En choisissant d’être humain, a-t-on choisi la guerre ?, par Pascal

Comme se fait-il que d’avoir conscience de sa propre finitude et de faire la guerre soient, semble-t-il, le propre de l’homme ? Y aurait-il un lien entre les deux ?

Nous avons la guerre sanglante, la guerre froide, la guerre économique, la guerre des sexes, la guerre numérique, la guerre asymétrique, la guerre civile, la guerre de conquête, la guerre d’indépendance, la guerre du feu, la guerre nucléaire, la guerre tribale, la guerre mondiale… et nous serions même en guerre contre la nature. Existe-t-il des activités humaines qui ne soient pas en rapport direct ou indirect avec l’une de ces guerres ?

Pour Clausewitz, la guerre n’est rien d’autre que la continuation de la politique par d’autres moyens. Mais si l’on considère que la guerre commence bien avant la politique, ne serait-il pas plus judicieux d’inverser la proposition : La politique n’est rien d’autre que la continuation de la guerre par d’autres moyens ?

Dès lors, peut-on dire comme René Barjavel : « Rien ne justifie la guerre. Jamais. » ? Ne serait-ce pas finalement notre peur de la mort qui inconsciemment s’exprime ici : « Rien ne justifie la mort. Jamais. » ? Place au psychanalyste !

Pour faire la guerre, il faut être deux (au moins) : un agresseur et une victime. Mais qui sera en mesure de définir qui est l’agresseur et qui est la victime ? Les débats sur le blog sont très nourris de ce côté là. L’agresseur se justifie souvent pour des raisons historiques (colonisation, références religieuses). C’est en quelque sorte le passé qui justifie la guerre. Il se justifie aussi pour des raisons de projets idéologiques (développement économique, révolution politique). C’est alors le futur qui justifie la guerre. La victime, elle, se définit comme telle, par une lecture différente de l’histoire ou par une divergence de projet idéologique. Mais dans les deux cas, se pose la question de l’identité : Qui suis-je ?

Nous sommes tous à vouloir construire notre « Statue intérieure », comme disait François Jacob. Et dans notre volonté de ciseler notre statue, nous nous heurtons a toutes les autres statues en construction. Si je veux être riche, il faut nécessairement qu’il y ait des pauvres. Si je veux être français, il faut nécessairement qu’il y ait des étrangers. Si je veux prendre le pouvoir, il faut nécessairement soumettre les autres. Si je veux être quelqu’un, il faut nécessairement que les autres me reconnaissent.

Qui suis-je, pour être dès la naissance condamné à mourir ? Je veux être quelqu’un avant de disparaître, laisser une trace, le souvenir de mon héroïsme, le souvenir de ma grandeur ou mieux encore, transférer mon esprit dans une IA. Je veux continuer à être tout en n’étant plus, ce rêve empoisonné d’éternité. Mais au regard du cosmos, cette humanité enfermée dans sa souffrance d’être, n’est-elle pas dérisoire ?

Quand l’infirmière m’a présenté ce petit être tout nu, elle m’a demandé son prénom. Et j’ai donné son prénom à ce petit être qui posait pour la première fois son regard sur le monde. J’étais Dieu nommant la lumière, jour et les ténèbres, nuit. Pourtant quelques instant auparavant, j’avais bien conscience que la vie et la mort ne faisait qu’un.

Quand la pédopsychiatre m’a dit : « Vous avez pensez à l’hospitalisation ? », j’ai compris la souffrance de ma fille et le désir qu’elle pouvait avoir de mourir. Le prénom que je lui avait donné n’était pas suffisant, il lui fallait devenir quelqu’un et elle en souffrait.

Dans ce désir d’être à tout prix, il nous faut être à la fois « Je » et « Nous », unique et comme les autres (comme les miens). Nous vivons cet écartèlement permanent entre notre individualité et notre appartenance. C’est dans ce conflit intérieur que nous désirons construire notre identité, entre l’héritage de notre passé et notre projet de devenir. Fils d’ouvrier, je me dois de m’engager dans la lutte des classes. Fils de Roi, je me dois de faire respecter l’ordre établi. Fils d’immigré, je me dois d’honorer mes origines. Fils de milliardaire, je me dois de perpétuer l’empire familiale… C’est dans ce terreau fertile que germent les graines de la guerre.

