Maintenant que le candidat ou plutôt la candidate LR est connue, tandis que Zemmour a officialisé sa candidature, on peut mettre à jour les compilateurs de sondage. C’est ce qu’a fait le HuffPost ce qui donne un utile graphique de la moyenne pondérée des cinq derniers sondages des principaux candidats, de fin août jusqu’à fin novembre (1)
En arrondissant les chiffres, l’état des forces est aujourd’hui :
– Macron 25%
– Le Pen 19%
– Zemmour 14%
– Pécresse 10%
– Mélenchon 9%
– Jadot 8%
– Hidalgo 5%
Rafio a écrit que Pécresse n’a aucune chance. Je ne suis pas tout à fait d’accord, même si le chemin est très étroit pour elle : son terrain de conquête c’est l’électorat macronien ; ceux de Zemmour, Le Pen et des candidats de gauche lui étant probablement imperméables.
Or, si le président sortant reste à ce jour au-dessus de la mêlée à des hauteurs stratosphériques, il n’est pas impossible qu’il en descende début 2022, lorsque l’on commencera à parler un peu sérieusement de son bilan. Et il y a beaucoup à dire sur le sujet, que ce soit d’un point de vue de gauche ou de droite… Si Valérie Pécresse parvient à convaincre qu’elle est « un meilleur Macron que Macron », c’est à dire un meilleur candidat libéral-européiste-clone-de-Giscard, ou du moins un Macron plus neuf que l’original lequel est marqué par plus d’un échec depuis 2017, elle aura une chance (je n’ai pas dit une grande chance) de le supplanter et le remplacer dans un second tour qui opposerait la candidate LR à un candidat de droite radicale.
Quant à imaginer qu’un autre candidat que les quatre premiers de la liste puisse arriver au second tour, c’est très hasardeux. Il y faudrait sans doute une personnalité neuve, qui devrait émerger dans les quatre petits mois qui restent d’ici le premier tour… une gageure ! L’échec de la primaire populaire semble avoir fermé la dernière possibilité d’une dynamique issue de la gauche : les trois candidats principaux de gauche récusent un processus qui risquerait de réduire leurs partis respectifs à un rôle subordonné (enfin un parti c’est à l’évidence plus important qu’un pays, et concourir sans aucune chance de gagner vaut mieux que gagner sans peut-être avoir concouru !), les trois personnalités alternatives les plus crédibles ont refusé la possibilité de prendre un rôle de premier plan (Giraud, Ruffin et Autain), trois autres du coup se disent qu’ils n’iront pas plus loin, ne reste que Taubira qui est dans une posture « normande » à la ptêt ben qu’oui et ptêt ben qu’non. Quant à une dynamique venue d’ailleurs, d’où viendrait-elle au juste ?
Pour ce que ça vaut – c’est-à-dire pas plus qu’un doigt mouillé dans le vent, certes – je dirais qu’à ce stade, Macron doit avoir 40% de chance de se succéder à lui-même, et chacun de ses trois concurrents Pécresse, Zemmour et Le Pen doit avoir 20%.
Notez qu’en un sens ce serait une bonne nouvelle, puisqu’à ce jour seules cinq femmes ont contrôlé un arsenal nucléaire : Golda Meir, Indira Gandhi, Margaret Thatcher, Benazir Bhutto et Theresa May. Nous aurions donc 40% de chance d’en avoir une sixième dès l’année prochaine… la parité est en marche !
(1) Disponible aussi ici en version image fixe
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