Colloque International AFIRSE – LA RECHERCHE EN EDUCATION DANS LE CONTEXTE DE L’ANTHROPOCÈNE, le 12 novembre 2021

Le texte de ma communication ce matin.

Le savoir se transmet-il désormais tout seul ?

L’histoire se passe il y a quelques années. Je donne un cours à une trentaine d’étudiants dans un amphithéâtre. 

Le fait qu’il s’agisse d’un amphithéâtre est important car il me permet d’observer le comportement d’un étudiant parmi les plus éloignés de moi : il est assis au dernier rang, mais je le vois aussi bien que s’il se trouvait à proximité : assis au dernier rang dans une salle de classe ordinaire, son manège m’aurait échappé.

Il est très absorbé et pianote furieusement sur son ordinateur portable, les yeux de tous ses camarades sont tournés vers lui, en quête manifestement d’un signal de sa part. 

Et le geste vient en effet au bout d’un moment. À leur intention, il hoche longuement la tête, dans un signe sans équivoque d’approbation. Sur quoi ceux-ci se tournent à nouveau vers moi, le visage cette fois rayonnant. 

Et le sens de la scène m’apparaît soudain en toute clarté : il cherchait la confirmation sur Wikipédia de ce que j’étais en train d’expliquer, alors que le doute s’était instillé dans l’assemblée. Son hochement de tête avait rassuré : le professeur, confirmait-il, savait de quoi il parlait.

J’ignorais ce que Wikipédia disait précisément sur le sujet mais je trouvai là non seulement le moyen de rétablir mon prestige auprès de l’assemblée mais encore de faire beaucoup mieux. 

M’adressant à l’étudiant, et sans faire même mention de Wikipédia, je dis : « Monsieur là au fond, y a-t-il dans ce que vous avez devant vous un tableau qui offrirait la ventilation des cas en fonction des différentes options, car j’ignore personnellement les différentes proportions ? ». Un peu décontenancé que je l’interpelle, il lut cependant : « Cas A, 13%. Cas B : 32% … ».

J’avais repris le contrôle de la situation : c’était bien moi à nouveau … le maître ! Mais le risque avait été grand que je me trouve entièrement dépossédé du titre de détenteur de savoir, au détriment d’une source extérieure à l’espace de la classe : par … Wikipédia !

Du savoir désormais « en vrac »

Quelle différence avec autrefois ? C’est simple : la maîtresse ou le maître avait concentré en elle ou lui une quantité considérable de savoir dispersé à cette époque en de multiples lieux : des livres essentiellement, certains d’accès relativement aisé – mais en tout cas pas pour un jeune enfant – et d’autres enfouis en de rares exemplaires dans de lointaines bibliothèques, ouvrages dont la consultation exigeait de multiples manipulations en des lieux éloignés et de longues attentes. 

Aujourd’hui, le savoir, et le faux-savoir se faisant effrontément passer pour tel, se trouvent absolument partout et les élèves et étudiants n’ont plus nul besoin d’un concentreur ou d’une concentreuse de savoir comme intermédiaire entre le savoir et eux. Dites-moi seulement en effet le nom d’un sujet et je vous trouve sur YouTube une dizaine de vidéos qui vous expliquent tout cela très bien, ou très mal – allez savoir ? – en français ou en anglais. 

Cela dit, l’éducateur d’autrefois ne présentait pas simplement l’information concentrée dans sa personne, mais aussi filtrée en terme de vrai et de faux savoir et présentée dans un cadre éthique, que celui-ci soit religieux ou laïque. 

L’accès aujourd’hui immédiat de l’élève à une information au statut souvent flou pour ce qui est de sa vérité ou sa fausseté, a éliminé le filtre que constituaient parents en un premier temps et éducateurs ensuite, voire éducateurs seuls dans le cas de familles dysfonctionnelles. Ce qui se limitait autrefois à l’accès inopiné de l’enfant à une information normalement censurée, comme une couverture racoleuse de magazine à l’étalage d’un kiosque à journaux, ou un programme de télé sur lequel l’enfant tombe au hasard d’un zapping, a été remplacé par le libre accès à de fausses informations complotistes, du gore ou de la pornographie. 

Un écueil majeur à toute régulation, connu de tout temps, est le caractère irréversible de l’information : une fois acquise, sa connaissance n’est pas effaçable. D’où l’importance des filtres et les tentatives de les restaurer, mais qui trouvent devant eux comme un obstacle, la logique marchande : même si le jeune ne peut pas être immédiatement un client, lui faire prendre goût à des choses auxquelles auxquelles il aura accès plus tard est un calcul rentable dans une politique de profit.