Imaginez un instant que nous n’ayons plus besoin d’être quelqu’un, d’être libre d’agir sans penser à qui je suis (je dois être un bon père de famille, un bon professionnel…), ce que je représente (un modèle pour mes enfants, un exemple pour mon entourage…), ce que je veux devenir (ma carrière, ma reconnaissance…). Aurions-nous encore besoin d’entrer en conflit avec quiconque ?

Souvenez-vous, nous avons été ainsi dans notre prime enfance. Tout n’était que jeu, avant que nous ne commencions à chercher à devenir quelqu’un. La mort ne nous souciait pas, les jours ressemblaient à des semaines, nous n’attachions d’importance qu’au moment présent.

Il ne s’agit pas de faire de l’enfance un paradis perdu dont nous devrions avoir la nostalgie mais de comprendre ce qui s’est passé pour qu’à un moment, nous basculions dans le besoin de devenir. Enfant, nous possédons toutes les identités imaginables. Quand je veux être le loup, je suis le loup. Quand je veux être Zorro ou Zidane, je le suis dans l’instant. Et quand j’en ai marre, j’arrête de jouer.

Pourtant, au cours du temps, petit à petit ma famille, l’école, l’environnement social vont me contraindre à devenir quelqu’un, sous le regard des autres. Et à 18 ans, j’aurai ma carte d’identité, ma licence de tennis, mon projet d’étude ou professionnel, une petite amie qui feront que mes journées n’ont plus assez de 24h. Qui suis-je ? Je suis tout cela. Désormais, ma Statue intérieure commence à prendre forme et mon identité se densifie. Les conflits potentiels naissent tout autant avec la famille, l’école, le patron… et avec le droit de vote, vient le devoir de choisir un camp.

Ce faisant, embarquer dans notre désir de devenir et les contraintes liées à nos différents statuts (père de famille, professionnel, social), nous en oublions notre mortalité. Ou plus exactement, elles nous permettent d’être dans le déni de notre mortalité. Pour cette raison, pour gagner quelques minutes, je suis prêt à doubler même si la visibilité n’est pas bonne, je vais faire du saut à l’élastique… prendre des risques pour avoir le sentiment d’exister, me rappeler à la mort.

Être le meilleur, devenir célèbre, revendiquer une identité ethnique, sociale, professionnelle, religieuse, n’est-ce pas là mon seul remède à la conscience de ma finitude ?

Si la sagesse orientale nous invite a nous défendre de notre égo, c’est qu’elle a fait le lien entre la souffrance humaine et notre quête identitaire. Toutes les guerres sont menées sur des bases identitaires. Le seul moyen d’en sortir, c’est de comprendre ces mécanismes identitaires qui font de l’homme, le seul être vivant à faire la guerre.

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48 réponses à “En choisissant d’être humain, a-t-on choisi la guerre ?, par Pascal”

  1. Avatar de Bernie
    Bernie

    La vie est bien mieux que la mort, sauf quand on demande à mourir pour cause de vieillesse ou de maladie ce n’est pas possible.
    Ce que je demande est que l’être humain soit reconnu pour ce qu’il demande
    La guerre tue et fait souffrir des milliers d’individus qui n’ont jamais demandé cela.
    C’est paradoxal !

    1. Avatar de Bernie
      Bernie

      Pourquoi tuer et démolir des habitations ?

    2. Avatar de Pascal
      Pascal

      La vie et la mort sont une seule et même chose. C’est notre habitude de tout vouloir diviser, morceler qui nous égare. La vie est un processus sans fin en perpétuelle évolution mais nous nous sommes approprié ce fragment de vie qu’est notre existence finie comme étant notre possession, « ma vie ». Et c’est pour défendre cette possession illusoire que nous sommes prêts à détruire d’autres fragments de vie.

  2. Avatar de Pad
    Pad

    « Le prédateur affamé est sa proie »

  3. Avatar de Khanard
    Khanard

    merci Pascal pour ce très beau billet.
    je n’ai pas votre talent , c’est bien mon drame, et comme par enchantement vous donnez forme à mes questionnements qui me hantent depuis que j’ai compris que l’homme est son propre ennemi.

    une seule question: pourquoi dites vous « en choisissant d’être humain » ? alors qu’une sorte de Déterminisme semble guider vos pensées.

    sinon merci infiniment, je me sens moins seul avec mes interrogations .

