En procédant à un tir de missile anti-satellite le lundi 15 novembre dernier, soit seulement deux jours après la déclaration du pacte de Glasgow pour le climat, la Russie aurait-elle provoqué, en apparence seulement, une réaction internationale sans précédent dans toute l’Histoire de la conquête spatiale, la Russie ne pouvant en effet ignorer les risques potentiels d’une telle opération ; l’équipage russe de l’ISS se mettant lui aussi, provisoirement à l’abri à bord de sa capsule SOYUZ ; sachant en outre que les États-Unis, l’Inde et la Chine ont également procédé à des destructions de satellites par le passé ?!
Et si oui, pourquoi ?!
Chacun se souvient du contexte orbital proposé dans l’excellent film du réalisateur mexicain, Alfonso Cuarón, intitulé, Gravity, et sorti en 2013. Il est donc inutile de revenir dessus…
Car l’explosion provoquée mi-novembre par la Russie, sans pouvoir la maîtriser, de sa sonde orbitale inutilisée KOSMOS 1408, a provoqué un nuage de plus de 1.200 débris de plus de 10 cm chacun, qui viennent ainsi s’ajouter aux quelques 27.000 débris orbitaux d’ores et déjà placés sous surveillance par la communauté internationale, tant ils représentent une menace bien réelle pour l’ensemble de nos installations orbitales, voire terrestres ; on se souvient notamment de la chute récente incontrôlée de l’étage central du lanceur chinois Long March 5B qui devait finalement terminer sa course dans l’Océan Indien, non loin des Maldives.
Des simulations récentes de l’EUSST (EU Space Surveillance and Tracking), nous montrent comment se déroule la dispersion de ce nuage au fil du temps, et ceci depuis le jour de l’explosion de KOSMOS 1408 :
Update: this video represents a simulation of the initial dispersion of the fragments resulting from the reported #ASAT test. The event has increased the collision risk of spacecraft in the LEO regime registered to #EUSST, hence impacting the safety of EU #space infrastructure. pic.twitter.com/iA3zRKNqr1
— EUSST (@EU_SST) November 18, 2021
Observez bien sur ces images l’évolution de la forme de ce nuage jusqu’à ce qu’il devienne un anneau quasi permanent de la Terre, à l’image de ceux de Saturne.
Imaginez maintenant une extrapolation de ce type d’opération à l’ensemble des objets d’ores et déjà situés en orbites autour de la Terre (satellites, ISS qui est en fin de vie, gros débris, etc.). Nous avons là de quoi générer en urgence une couche exosphérique de plus de 10 milliards de débris en tout genre (nombre écrit ici très grossièrement) de toutes tailles, ce que certains qualifieraient probablement de bouclier orbital capable de participer temporairement à la GRS (Gestion des Rayonnements Solaires), sans que nous disposions des preuves scientifiques suffisantes nous permettant d’affirmer cela à ce stade, sachant en outre que les débris qui retomberaient accidentellement sur Terre seraient pratiquement sans risque pour la population mondiale, puisque majoritairement désintégrés du fait de leur petite taille, lors de leurs rentrées successives dans l’atmosphère.
Les premières hypothèses scientifiques, dont les technologies dites GRS, sont à l’étude depuis 1989 au moins. Toutes ces hypothèses scientifiques sont aujourd’hui réparties selon deux catégories distinctes :
Les techniques dites GRS ou SRM en anglais (Solar Radiation Modification) :
– les aérosols sulfatés dans l’atmosphère
– l’éclaircissement des nuages depuis des navires
– les réflecteurs de lumière installés dans les déserts
– l’installation de boucliers dans l’espace
Les techniques dites CDR (Carbone Dioxyde Removal) :
– le captage et le stockage du carbone atmosphérique
– le chaulage océanique
– le stockage de la biomasse océanique
– le stockage de la biomasse terrestre
– l’altération forcée améliorée
Or, même les experts du climat au sein de l’IPCC refusent systématiquement d’écarter ces technologies des scénarios leur permettant d’apporter des réponses temporaires à court terme, sachant que le seul fait de les écarter constituerait un risque majeur pour l’Humanité, notamment si une nation décidait en secret, de manière unilatérale, de les mettre en œuvre de son plein gré, et ceci sans la moindre procédure internationale de contrôle préalable.
