Blog de Paul Jorion

6 réponses à “Moi je peux pas, mais vous, allez voter !”

1. 

   Arnaud Castex

   11 juin 2022 8h03

   « Que doit faire un(e) ministre ? C’est simple : son titre l’indique, non ? Le ministre de l’économie s’occupe d’économie et la ministre de la santé de santé. En fait, en plus de son titre chaque ministre reçoit aussi – et surtout – un décret présidentiel qui précise ses objectifs et moyens – et donc en creux ceux qu’il ou elle n’a pas.

   Un cabinet d’avocats a eu la bonne idée de rassembler tous ces décrets dits d’attribution au même endroit : https://bit.ly/3H06hG3 Question : les ministres ont-ils des feuilles de route en accord avec l’objectif global de planification écologique ? Comme d’habitude, le Diable est dans les détails.

   Bruno Le Maire (économie) doit d’abord favoriser la croissance (mentionnée à plusieurs reprises), ce qui suppose qu’elle ne dépend que de lui (ca se discute), et que cet objectif n’est pas antagoniste avec la décarbonation (ca se discute aussi : https://bit.ly/3tiok4z ).

   Il ne lui est pas demandé d’avoir un plan pour une économie sans croissance (cette éventualité est tout sauf impossible comme l’actualité récente l’a montré). Il ne lui est pas plus demandé de concevoir une économie en accord avec les limites planétaires, les mots « climat » ou « ressources » n’apparaissant pas dans sa feuille de route. Il ne doit pas « verdir » la fiscalité.

   Agnès Pannier-Runacher (énergie), doit s’occuper de plein de sujets techniques (ENR, nucléaire, hydrogène, bornes de recharge, rénovation des bâtiments), et de sécurité d’approvisionnement (bonjour Poutine !), mais pas de sobriété.

   Amélie de Montchalin (environnement et territoires), n’a pas pour objectif premier d’augmenter la résilience ou la sobriété au niveau local. Elle s’occupe certes d’adaptation, mais c’est pour « mettre en oeuvre la politique du gouvernement » (qui de par le passé était indigente).

   Elle doit par contre « anticiper et accompagner les mutations économiques et sociales propres à chaque territoire dans l’espace européen ». Bref les conventions humaines (l’espace européen) passent avant la physique (les limites planétaires).

   Marc Fesneau (agriculture), possède pour le coup une feuille de route qui parle de climat, d’adaptation, ou de stockage de carbone dans les sols. Mais les mots « phytosanitaires » ou « pesticides » n’y figurent pas, pas plus que « résilience » (ce qui est différent de « adaptation » et inclut notamment la baisse subie des combustibles fossiles).
   s’occupe des retraites (avec une économie en croissance bien sûr !) mais pas des mutations à venir dans le cadre de la décarbonation, volontaire ou subie, alors que les effets sur l’emploi seront massifs.

   Pap Ndiaye (Education Nationale), doit oeuvrer « en faveur du développement et de la diffusion des usages du numérique (…) », mais n’a pas pour mandat d’aligner les contenus enseignés avec le monde fini. Les écrans à l’école c’est plus important que le climat !

   Bref ces décrets sont largement « à côté de la plaque » si l’objectif est la planification écologique. A refaire  »

   https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_que-doit-faire-une-ministre-cest-simple-activity-6939519727396397056-Bwy9?utm_source=linkedin_share&utm_medium=member_desktop_web

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2. 

   Khanard

   11 juin 2022 10h13

   ah la Belgique ! toute une histoire de pionniers dans la lutte contre le fascisme . Si je ne me trompe pas dès 1947 il y a eu un mouvement qui il me semble s’appelait « force murale » . Dans le même style que Laermans je préfère tout de même Het Verzet – la résistance

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3. 

   Pierre Guillemot

   11 juin 2022 11h49

   « … la NUPES et le RN dont les électorats sont en raison de leur profil sociologique à plus haut risque abstentionniste. »

   C’est certain pour l’électorat populaire (« les gens qui travaillent votent Le Pen » dit un de mes amis), qui autrefois (quand j’ai commencé à voter) allaient voter dans leur commune communiste, rien que pour ne pas entendre plus tard le camarade assesseur : « Je ne t’avais pas vu au bureau de vote ; j’ai vérifié sur la liste d’émargement : ce n’est pas bien. » Cet encadrement énergique n’existe plus ou presque.

   Pour la gauche composite (NUPES) j’étais persuadé que l’électeur typique est l’instruit qui n’a pas réussi (le Bobo qui n’a pas atteint le premier B), celui-là vote. Mais il y a aussi le père (ou la mère) de famille musulman qui a dit : « Mes idées, c’est plutôt Zemmour, la famille et la religion, mais il est contre les musulmans, alors je vote Melenchon. » Celui-là vote. Les écolos et assimilés votent aussi (ils ont même été les seuls aux dernières municipales, si bien que je vis dans une ville écolo qui a commencé à « végétaliser et apaiser » les rues commerçantes du centre ville.)

   Un électorat populaire peu conscientisé, qui ne vote pas, serait mélenchonien ? c’est ce que dit le récent sondage https://www.lefigaro.fr/elections/legislatives/legislatives-la-nupes-depasse-legerement-la-majorite-presidentielle-en-intention-de-vote-20220610 avec un tableau de la non-abstention en fonction du favori, qui dit que les écolos ne voteront pas cette fois-ci. Je ne me retrouve pas. Comme disait le médecin à la femme du monde qui voulait lui soutirer une consultation dans une soirée : « Sur ce sujet, j’attends l’autopsie. »

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   1. 

      Régis Pasquet

      11 juin 2022 12h07

      Nous verrons demain soir combien de duels LREM / NUPES seront à l’affiche ?
      Et par conséquent, nous nous demanderons pour qui voteront les électeurs du RN ?

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4. 

   Régis Pasquet

   11 juin 2022 12h03

   Emmanuel Macron sait-il que faire de la réalité ? Saurait-il décrire le cadre dans lequel vous allons de plus en plus être amenés à réfléchir pour agir ?
   Paul, je me demande si Emmanuel Macron, par ses hésitations et lenteurs, une procrastination avérée ne fait pas preuve d’autosabotage ?

   Vous me direz que je m’avance sur des chemins dont je n’ai pas la moindre idée de la géographie… Sans doute mais quand même la question ne vaut-elle pas, sous cette forme ou sous une autre d’être posée. Vous noterez que je m’arrête au milieu du gué, sans tirer toutes les conséquences d’une telle intuition.

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   1. 

      Pascal

      11 juin 2022 12h49

      Pour rire un peu, la réponse d’un ex-futur Ministre ! 🙂
      https://www.europe1.fr/politique/cetait-pas-ou-va-la-france-cetait-ou-va-emmanuel-macron-fustige-damien-abad-4082887
      Plus sérieursement, je vais peut-être me répéter, Emmanuel Macron est un bon élèves. Il est là pour appliquer le projet que d’autres ont défini (Bercy, le CAC 40, B. Arnault, BlackRock, A. Kohler, l’armateur MSC…). Les bons élèves ne sont pas des innovateurs et ne savent pas regarder au delà du cadre, ils suivent la partition qui est devant eux. E. Macron est un beau parleur, c’est pour ça qu’il a été choisi. S’il y a des hésitations et des silences chez Macron, c’est que l’exercice, le grand-écart est de plus en plus difficile. Mais les bons élèves ne se révoltent pas contre leurs maîtres.
      La question ne serait-elle pas plutôt : Bercy, le CAC 40, B. Arnault, BlackRock, A. Kohler, l’armateur MSC… savent-ils que faire de la réalité ?

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