    1. Avatar de Pascal
      Pascal

      L’homme est son propre ennemi quand il se définit en tant qu’ homme, entité qui s’exclue d’un tout. Exemple : l’homme et la nature. Si l’homme avait conscience de n’être qu’un fruit parmi tant d’autres de la Vie et que Sa (Ma) vie n’est qu’une fiction, nous comprendrions qu’en parlant de l’effondrement de la biodiversité, nous parlons simplement de l’effondrement de la Vie.

      1. Avatar de Khanard
        Khanard

        merci beaucoup pour cette précision , je comprends mieux à sa juste valeur votre texte qui reste toujours excellent. encore merci

  4. Avatar de Erakis
    Erakis

    Belle réflexion, merci.
    La violence n’est jamais que l’ultime recours de l’incompétence.

  5. Avatar de Eloi Batard
    Eloi Batard

    Nos capacités sociétales, à faire société (essayer tout au moins), ces rapports multiples des consciences, des regards, des rôles, des temps, des groupes, des introspections en feedback etc seraient à la fois notre grande force d’humain, méga-tisseur, constructeur, connecteur, et à la fois notre penchant guerrier, mortifère, belliqueux, destructeur. Comme si dans la construction-même résidait la faille, l’épuisement vital que provoque tant d’énergies dépensées à se trouver des places.
    Peut-être que l’identité n’est qu’une drogue, jouissive, épuisante, puis mortelle.
    Merci beaucoup Pascal pour votre analyse. Je pense la garder un bon moment avec moi.

  6. Avatar de François M
    François M

    Merci pour ce très beau texte.

    Nous sommes des animaux sociaux qui agissons avec individualisme et égoïsme, peut-être est-ce la clef du drame que vous déplorez ?

    Devrions-nous vivre comme les fourmis ou les abeilles ?
    https://www.quae.com/produit/1427/9782759226016/la-democratie-chez-les-abeilles

    1. Avatar de Chabian
      Chabian

      Sauf erreur, il semble aussi que les clans d’animaux se font très rarement la guerre. Les mamifères paraissent conscients quand un de leurs congénères est sans vie, mais cela ne dure pas longtemps.
      Comment la guerre est-elle venue aux animaux humains ? Avec un surcroît de conscience ? de conscience de la mort ?
      Il me semble que c’est plutôt une capacité à s’organiser de manière plus complexe pour mieux exercer la prédation. Prédation d’un territoire, de femelles d’un autre clan (en tuant les mâles, avant de voir l’avantage de les réduire en esclavage), de ressources.
      C’est se donner bonne conscience de considérer qu’il s’agirait de nous prolonger au delà de notre mort. Non c’est du « toujours plus » et une absence de limites. De la goinfrerie. De l’oligocratie….

    2. Avatar de Pascal
      Pascal

      Certains sages disent qu’il serait temps que nous devenions homme pour ce que nous sommes, conscience du vivant.

  7. Avatar de François Corre
    François Corre

    Et ne pas oublier que l’ennemi est bête, il croit que c’est nous l’ennemi, alors que c’est lui…
    P. Desproges.

  8. Avatar de arkao

    @Pascal
    Vous auriez pu trouver une autre citation que celle du pétainiste Barjavel. Pourquoi pas Giono aussi ?

    1. Avatar de Pascal
      Pascal

      Barjavel à été un chercheur de vérité. Sur ce chemin ardu, il est facile de s’égarer mais cela demande du courage. Il nous ait si facile de juger les autres à posteriori. Juger, c’est définir des camps qui n’auront de cesse de s’affronter.

  9. Avatar de Juannessy
    Juannessy

    Moi si je « suis » , c’est l’automate cellulaire qui doit se poser des questions et si possible me donner des réponses .

    1. Avatar de Juannessy
      Juannessy

      Mais on a quand même des infos sur la guerre :

      https://fr.quora.com/Pourquoi-lHomme-fait-la-guerre-et-pas-les-animaux

      Pour ce qui « est » de  » l’être » , la littérature abonde .

      1. Avatar de Pascal
        Pascal

        La littérature, c’est le savoir mais on peut savoir sans s’engager à être. L’école enseigne le savoir mais quel modèle d’être enseigne-t-être ?

        1. Avatar de Juannessy
          Juannessy

          La littérature , c’est le savoir basique , seulement ? L’art aussi alors .

          Quand l’école donne les savoirs ( connaitre basique ) , quelques pistes pour « savoir faire » et le sens critique pour apprendre à « savoir être  » , elle fait ce qu’un citoyen libre libre peut attendre pour lui et ses enfants .

