Trends-Tendances – Ce qui a un prix sans avoir de valeur , le 3 février 2022

Ce qui a un prix sans avoir de valeur 

Si nous avons pris l’habitude d’imaginer que tout ce qui a un prix a nécessairement une valeur, la responsabilité en revient au Scolastique Albert le Grand (1200-1280), de son vrai nom Albrecht von Bollstädt, qui, dans une traduction de l’explication qu’offrait Aristote de la formation des prix, introduisit le mot « valeur » là où le philosophe antique avait écrit « tel que mesuré par son prix ». S’il l’a fait, c’est qu’il voulait introduire une considération morale dans la conduite des affaires, et quel mot pouvait mieux convenir de ce point de vue que « valeur » ?

Depuis Albert le Grand nous imaginons que s’il y a un prix, il y a nécessairement une valeur. L’illusion a persisté sans trop de difficulté jusqu’à récemment. À l’époque de l’étalon-or, si vous aviez beaucoup d’argent, vous pouviez vous rendre à un guichet de la Banque Nationale, et échanger vos pièces et vos billets contre de l’or, un métal qui ne s’oxyde pas, est facile à fractionner et permet de façonner des objets, des bijoux en particulier. 

Mais cette notion que tout ce qui a un prix parce qu’existe un marché d’acheteurs et de vendeurs, a nécessairement une valeur, est sérieusement mise à mal ces temps-ci du fait de la popularité des jetons non-fongibles (NFT) et des jetons fongibles, encore appelés « crypto-monnaies », mais à tort parce qu’elles ne présentent qu’imparfaitement les traits propres aux monnaies : constituer une échelle pour mesurer la richesse et être un moyen d’échange, soit « en acte » dans l’achat et la vente, soit « en puissance », en étant thésaurisé. Pour ceux-là, leur valeur n’a aucun fondement : leur prix leur vient seulement d’avoir … un prix, de la même manière que certaines vedettes de la télé dont la célébrité repose uniquement sur le fait d’être … célèbres. 

L’expression consacrée en finance pour ce qui fonde la valeur d’une chose ayant un prix, c’est sa « valeur fondamentale ». Le prix d’une action, c’est son cours en Bourse, un prix fluctuant mais dont il est possible de calculer la partie « solide » : sa valeur fondamentale constituée de la somme des dividendes que la santé économique de l’entreprise permet raisonnablement d’espérer – le montant de chacun de ces dividendes futurs étant « actualisé », c’est-à-dire escompté en fonction du moment futur où il sera versé. 

Si la « valeur fondamentale » d’une action est la « vérité » de son prix, qu’est-ce qui justifie un cours supérieur ? On caractérise la différence de « valeur spéculative » : ce que les acheteurs sont prêts à payer en plus de la valeur fondamentale, « en confiance ». Si on parle cette fois de la différence entre la capitalisation boursière d’une entreprise, le cours de l’action multiplié par le nombre d’actions, et la valeur fondamentale de la firme dans son ensemble (y compris les machines, les immeubles, etc.), on parle cette fois de « goodwill », ce qui se traduit par « bonne volonté » : la bonne volonté des actionnaires à penser que la firme vaut plus que ce qu’elle vaut vraiment, que l’on attribuera à sa « bonne renommée », son image de marque positive. Et c’est cela qui justifie de la même manière, la célébrité de la vedette dont le seul mérite est d’être célèbre : la bonne volonté que nous mettons à lui accorder notre confiance, en l’absence de toute « valeur fondamentale ». 

Or, puisque dans le cas des NFT et des prétendues « crypto-monnaies », une quelconque valeur fondamentale leur fait défaut, leur prix se confond avec leur valeur spéculative qui n’est que l’autre nom pour la « bonne volonté de l’acheteur ». Bien entendu le jour où le prix d’un NFT ou d’une crypto-monnaie tombe au niveau de sa valeur fondamentale, à savoir zéro, un nouveau nom s’impose pour la « bonne volonté de l’acheteur » : sa « crédulité ».    

