La faillite vendredi de FTX, l’une des principales bourses de « cryptomonnaies » (en réalité de simples jetons commercialisables) signale-t-elle la fin d’une des plus remarquables « pyramides » ou « cavaleries » de l’histoire de la finance ?
Rappel en deux mots de ce que sont les « pyramides » ou « cavaleries » (en anglais « Ponzi schemes ») : des créations de valeur fictives dont la crédibilité est soutenue par la capacité de l’arnaqueur de verser aux souscripteurs les gains faramineux qu’il leur a promis, non pas du fait de la création effective de nouvelles richesses mais parce que de nouveaux souscripteurs (alléchés par les gains qu’il leur fait miroiter) affluent en masse, dont les cotisations permettent le versement des sommes promises à ceux qui se sont inscrits avant eux, la pyramide s’effondrant ou la cavalerie s’écrasant sur un mur lorsque le montant des nouvelles cotisations entrantes a cessé d’atteindre le niveau des versements à faire.
* Bernard Madoff (1938-2021) avait perfectionné la combine en imposant un parcours du combattant aux nouveaux candidats souscripteurs : parrainage, liste d’attente, etc. faisant en sorte que la cavalerie ne soit pas le feu de paille habituel.
R.I.P. FTX était exposée pour un montant de 9 milliards de dollars alors que ses réserves n’étaient que d’un seul milliard.
Le Financial Times nous annonce aujourd’hui que
« Binance, la première bourse au monde de cryptomonnaies, ainsi que ses rivaux plus petits, dont Crypto.com, OKX et Derebit, se sont engagés à prouver qu’ils détiennent des réserves suffisantes pour faire face à leurs engagements envers leurs clients. Coinbase, la bourse cotée aux États-Unis, a également cherché à se distancer de la crise qui a englouti FTX, la plateforme d’actifs numériques fondée par Sam Bankman-Fried. »
La difficulté pour ces bourses, c’est que la marchandise soutenant leurs actifs, c’est la seule crédulité de milliers de gogos de par le monde alors que les sommes dues lorsque la crédulité se métamorphose en terreur, ce sont de véritables dollars, euros, livres sterling, &c. sonnants et trébuchants.
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