          Pour « l’être  » , l’école est très loin d’avoir seule cette responsabilité , qui , in fine , si tout se passe pas trop mal , sera celle de l’individu formé , déformé , si possible pas trop conforme au sein de son environnement qui le fabrique autant que lui fabrique son environnement .

          Mais en cherchant bien dans la « littérature » , on trouvera bien déjà quelqu’un ou quelqu’une qui l’a déjà écrit . Sans lecteur .

          En tous cas , maintenant ce sera à la BNF .

          1. Avatar de Pascal
            Pascal

            Le savoir s’inscrit dans les mots et s’y enferme. Pour preuve, nous inventons sans cesse de nouveaux mots, de nouveaux livres pour tenter de cerner l’ultime réalité. Pourtant, la réalité nous l’expérimentons chaque jour, à chaque instant dans notre corps, avec nos sens. Le savoir être est là, à chaque instant dans le geste du peintre, du musicien, du karatéka, de l’acteur de théatre, de la danseuse, de la caissière, de la mère, de l’enfant… il ne peut être dans les mots qui, dès qu’ils sont écrits, appartiennent déjà au passé.

            1. Avatar de Juannessy
              Juannessy

              A y repenser , je crois que je suis en total désaccord avec  » le savoir s’inscrit dans les mots et s’y enferme » .

              Non , les mots sont la trace visible et « mis en examen » du « sens » que notre « moi » et notre « surmoi » produisent , le symbole ( le….terme dit bien ce qu’il veut dire ) de notre illustration du réel en vérité partageable . Ils  » libèrent » ….quelque chose .

              Plus extraordinaire , par leurs associations , leurs télescopages ( poésie) , la syntaxe …ils nous retournent , comme les nombres et leurs combinaisons , une infinité de possibles qui est bien une des premières conditions de la liberté . Ils se comportent comme des petits fous sous la règle de l’automate cellulaire dans une arborescence fractale du plus bel effet .

              Les mots sont si libérateurs que toute censure commence par les interdire . Quand ils sont absents , le néant atomique s’offre comme asile , comme d’autres aspirent au retour dans le ventre douillet de la mère .

              Les mots ne trahissent que lorsqu’ils ne sont pas assez précis et univoques , ou dans la bouche ou sous la plume des menteurs et manipulateurs .

              On doit pourtant , quand tout n’est pas …écrit , trouver la tournure qui dans le même mot ou la même phrase laisse ouverte de nouveaux possibles .

              Et c’est pour ça que j’aime la langue française et la cultive , en essayant de piquer aux autres leurs propres trésors .C’est peut être pour ça qu’elle a été la langue de la diplomatie . J’espère qu’elle l’est en ce moment .

              Dans cette intuition ,j’englobe tout le champ de l’art dont l’écriture est un domaine . Tout ce champ est de la nature du  » signe » que j’évoquais à propos d’un ressenti du spectacle  » Democracy in America  » , en ce qu’il m’apparaissant donnant à …voir tout ce qui nous « fait » ( identité ?) dans notre expérience du monde :

              – les contingences du corps ,
              – la quête du sens ,
              – le force et les faiblesses des signes et des codes ;

              La méditation personnelle ou collective qui vous attire , n’est sans doute pas de trop pour assembler ces trois entités ( au moins ) pour aider à trouver une identité , au moins provisoire , pas forcément sortie du néant .

