« Cette guerre a débuté en 2015 et non il y a deux mois »
Ce n’est pas faux, il y a des racines à tout cela, mais je me méfie du risque de négliger les ruptures.
Les Etats-Unis ont bien cherché de longue date à agrandir le cercle de leurs obligés en Europe, jusqu’à et y compris Ukraine et Géorgie, et ils étaient prêts à un certain nombre de « sales coups » pour cela. De même que la Russie a bien considéré de longue date les autres pays issus de l’ancienne Union soviétique comme « étranger proche » où la prééminence de son influence devrait aller de soi, et était prêt à un certain nombre de « sales coups » pour cela. Les Africains disent parait-il que « lorsque deux éléphants se battent, c’est l’herbe qui souffre », de ce point de vue les Ukrainiens à partir de 2014 avaient le rôle de l’herbe…
Oui, mais l’invasion de l’Ukraine à partir du 24 février 2022 est une rupture, découlant d’une « radicalisation » du président russe survenue probablement dans le cours de l’année 2021. Radicalité des objectifs, radicalité des moyens utilisés, radicalité de la guerre économique décidée par Américano-Européens en représailles, radicalité potentielle des conséquences pour le monde entier, économiques, voire au pire guerrières.
Sinon, il est certainement intéressant de découvrir ce que pense telle personne ou telle force politique de cette guerre, mais il n’est pas certain que ce soit très important. Parce que « notre » influence, du moins à ce stade, est fort limitée. C’est ce que disait Macron il y a deux semaines, « notre » désignant non seulement la France, mais les Européens voire les Occidentaux. Je ne vois personnellement pas trop comment lui donner tort sur ce point : « je crois assez peu à notre capacité collective à le [Vladimir Poutine] mettre autour d’une table de négociation à court terme »
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