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Si l’on veut éviter le coup d’État aux États-Unis… | Blog de Paul Jorion
(Le blog est décidément une bonne source d’information !)
Et ce n’est pas fini :
‘Terrifying for American democracy’: is Trump planning for a 2024 coup? | Donald Trump | The Guardian
J’ai un terrible sentiment que les Nazis avaient pratiquement la même liberté de manœuvre fin des années 20 et début des années 30, lorsqu’ils planifiaient tranquillement et exécutaient paisiblement leurs plans pour détruire la république allemande… étape par étape, en opportunistes, avec un incroyable culot.
Aujourd’hui, Donald Trump est… en liberté ! (sic)
Je me souviens que tu disais que les rapports sur la « haute trahison » potentielle de Trump étaient conçus pour « convaincre progressivement le peuple et les élus républicains que Trump était un criminel » afin de pouvoir l’empêcher sans provoquer une guerre civile (et des morts).
Je me disais soudain hier : mais si on arrêtait Trump aujourd’hui pour haute trahison (tentative de coup d’Etat), cela pourrait aussi provoquer une guerre civile aux USA (sortie en masse de ses supporters armés dans la rue). Il faudrait donc aussi « d’abord convaincre ses électeurs qu’il est un criminel ». Des juges et des procureurs pourraient être assassinés sinon et ça mettrait le feu aux poudres.
Ça me faisait penser aux manœuvres entre César, Pompée et Crassus à Rome, où on sent que la situation peut basculer pour un oui ou pour un non. En fonction de quel message de qui arrive le premier au Sénat.
Mais que faire alors ? Car on est au fondement de ce qui constitue une démocratie, le contrat social, la question du peuple souverain et du gouvernement légitime. Que faire quand une partie aussi énorme de la population plébiscite un dictateur ? (cf. nombre d’électeurs de Trump en 2020) Voilà ce qui s’est produit en Allemagne dans les années 1930 (et plus récemment en Turquie lors du putsch manqué contre Erdogan). Lorsque le peuple soutient ou du moins consent, le dictateur a le champ libre. La guerre civile ne survient que lorsqu’il y a un équilibre des forces (militaire). Sinon c’est le coup d’Etat, et même une minorité peut suffire à prendre le pouvoir, si le peuple reste passif. En plus si cette minorité ne recule pas devant l’extermination des leaders de l’autre camp (comme les Nazis)…
Tout semble possible après l’invasion du Capitole (et l’élection de Trump en premier lieu en 2016).
Cela me fait enfin penser au philosophe John Dewey, que je connais mal mais qui me semble-t-il, voyait le coeur de la démocratie non pas dans les institutions et les procédures ou les lois, mais bien dans une attitude, un comportement, une éthique quotidienne, de la vie de tous les jours, entre les citoyens eux-mêmes, une « common decency » entre les « bonnes gens », où oui on n’envisage pas d’imposer ses vues par la force à son semblable, où on discute entre voisins, et on essaie de trouver des solutions ensemble. L’idée d’égalité et de citoyen.
Bien à toi,
Cédric
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