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27 réponses à “Trends-Tendances – Ce qui a un prix sans avoir de valeur , le 3 février 2022”

  1. Avatar de Rosebud1871
    Rosebud1871

    « le cas des NFT et des prétendues « crypto-monnaies »
    Drôle de cas : c’est tout de même un objet mondain qui a une existence, comme la glace offerte aux indiens comme récompense dans Fitzcarraldo, objet inouï en pleine Amazonie qui va vite fondre au soleil. Une métaphore du phallus que personne n’a ni n’est et dont le crédit s’échange. Incredible !

  2. Avatar de Jean-Yves
    Jean-Yves

    Mais pourquoi, ou quel intérêt y a-t-il à ôter toute valeur et ne conserver que le prix…?
    Les Arts plastique semble être le terrain de prédilection de cette expérimentation, les NFT y poussent comme des petits pains depuis quelques temps.

  3. Avatar de mezigue
    mezigue

    Sans parler de ces trucs dévalués de Vie, Beauté, Nature, Paix … fondamentalement inappréciables.

  4. Avatar de Raphaël S
    Raphaël S

    Oui, M. Jorion, les communautés qui échangent avec des crypto-monnaies et les thésaurisent sont des sectes.
    Mais toutes les grandes religions ne sont-elles pas à leur origine des sectes, qui ont su élargir leur cercle de croyants…
    Que dire alors des communautés qui échangent en dollar ? En euro ?

    Aussi la dernière phrase de votre texte me laisse relativement perplexe, puisqu’elle concerne toutes les monnaies fiduciaires.
    « Bien entendu le jour où le prix d’un dollar tombe au niveau de sa valeur fondamentale, à savoir zéro, un nouveau nom s’impose pour la « bonne volonté de l’acheteur » : sa « crédulité ». « 

    1. Avatar de Collet
      Collet

      Je crois malheureusement Monsieur Jorion que votre article restera hermétique à « ceux qui osent tout » et que vos explications ne serviront pas à éviter le carnage
      qui frappera tôt ou tard les principaux intéressés, doublement victimes de leur ignorance, la première fois en y investissant, la seconde en ne comprenant rien au bon sans doute trop ironique de vos propos.

      1. Avatar de Paul Jorion

        Pour 9 articles non-ironiques de moi + une vidéo et sa retranscription sur le bitcoin au fil des années, c’est ici.

  5. Avatar de Xtian
    Xtian

    La différence entre la valeur et le prix c’est souvent la valeur que l’on s’attribue, que notre ego s’attribue
    Un exemple
    Un sac à main, le prix fondamental, celui de son utilité est de 50 €
    Un sac à main Hermes Birkin crocodile, son prix est de 50 000€
    1 pour cent pour l’utilité, 99% pour l’ego 🤔
    Bon, 50 000 €, ce n’est également que deux bitcoins 😏

  6. Avatar de Khanard
    Khanard

    Concernant les bitcoins il me semble avoir lu que la Chine avait décidé de les interdire du territoire national.

    Ensuite un cofondateur de cryptomonnaie a été démasqué : « CoinDesk a indiqué le 27 janvier qu’un utilisateur de Twitter connu sous le nom de zachxbt.eth « qui a l’habitude de démasquer les escroqueries en cryptomonnaies et les comportements néfastes », a accusé Sifu, un des principaux membres de l’équipe fondatrice du populaire protocole Wonderland DeFi (ou finance décentralisée) basé sur Avalanche et de son jeton TIME, d’être en réalité Michael Patryn. La nouvelle selon laquelle le cofondateur du protocole DeFi Wonderland qui avait auparavant cofondé la célèbre bourse QuadrigaCX serait un fraudeur a bouleversé les investisseurs et les jetons TIME de Wonderland ont chuté de 32 %. » (source http://www.developpez.com)

    Voilà pour les faits .

