Deux courtes notes à propos du XXème Congrès du PCC, par D.D. & D.H.

Deux courtes notes à propos du XXème Congrès du PCC

L’agence Xinhua a publié les 75 pages du rapport de Xi Jinping à l’issue du vingtième Congrès du PCC. Monumental pavé en langue … de bambou, le texte peut rebuter. Il importe pourtant d’en explorer le contenu puisqu’il détermine la politique chinoise à venir, en invoquant souvent l’histoire du Parti dont il convient de préserver l’autorité. Dans ce contexte deux expressions nous ont semblé intéressantes à décrypter. 

« L’expérience de Fengqiao »       (D. H. 30 octobre 2022)

Dans son discours programmatique marquant la clôture du 20e Congrès du PCC ce 23 octobre, Xi Jinping a évoqué, au nombre des recommandations faites à tous les membres du Parti, « l’expérience de Fengqiao », présentée comme un modèle auquel se conformer sur l’ensemble du territoire de la RPC.

A quoi renvoie cette « expérience de Fengqiao » ? Disons d’abord que Fengqiao est le nom d’un district de la province côtière du Zhejiang (capitale Hangzhou), celle où se concentrent les firmes tentaculaires comme Alibaba, les mégapoles de l’import-export que sont Ningbo et Wenzhou et le plus grand nombre des milliardaires chinois. Ces caractéristiques que je viens d’énoncer n’étaient évidemment pas d’actualité au moment du déclenchement de la fameuse « expérience » puisqu’elle a eu lieu en 1963. La date a son importance : 1963, ce n’est pas encore la Révolution Culturelle (qui débutera en 66), mais c’est après le Grand Bond en avant (en 58) et surtout au lendemain de 3 années désastreuses où le climat est venu prêter main forte à des décisions politiques hasardeuses pour semer dans toute la Chine la disette, et dans beaucoup d’endroits la famine. La période 62-65 est, sur fond de désaccord très net entre la Chine et l’URSS (considérée comme « révisionniste »), une période où l’on voit rebondir à Pékin une féroce, mais encore larvée, « lutte de lignes » sur le plan idéologique. Se souvenir que Mao, l’artisan du Grand Bond, a été mis en minorité au Plenum qui s’est tenu aux Monts Lushan à l’été 59 et qu’il entend bien reprendre la main sur ses adversaires dans le Parti. 

Dès le début de l’année 63 est mis en place un « mouvement vers la base » (« xiafang ») : les cadres supérieurs doivent se mêler aux paysans et pratiquer les « Quatre avec » (« sitong ») : habiter avec, travailler avec, manger avec, discuter avec… Il s’agit d’assainir le fonctionnement du Parti, le rendre plus proche du peuple et d’éviter de voir une nomenklatura de type soviétique en prendre les commandes. Le projet de résolution du Comité Central du 20 mai 63 définit donc en ce sens les modalités du nouveau style de vie des membres du Parti. Ce texte, rédigé sous la direction de Mao, est connu sous le nom des « Premiers dix points ». C’est là qu’apparaît, dans le cadre d’un renforcement de l’éducation idéologique globale, la directive des « Quatre nettoyages » (« xiqing »), expérience, tentée d’abord dans le district de Baoding au Hebei, qui vise à la clarification des comptes, à l’inventaire des stocks de céréales, à l’utilisation des biens publics, à la participation des cadres au système productif. La lutte doit se concentrer sur l’éradication des activités subversives (celles des « quatre éléments pernicieux » : les corrompus, les spéculateurs, les voleurs et les dégénérés), étant bien entendu que les erreurs des cadres ruraux appartiennent, elles, à la catégorie des « contradictions au sein du peuple » et doivent donc être traitées « par la discussion et la persuasion ». Or, dès septembre de la même année, un nouveau texte paraît sur « le Mouvement d’Education socialiste à la campagne » qui sera baptisé les « Seconds dix points » où l’aspect proprement idéologique est fortement estompé et où la directive des « Quatre nettoyages » est maintenue et semble même s’y être amplifiée dans le sens d’une certaine réorientation : il est désormais davantage question de purifier que d’éduquer. C’est à ce tournant de l’automne 63 qu’il faut placer « l’expérience de Fengqiao » dans le Zhejiang.

