Le dimanche de Pentecôte 1922 (4 juin), mourait à Cambridge, à l’âge de 58 ans, William H. R. Rivers, à mes yeux le plus grand anthropologue de tous les temps.
« Un week-end, alors qu’il était seul dans sa chambre de collège à Cambridge, il développa une hernie aiguë étranglée. Une opération d’urgence fut pratiquée lorsqu’on le trouva, mais il était trop tard pour lui sauver la vie, et il mourut à l’Evelyn Nursing Home de Cambridge. » Notice nécrologique.
J’écrivais dans un billet récent :
On s’étonnera peut-être qu’une figure centrale à ma réflexion soit W. H. R. Rivers (1864-1922), un anthropologue dont il a été dit à très juste titre qu’« il fit de l’anthropologie une science » *, mais dont le nom n’apparaît pas même dans deux histoires récentes de l’anthropologie (Robert Deliège, Une histoire de l’anthropologie, Le Seuil 2006 ; Florence Weber, Brève histoire de l’anthropologie, Flammarion 2015). Pourquoi cette divergence ? Sans doute parce que si l’anthropologie comme récit de voyages et répertoire de coutumes exotiques n’a jamais manqué de lecteurs, celle qui aura été une science authentique n’aura suscité qu’un intérêt bien moindre.
Pour en savoir davantage sur W. H. Rivers, ici-même :
W.H.R. Rivers, a paru dans les notes de mon cours Encyclopédie de l’ethnologie et histoire des doctrines ethnologiques publiées aux Presses Universitaires de Bruxelles en 1979, pp. 35-39.
* Ils firent de l’ethnologie une science, a paru dans L’Homme, juil.-sept. 1983, XXIII (3) : 115-122.
Rivers est le héros du film Regeneration (1997) au titre du médecin qui traita pour la première fois les « névroses de guerre » (stress post-traumatique) dans un cadre psychanalytique. Il épargna ainsi à de nombreux militaires traumatisés d’être, soit fusillés en tant que « simulateurs », soit soumis à la « faradisation », un nom savant pour l’électrochoc.
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