    Ensuite, et je suis étonné que M. Jorion ne l’ai pas mentionné, il suffit de lire ses ouvrages « Le prix « ainsi que
    « Comment la vérité et la réalité furent inventées » en préalable à cette introduction sur les NFT et les cryptomonnaies pour mieux saisir les enjeux .

    qui plus est un peu de pub pour ces excellents ouvrages ne peut pas nuire . Là on n’est pas dans le virtuel !

  7. Avatar de Philippe Fraipont
    Philippe Fraipont

    Le sieur Legrand qui voulait introduire une considération morale dans la conduite des affaires, avait été rejoint plus tard par Adam Smith qui dans son premier livre notable, les sentiments moraux (à lire avant le deuxième la richesse des nations) parlait de cette condition essentielle (la morale) avant de songer à mettre en place les mécaniques infernales d’économie d’échelle, mécanisation, travail à la chaîne, hyper spécialisation, main invisible (cette dernière très mal interprétée, en fait et à l’envers de ce qu’il pensait plutôt comme un frein naturel à l’hyper spécialisation) dont il fait l’étalage et la démonstration de leurs redoutables efficacités dans la richesse des nations.

    Adam Smith était donc torturé, tout comme nous le sommes constamment par le combat incessant entre notre striatum et notre cortex cingulaire.

    Si la valeur c’est la morale, le prix serait donc l’absence de morale. Son unité de compte et de capacité d’échange la monnaie; le remède à l’absence de confiance consécutive à l’élargissement du spectre des transactions économiques/sociales depuis le début de l’organisation en groupement d’individus de plus en plus large.

    Auparavant, chacun dans un groupe réduit faisait en fonction de ses capacités et apportait au groupe sa contribution à son fonctionnement.

    Il n’y avait donc point besoin ni de monnaie ni de troc (c’est rappelé dans le magnifique reportage « exterminez toutes ces brutes » de Raoul Pec, le troc n’a pas précédé l’usage de la monnaie, le troc présent dans l’imaginaire collectif comme l’opération non civilisée d’échanges dans les sociétés « primitives »).

    Pour rappel notre striatum voit dans l’inconnu, le différent un danger potentiel. Le prix et la monnaie agiraient donc aussi comme un anesthésiant qui supprime cette notion de danger dans notre relation à l’autre « homo economicus », cependant de plus en plus incapable de lui accorder un autre intérêt lui « désintéressé ».

    En ce qui concerne les monnaies numériques, celles décentralisées sont techniquement supérieures et plus difficilement sujettes à fraude si l’on s’en tient au concept original, les périphériques c’est une autre histoire et c’est surtout vrai pour le bitcoin limité en nombre absolu.

    Les centralisées telles que les MNBC gérées par le public ( en tant que pouvoir), Le Lybra par ex au bénéfice du privé (Zuckerberg) sont d’abord et avant tout des instruments de pouvoir et de contrôle renforcés.
    Cette dernière « monnaie » est déjà évincée par ces mêmes pouvoirs publics.

    Ça sera plus difficile pour procéder avec le bitcoin qui n’est pas une monnaie privée mais commune(monnaie en construction selon moi et avec une haute volatilité de par sa phase d »acquisition, même si sa capacité d’échange est très limitée, mais c’est un peu identique avec l’or qui est thésaurisé).

    La Chine (dictature il est vrai) y est déjà parvenu, et son Yuan numérique est déjà très avancé, pour les autres grandes puissances ce n’est qu’une question de temps

    In fine, je rejoins Paul sur un point.Les seules choses qui ont de la valeur fondamentale sont celles qui sont gratuites, offertes par la nature, le reste c’est du travail et du capital et ces deux paramètres ont été sévèrement dévoyés ces derniers temps.

    1. Avatar de un lecteur
      un lecteur

      Long sera le chemin !