              1. Avatar de Pascal
                Pascal

                Je partage votre point de vue quand vous dites ; le symbole ( le….terme dit bien ce qu’il veut dire ) de notre illustration du réel en vérité partageable . Ils » libèrent » ….quelque chose .
                Oui mais ! Nous sommes aujourd’hui noyé sous une logoré de mots dont on fait usage dans un sens comme dans son contraire. C’est le silence qui nous manque. Comme pour les notes de musique, les mots n’ont-ils pas plus de valeur, n’ont-ils pas plus de force que lorsqu’ils prennent le temps du silence ?
                J’ai rencontré cela, dans les montagnes pyrénéennes, auprès des bergers d’il y a maintenant un peu plus d’une vingtaine d’années. Quand je leur posais une question en regardant au loin avec eux, un oiseau avait largement le temps de passer avant que la réponse ne vienne perturber la mélodie de la nature.
                Je retrouve cette économie de mots auprès des quelques sages qui existent encore de par le monde.
                Nous avons remplacé la qualité de la parole par la quantité dont on se sature les oreilles avec des écouteurs du soir au matin.
                Les mots n’ont de vraie valeur que par la qualité du silence qui les entoure, la qualité d’écoute de l’autre. C’est ce qu’il nous faudrait retrouver pour nous extraire de la violence des paroles en flux continu sur les ondes.
                J’ai une fascination pour la calligraphie qui met les mots en geste et réciproquement dans une harmonie qui s’apparente à la danse.
                En occident, notre technicité cartésienne nous a fait perdre tout le sens du geste (au point de pouvoir le remplacer par une machine), alors qu’en orient le geste reste encore un art plein de l’esprit de celui qui l’execute. Ainsi, dans les « arts martiaux » la répétition des gestes peut être infini puisque seul le geste de l’instant compte et être d’une diversité infinie également, puisqu’il répond à une situation toujours nouvelle. Nous avons importé ces « arts » en occident pour en faire des « sports » enfermé dans une nomenclature qui codifie les gestes. L’occident mécaniste a perdu l’art du geste dans lequel le corps et l’esprit sont en harmonie. C’est ce qui permet le paradoxe de ces grands écrivains dont le corps (au sens large) pouvait exprimer l’inverse de la parole. A l’image par exemple de Rousseau qui saura mettre l’éducation en mots mais ne saura le mettre en gestes pour ses enfants.
                Notre logoré occidentale (ainsi qu’une culture judéochrétienne) fait tellement de bruit que nous sommes dans l’incapacité d’être à l’écoute de notre corps et en premier lieu de notre respiration. Comme le disent les sages d’orient, on peut rester plusieurs semaines sans manger, plusieurs jours sans boire, sans parler, sans dormir mais combien de temps sans respirer ? Les danseurs, les acteurs, les chanteurs savent l’importance primordiale de la respiration. En occident (dans le monde occidentalisé au sens large), nous vivons le schisme du corps et de l’esprit, c’est une irrémédiable souffrance.
                La méditation est un moyen de retrouver le Silence à la base de toute harmonie, le silence du corps, le silence de la parole, le silence des pensées (le plus difficile) et avec lui le silence de tout code. Le Silence n’est pas une absence volontaire, il est le retour à la source de ce que nous sommes, par l’abandon de toute volonté.
                Je vous invite à faire cette petite expérience : prenez le temps de rester le plus souvent possible attentif à votre respiration pendant toute une journée, peut-être découvrirez-vous que notre respiration parle de nous de manière très significative ?
                Au plaisir

                1. Avatar de Juannessy
                  Juannessy

                  Il vous a fallu beaucoup de mots et de logorrhée pour me vanter la méditation que je pratique depuis que je sais écrire .

                  Au passage les lettres qui composent les mots sont majoritairement des dessins , comme le pli de la jambe était la représentation du compas chez certains compagnons .

                  Mais , chut !

                  1. Avatar de Pascal
                    Pascal

                    Bonne méditation 😊🙏

    2. Avatar de Stéphane
      Stéphane

      Allez voir du coté de l’olfactif – je pense que c’est là qu’il y a quelque chose à débusquer –, vous verrez, vous vous y sentirez chez vous, bien au chaud et si pour une quelconque raison ça manquait à vous parler de vous, ça aura au moins le mérite de vous apporter une grille de lecture pour ça : https://fr.quora.com/Pourquoi-lHomme-fait-la-guerre-et-pas-les-animaux

  10. Avatar de Bruno GRALL
    Bruno GRALL

    Merci Pascal pour ces belles et justes réflexions.

  11. Avatar de Bruno GRALL
    Bruno GRALL

    Merci Pascal pour ces belles et justes réflexions.

  12. Avatar de PIerre-Yves Dambrine
    PIerre-Yves Dambrine

    Merci Pascal !

  13. Avatar de Hervey
  14. Avatar de Muller Eric
    Muller Eric

    Quand est-ce qu’on bombarde le Kremlin d’Ayahuasca ?

