Vous vous souvenez de Nicolas Vadot ?
Il sort un nouvel album :
*Godot est mort !*
Oui, c’est tout à fait ça : deux « gamers » : l’un se croit encore dans son téléfilm, l’autre sur un wargame. Les jouets, eux, sont bien réels ; et les morts aussi…
Heu là je vous ne suis plus.
Non ce n’est pas un téléfilm, Zelensky défend avec les moyens dont il dispose (dont ceux de la communication, Churchill fit-il autre chose ?) un pays dont l’existence est menacée de disparition.
@Pierre-Yves Dambrine
Le fait qu’un pays soit ignominieusement agressé ne suffit pas à parer ses dirigeants de toutes les vertus, à moins de verser dans l’idolâtrie.
C’est comme ça que j’interprète le dessin de Vadot.
Mais si, Zélensky a fait dire à un de ses sbires quelque chose comme : « les russes mobilisent, mais c’est une bonne nouvelle, on va les mettre à genoux six mois plus tôt que prévu ». Quand on a une arme nucléaire pointé sur sa population, on ne crie pas « même pas cap’ ! ». On essaye de prendre cela au sérieux.
Car le discours de Poutine, en gros, c’était : « maintenant, la partie du Dombass que l’on a « libéré » c’est chez nous, si vous venez y mettre votre grain de sel, je vous atomise ». Probablement qu’il atomisera « que » les combattants sur le terrain avec du nucléaire tactique, mais pas sûr qu’il ne visera pas aussi les centres de commandements (qui peuvent être en ville), ou des bâtiments du pouvoir (ministère de la Défense, palais présidentiel, assemblée, …) toujours avec du nucléaire tactique.
Il y a des fois, quand on marche sur des œufs, il faut être très très précautionneux.
François M
Puisque nous évoquons ici Zelensky tenons-nous en à ce que Zelensky dit lui-même.
Le fait est qu’il n’a appelé les Russes à se mobiliser, bien au contraire.
Hier soir il a diffusé une vidéo dans laquelle il s’adresse directement aux Russes, en russe (sa langue maternelle). C’est la deuxième vidéo de ce type après celle du 24 février.
Il leur a dit : « … 55 000 soldats russes ont été tués dans cette guerre en six mois (…) Vous en voulez davantage ? Non ? Alors protestez ! Luttez ! Fuyez ! … »
« Puisque nous évoquons ici Zelensky tenons-nous en à ce que Zelensky dit lui-même. »
Vous savez bien qu’en politique tout ce qui vient du chef n’est pas dit par le chef lui-même. Macron par exemple, n’a jamais dit publiquement qu’il voulait faire passer la réforme des retraites via la loi de financement de la sécurité sociale, qui sera non votée car « 49.3iée ». Et pourtant, c’est lui qui l’avait décidé (cf Le Canard Enchainé de mercredi dernier). On note en passant ô combien cet homme, prompt à donner des leçons de démocratie à X ou Y dirigeant européen qui ne lui plait pas, est capable de bien s’assoir dessus. J’en ris jaune.
Quant à l’appel de Zelensky à la « désertion » de l’ennemi, là, c’est de « bonne guerre » si on peut dire.
François M
C’est ridicule de com parer Macron à Zelensky.
Zelensky est dans un pays en guerre, Macron, non.
Qoiqu’il en soit, vous n’apportez aucun argument sérieux tendant à expliquer que Zelensky aurait intérêt à ce Poutine mobilise.
Quant à reprocher à Zelensky qu’il ne se montre pas effrayé par la menace nucléaire c’est incompréhensible quand on prend le parti de l’agressé et non de l’agresseur. C’est la moindre des choses que Zelensky fasse fi du chantage du Poutine et continue son effort de guerre, sans quoi autant qu’il proclame sa reddition, ou qu’il négocie immédiatement la partition de l’Ukraine, c’est ce que vous lui préconisez ?
1) Je ne compare pas, je donne un exemple de communication politique, où deux voies sont utilisées : la directe (discours officiels, avec drapeaux et tra-la-la ; l’indirecte, par des sbires ou des rumeurs. Macron (rumeur) et Zelensky (sbire) l’ont utilisée.
2) Je n’ai jamais dit que Zelensky avait intérêt à ce que Poutine lance une mobilisation. Justement. C’est parce que ce n’est pas dans son intérêt que la provocation de son sbire est non seulement inutile, mais dangereuse.
3) Je n’ai pas dit non plus que les ukrainiens en général, Zelensky en particulier, devaient arrêter leurs efforts de guerre. On peut très bien la faire sans fanfaronner !
4) Donc, je ne souhaite pas la reddition de l’Ukraine, bien au contraire ; tout comme je ne souhaite pas que les ukrainiens se prennent quelques ktonnes de nucléaires sur la gueule parce qu’il y en a quelques uns qui jouent la provoc.
