En lisant cet article du Guardian, je me suis vraiment dit que le mot « capitalisme » transpirait entre toutes les lignes, sans être prononcé :
« Le Guardian comprend que M. Guterres est courroucé par le comportement récent des entreprises de combustibles fossiles, qui ont récolté une manne grâce aux prix de l’énergie ayant flambé en raison de la guerre en Ukraine. Une grande partie de ces bénéfices faramineux est susceptible d’être investie dans une nouvelle exploration et une nouvelle expansion des ressources en combustibles fossiles. »
Profits, réinvestissement des profits dans l’investissement en capital, expansion, etc.
Il reste un problème de « framing » de la part de Guterres quant à la causalité des phénomènes. Il reste à la surface des choses. Ce n’est pas tellement l’industrie fossile ou du tabac ou de l’amiante le problème. Le fait que ces secteurs s’engagent dans des stratégies de lobbying dilatoires est contingent à leur cœur d’activité. En fait, n’importe quel actionnaire d’entreprise qui verrait ses profits menacés agirait strictement de la même manière, peu importe le cœur d’activité.
On doit remonter la chaîne causale pour pouvoir identifier, derrière le comportement de ces secteurs, le comportement général du capitalisme (néolibéral). Toute entrave à la maximisation du profit et à l’accumulation du capital est combattue avec les ressources disponibles : les profits et le capital, tant que la loi l’autorise ou qu’elle ne peut pas être appliquée.
Il n’y a donc pas que les problèmes contemporains et contingents du tabac, de l’amiante ou des fossiles, il y a aussi la déforestation, la surpêche, l’épuisement des sols, l’exploitation des travailleurs, la pollution de l’espace, la surconsommation des ressources naturelles, etc.
C’est un problème structurel systémique au capitalisme : il ne contient pas de boucle de feedback pour s’autoréguler dans de nombreux domaines existentiels.
Le problème ne sera donc pas réglé par la mise au pas des industries du tabac, de l’amiante et des fossiles, mais par l’abolition du capitalisme.
Comme l’affirment certains critiques : « il n’y a pas de solution dans le capitalisme ».
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