    1. Avatar de Bernie
      Bernie

      Bjr Eric,
      La revanche est insigifiante. Pourquoi bombarder le kremlin ?
      Il devient urgent de réagir autrement qu’avec des armes.
      L’arme tue et remplace la parole de chaque habitant

  15. Avatar de Stéphane
    Stéphane

    Identifications. Ne sont que les symptômes d’un geste de renforcement appris, assimilé et répété (automatisme) jour après jour. Ce sont des histoires (fictions) qu’on se raconte à soi-même comme autant de repères que l’on dispose et qui balisent nos existences. C’est le seul matériel (pratiquement) – lui-même brassant des matériaux sonores et visuels – mis collectivement (culture) à disposition de l’espèce humaine afin qu’elle puisse s’orienter collectivement dans la vie. Bref c’est de la matière collective à faire du sens.
    Alors, comment cela se met-il en place ?
    Y-a-t-il des modes d’identifications autres que ceux qui nous sont proposés aujourd’hui ?
    Y-a-t-il un risque majeur à se projeter en dehors du modèle classique ?
    Si autres modèles il y a, sont-ils collectifs au sens où on l’entend habituellement ?
    Pour ce qui me concerne, je vous avoue en disposer d’un et ce matin, la moindre fibre dont je suis composé le renforce ainsi : https://www.youtube.com/watch?v=uNMwYZiBFV0

  16. Avatar de letsbehonest
    letsbehonest

    « sagesse orientale »…
    Ce que la sagesse orientale appelle l’ego, c’est ce que l’Evangile appelle « la chair ».
    A quelques nuances près, puisqu’au dessus de la sainteté, mortification de la chair, il y a encore le stade ultime, non thématisé je crois dans la mystique orientale (précisément à cause de son rapport à la « souffrance »), qui s’appelle « l’humilité du cœur » (ou possession par Lui).

    Parfois je suis mystifié par la méconnaissance quasi TOTALE des français de leur patrimoine mystique et spirituel.
    La faute en revient, à 99,99%, à l’Eglise, qui n’a jamais aimé les mystiques, et ne semble les avoir intégré « qu’à contrecœur ».

    Sur le reste, deux petits bémols :
    – la guerre n’est pas le propre de l’homme. Elle est le propre de la nature (un catholique précisera: le propre de la nature après la Chute, puisque tel ne semble pas avoir été le cas avant d’après les Ecritures et Revelations privées… toute la Création ayant été abimée par le Péché Originel, et pas seulement l’humanité).
    – En effet, l’agression intraspécifique et interspécifique est non pas l’exception mais la règle dans la nature, des acariens aux primates. Par ailleurs, dans les guerres des hommes, il arrive aussi qu’il y ait simplement 2 camps opposés, sans bourreau ni victime.
    Dans tous les cas, un athée ne devrait donc pas considérer la guerre comme une réalité superfétatoire ou artificielle. Elle n’est rien d’autre, en toute connaissance de cause, qu’un trait de toute condition humaine, qui est ici celle de toute entité biologique. Certainement pas un scandale, donc.

    Celui qui fait de la guerre un scandale est un croyant qui s’ignore, car la prémice implicite derrière ne peut être que celle-ci : l’homme est une créature surnaturelle/spirituelle – c’est la même chose – c’est à dire capable de s’arracher à la chair/à l’ego. (L’autre prémisse possible « la guerre n’est jamais rationnelle/raisonnable » est une absurdité démolie par la théorie des jeux).

    1. Avatar de Pascal
      Pascal

      La différence, c’est que les animaux agissent par instinct. Ils n’ont pas cette capacité extraordinaire que nous avons de pouvoir avoir une conscience globale. Malheureusement, nous avons fait de cette conscience globale un pouvoir de destruction de notre environnement. Il nous faut maintenant trouver cette conscience intérieure qui dans l’évolution du vivant est finalement notre seule raison d’être.

      1. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        Je comprends mieux « Ça , Moi et Surmoi « .

  17. Avatar de Bernie
    Bernie

    Etre soi-même est un exercice qu’il faut réaliser par la méditation transcendantale. Oter les manipulations religieuses. Dieu est l’être suprême (théologie). Supprimer cette approche est une bonne chose. La religion est une liberté. Il y a aussi le dépassement technologique, la machine transforme notre cerveau et devenons dépendant

    1. Avatar de Pascal
      Pascal

      La religion est une liberté à condition qu’elle soit une expérience individuelle. Toute institutionnalisation est vouée à devenir une confiscation de la liberté.

    2. Avatar de Juannessy
      Juannessy

      Voilà une réponse claire à une question qui ne l’était pas .

      1. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        C’était pour Bernie .