  8. Avatar de XTIAN
    XTIAN

    Les émetteurs de monnaie centrale n’aiment pas la concurrence
    Concurrence décentralisée ou pas
    La décentralisation du bitcoin le rend difficilement régulable
    Lorsqu’il devient encombrant, c’est le cas, son interdiction ou sa confiscation sont envisagées : alerte du FMI pour le Salvador, menaces dans les démocraties 😏chinoises et russes
    Il y a deux exemples historiques en occident nous rappelant que les États qui battent monnaie n’aiment pas les concurrents , la confiscation de l’or des templiers et celui des fermiers par Roosevelt également

    1. Avatar de collet
      collet

      Si je résume bien il semble que les fans du bitcoin et cie ont une méfiance maladive pour le système centralisé de la finance actuelle. Je veux bien l’ admettre
      car là comme ailleurs rien n’ est jamais totalement parfait et/ou transparent.
      Ceci dit, je ne vois pas en quoi déposer ses dollars ou euros sonnant et trébuchants ( et n ‘en déplaise garantis par les banques centrales) sur des plateformes dont on connait encore moins les détenteurs serait une solution plus rassurante?

      Quand demain ces porte-monnaie virtuels se seront évaporés de vos écrans, je me demande bien vers qui vous vous retournerez pour venir vous plaindre…les états que vous conchiez?
      Je me marre!

  9. Avatar de baloo
    baloo

    Coucou,

    D’ou l’expression « çà n’a pas de prix » !

    OU la « prunelle de mes yeux ».

    Le paradoxe est que ce qui a un prix perd sa valeur, ou n’a plus de valeur, devient vil.

    N’est ce pas un sentiment trés catholique ?

    Confondre les choses et les sentiments, les vertus; Préter aux objets des vertus qu’ils n’ont pas. Mais l’argent est un drôle d’objet, ou de paroissien !

    par ma chandelle verte, brassons la merdre disait le père Ubu, roi de la phynance .

    Freud n’est pas loin …

    Bonne soirée

    Stéphane

  10. Avatar de Philippe Soubeyrand

    Cher Paul,

    J’ai une question. J’ai vu ceci il n’y a pas si longtemps, cela concerne les prêts sur gage versés en crypto-monnaies et garantis par des objets de valeur :
    https://agefi.com/actualites/entreprises/le-pret-sur-gage-se-met-a-la-cryptomonnaie

    A ne pas confondre avec ceci où là les prêts sont garantis par des crypto-monnaies :
    https://www.journaldunet.com/patrimoine/finances-personnelles/1442130-les-prets-crypto-entre-liberte-d-emprunter-et-speculation/

    Une recherche rapide sur Google vous permet de vous rendre compte du nouvel élan de communication qui se met en place autour de ces marchés, les banques voulant vraisemblablement créer une passerelle entre crypto-monnaies (https://fr.wikipedia.org/wiki/Bitcoin), blockchain (https://fr.wikipedia.org/wiki/Blockchain) et monnaies réelles…

    Ne serait-ce pas là le signe que les banques ont bien compris tout ce que vous nous exposez/expliquez dans votre dernier billet de Blog, et qu’elles cherchent désormais, tout en attirant les derniers pigeons crédules encore disponibles, à redonner de cette valeur fondamentale à des stocks gigantesques de crypto-monnaies qu’elles étaient bel et bien les seules à pouvoir miner depuis 2016, et ceci en très grande quantité, notamment via des datacenters performants totalement inaccessibles aux particuliers, car hors de prix, sachant toutefois que ces datacenters sont hélas ! eux aussi soumis à une très forte dépréciation, et ceci année après année du fait de leur vétusté (https://fr.wikipedia.org/wiki/Minage_de_cryptomonnaie) ?!

    Peut-on d’ailleurs parlé ici d’une sorte de stratégie bancaire de sauvegarde de la valeur fondamentale initiale propre au prix d’achat, en 2016, de tous ces datacenters performants, vers ces crypto-monnaies garanties par des objets de valeur fondamentale proprement estimable en 2022 ?!