La Suisse avait notamment annoncé dès 2019 à l’ONU, sa volonté de remettre à l’ordre du jour une résolution dédiée à la seule gouvernance des technologies issues de la géo-ingénierie ; les allemands mais aussi les américains en avaient fait de même par le passé sans succès ; c’est notamment l’IRGC (International Risk Governance Center) de l’EPFL (Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne), qui en réalisa dès 2020, au cœur de la crise sanitaire, la publication à la demande du FOEN suisse (Federal Office for the Environment) :
Climate engineering ‒ IRGC ‐ EPFL
Cette vidéo-conférence qui précéda la COP26 de Glasgow, passée totalement inaperçue du fait du Covid-19, traite notamment des International Governance Issues on Climate Engineering :
C’est donc très loin de constituer une « simple » hypothèse délirante à ce stade, notamment au regard des budgets d’ores et déjà dépensés chaque année depuis 1989 par l’ensemble de la communauté internationale autour de toutes ces questions. Or, force est de constater que ni les politiques, ni les scientifiques, ni même les médias, ne nous en parlent vraiment…
La vraie question étant donc plutôt de savoir si cette hypothèse pourrait réellement faire l’unanimité aujourd’hui, tant une telle opération ne serait pas sans conséquences à court terme, notamment sur le plan des télécommunications géostratégiques, faisant ainsi de l’exosphère terrestre une zone provisoirement neutre et impraticable, barrant ainsi la route à la conquête spatiale chinoise, maintenant également provisoirement tous les lanceurs au sol au seul profit du climat ; ou comment faire d’une pierre trois coups en « STOPPANT TOUT » afin de s’accorder un peu de temps, et tenter à tout prix d’éviter l’effondrement ?!
Et si oui, pourquoi ?!
Ce qui est certain, c’est que les collectes des données d’apprentissage issues de l’explosion de la sonde KOSMOS 1408 sont toujours en cours au moment où j’écris ces lignes et doivent forcément permettre à terme, de simuler par le biais de supercalculateurs l’extrapolation d’une telle opération à plus grand échelle. Il serait donc on ne peut plus hypocrite de la part de l’ensemble de la communauté internationale, de nier tout cela au regard de l’échec issu de la COP26, le « blablabla » dénoncé récemment par Greta Thunberg n’étant peut-être en réalité, qu’un « simple » écran de fumée au regard de l’événement orbital actuellement en cours, un écran de fumée forcément renforcé par le vide décisionnel pour le moins surprenant révélé lors de la déclaration du pacte de Glasgow pour le climat :
D’aucuns diront probablement qu’une telle expérimentation in situ dite destructrice serait totalement impossible au regard des conventions internationales actuellement en vigueur :
Certes, mais nous sommes aussi aujourd’hui dans une situation pour le moins désespérée qui appelle forcément des mesures d’exception, sachant en outre que ni les États-Unis, ni la Russie (plus exactement l’URSS à l’époque) ne se sont privés par le passé de la transgression de règles similaires, notamment lors de l’accumulation délirante d’essais nucléaires totalement irresponsables ; alors pourquoi s’en priveraient-ils aujourd’hui au regard de l’urgence climatique en cours ; et puis de toute façon, comme je l’écrivais précédemment, les financements de la géo-ingénierie n’ont jamais cessé en 30 ans, rendant ainsi l’accord de Paris totalement illusoire et le conditionnel qui le sous-tend totalement justifié pour le coup, tant la géo-ingénierie n’a eu de cesse de faire miroiter depuis toutes ces années, la seule sauvegarde de l’ultralibéralisme ; et puis de toute façon, quand les ultralibéraux ont déjà tout essayé sans succès, ou presque :
Qui alimente les études sur la géoingénierie ? Une perspective d’historien des sciences | Cairn.info
Que leur reste-t-il concrètement comme solution, si ce n’est pas cette mise en perspective d’un éventuel bouclier orbital de fortune ?!
En tout cas, pour ma part, je ne crois absolument pas en une quelconque démonstration de force de la part de la Russie, comme cela nous est rapporté par les médias et la presse depuis près d’une semaine, la NASA et Roscosmos travaillant toujours main dans la main au sein de l’ISS, tout le reste ne pouvant être à ce stade qu’un « simple » enfumage médiatique, comme il risque d’y en avoir beaucoup d’autres à l’approche désormais inéluctable de l’effondrement !!
A méditer…
Laisser un commentaire