Une manière d’analyser la situation politique du pays est de constater l’existence de trois blocs assez nettement définis :
– Centre libéral / européiste = LREM + partie de LR + partie de EELV et PS
– Droite souverainiste / identitaire = RN + Reconquête + DLF + partie de LR
– Gauche anticapitaliste / écologiste = FI + PCF + partie de EELV et PS
Au premier tour de la présidentielle, ces blocs totalisaient peu ou prou 1 / 3 de l’électorat chacun (un peu moins pour la Gauche, un peu plus pour la Droite) suivant la manière dont on répartit l’électorat « à cheval » entre deux blocs des partis LR, EELV et PS, et suivant la manière dont on compte l’électorat de Jean Lassalle.
Les législatives sont ouvertes. Vu la segmentation géographique assez nette de ces trois électorats, vu la règle qui permet à tous les candidats ayant obtenu 12,5% des inscrits au premier tour de se maintenir au second, il est pensable si chacun des blocs est uni (assuré d’avance pour le Centre, sujet à caution pour Gauche comme pour Droite)… que le Parlement se retrouve aussi séparé en trois parties.
Ces parties n’auraient pas besoin d’être strictement égales pour priver le Centre de la majorité absolue… et donc forcer le président réélu à s’appuyer sur deux blocs à la fois ==> Soit une coalition Centre / Gauche, soit une coalition Centre / Droite. Le premier ministre serait… difficile à trouver 🙂 Ca ne pourrait pas être l’un des politiciens libéraux-européens que Macron préférerait sans doute s’il avait le choix, ça ne pourrait pas être non plus un Mélenchon ni une Le Pen. Il faudrait une personnalité intermédiaire, acceptable à la fois pour le Centre et pour l’un des deux autres blocs. Un mouton à cinq pattes… (Jadot dans un cas, Ciotti dans l’autre ?)
A mon sens, c’est tout l’enjeu de ces législatives :
– Majorité présidentielle avec LREM + ralliés LR, EELV, PS – bref, pas de changement par rapport à l’existant
– Coalition obligatoire avec personnalité intermédiaire à Matignon et politique « intermédiaire » s’appuyant sur deux jambes plutôt qu’une seule parmi les trois de la politique française actuelle
Evidemment, le choix entre stratégie Centre / Gauche et Centre / Droite resterait au président.
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