Revenons à Xi Jinping et à son discours de ce 23 octobre 2022. C’est à la page 54, dans un chapitre intitulé : « Perfectionner le système de gouvernance sociale » qu’est mentionnée « l’expérience de Fengqiao » préconisée pour, je cite, « améliorer l’efficacité de la gouvernance sociale » en vue d’une meilleure « gestion des contradictions au sein du peuple ». Il est clair que ce système résumé par les trois mots : « concertation, synergie et partage » recouvre un projet de contrôle de la population qui viendrait doubler et renforcer le fichage pur et simple déjà en place par l’instauration du « crédit social » et les procédés largement mis en œuvre de « reconnaissance faciale » et de contrôle strict de l’Internet. Dit autrement, en fait de « concertation, synergie et partage », « l’expérience de Fengqiao » préconise ni plus ni moins qu’un « flicage » permanent de la population par elle-même. Ce que Xi Jinping baptise par euphémisme « une gestion en mode de maillage » (ibid.) n’est autre que la mise en place d’un filet aux mailles plus fines pour traquer au plus près les « mauvais comportements » (liés à des religions, sectes ou autres formes de dissidence). Il semble faire peu de doute que la population chinoise ne voit pas d’un bon œil les « expériences » du type Fengqiao : ce système de critique-autocritique à tous les échelons débouchant 9 fois sur 10 sur des injustices et des brimades, elle ne l’a que trop amplement connu tout au long de la Révolution Culturelle et le souvenir qu’en ont gardé toutes les familles est encore douloureux. L’annonce de ce retour en arrière mal perçu dans une déclaration d’intention si solennelle montre, à tout le moins, que Xi se sent suffisamment fort à l’issue de ce 20e Congrès (ou veut le faire croire) pour faire planer cette menace que la population exècre. Elle interroge d’autant plus qu’elle semble totalement incompatible avec les proclamations de maints autres chapitres où il n’est question que de mettre la Chine en conformité avec un système juridique basé sur le respect d’un ensemble de lois rigoureusement articulées et appliquées selon les termes du Droit à majuscule ! 

Reste que Xi Jinping, dont on a bien compris que la seule pointure qu’il ambitionne de chausser n’est autre que celle de Mao lui-même, tient visiblement beaucoup à réactiver le « contrôle des masses par elles-mêmes » en quoi consista à partir de 63 « l’expérience de Fengqiao » puisqu’Internet nous renseigne sur la tenue en décembre 2018 d’un symposium du PCC à Shaoxing (au Zhejiang bien sûr) pour célébrer solennellement le 55ème anniversaire de ladite « expérience ». 

Notons que l’ironie de l’Histoire a fait apparaître a posteriori que si les « Premiers Dix points » de 63 furent bien dictés par Mao lui-même et dans le droit fil de « la ligne maoïste », les « Seconds Dix points » dont s’inspirait « l’expérience de Fengqiao » étaient ourdis par la « ligne » adverse (à savoir celle qu’on devait appeler un peu plus tard « droitière » et qui comptait dans ses rangs, entre autres, Liu Shaoqi et Deng Xiaoping). A l’époque le glissement de lignes est passé inaperçu, sauf de quelques-uns qui déjà le dénonçaient par le slogan : « Da zhe hong qi fan hong qi » (« Brandir le drapeau rouge pour combattre le drapeau rouge »).

Chinois, gare à vous, Big Brother vous a à l’œil et cent Small Brothers sont parmi vous !

« Cygnes noirs et rhinocéros gris »    

Le rapport de Xi Jinping marquant la clôture du 20e Congrès rappelle à la page 24 que la Chine, dans un contexte international incertain mais globalement hostile où « les risques d’endiguement risquent de s’aggraver à tout moment », n’est pas non plus à l’abri, chez elle, de « nombreux problèmes tenaces et récurrents » dans sa lutte contre la corruption. Les « cygnes noirs » évoquent ici, de manière classique, les événements hautement imprévisibles qui peuvent néanmoins surgir à tout moment et s’avérer porteurs de malheur et de difficultés inopinées comme par exemple une crise financière mondiale. Les « rhinocéros gris », quant à eux, sont des dangers et menaces plus visibles et identifiés. Le problème de la revendication d’indépendance de Taïwan peut être évoqué sous ce nom. Constitue aussi un véritable troupeau de « rhinocéros gris » tout l’éventail des personnages qui, profitant de la bienveillance (pour ne pas dire plus) du Parti sous l’ère Hu Jintao, ont amassé des fortunes colossales en s’engouffrant dans l’immobilier (« Evergrande » entre autres), la vente en ligne (Alibaba), les achats et investissements à l’étranger (Fosun, acheteur du Club Med)… (liste non exhaustive) et ont mis en danger l’équilibre financier à l’échelon national par leurs sources de capitaux, le délire de certains de leurs projets et des degrés d’endettement colossaux. 