Les chercheurs se sont intéressés à la logique complotiste : comment est-il possible que des adultes, certains même d’un bon niveau d’éducation, croient à des explications défiant toute vraisemblance, et vont ensuite les colporter ? Le parallèle fait par les folkloristes entre le conspirationnisme contemporain et les histoires de sorcières de la Renaissance a mis en évidence leur structure commune (Why do people believe Covid conspiracy theories?) : complots d’aujourd’hui et histoire de sorcières d’autrefois possèdent une structure identique : ils relient en un réseau d’explications mutuelles, un ensemble de peurs disparates. Qu’ont en commun les vaccins à ARN messager, la 5G et la nano-puce informatique ? Que l’explication de leur fonctionnement dépasse les capacités intellectuelles du commun des mortels et qu’une explication qui les relie en attribuant leur responsabilité malfaisante à une minorité honnie, présentera un caractère rassurant, même si l’émotion, c’est-à-dire le pouvoir de l’inconscient, a alors entièrement remplacé la raison, laquelle est mobilisée par la conscience dans le calcul délibéré.

Les efforts faits par les réseaux sociaux pour maintenir la qualité de l’information à laquelle ils permettent de se diffuser par leurs canaux, se heurtent à différents obstacles. Tout d’abord à la logique marchande, qui joue pour eux de deux manières, du fait de leurs gains provenant de la publicité, et d’autre part de la vente d’information accumulée par eux quant aux comportements des utilisateurs. Ensuite en raison de la forme particulière de l’algorithme suggérant une information à l’utilisateur, où deux écueils pareils à Charybde et Scylla menacent : le premier étant qu’accorder un accès trop massif aux sources d’information extérieures permet à des agents malveillants de diffuser des informations fausses favorisant leurs intérêts, le second étant que privilégier la diffusion d’informations internes au groupe conduit à la constitution « incestueuse » d’une multitude de pseudo-vérités locales, coupées de la référence globale unifiante ayant pour nom la « science ». 

L’apprentissage 

Une différence doit être faite ici entre l’enseignement qui peut se dispenser essentiellement par la parole et celui qui se fait par la vue et la copie du geste, accompagné de peu de paroles et dans ce cas, essentiellement redondantes par rapport au geste lui-même. Dans ce cas-là, de l’apprentissage auprès d’un maître ou d’une maîtresse, le nombre des apprentis reste limité par rapport à celui des éducateurs, qui continuent à jouer le rôle d’autrefois de concentreurs ou concentreuses de savoir et peuvent du coup continuer d’opérer comme un filtre. La rareté de l’expertise peut conduire à une rivalité entre candidats à l’apprentissage dans l’accès aux maîtres. 

Le savoir par apprentissage reste relativement bien protégé contre la diffusion de fausses informations, l’explication devant pouvoir réussir l’épreuve de déboucher sur une pratique efficace. 

La vidéo de démonstration, dans la voie déjà ouverte par le film, permet un apprentissage du geste, mais qui demeure cependant limité, la réalité virtuelle, en plein développement aujourd’hui, apparaissant sur ce plan comme un rival plus sérieux.      

Biais algorithmique ou politiquement correct ?

Les réseaux sociaux ne sont cependant que l’une des facettes du numérique : celle qui brouille la qualité de l’information désormais disponible à profusion. Une autre dimension du numérique, c’est l’Intelligence Artificielle et les progrès fulgurants qu’elle opère ces temps derniers. 

On impute en ce moment à l’IA, le reproche de biais algorithmique : les préjugés que des programmeurs malveillants introduiraient dans l’IA et qui se retrouveraient à l’arrivée dans les conclusions qu’elle tire. Dans la totalité des cas de supposé biais algorithmique que j’ai eu l’occasion d’examiner, il s’agissait cependant d’un fantasme : la machine se contentait de mettre en évidence la réalité telle qu’elle est, alors que ceux et celles qui l’accusaient manifestaient la forme particulière de préjugé que l’on qualifie de « politiquement correct » : une prédisposition à confondre le monde tel que l’on aimerait qu’il soit avec celui tel qu’il est véritablement. 

Voilà en effet le problème auquel nous sommes confrontés : des techniques avancées informatiques permettant de faire des calculs extrêmement précis et à ce point pointus, rapides, sur des données en quantités tellement astronomiques que des êtres humains ne les envisageraient même pas. Tout cela nous procure une certaine représentation du monde tel qu’il est mais pas tel que nous voudrions qu’il soit. En conséquence, nous affirmons que la machine a des préjugés quand elle révèle en réalité les nôtres, à partir des données. Cela parce que nous avons pris l’habitude, de notre côté, de faire à tout instant ce qu’on appelle de la « discrimination positive ».

Il y a là une manifestation de ce qu’Aristote appelait la philia : la bonne disposition que nous mettons à faire comme si n’existaient pas des différences qui existent en réalité, de passer par-dessus et d’accorder un préjugé favorable à des personnes dont nous savons que la société a tendance à les discriminer. Nous faisons cela gentiment, dans une bonne intention, et parvenons ainsi à corriger effectivement quelques travers sociaux. Il y a là une attitude souvent rencontrée chez les êtres humains, mais il s’agit d’un comportement délibéré chez eux. Or quand la machine ne le fait pas, tout simplement parce que nous avons négligé de lui dire de le faire, nous nous écrions : « La machine est biaisée ! ». Non, la machine voit les choses telles qu’elles sont, ce que nous refusons de faire, motivés par nos bonnes intentions. Nous déclarons : « La machine n’est pas encore intelligente puisqu’elle n’applique pas aux données telles qu’elles sont, nos jugements en termes de politiquement correct », oubliant que ce « politiquement correct » est une distorsion intentionnelle des faits bruts.

