Toyen (1902 – 1980), par Annie Le Brun

Musée d’Art Moderne de Paris – Toyen, l’écart absolu
Du 25 mars au 24 juillet 2022

Annie m’a confié comment Marie Čermínová devint « Toyen » : « (Aux armes ci)toyen(s) ! »

Wikipédia donne partiellement l’explication :

Elle prend le nom de Toyen (1923), d’après le français « citoyen »

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8 réponses à “Toyen (1902 – 1980), par Annie Le Brun”

  1. Avatar de arkao

    « Grandes dames ». Je ne sais pas si cette expression désuète est appropriée, mais c’est celle qui me vient à l’esprit pour Toyen et Annie Le Brun.

  2. Avatar de Chabian
    Chabian

    Passionnant, cela donne envie. Mais Paris…
    Et puis, penser le désir féminin sans tenir compte du formatage masculin dominateur… c’est problématique. C’est nier la question politique, de repenser le social.
    Partir du respect dû (et dénié) aux dominés.

  3. Avatar de PHILGILL
    PHILGILL

    Le chiasme du désir

    Marie Čermínová, dite Toyen : « Dans la salle obscure de la vie, je regarde l’écran de mon cerveau. »
    Et quant à Gustave Courbet, dans L’atelier du peintre ?
    Dans sa peinture en clair-obscur de la nature, il regarde le rêve de son enfance.
    Alors, simple sublimation ou description du phénomène de vision ?

    1. Avatar de PHILGILL
      PHILGILL

      Le paravent
      https://www.cnap.fr/sites/default/files/styles/desktop_2_col/public/drawing/image/2022/02/Visuel_Toyen.jpg?itok=us42Apx_

      La Trace
      Sur le troisième panneau du paravent, une silhouette transparente nous paraît être là pour rien, inutile. Mais elle est bien là, tel un fantôme qui finit par resurgir du fond de l’humanité. Si bien que Toyen a dû gratter la peinture jusqu’à faire apparaître une autre surface par-dessous, afin de pouvoir nous dévoiler un peu du mystère de cette ombre blanche. Par ce palimpseste, en frottant la surface jusqu’à nous faire découvrir le support vierge, en raclant la toile jusqu’à atteindre la trame de lin, l’artiste peintre atteint les premières vibrations d’un art qui n’est plus tout à fait là, mais dont elle tient à conserver consciencieusement la trace, la mémoire de l’histoire. Pourquoi ?
      Quels signaux faibles, et venant de quel monde, émettrait donc cette silhouette enneigée comme une image parasite sur l’écran d’un téléviseur ? Viendraient-ils d’une source ancienne et brouillée d’un récit lointain, que nous serions amenés à décrypter ou à faire émerger, en creusant dans la surface, pour en capturer le sens caché ?

    2. Avatar de PHILGILL
      PHILGILL

      Quant à la sublimation évoquée par Paul Jorion (dans son commentaire du 21/05/2022 [EN THÉRAPIE], selon les termes suivants : « … je ne vous dirai charitablement pas ce que j’en pense. Juste une question : pourquoi la dame est-elle toute nue alors que Courbet… peint un paysage ? »), ne serait-elle pas néanmoins un peu trop évidente, affichée ainsi au milieu de L’atelier du peintre, pour n’y voir rien de plus ?
      À savoir – au-delà de la pulsion sexuelle dont le but serait dérivé par un coup de pinceau –, qu’elle puisse recouvrir plus fortement encore le cri du passé d’un peintre envers sa mère adorée (Suzanne Sylvie Oudot). Ou la quête identitaire d’un jeune enfant aimant la nature autant que sa mère l’aimait lui-même.
      La quête identitaire, serait-ce donc ce qui se cache autrement derrière les trois grands panneaux verticaux du paravent de Toyen ?

    3. Avatar de PHILGILL
      PHILGILL

      Mais, avant peut-être d’essayer de percer le mystère du Paravent de Toyen, voire même pourquoi « la femme nue », dans l’Atelier du peintre de Courbet, a tant tapé dans l’œil de Paul Jorion ; il serait amusant d’épaissir encore un peu plus cette affaire, en évoquant un troisième tableau, représentant une histoire surprenante : Apelle peignant Campaspe en présence d’Alexandre – Jacques-Louis David : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/2a/Jacques-Louis_David_-_Apelles_Painting_Campaspe_in_the_Presence_of_Alexander_the_Great.jpg
      Car, si l’Atelier du peintre de Gustave Courbet est une « monumentale charade », le Paravent s’affiche comme une étrange énigme. En effet, on peut s’apercevoir rien qu’au premier coup-d’oeil, quelques étonnantes similitudes entre ces trois peintures qui nous questionnent : comment le regard du peintre peut-il changer de nature, voire se pourrait-il que le tableau, comme un miroir, nous regarde autant que nous le regardons ?

  4. Avatar de PHILGILL
    PHILGILL

    Ci, l’écart absolu

    Toyen n’est plus.
    Citoyen, m’entends-tu ?
    Toyen n’est plus.
    Citoyen, me vois-tu ?
    Toyen, où es-tu ?
    « Ici-même », en plus.

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  1. Mes yeux étaient las, bien plus que là, juste après l’apostrophe : la catastrophe.

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