Ce qui est d’abord dramatique c’est la situation des femmes étasuniennes. Elles sont donc des citoyennes de seconde zone, qui n’ont pas droit de maîtriser leur corps, de prendre une décision sur leur corps, indépendamment de lois de leur Etat. Cette angoisse de l’illégalité, angoisse de l’avortement subi dans des conditions mauvaises sinon dangereuses, surtout pour les femmes pauvres, va rejaillir sur l’angoisse de leur sexualité, de leurs pratiques anticonceptionnelles, et sur celles de leurs filles…
Derrière cela, c’est le pouvoir des Eglises à imposer aux élus ce qu’ils doivent voter, en matière d’avortement mais aussi en matière de liberté des pratiques anticonceptionnelles et même d’information à ce sujet, qui se trouve encouragé. Les élus vont se trouver poursuivis sur les réseaux sociaux, selon leurs votes, comme au temps de l’inquisition… (Cf. la caricature qui représente les juges à la Court Suprême comme un Tribunal d’Ayatollahs.)
Ce pouvoir des Eglises rejoint le pouvoir des blancs et de leur fantasme de s’armer contre les autres races…
Ensuite, bien évidemment, on va ressentir une division du pays entre Etats évolués et Etats du Sud profond, entre mentalité Démocrate et mentalité Républicain…
Mais tant qu’on n’aura pas résolu ce complexe fait de référence à Dieu, à l’argent et à la liberté de l’individu contre tous, sans limitation à ces trois pouvoirs, cette société restera rétrograde. Et donc profondément divisée, injuste, a-sociale… et qui s’illusionne en se croyant bénie des dieux, justifiée à faire la guerre ici et là pour dire la loi aux autres hommes.
On peut se demander quelle force sociale, politique, il faudrait pour échapper à ces démons, construire une société pacifiée ?
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