Dans Moïse ou la Chine. Quand ne se déploie pas l’idée de Dieu de François Jullien paru ce mois-ci chez L’Observatoire.
Pages 125 et 126 :
Il est dit dans le Livre (ou « Classique ») des Documents (« Shao gao » ± 1.000 av. J-C) que le souverain, « si profondément atteint de la vertu de respect », « prie le Ciel pour un mandat durant toujours ». Or on voit là que c’est de l’exercice même de la vertu de respect attentif, dans le gestion du monde que procède la « prière » du souverain pour un mandat que le Ciel ne pourra toujours que continuer de lui accorder tant qu’il n’aura pas démérité. Un commentateur lui-même le souligne : « […] La prière dont il est ici question est la mise en œuvre continue de la vertu, c’est-à-dire qu’elle est prière sans prier ». Prière sans prier, se réalisant dans la vie même, c’est-à-dire dans sa rectitude, et dispensant de la parole.
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