    Rq. Le minage de la cryptomonnaie en très grande quantité => Une très grande quantité de CO2 eq. (dioxyde de carbone équivalent) émise dans l’atmosphère via ces datacenters performants, qui n’est bien évidemment jamais prise en compte dans le calcul de cette valeur de transfert ; un autre réel problème systémique en soi…

    Mes Amitiés,

    Philippe

  11. Avatar de xtian
    xtian

    Les banques minent
    Ha, bon
    Les banques vous minent
    Peut être
    Le bitcoin est minable
    Simplifier le réel aussi
    Pour se donner l’illusion de la maîtrise de la complexité

    1. Avatar de Paul Jorion

      Vous êtes dans un mauvais jour : tous vos commentaires aujourd’hui sont de la même eau. Couchez-vous plutôt jusqu’à demain 😉 .

  12. Avatar de un lecteur
    un lecteur

    Tout à un prix.

    Si la chose existe aux mains d’un vendeur.
    Si la chose existe aux mains d’un donateur.
    Si la chose existe aux mains d’un propriétaire qui ne désire pas la vendre.
    Si la chose n’existe pas, mais quelqu’un décide de la réaliser.
    Le prix est enchaîné à la propriété.

    Peu de choses ont de la valeur.

    Elle doit être partagée par un grand nombre, le plus grand, le mieux.
    Elle doit être un bienfait pour soi-même et les autres.
    La valeur n’est pas matérielle.

  13. Avatar de Hervey

    Dans « L’art c’est bien fini » Yves Michaud constate la financiarisation du monde de l’art, domaine où là encore le prix dit la valeur, montrant l’absurdité d’un monde sans avenir. C’est là-même ce qui fait toute sa singularité.
    Les galeries et les institutions jusqu’aux Musées sont devenus les élèves et les adeptes du système.
    J’ai du mal à imaginer les générations suivantes venant se recueillir sur la tombe des temps actuels et y déposer quelques « Regrets éternels » gravés en lettres d’or …

    https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=Wm0M2R_KemE&fbclid=IwAR16OsyvBlVeFpznwFxMxEI8yejDaMBjdYw1bnX8XxzX4n-iKaxJMWNPX08

    1. Avatar de Jean-Yves
      Jean-Yves

      @Hervey,
      Il est tout de même un peu gonflé le bonhomme Michaux, car c’est quand même lui, plus que tout autre, qui a tout fait fait pour renverser la barque de ce coté là.
      C’est bien ce que lui avait demandé Jack Lang….non…?

      1. Avatar de Hervey

        Je ne vois pas.
        La création des FRAC avaient pour vocation d’aider les artistes …
        A l’époque Jean-Jacques Aillogon au ministère de la culture peut-être … mais vous en savez sans doute plus … vous pensez à quoi ?

        1. Avatar de Jean-Yves
          Jean-Yves

          Je m’interroge sur la pertinence d’avoir nommé un philosophe à la tête des Beaux-Arts de Paris et j’ai du mal à imaginer la même chose dans d’autres domaines tels que les sciences, la santé ou l’industrie.
          Les FRAC sont créées en 82 par Jack Lang et Yves Michaud n’arrivera qu’en 1989 aux Beaux-Arts.
          Dans le second FRAC Île de France, il y a plus de personnel que de public alors pour faire monter les chiffres de visites, ce sont des cars de scolaires qui font le job.
          Une fois, des autocars ont même été affrétés par la communauté de communes pour amener du public parisien et le ramener le soir. Comme pour la plupart des Frac, il s’agit d’offrir à un public, l’occasion de découvrir de nouveaux artistes.
          C’est sans doute une bonne idée, sauf que d’un coté, les artistes sont rarement du coin et le public du coin n’est guère au rendez vous. En revanche, la réhabilitation du château des Meunier par Xavier Veilhan (réalisé en collaboration avec les architectes Bona-Lemercier et le scénographe Alexis Bertrand) est plutôt surprenant et réussi.
          Quelques problèmes avec les oiseaux piégés par les miroirs mais qui je crois a été résolu.
          https://www.youtube.com/watch?v=lIxGF4rGazw
          https://www.fraciledefrance.com/lieux/chateau/

          1. Avatar de Hervey

            Ah ! Oui, couacs et copinages … cette politique a mis en place à plus grande échelle une fonctionnarisation de l’art qui pauvre qu’elle était s’est enrichie … pour quelques uns seulement.