OK François, mais alors vous pensez sérieusement que Poutine prend ses décisions en fonction de simples rumeurs ? Poutine analyse la situation sur le terrain, et en fonction de que cette situation a comme répercutions pour son pouvoir, il avise. En tant qu’ex du KGB, le maître du Kremlin sait parfaitement le rôle que joue la communication dans la politique et la guerre. Bref, il décide en fonction des rapports de force.
Bien sûr que Poutine prend ses renseignements auprès des services spécialisés russes. Mais dans une partie où l’égo joue beaucoup pour le maintien au pouvoir, faut pas le lui titiller inutilement. Il l’est déjà assez avec les défaites militaires sur le terrain.
Première phrase, pour éviter tout ambiguïté : Zelensky n’appelle pas les russes à se mobiliser militairement, mais à se mobiliser contre la guerre.
Zelensky veut en finir avec cette guerre au plus vite, la mobilisation de 300 000 hommes (et même plus si l’on observe ce qui se passe effectivement dans les régions) même très mal formés, risque de la prolonger la guerre, et bien sûr sur le terrain cela va être un carnage.
@Pierre-yves Dambrine,
« Zelensky veut en finir avec cette guerre au plus vite. »
En êtes-vous certain ?
Lorsque j’entends ses interventions j’ai plutôt le sentiment qu’il veut aller jusqu’à reconquérir tous les territoires de l’Ukraine, y comprit la Crimée.
« Au plus vite » me semble une rhétorique à usage occidental. 😉
Konrad,
Par « la finir au plus vite », j’entends bien entendu : la gagner au plus vite !
Son intérêt est de pousser son avantage actuel à condition bien sûr que l’aide occidentale ne se relâche pas et même qu’elle s’intensifie.
@Pierre-Yves Dambrine,
Vous avez raison de conditionner « finir au plus vite » à la fourniture permanente d’armes des occidentaux.
Conditionner aussi « au plus vite » à la temporalité différente qu’en ont les Européens, les Américains, les Russes et les Chinois. Ce qui rend la situation de plus en plus inquiétante.
Ainsi, force est de constater que la conjoncture — (conjoncture : ensemble des éléments qui constituent une situation présente, passée ou future et qui entrent en conjonction, qui créent une situation par leur interaction) — est de plus en plus mauvaise sur le plan international.
Mais, quid sur le plan cyclique, voire thermodynamique ?
François Roddier (28/04/2019) :
« À quoi doit-on s’attendre concrètement ? La comparaison avec la fin des espèces végétales ou animales nous met sur la voie. Celles-ci s’éteignent lorsque leurs gènes ne sont plus adaptés à l’environnement. Dans le cas d’une société humaine, c’est sa culture qui n’est plus adaptée à l’environnement. C’est bien le cas de la société actuelle, société de compétition dont la principale source d’énergie, le pétrole, s’épuise et dont l’activité modifie le climat. De même que la théorie des équilibres ponctués laisse prévoir une évolution rapide des gènes à des époques très particulières, de même elle laisse prévoir une évolution très rapide de la culture à des époques très particulières. J’ai suggéré que notre société actuelle allait s’effondrer en 2023. Cela implique une fin brutale de la culture dominante présente. On pourra alors espérer voir enfin rapidement s’étendre une nouvelle culture, beaucoup moins portée vers la croissance économique et beaucoup plus orientée vers la préservation de l’environnement. »
Mais, dans un tel scénario, que faut-il espérer si l’humanité toute entière, cette fois-ci, est imbriquée dans un nœud inextricable de causes, l’entraînant vers une perte de confiance en son avenir, enfermée entre la peur et la colère ? Enfin et surtout, comment aurait-t-elle une chance de s’en sortir, sachant que dorénavant, tout gagnant dans une relation de dualité (perdant-gagnant), ne le serait qu’à très court terme, face aux dommages irréversibles infligés à la planète ?
@philgill
je pensais être le seul à me nourrir des pensées de François Roddier alors je vous remercie de cette citation.
j’en profite pour évoquer la pensée de M. Leclerc qui me manque .
tous deux apportaient à ce blog une érudition qui fait désormais défaut.
@PHILGILL, excellent François Roddier et son essai sur la Thermodynamique de l’évolution…
C’est sur le blog de Paul que j’ai pu connaître François Roddier, il avait mis une de ses conférences, l’époque ou Paul faisait un peu de théâtre, il me semble.
Malheureusement François Roddier n’alimente plus son blog pour cause de soucis de santé, je crois…
Je visitais 4 blogs, celui de François Leclerc, de François Roddier et Bruno Colmant… il ne reste plus que celui de Paul Jorion, il est important finalement Paul, même pour les non-analysants 😉
Oui, belle référence que cet ouvrage « Thermodynamique de l’évolution “Un essai de thermo-bio-sociologie”, qui fait prend prendre beaucoup de hauteur sur nos problématiques actuelles, encore ce genre d’approche intellectuelle qui devrait alimenter les savoirs de nos élites, mais hélas…
Je conseille au passage les vidéos (env. 2h) que Roddier a réalisé sur le thème même si certains passages restent ardus pour qui n’a pas quelques bases indispensables.
