Retranscription de La chute de la météorite Trump, le 9 août 2022.
Alors bonjour, plutôt bonsoir, nous sommes le 9 août et, au moment où j’enregistre, il est 22h16. Il est très rare que je fasse des vidéos aussi tard. La dernière fois que je l’ai fait, c’est quand il y avait la prise du Capitole par des émeutiers. C’était en janvier 2021 et là, je vous ai fait des petites vidéos en direct.
Alors, oui, je sais, j’ai de la conjonctivite mais comme disait l’autre, je me soigne avec de la Désomédine. Si vous pensez qu’il y a quelque chose de meilleur que cela, n’hésitez pas à me le signaler.
Alors, qu’est-ce qu’il se passe ? L’évènement de la journée aux États-Unis, c’est la perquisition à Mar-a-Lago qui est une sorte de palace en Floride où Trump avait en général ses quartiers et puis, quand il a pris sa retraite (au lieu de s’exiler comme je le lui avais recommandé), il s’est retiré là, dans son palais qui est en même temps un hôtel de luxe et qu’est-ce qu’il s’est passé ? C’est une perquisition du FBI, donc la police fédérale aux États-Unis, qui est venu chercher des documents.
L’opposition Républicaine crie au scandale en disant : « Comment ose-t-on s’en prendre comme ça à un ancien président ? ». Ils oublient que c’est un président qui a été l’auteur d’un coup d’État justement en janvier 2021. Mais enfin bon, c’est leur patron : ils ont raison de gueuler.
Kevin McCarthy, qui est le chef de file des Républicains à l’Assemblée Nationale, au Congrès, parle tout de suite de représailles qui auront lieu quand ils auront pris le pouvoir et qu’ils soumettront à une enquête le ministre de la Justice. Bon, si vous m’avez entendu parler de M. Garland jusqu’ici, vous vous êtes rendu compte qu’il s’agissait plutôt d’un personnage timoré auquel on reprochait justement son manque de réactivité, son manque de réponse au fait qu’un ancien président court les rues et continue de prétendre que c’est lui qui a gagné l’élection présidentielle et à appeler à un nouveau coup d’État. Ses partisans ont tout de suite annoncé ce soir que le coup d’envoi de la guerre civile avait été donné par cette initiative du ministère de la Justice.
Si j’ai un peu tardé à vous parler de ça, c’est parce que, comme d’habitude, je lis d’abord beaucoup de choses dans les journaux, je regarde ce que les grandes émissions de télévision ont dit, avant de vous faire un résumé. Ce que j’apprends, c’est que quand le ministère de la Justice veut récupérer des documents dont on considère qu’ils sont des documents qui cachent un crime, la première chose qu’on fait, c’est s’adresser à la personne et lui demander de comparaître en justice, et éventuellement de venir avec des documents particuliers. Pour qu’il y ait perquisition, il faut qu’il y ait suspicion que la personne va, soit faire disparaître les documents, soit qu’elle trouve un moyen de ne pas les transmettre et que donc, il est important pour la police d’intervenir avant qu’il y ait destruction de documents, qu’on les cache ailleurs, etc. M. Trump, dans la journée, a dit : « Ils ont même fait sauter mon coffre-fort ! ». Bien entendu, si on cherche des documents chez quelqu’un, on ne va pas regarder, je dirais, avec des yeux ronds le coffre-fort en disant : « C’est dommage ! ». On va essayer de trouver ce qui se trouve là aussi.
Alors, qu’est-ce qui justifie que, dans un pays où la moitié de la population – allez disons entre 30 et 40 % de la population – va crier au coup d’Etat et à la tyrannie si le ministère de la Justice intervient pour perquisitionner chez un ancien président, il faut qu’il y ait des allégations sérieuses et, en particulier, bien entendu, dans un pays comme les États-Unis, il y a toute une procédure à suivre : il y a un certain nombre d’autorisations, il faut qu’un certain nombre d’instances mettent leur tampon en disant : « Oui, il est légitime quand même – même si c’est un ancien président – d’aller perquisitionner ». Le risque pour quoi ? Le risque pour la sécurité de la nation, voilà.
Je viens de voir un petit concours : « Dites-nous vos théories les plus farfelues de ce que le ministère de la Justice essayait d’obtenir par cette perquisition du FBI », c’est-à-dire que quand on voit les commentateurs habituels et qu’on lit les journaux, on s’aperçoit qu’il y a une multitude de théories possibles quant à ce qu’on recherche. Moi, je m’en tiens à cette notion de « sécurité nationale ». Vous vous souvenez qu’il avait été question de collusion entre M. Trump et éventuellement les autorités russes. Dans un climat américain où une partie de la population, 30 à 40 % comme je viens de le dire tout à l’heure, est prête à crier à la guerre civile si on s’en prend à l’ancien président, il faut que le ministère de la Justice ait des raisons sérieuses de trouver des documents qu’on a voulu lui cacher. Alors, je vous rappelle qu’il y a quelque temps, le FBI s’était déjà rendu à Mar-a-Lago et avait déjà saisi 15 caisses de documents qui auraient dû être transmises par M. Trump pour être mises dans les archives nationales. Il ne l’avait pas fait. Et donc, il faut croire qu’en regardant le contenu de ces caisses, on s’est aperçu qu’il y avait un certain nombre de choses qui manquaient et qui étaient particulièrement importantes pour la sécurité nationale.