On sait ce qui arrive désormais aux « rhinocéros gris » quand ils dépassent trop le stade où le Parti peut fermer un œil et regarder ailleurs : les suicides se sont multipliés ces dernières années, les « démissions » vont bon train et on ne compte plus les « disparitions » temporaires plus ou moins longues dont le « disparu » revient, profil bas, en arguant avoir eu besoin de repos. 

Visiblement Xi Jinping compte bien maintenir son bras de fer au même niveau et l’éviction (mise en scène ?) de Hu Jintao de la tribune officielle du Parti est un signal qui leur est adressé : plus d’oreille complaisante dans les instances du Pouvoir ! La sévérité est d’ailleurs très clairement affichée à la page 70 et elle vise jusqu’aux « mouches » (les petits responsables locaux qui ferment trop volontiers les yeux contre quelques miettes) : « Nous punirons résolument les « mouches » […] et sanctionnerons fermement la famille (conjoint, enfants et leurs conjoints) et l’entourage proche des cadres dirigeants qui exercent un trafic d’influence. » Le recours à un système de responsabilité familiale, qui a toujours été en vigueur sous l’Empire, est une des marques du pouvoir selon Xi Jinping : il s’agit d’intimider (et tous les moyens sont bons) tous ceux qui pourraient se laisser tenter. L’objectif à atteindre pour faire advenir « une Chine saine » c’est que « tigres, renards, rhinocéros et mouches » ne puissent plus bouger une patte hors des clous. Une devise résume tout et à chacun(e) de bien se la mettre dans la tête : « NE PAS OSER, NE PAS POUVOIR, NE PAS SONGER ». A bon entendeur salut !

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15 réponses à “Deux courtes notes à propos du XXème Congrès du PCC, par D.D. & D.H.”

  1. Avatar de Arnaud Castex
    Arnaud Castex

    Merci pour cet éclairage précis et érudit comme d’habitude. Pourriez vous nous indiquer la place accordée aux transformations nécessaires pour lutter contre le changement climatique.

    1. Avatar de DAMMARETZ Denis
      DAMMARETZ Denis

      Extraits du rapport de Xi Jinping ….

      — La modernisation chinoise se caractérise par une coexistence harmonieuse entre l’homme et la nature. L’homme et la nature forment une communauté de vie. Exploiter sans limites la nature, voire la détruire, finira immanquablement par se retourner contre nous. Nous devons poursuivre un développement durable, suivre fidèlement le principe de « priorités à l’économie, à la protection et à la régénération des écosystèmes », protéger la nature et les écosystèmes comme s’il s’agissait de la prunelle de nos yeux, persévérer dans une voie de développement permettant de favoriser à la fois la production, le bien-être de la population et la préservation de l’environnement, et enfin, faire en sorte que la nation chinoise progresse de manière constante.

      Les objectifs généraux de développement de notre pays d’ici 2035

      promouvoir largement un mode de production et de vie écologique, faire régulièrement diminuer les émissions de carbone après qu’elles aient atteint leur pic, améliorer fondamentalement les écosystèmes

