Bon, ça y est : je suis devant mon poste, il ne m’aura fallu que 5,5 ans pour m’équiper du câble hdmi (High-Definition Multimedia Interface) qui me permettra d’assister à l’événement (5,5 ans de redevance comme un don désintéressé à la communauté dans son ensemble).
Sondages : Aucun doute sur qui est le favori, et qui la challenger.
D’emblée (c’était flagrant bien sûr déjà il y a cinq ans), un excellent orateur face à une oratrice un peu laborieuse. Ce qui est cependant une arme à double tranchant : le bon orateur peut apparaître comme un beau parleur un peu habile, alors que la bredouilleuse sonnera plus proche des gens ordinaires.
Je suis biaisé, bien entendu, comme le disait en levant les yeux au ciel mon patron à l’époque où j’étais jeune enseignant en Angleterre : « Paul est toujours du côté du sous-chien (underdog) », ce qui fait que j’ai un préjugé favorable pour Mme Le Pen. Évidemment, en sens contraire, il y a le contenu.
Bon point pour M. Macron (j’avais annoncé que bénéficierait d’un préjugé favorable, le candidat qui reprendrait certaines de mes propositions) avec le « chèque alimentaire » (food stamp) prôné par moi comme l’un des points de la gratuité pour l’indispensable depuis Vers un nouveau monde (2017).
Bon point pour Mme Le Pen quand elle complimente M. Macron pour ses conversations avec Poutine. Évidemment, c’est lui qui parlait, pas elle.
Mme Le Pen en difficulté (c’était prévisible), quand elle affirme être entièrement libre dans ses propos sur la Russie, alors que son parti bénéficie d’un prêt accordé par une banque russe proche du pouvoir (application cohérente de la doctrine Guérassimov).
Mme Le Pen marque des points quand elle mentionne relocalisation et réindustralisation et que M. Macron ne répond pas. Elle perd un point quand elle affirme que le Covid ne se transmettait pas dans les petits commerces, contrairement à ce que le gouvernement supposait.
Remarque qui sonne juste de Mme Le Pen : « Vous n’intervenez que quand la crise est déjà là ! »
La relocalisation comme remède au réchauffement climatique … dû au libre-échange, dit Mme Le Pen, c’est sympathique, mais ça ne tient pas debout. Nous n’avons hélas pas les sous pour produire tout localement : souvenons-nous des masques made in France deux fois plus chers à produire.
M. Macron pas assez enthousiaste pour le nucléaire, selon Mme Le Pen, il faut oser ! Par contre, la source de tous nos maux ce sont … les éoliennes (pauvres moulins à vent !), un de ces dadas bizarroïdes des extrêmes-droites partout dans le monde.
Langage non-verbal : Macron très à l’aise, qui s’étale sur son siège, « à la Sarko », Le Pen, très droite, bras croisés, sur la défensive, parce qu’elle est obligée d’admettre que le seul cadre possible pour le numérique, c’est l’Europe.
Pourquoi les petites Françaises, et petits Français, sont-ils aussi nuls en maths ? En raison de l’insécurité dans les écoles, dit Mme Le Pen, qui propose un retour aux maisons de correction. M. Macron met en cause à très juste titre les disparités dans la qualité de l’école selon les quartiers. Mais bien localiser le problème ne veut pas dire qu’il ait fait ce qu’il fallait pour qu’il ne se pose pas ou qu’il se pose de moins en moins
Sur la sécurité, dispute sur les chiffres.
Ils rient de bon cœur l’un et l’autre quand il est fait allusion au caractère plus courtois du débat 2022 par rapport à 2017, ce qui permet à M. Macron d’être extrêmement galant : contrairement à moi, le passage des 5 années ne se voit pas chez vous.
Le foulard. Mme Le Pen souligne que la plupart des femmes portant le foulard sont contraintes de le faire. M. Macron reproche à Mme Le Pen de commencer par condamner l’islamisme, pour condamner ensuite l’islam au passage et terminer par les étrangers en général.
L’immigration. Mme Le Pen, je vais aller vite : « À bas les immigrés ! ». M. Macron : comment allez-vous, sur un plan pratique, raccompagner dans leur pays des étrangers jugés indésirables, parce qu’un référendum aura rendu leur séjour en France plus difficile ?
Mme Le Pen se présente comme porte-parole des Gilets Jaunes. Pouvoir de l’Assemblée nationale ou du référendum (« Renaissance démocratique ») ?
M. Macron conclut, très respectueux de Mme Le Pen, qui invoque les grands principes.
M. Macron beaucoup plus « pro », Mme Le Pen, beaucoup plus « amateur de bonne volonté », mais rien sur le réchauffement climatique, rien sur la disparition de la biodiversité, rien sur le risque d’extinction. Pas un seul mot.
Pas d’accord sur ceci et cela, et rien sur l’essentiel. Un grand Rien À Signaler !
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