Il y a des gens qui vous parlent des clés qui permettent de lancer une guerre nucléaire. Voilà, les supputations vont bon train. Ce qui me fait penser qu’il est peut-être question à nouveau de collusion avec la Russie, c’est le fait que vous connaissez la situation internationale. Vous savez aussi que, voilà, dans un pays proche de la guerre civile comme les États-Unis, on ne va pas faire, je dirais, des choses qui apparaîtront comme de la provocation par une partie de la population sans d’excellentes raisons et ces gens qui parlent de clés qui permettraient de lancer une guerre nucléaire, à mon sens, ils sont peut-être proches de quoi il s’agit, c’est-à-dire qu’on se préoccupe peut-être aux États-Unis du risque d’une guerre nucléaire, ce qui ne serait pas tout à fait étonnant vu les menaces qu’on entend tous les jours du côté de Moscou et de Saint-Pétersbourg sur la nécessité qu’il y aura de déclencher une guerre nucléaire… à notre grand regret bien entendu.
Et donc, il me semble que les autorités ne prendront pas le risque de lancer une guerre civile involontairement dans le pays s’il n’y avait pas un enjeu absolument tout à fait considérable. Voilà ! Je n’ai pas l’impression qu’ils vont faire ça juste parce qu’il manquait des timbres… qu’on s’est aperçu qu’il manquait un carnet de timbres poste dans ce qui avait été rendu par le président. Il doit s’agir de quelque chose de beaucoup plus sérieux. Et pour penser qu’il serait prêt à détruire les documents en question, il faut penser que ce président… ex-président, a peut-être, est peut-être plus proche des gens qui seraient inquiets qu’on retrouve ces documents, dans une période de grande tension internationale.
Je vous rappelle si vous n’avez pas vu ça parce que ça a beaucoup circulé. Ce sont des photos qui ont circulé ces jours derniers des toilettes à la Maison Blanche où un certain nombre de gens avaient trouvé des documents qui bouchaient les tuyauteries et où on reconnaissait très facilement la manière d’écrire de Trump qui écrit toujours avec un gros feutre noir et on voyait bien des documents avec des inscriptions avec des gros feutres noirs dans les toilettes de la Maison Blanche.
Les gens qui ont pris ces photos à ce moment-là ne pensaient pas qu’il y aurait des documents [confidentiels]… ils trouvaient ça sans doute plutôt comique. Ils ne pensaient pas qu’ils assistaient peut-être en direct à une haute trahison. Ces mots de « haute trahison » ne vous sont peut-être pas inconnus si vous connaissez les deux ouvrages que j’ai publiés à propos de M. Trump. Au moment où je les écrivais, ces livres, à partir de nouvelles que je vous donnais en direct sur mon blog et parfois dans des vidéos également, c’était avec cette conviction profonde que ce serait sans doute mes ouvrages qui seraient les plus lus à l’arrivée. Jusqu’ici, cette prévision extraordinaire de ma part ne s’est pas vérifiée : ce sont même les ouvrages les moins achetés parmi tous mes ouvrages mais j’ai toujours gardé cette conviction que mon intuition serait peut-être exacte, juste. Qu’est-ce qui m’a convaincu que ma conviction pourrait être juste ? C’est qu’il m’est déjà arrivé de me trouver dans la situation où j’annonçais des choses qui apparaissaient comme absolument rocambolesque, comme l’extinction de l’humanité, comme une crise des subprimes et où on s’aperçoit quelque temps après, on est là et on dit : « C’est quand même extraordinaire que ce type ait pu voir les choses comme ça à l’avance avec un tel degré de précision, en ne se trompant pratiquement pas sur aucun des détails » et mon sentiment en écrivant mes livres sur Trump a été du même ordre. Alors, je ne suis pas trop étonné que ces livres soient jusqu’ici parmi les moins lus mais je garde ma conviction. Mon intuition que ce seront les plus lus de mes livres reste tout entière et tout particulièrement ce soir quand les nouvelles vont véritablement dans le sens de ce que j’annonçais par le titre de ces deux ouvrages parus aux Éditions du Croquant. Les deux volumes s’appellent : « La chute de la météorite Trump » et le premier tome s’appelait bien entendu « Un objet populiste mal identifié » et le second s’appelait, surprise ! « Haute trahison ». Pourquoi « Haute trahison » ? Parce que j’expliquais qu’il serait un jour révélé une fois pour toutes que M. Trump travaillait véritablement pour la Russie et de manière plus massive que les différents soupçons qu’on a pu avoir ici et là et j’étayais ce que je disais là à partir de nombreux documents, de certains livres écrits aux États-Unis mais une grande documentation et tout particulièrement la documentation abondamment caviardée d’un comité du Sénat et du rapport de la Commission Mueller.
Alors, la chute de la météorite Trump une fois pour toutes ? Peut-être, nous allons voir. En tout cas, à bientôt et bonsoir.
Laisser un commentaire