnée.

        Pour les détenteurs d’action l’évolution numérique à la hausse sera peut être préservée (si l’économie se maintient), mais restera totalement virtuelle en terme de richesse réelle ….

        1. Avatar de Guy Leboutte

          Ruiz, vous raisonnez en aveugle dans la chambre noire qui veut que le salaires paient toutes les casses, tandis que à ceux qui s’enrichissent en dormant, on ne demande aucune participation et on n’impose aucune limite. Cela n’a rien de rationnel ni de raisonné ! C’est une position conservatrice anti-sociale qui vous mènera très vite aux extrêmes le jour venu.

          L’indexation des salaires est une mesure de justice sociale élémentaire et minimale. Elle résulte d’un rapport de forces comme tout le reste.

          Votre pseudo-rationalité du genre « L’indexation automatique pour maintenir le pouvoir d’achat est absurde face à une hausse de prix de l’énergie importée » est elle-même absurde et relève d’une position de classe violente, qui mérite l’étiquette d’extrême-centre, ce centre dont les politiques produisent des effets loin d’être modérés.

          Etc !

          1. Avatar de Ruiz
            Ruiz

            @Guy Leboutte il ne s’agit pas de faire payer toutes les casses, lorsque l’énergie augmente , les non salariés les détenteurs de revenus d’obligation ou de loyer payent aussi en juste proportion de leur consommation.

            Le gouvernement semble avoir choisi un bouclier tarifaire pour les particuliers, et même les petits entrepreneurs (< 36 KVA) ce qui a l'avantage de ne pas répercuter la hausse des prix et permet de reconstituer une marge de compétitivité de l'économie française par rapport à ses voisins en particulier si la hausse des salaires reste maîtrisée.
            Car la dette correspondante (à moins que les impôts n'augmentent) il faudra la payer, ce qui sera plus facile si la balance commerciale se redresse au moins par un renchérissement (et diminution) des importations, faute d'industrialisation suffisante.

            Le gouvernement fait ce qui lui plait en quasi nationalisant ,du fait du prince, les aubaines réalisées par nos énergéticiens Engie, EdF, Total Energie, alors que l'Etat s'est avéré incapable depuis quelques dizaines d'années (la montée en charge de l'idéologie de l'U.E. auprès es classes politiques et dirigeantes) d'assurer la politique énergétique indispensable (par investissements et contrats à long terme) qu'il avait su mener avant, livrant salariés et non salariés aux affres des marchés.

            Indexer automatiquement les salaires sur toute hausse du coût de l'énergie, c'est ôter toute valeur au signal prix qui est seul capable de permettre au niveau individuel des arbitrages de consommation favorables à la maîtrise du climat et de récompenser ceux qui les font.

            Atténuer l'impact par des mesures ciblées éventuellement transitoires pourquoi pas, mais une hausse des salaires par indexation est souvent conçu comme un effet cliquet.
            Accepteriez vous une indexation en sens inverse ?

    2. Avatar de Manuel Guérin
      Manuel Guérin

      Ma grand-mère me disait souvent que plus quelqu’un répétait quelque chose, plus on était sûr que c’était le contraire qui était vrai.

      Le fait que les 0.1 % critiquent en permanence les assistés, i.e. les pauvres qui survivent grâce aux aides sociales et les classes moyennes pour qui elles rendent la vie plus confortable, m’avait fait m’interroger sur qui étaient les vrais assistés.

      La réponse était claire : les super riches. Beaucoup vivent de la commande publique, certain utilisent l’état à des fins privées, tous bénéficient d’une réglementation qui leur permet de ne pas contribuer par leurs impôts à la hauteur de leurs revenus comme vous et moi.

      La réponse était claire mais elle était plus ou moins empirique. Une étude récente de l’IRES chiffre le montant de l’aide à ceux qui n’en ont pas besoin à 157 milliards par an. Les vrais assistés sont les fainéants qui peuplent les conseils d’administration et les actionnaires et autres prêteurs qu’on rémunère grassement pour se priver d’argent dont ils n’ont visiblement pas besoin.

      http://www.ires.fr/index.php/etudes-recherches-ouvrages/etudes-des-organisations-syndicales/item/6572-un-capitalisme-sous-perfusion-mesure-theories-et-effets-macroeconomiques-des-aides-publiques-aux-entreprises-francaises

      1. Avatar de Guy Leboutte

        Parfaitement d’accord sur qui sont les véritables assistés.

        Ils le sont aussi dans la vie quotidienne, disposant d’un personnel sur-abondant. d’où cette définition d’un « beau quartier »: un quartier qui pue, rempli d’immondices, dans les trois jours qui suivraient la disparition de leur personnel, laissant les habitants en charge de leur propre gestion domestique. (Soyons attentifs à la question voisine, « Révolutionnaires de tous les pays, qui lave vos chaussettes? » ).
        Ces vrais assistés sont encore sur-assurés, par des contrats en bonne et due forme, et par la solidarité de classe de leurs réseaux.
        Bernard Stiegler épinglait le vide existentiel de leurs horizons, en notant que dans la silicon valley, les enfants adolescents des super-riches se suicident plusieurs fois plus en moyenne que dans le reste de la population étasunienne.

        Bernard Friot les appelle des parasites.

        1. Avatar de Christian Brasseur
          Christian Brasseur

          Bien dit.

          Et Dupont/Dupont de rajouter: « Je dirais même plus, les pauvres, eux, et non les assistés dont on parle, ont leur fierté, celle de nettoyer leurs propres crasses »…Salauds de pauvres, va!

      2. Avatar de Chabian
        Chabian

        On y parle des « dispositifs de soutien des entreprises, dispositifs qui mobilisent les finances publiques et sociales (mêlant dépenses effectives et exonérations) mais qui ne sont pas recensés sous la forme d’une catégorie statistique dédiée. »
        Une mesure d’urgence à proposer à Paul Jorion ?
        « Il en ressort l’idée que notre système économique est de plus en plus « sous perfusion » d’aides publiques aux entreprises. » Cela rejoint l’idée de Benjamin Brice dans un livre dont parle François Ruffin. A force de garder le capitalisme hors de l’eau, l’Etat s’appauvrit et se récupère sur les allocations sociales et les investissements de service public, qui régressent, malgré un « prélèvement de dingue » sur nos revenus.

  5. Avatar de Chabian
    Chabian

    Leclercq alerte sur un « Tsunami de l’inflation en 2023 » :
    « L’inflation mesurée actuellement à 6,2% sur un an par l’Insee ne sera « pas que passagère », assure-t-il – rappelant que dans l’alimentaire seul, elle est déjà très supérieure, autour de 17% :… »

    Et, comme par hasard, les petits revenus ont une proportion supérieure d’alimentaire dans leur budget. Et contribuent davantage à la TVA en proportion de leurs revenus… Par contre, la « Jet set »…

  6. Avatar de Ruiz
    Ruiz

    @Chabian « contribuent davantage à la TVA en proportion de leurs revenus » Difficile quand même avec une TVA sur l’alimentaire à 5,5 % et une part alimentaire acrue ….

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