Avec la fortune qu’il parviendrait à amasser grâce à ses expéditions, Christophe Colomb comptait financer et mettre sur pied une croisade.
Un objectif intermédiaire - ayant renouvelé l’exploit de Marco Polo en voguant cette fois vers l’Ouest - était de convertir l’empereur de Chine.
Las Casas : « Quand on lui apportait de l’or ou des objets précieux, il entrait dans son oratoire, s’agenouillait […] et disait : « Remercions Notre Seigneur qui nous a rendu digne de découvrir tant de biens. » […] il avait supplié la Sérénissime Reine Doña Isabela de faire vœu de consacrer toutes les richesse que les Rois pouvaient tirer de sa découverte au rachat de la terre et de la Maison Sainte de Jérusalem » (Historia de las Indias).
Le plan était assez détaillé. Colomb écrivit ainsi au Pape : « Cette entreprise fut engagée dans le dessein d’employer ce qu’on en tirerait à rendre la Maison Sainte à la Sainte Église. […] J’entretiendrais cinquante mille hommes de pied et cinq mille cavaliers pour la conquête de la Sainte Maison… » (1502).
Il s’agit là bien entendu du projet élaboré par le Moi conscient de Christophe Colomb, pour ce qu’il en est de son Inconscient, et en particulier du comportement colonisateur de l’animal humain, Colomb n’hésita pas à nous faire également quelques confidences : « Ce que je veux, c’est voir et découvrir le plus que je pourrai » (1492).
Ah ! cette pulsion scopique que nous partageons avec les autres singes, les tout petits et les grands comme nous : voir ! voir ! voir !
N.B. J’ai trouvé ces citations dans La conquête de l’Amérique par Tzvetan Todorov (Le Seuil 1982).
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