    3. Avatar de Muller Eric
      Muller Eric

      Etre soi-même suppose d’être intelligent, d’avoir l’intelligence de ce qui t’arrive – Souvent, je ne le suis pas, et PJ m’aide beaucoup. Pour les autres, il y a l’ https://fr.wikipedia.org/wiki/Ayahuasca et ses homologues enthéogènes, ailleurs dans le monde. Pour tout le monde, en fait, à mon avis.

      1. Avatar de Pascal
        Pascal

        Etre soi-même suppose d’être dans la légèreté du présent, mais notre mental (même intelligent) nous alourdit d’un passé et d’un futur. Nous ne nous en rendons même plus compte et nous nous identifions à notre passé, notre devenir qui sont autant d’entraves et nous empèche d’être nous même. La méditation de pleine conscience est un moyen de retrouver ce que nous sommes. Les drogues sont bien plus nombreuses et présentes qu’on ne le croit. Nous retrouver face à notre silence intérieur nous effrait trop souvent et nous cherchons pas tous les moyens à nous en distraire dans le bruit du travail, des divertissements, de la passion. Reprendre conscience de son intériorité en nous extrayant de nos pensées est un bon moyen de réapprendre à être soi-même.
        Bon chemin Eric

  18. Avatar de Pascal
    Pascal

    Merci à tous de mettre à l’épreuve ma vigilance face à mon ego toujours tapi dans un coin.
    Cependant, si ce texte pouvait être une invitation pour vous à lire la véritable sagesse indienne, tibétaine, soufi (et pas seulement ), j’aurais atteint mon objectif. Krishnamurti, Gurdjiev, Sadhguru, Arnaud Desjardin, Matthieu Ricard, Idrish Sha, Khalid Gibran … Et tant d’autres qui ont pu avoir cette véritable expérience d’une vérité qui nous échappe. Car les mots ne feront que tourner autour de cette vérité que seule l’expérience individuelle peut faire découvrir. 🙏
    Prenez soin de vous.

    1. Avatar de Juannessy
      Juannessy

      A propos de Gurdjieff ( que j’ai récemment cité à propos de profils ) :

      http://centre-gurdjieff.org/id25.htm

      Il était arménien , et c’est un oncle arménien que j’aimais bien , qui me l’avait fait découvrir . Belle rencontre qui m’a conforté dans la laïcité républicaine .

      PS : à l’aune de Gurjieff et selon mes examinateurs successifs , je suis un 3-6-9 modèle capable d’aller sans trop de difficulté , si ça ne dure pas trop et que je suis en forme , vers les 6 autres secteurs . Bizarrement , et à ma grande désolation , c’est pour le 4 que j’ai le moins d’aptitudes même si elles ne sont pas complètement nulles .

      Un peu nase , ce soir . Bonne nuit !

      1. Avatar de Pascal
        Pascal

        Avec un oncle arménien, vous aviez déjà un pied en orient. Et qui connaissait Gurdjief, quelle chance.
        Bon chemin, Juannessy.

    1. Avatar de Pascal
      Pascal

      Ce que je vois dans ce texte, c’est un entomologiste qui regarde des colonies de fourmis avec sous le bras le livre de Sun Tzu. C’est sans doute ce qu’on appelle de la vulgarisation. Un entomologiste a pour métier d’observer la nature et d’en extraire des explications mais comme notre entomologiste est un humain et non une fourmis, il en extrait des explications d’humain.

  19. Avatar de Christian Brasseur
    Christian Brasseur

    Pascal,

    Il n’y a rien de plus vrai.
    Cependant, j’ai posé la question suivante à mon entourage: l’Ukraine représentait-elle un danger pour la Russie? Tous me répondirent par la négative. Mais tout le monde peut se tromper…

    1. Avatar de Pascal
      Pascal

      Les notions de danger et de menace se construisent dans l’esprit de chacun en fonction de son histoire et de ses croyances, mais toujours elles reflètent notre peur de mourir, et pour Poutine un orgueil ou un désir de postérité jusque dans la mort.
      Quand la peur de mourir s’efface dans le désir de participer à la Vie, alors la guerre n’a plus de sens. Mais ne plus avoir peur de la mort n’est pas s’y précipiter en martyre, c’est un chemin intérieur qui n’engage que soi.
      Quand accepterons nous de regarder avec sincérité les peurs qui nous habitent ?

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