      X. PROMOUVOIR LE DÉVELOPPEMENT VERT ET LA COEXISTENCE HARMONIEUSE ENTRE L’HOMME ET LA NATURE

      La nature offre aux êtres humains les conditions indispensables à leur existence et à leur développement. Il faut la respecter, s’y adapter et la protéger comme il se doit. C’est aussi une exigence inhérente à l’édification intégrale d’un pays socialiste moderne. La nature est la source de toutes nos richesses : il faut graver dans notre esprit cette idée, agir en conséquence, et planifier le développement en prenant en compte la coexistence harmonieuse entre l’homme et la nature.
      Nous devons faire progresser la construction d’une belle Chine. Pour y parvenir, nous procéderons à une protection intégrale et à un aménagement systématique de l’environnement comprenant les montagnes, les rivières, les forêts, les champs, les lacs, les steppes et les déserts de sable, coordonnerons les actions menées dans les domaines tels que la restructuration industrielle, le traitement de la pollution, la protection des écosystèmes et la lutte contre le changement climatique, ferons progresser de manière synergique la réduction des émissions de carbone, la diminution de la pollution, l’extension des espaces verts et le maintien de la croissance, et promouvrons un développement vert, sobre en carbone, économe en ressources et hautement performant qui accorde la priorité à la protection de l’environnement.
      1) Accélérer la transition écologique du mode de développement. Promouvoir un développement économique et social à la fois écologique et bas carbone constitue le maillon clé permettant d’assurer un développement de qualité. Il faut accélérer la restructuration et la mise à niveau des industries, des filières énergétiques, des transports et des communications. En adoptant une stratégie d’économie tous azimuts, nous favoriserons l’utilisation économe et efficace de toutes les ressources, et instaurerons au plus vite un système de recyclage des déchets. Il faut parachever les mesures incitatives en matière budgétaire, fiscale, financière, d’investissement et de prix ainsi que les critères qui sont favorables au développement vert ; développer les industries vertes et bas carbone ; améliorer le système de répartition selon les règles du marché des ressources et des facteurs de l’environnement ; accélérer la R-D, la généralisation et la mise en application des technologies avancées permettant d’économiser l’énergie et de réduire les émissions de CO2 ; et encourager la consommation verte, de manière à ce qu’émergent un mode de vie et un mode de production verts et bas carbone.
      2) Approfondir la lutte contre la pollution. Nous devons poursuivre en profondeur la campagne « ciel bleu, eaux limpides, terre propre » par l’adoption de mesures ciblées, scientifiques et respectueuses de la loi. Il faut procéder à un contrôle synergique des polluants et éliminer l’essentiel de la pollution atmosphérique grave. Il importe de coordonner les efforts en faveur de l’aménagement des ressources en eau ainsi que des milieux et écosystèmes aquatiques, de promouvoir la protection et l’aménagement des écosystèmes des fleuves, rivières, lacs et réservoirs importants, et de chercher à éliminer les eaux putrides des villes. Il est nécessaire de renforcer la prévention et le contrôle à la source de la pollution des sols, et de mettre en place une gestion des nouvelles matières polluantes. Il faut mettre à niveau les infrastructures environnementales et renforcer l’aménagement de l’habitat urbain et rural. Toutes les émissions de polluants seront soumises à un système de permis, et le système moderne d’aménagement de l’environnement sera optimisé. Il convient de prévenir et de contrôler strictement les risques environnementaux. Les tournées d’inspection organisées par les autorités centrales sur la protection de l’environnement seront poursuivies en profondeur.
      3) Assurer la préservation de la diversité, de la stabilité et de la durabilité des écosystèmes. Nous accélérerons la mise en œuvre de grands projets de protection et de restauration des écosystèmes importants en mettant l’accent sur les réserves naturelles, les zones clés à fonction écologique de niveau national et le respect de la ligne rouge ; promouvrons la construction d’un réseau de réserves naturelles centré sur les parcs nationaux ; lancerons de grands projets de préservation de la biodiversité ; entreprendrons, en suivant des méthodes scientifiques, l’action de reboisement du territoire à grande échelle ; approfondirons la réforme du régime de propriété forestière collective ; mettrons en œuvre le système de repos et de remise en état des steppes, forêts, rivières, lacs et zones humides ; mènerons à bien le moratoire décennal sur la pêche dans le Changjiang ; et optimiserons le système de jachère et de rotation des cultures. Un mécanisme de valorisation des produits écologiques sera introduit, et le système de compensation pour la protection des écosystèmes devra être complété. Nous renforcerons la gestion de la biosécurité tout en prévenant et contrôlant les invasions d’espèces exotiques.
      4) Poursuivre activement et prudemment nos actions en matière d’atteinte du pic des émissions de CO2 et de neutralité carbone. Il s’agit là d’une réforme systémique sur les plans économique et social qui est à la fois vaste et profonde. Nous devons, en nous appuyant sur les ressources énergétiques dont est doté notre pays et en suivant le principe selon lequel « on ne doit détruire l’ancien que lorsque le nouveau est prêt à le remplacer », poursuivre de façon méthodique et graduelle le plan d’action pour l’atteinte du pic des émissions de CO2. Nous améliorerons le contrôle de l’intensité et du volume global de la consommation d’énergie, tout en nous concentrant sur le contrôle de la consommation des énergies fossiles, afin de parvenir progressivement à la mise en place d’un système de « double contrôle » (intensité + volume global) des émissions de carbone. Nous promouvrons une utilisation propre, efficace et sobre en carbone dans le domaine énergétique, ainsi qu’une transition propre et bas carbone dans les domaines de l’industrie, du bâtiment et du transport. Nous mènerons en profondeur la révolution énergétique, renforcerons l’utilisation propre et efficace du charbon, intensifierons la prospection et l’exploitation du pétrole et du gaz naturel tout en accroissant leur volume de production et leurs réserves, accélérerons la planification et l’élaboration d’un nouveau système énergétique, coordonnerons les projets hydroélectriques et la protection de l’environnement, développerons de manière plus active, sûre et structurée l’électricité nucléaire, redoublerons d’efforts pour améliorer le système de production, d’approvisionnement, de stockage et de vente d’énergie, et ferons tout pour assurer la sécurité énergétique. Nous parachèverons le système de recensement et de calcul des émissions de carbone, et développerons le marché d’échange de quotas d’émission de carbone. Nous améliorerons la capacité à séquestrer le carbone des écosystèmes. De plus, nous prendrons une part active à la gouvernance mondiale en matière de changements climatiques.