@Dimburgia ; merci, on les trouve sur son blog ?
(par les notes de wikipedia)
merci Chabian (c’est pas celle-ci que Paul avait postée sur le blog ?)
oui pardon, on la trouve sur le blog :
https://www.pauljorion.com/blog/2015/03/21/la-thermodynamique-des-transitions-economiques-par-francois-roddier/
François Roddier. En me répétant, je ferai remarquer que les gens de toutes les époques ont cru vivre à une époque de tournant, catastrophe, fin du monde, nouveau départ … Le vocabulaire change, les personnages se renouvellent (en ce moment, faute de Dieu et de dieux, on a une impression de manque de héros, mais ça reviendra). Y a-t-il eu des personnes qui se sont dit « je suis le héros qui change le monde ». Peut-être Freud selon Michel Onfray (lecture récente). Même Jésus et Jeanne d’Arc (celle de Bernard Shaw) prétendaient agir sous la conduite de plus grand qu’eux. Le roman de l’humanité continue, de crise racontée en crise racontée.
« … sachant que dorénavant, tout gagnant dans une relation de dualité (perdant-gagnant), ne le serait qu’à très court terme, face aux dommages irréversibles … » Les gens du Moyen-âge se sont réveillés dans le « monde plein » (du haut d’un clocher, on voit six autres clochers, tout le paysage est approprié, on ne peut s’agrandir qu’en prenant à un autre ; histoire du temps des missionnaires : un jeune Africain chrétien, à qui l’Eglise avait offert un voyage en France, a commencé son récit en revenant au village « Là-bas, il n’y a pas de brousse, on passe des champs d’un village à ceux d’un autre village, je ne sais pas comment ils arrivent à vivre ainsi. »). Nous nous réveillons dans le « monde fini » que notre simple présence détériore.
Pourtant, si je n’étais pas quelqu’un de hautement informé, comme le sont tous ceux que je lis sur ce blog, je ne serais pas au courant. J’ai lu sous la plume d’un historien sceptique (oublié le nom, je ne notes pas assez), que Ausone (310-395) a vécu la chute de l’Empire Romain sans en avoir conscience. En retraite de sa carrière de haut fonctionnaire, il s’occupait de ses vignes, écrivait des poèmes et des lettres à ses amis. L’idée qu’il vivait la fin d’un monde ne l’a pas effleuré (je ne l’ai pas lu, je fais confiance à ceux qui le commentent).
« … que faut-il espérer si l’humanité toute entière, cette fois-ci, est imbriquée dans un nœud inextricable de causes, l’entraînant vers une perte de confiance en son avenir, enfermée entre la peur et la colère ? » (F. Roddier).
Je reprends cette phrase terrible citée ci-dessus. Nous allons tout droit vers une énergie au prix impayable. Nous allons ajouter à la colère (cfr les Gilets jaunes), la peur (cfr les razzia aveugles sur le papier wc).
Vite, un projet positif de sortie pour l’humanité ?
Les médias (et nous) sont trop occupés par l’immédiat. Repassez plus tard.
@Paul Jorion Je préfère utiliser le mot « mimétisme » à celui d’identification . Histoire de vocabulaire . Dans « identification » il y…
Est-ce que pour détendre un peu plus l’atmosphère pesant sur le soutien ou pas à apporter au mouvement d’agriculteur proche…
@Khanard Ce qui m’intéresse actuellement, dans mon auto-psychanalyse, c’est de séparer mon « moi » causal, périphérique, de mon « moi » raisonnable, central…
@Khanard Une métaphore pour bien mesurer la différence entre l’approche de PJ et celle de Thom. C’est Christopher Zeeman, un…
Et les (très) inquiétantes dernières nouvelles de notre ‘oncle d’Amérique’ : https://www.huffingtonpost.fr/culture/article/par-peur-de-donald-trump-aucun-acteur-n-a-voulu-participer-a-cette-emission-avec-sebastian-stan_242531.html https://www.huffingtonpost.fr/international/article/affaire-stormy-daniels-donald-trump-pourrait-bien-echapper-sa-condamnation-voici-pourquoi_242524.html
@Ruiz (« Cet énoncé (…) n’est pas causal mais empreint de téléologie ? ») Pour utiliser le vocabulaire de PJ (qui oppose…
Et à propos de peinture et de paysage, il y a le traité de peinture du moine « Citrouille amère » Shitao.…
Il y a les conditions favorisantes mais il faut aussi les personnages clés : ceux auxquels une multitude s’identifie, rendant…
Sidéré de constater qu’il faille encore le rappeler…
NOUS FAISONS PARTI DU PAYSAGE et nous agissons sur lui pour le modeler ou le déformer (le paysan comme l’ouvrier…
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