            1. Avatar de Jean-Yves
              Jean-Yves

              Osons un parallèle étrange, un peu tiré par les cheveux probablement.
              Au risque de m’attirer les foudres de Chantal Montellier, je vais faire le choix de dire que le bourgeois a disparu mais, qu’elle ne s’inquiète pas trop…il a été remplacé par l’investisseur. Sauf que j’ai peur que cela ne soit encore bien pire.
              J’ai évoqué plus haut, le château des Meunier, (fondateur du chocolat du même nom) devenu le second FRAC d’Ile de France. (Les nazis, soupçonnant Meunier d’avoir aidé la résistance, ont brulé le château en partant, un autre, plutôt moche fut reconstruit en 1952 et donc recouvert par Xavier Veilhan.)
              L’usine, elle, située à Noisiel, d’où sortaient les tablettes du bourgeois Meunier est devenue le siège social de la multinationale Nestlé France (l’étable qui fournissait le lait nécessaire, située un peu au dessus, est devenu le lieu culturel « La ferme du Buisson »).
              Meunier à fait construire pour sa main d’oeuvre, des centaines de maisonnettes avec jardins qui s’arrachent aujourd’hui à prix d’or sur la commune de Noisiel.
              Nestlé n’a laissé que le bâtiment qu’elle a certes somptueusement rénové à son arrivée en 1994 et 700 personnes au chômage qui n’ont guère eu la possibilité d’aller travailler de l’autre coté de Paris à Issy les Moulineaux.

              Paul a évoqué ces sociétés constituées sur la base de « personnes morales » faisant des autres, nous, des « personnes immorales ». C’est un peu ce qui se passe pour les artistes. Les fonctionnaires se chargent de créer artificiellement les rapports entre des artistes lointains et un public local peu ou rarement intéressé. L’artiste local qui cherche un lieu d’exposition se retrouvera devant une commission locale gérée par…la direction du FRAC.

              Bilan…?
              On ne voit plus guère d’artistes locaux et il n’y a plus de transmission non plus dans ce coin qui avait pourtant un temps, accueilli les néo impressionnistes. Curieusement, quelques artistes qui ont pu acheter ou ont hérités de maisons Meunier offrent un parcours « ateliers ouverts » qui déplace chaque année bien plus de curieux que le FRAC.
              Comme disait un ami peintre, « on forme plein d’économistes et on à plein de problèmes économique, on ferait mieux de former des peintres, on aurait des problèmes de peinture »

              https://lesdecouvertesdefab.com/2021/04/06/menier-noisiel/

              1. Avatar de Hervey

                Merci pour la tablette de chocolat (;-)) je l’ouvrirai demain au petit déjeuner.
                Je me demande ce que vont devenir les nombreuses oeuvres entassées dans les sous-sols des FRAC ?

                1. Avatar de Jean-Yves
                  Jean-Yves

                  Peut-être dans le lien que je glisse au dessous trouverez vous quelques infos.
                  D’après certains, il s’agirait de Pierre Souchaud, le fondateur du magazine Artension, se faisant appeler ici Nicole Estérolle . C’est assez engagé et virulent mais est-ce toujours juste pour autant, je vous laisse seul juge.
                  https://www.schtroumpf-emergent.com/blog/?p=462
                  https://www.schtroumpf-emergent.com/blog/?paged=30
                  Ici également en fouillant un peu:
                  https://www.sourgins.fr/

  14. Avatar de ilicitano
    ilicitano

    Le bitcoin, entre autres, est à notre époque moderne , informatisée et IA.isée ce qu’était la tulipomanie au XVII siècle dans les Provinces Unies.

    Une opération financière ou commerciale qui réalise une plus-value en anticipant les fluctuations du marché avec en final :
    * une maximisation des perdants
    * une minimisation des gagnants

    A la seule différence que, lorsque cela s’effondrera avec des gagnants/perdants , pour la tulipe il restera toujours une fleur

    https://www.fotocommunity.fr/photo/tulipe-du-jardin-jifasch32/43792969

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