      1. Avatar de Hervey

        C’est ce qui reste à faire, mais comme « on ne doit détruire l’ancien que lorsque le nouveau est prêt à le remplacer » … je ne sais trop que dire.

      2. Avatar de Arnaud Castex
        Arnaud Castex

        Merci Denis, pour cette longue réponse. C’est très volontariste mais aussi tres général. Et comme le dit Hervey si l’ancien ne doit céder la place que lorsque le nouveau est prêt, on ne déroge donc pas au productivisme comme « à l’ouest », avec probablement une plus grande planification (mais quoi de plus naturel en Chine). Deux points négligés dans ce discours : le modèle agricole et la coopération internationale… Bref on greenwashe aussi bien la bas que chez nous…
        Y a aussi des passages terribles « renforcerons l’utilisation propre et efficace du charbon (aouch !) , intensifierons la prospection et l’exploitation du pétrole et du gaz naturel tout en accroissant leur volume de production et leurs réserves (aïe ! ) , accélérerons la planification et l’élaboration d’un nouveau système énergétique, »…
        Comment dit on sobriété et décroissance en Chinois ?

        1. Avatar de Michel
          Michel

          Plus de pétrole et de gaz et moins de CO2. « En même temps », y’a un peu de Macron là-dedans. Qui a copié l’autre?

      3. Avatar de PHILGILL
        PHILGILL

        @ DAMMARETZ Denis
        « La modernisation chinoise se caractérise par une coexistence harmonieuse entre l’homme et la nature. L’homme et la nature forment une communauté de vie. Exploiter sans limites la nature, voire la détruire, finira immanquablement par se retourner contre nous. »
        « Une communauté de vie ». Rien que ça.
        François Flahault, philosophe et anthropologue : « Questionner les relations de l’homme avec la nature, c’est présupposer que celui-ci est capable de réfléchir sur ces relations, de les penser autrement et d’agir en conséquence. Ce présupposé est tout à fait justifié. Mais il en masque un autre qui l’est beaucoup moins : en employant ces deux mots, « homme » et « nature », nous admettons d’emblée que la nature est une chose et que l’homme en est une autre. »
        Et moi qui croyais que l’homme était une partie de la nature, que l’humanité était compris en elle, que nous lui appartenions… Mais affirmer que « l’homme et la nature forment une communauté de vie » ; cela implique logiquement, dans le cas où la nature est exploitée « sans limites », voire détruite, que cette dernière soit alors en droit de demander non seulement réparation à l’homme fautif, voire en quelque sorte de « divorcer » avec celui-ci, dès aujourd’hui. Aussi, Xi Jinping, à la tête du Parti communiste chinois, est-il prêt à la laisser s’échapper ? Une réponse résume tout, et à la nature de bien se la mettre dans la tête : « N’y songe pas ! » parce que « c’est Xi le patron ? »

    2. Avatar de Hervey

      Aux dires de la devise, la réponse serait « n’y songez pas ».

