Il y a un temps pas si lointain, lorsque nous attendions notre tour chez le médecin, un tas de revues étaient à notre disposition pour nous faire patienter. Publications spécialisées, presse people, magazines d’actualité, restaient souvent là des mois ou des années pour divertir, tant bien que mal, nos esprits pressés.
Un jour, à la fin du printemps, en fin de saison donc, en attendant mon tour, je me retrouve avec l’édition de France Football présentant le championnat qui venait de s’achever. Stupeur, aucun pronostic ne s’était avéré vrai. Rien de ce qui devait se passer pendant l’année ne se passa. Même pas de loin. Découverte salutaire pour le jeune adolescent que j’étais. Je m’emparais de L’Express, du Nouvel Observateur, du Point etc. lors de mes visites suivantes. Ils ne résistaient pas plus à l’expérience de la salle d’attente. Exemple : un hebdo ou un mensuel daté de quelques mois qui encensait Jean-Marie Messier alors qu’il était depuis devenu le paria du patronat français.
Cette expérience de la salle d’attente peut parfaitement se reproduire aujourd’hui. Comparez ce que disaient et écrivaient les médias il y a quelques mois ou quelques années avec la réalité qui s’est produite. Renouvelez l’expérience avec le Blog de Paul Jorion et tirez-en, il n’est peut-être pas trop tard, les conclusions qui s’imposent. Depuis 15 ans que le blog existe, la force prospective de son auteur est plus que démontrée.
Ce copier/coller de la vidéo du 26 janvier n’augure de rien de bon. La dernière conférence d’Aurélien Barrau, celle d’Arthur Keller à Centrale Supelec ou l’analyse de la dernière communication du GIEC sur France Culture, n’augurent rien de bon non plus. Nos modes de vie vont disparaitre dans quelques jours, quelques semaines ou quelques mois, tout au plus quelques années, dans l’indifférence de l’immense majorité de nos congénères.
Mesdames et Messieurs les décideurs, depuis une heure, nous avons tué 157 millions d’animaux, 7,2 milliards d’emails ont été envoyés, 6 200 tonnes de déchets électroniques ont été produits, 3 espèces ont définitivement disparu, 900 tonnes de plastique ont été déversées dans les océans, 3 000 hectares de forêts ont été rasées, 400 enfants sont morts de faim, 4,5 millions de tonnes de CO2 ont été émises, 1 000 personnes ont été tuées par la pollution, 3 300 avions ont décollé, 10 000 requins ont été massacrés, 8 000 voitures ont été construites, etc. La machine de destruction massive que vous pilotez tourne à plein régime. La planète déchets se porte très bien et moi aussi, je trouve que les actions à la marge ne sont même plus divertissantes.
Mesdames et Messieurs les décideurs, je vous invite à déclencher sans ultimatum une guerre fractale pour la survie de l’espèce dont vous faites partie. Votre pouvoir, vos privilèges, votre statut, votre argent, vos biens ne vous serviront à rien si nous disparaissons tous dans quelques jours, quelques semaines, quelques mois ou tout au plus quelques années. Vous n’en tirerez plus aucun bénéfice, plus aucun plaisir, rien de rien et cela bien avant ces derniers instants.
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