  2. Avatar de Garorock
    Garorock

    Le Pangolin, c’est un cygne noir ou un rhinocéros gris?
    Et s’il a une éprouvette, c’est un éléphant rose?

    Pour lutter contre le réchauffement climatique y’a les cochons verts:
    https://www.lefigaro.fr/international/la-chine-ouvre-le-plus-grand-hotel-a-cochons-du-monde-20221031
    Ça fricote avec les chauves-souris les cochons?

    Merci pour cet éclairage précis et érudit comme d’habitude.

  3. Avatar de Khanard
    Khanard

    effectivement excellent article. Par contre à la lecture de cet article on a l’impression que Xi Jinping nous ressort de derrière les fagots « l’expérience Fengqiao » alors que celle ci a été , et est peut être plus d’actualité aujourd’hui’, un fil conducteur qui n’a cessé d’être présent depuis 50 ans en s’adaptant aux évolutions du moment. Avec toujours cet incontournable état de droit s’appuyant sur le peuple pour qu’il adule les gentils moutons et mène au purgatoire les brebis galeuses .
    <en gros la doctrine est : c'est comme ça et pas autrement mais c'est pour votre bien . Ne parle t'on pas de république autoritaire (dictatoriale) populaire ?
    Je ne suis pas sûr que la reconnaissance faciale, le contrôle absolu des individus soit l'élément prépondérant de cette expérience Fengqiao. Je pense que c'est beaucoup inscrit dans l'histoire du PCC .

    Mes propos sont le résultat de longues conversations que j'ai pu entretenir avec un résident chinois et j'admets que je peux me tromper sur l'évocation du Fengqiao aussi veuillez me pardonner.

  4. Avatar de Rosebud1871
    Rosebud1871

    « il est désormais davantage question de purifier que d’éduquer »

    Quelques synonymes choisis dans le CNRTL à propos de « purifier ».
    épuration, nettoyage, régénération, purge, lessive, purgatoire, désinfection, dépuration, élimination.
    Une Chine saine ? « La main invisible » du Parti versus celle de Dieu pour réguler l’excès de jouissance dans « les eaux glacées du calcul égoïste ». L’Internationale des milliardaires en dit quoi ?

    1. Avatar de Pierre-Yves Dambrine
      Pierre-Yves Dambrine

      Eh bien en il était temps de s’apercevoir ce qu’est le pouvoir de Xi Jinping, mieux vaut tard que jamais … 😉 Tout cela n’est nouveau ce n’est que de dernier avatar de son idéologie totalitaire et mortifère.

      1. Avatar de Pierre-Yves Dambrine
        Pierre-Yves Dambrine

        heu erreur d’aiguillage, mon commentaire s’adressait aux auteurs du billet.
        Ceci dit curieux de revoir Rosebud montrer le bout de son nez comme si de rien n’était après tant d’horreurs poutiniennes, d’ici là à ce qu’il nous refasse le coup de c’est la faute à l’Otan…

  5. Avatar de CloClo
    CloClo

    Moralité on va jouer la même partition avec Xi qu’avec Poutine. Envoyez les hélicoptères !

    https://www.free-scores.com/partitions_telecharger.php?partition=5362

  6. Avatar de un lecteur
    un lecteur

    J’ai cru reconnaître la classe politique montante occidentale dans la catégorie des « quatre éléments pernicieux » : les corrompus, les spéculateurs, les voleurs et les dégénérés (ce dernier qualificatif semble très générique, un fourre-tout pour les imprévus).
    La règle cardinale pour une éducation (formatage) réussie, c’est d’informer des règles de jeu. La Chine, à travers Xi, le fait haut et fort, avis à quiconque les enfreindra.
    Si jamais, les règles de jeu du fascisme n’ont pas besoin de figurer dans un quelconque programme de partie ou plan quinquennal, elles sont connues de tous, c’est l’avantage de la démocratie quand elle fonctionne (merci la presse libre). Mais c’est aussi évident que la démocratie c’est le nom que l’on donne au point de rencontre entre le totalitarisme (top-down) et l’anarchisme (bottom-up).

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  1. Mes yeux étaient las, bien plus que là, juste après l’apostrophe : la catastrophe.

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