En résumé, la vérité « universelle » de type scientifique subit donc deux types d’assauts aujourd’hui : à l’un des pôles de l’éventail politique, le complotisme qui relie l’ensemble de nos peurs par des liens fictifs, et à l’autre, la bien-pensance du politiquement correct, qui censure les faits et les distord parce qu’ils ne correspondent pas à l’image du monde que nous promouvons personnellement comme son idéal. 

L’Intelligence Artificielle modifie la donne

Certains manifestent aujourd’hui leur enthousiasme quant aux progrès dans l’éducation qu’autorise l’Intelligence Artificielle, en particulier quant à la personnalisation qu’elle permet en décelant chez chaque élève ce qu’il ne sait pas encore, sans perdre un temps précieux sur ce qu’il sait déjà. 

Il s’agit en effet d’un reproche que l’on peut faire à l’enseignement de type classique : qu’il progresse davantage, pour utiliser des termes de stratégie militaire, par le « bombardement par tapissage » plutôt que par la « frappe chirurgicale » à l’endroit où la connaissance manque encore. D’une certaine manière, l’enseignement traditionnel, par son approche « statistique » de l’ensemble d’une classe, vise un progrès global, en comptant fort sur le heureux hasard qui fera avancer l’ensemble, alors qu’une partie de la classe a déjà compris depuis un certain temps, et une autre est encore très loin d’y être parvenue.

L’IA présente bien entendu l’avantage d’être accessible 24 heures sur 24. Elle a par ailleurs beaucoup moins de difficultés que l’éducateur humain à personnaliser l’enseignement, ayant accès à l’historique complet de son parcours et disposant de la capacité en termes de mémoire et de reconnaissance de configurations pour situer pour chaque élève les nœuds de ce sur quoi elle ou il achoppe encore.

 L’IA encadrant l’enseignement propose du coup à chacun des exercices bien davantage ciblés que dans l’enseignement classique : l’élève se voit épargner de nouveaux exercices sur une question qu’il ou elle maîtrise déjà parfaitement. Le promoteur en Chine d’un enseignement par l’IA affirme que le système qu’il a mis en place « Comprend mieux l’élève en 3 heures que l’enseignant humain en 3 ans ». Il s’agit certainement d’une exagération, mais il y a sans doute une part de vérité.

Le même enseignant émet par ailleurs un pronostic : « Lorsque l’éducation par l’IA prévaudra, les enseignants humains seront dans la position du pilote de ligne aujourd’hui : ils surveilleront les relevés d’instruments pendant que l’algorithme pilote l’avion, et pour la plupart, leur rôle sera passif. Mais de temps à autre, à l’occasion d’une alerte, alors qu’un passager paniquera (traduisons : lorsqu’un élève sera victime de harcèlement), ils interviendront pour ramener le bon ordre. »

  Références :

Had, Karen, « China has started a grand experiment in AI education. It could reshape how the world learns », MIT Technology Review, le 2 août 2019

Leach, Anna & Miles Probyn, « Why people believe Covid conspiracy theories: could folklore hold the answer? », The Guardian, le 26 octobre 2021

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60 réponses à “Colloque International AFIRSE – LA RECHERCHE EN EDUCATION DANS LE CONTEXTE DE L’ANTHROPOCÈNE, le 12 novembre 2021”

  1. Avatar de Juannessy
    Juannessy

    La parole à Pascal .

    Toute information est telle de même nature que toutes les autres ?

    Toute transmission doit -t-elle se faire selon le même support ?

    Est ce qu’un IA « apprend à apprendre » comme un humain ?

    Comment sont déterminées les « connaissances  » à transmettre et qui le fait ?

    1. Avatar de Juannessy
      Juannessy

      Précision pour lever une ambiguïté ( car je suis sur qu’une IA apprend à apprendre  » mieux et plus vite qu’un humain ):

      « …apprend à apprendre  » à un élève , comme un humain ?

  2. Avatar de timiota
    timiota

    Le politiquement correct, le politiquement correct…
    ? Fiche d’état-civil ? Date de naissance ?
    C’est seulement depuis la révolution ou les Lumières qu’on projette un monde meilleur,
    ou bien la religion n’aurait-elle pas eu une tendance à en faire autant ?
    Dans le second cas, le biais est assez évident,
    c’est-à-dire que le monde meilleur n’est prêché que pour consolider ce qui est
    (merci Molière et Tartuffe pour le cas limite).

    Dans le premier cas (les Lumières), l’inadéquation du discours par rapport au réel de la chose à faire évoluer est un mal récurrent
    (le « adaequatio rei intellectus » –de mémoire — n’est pas au rendez-vous).

    La concession faite aux savoirs pratiques suggère néanmoins une extension :
    Partout où existe une « praxis », même non manuelle mais qui opère de la même façon, il n’y a pas même besoin de définir le « poiltiquement correct », ça surgit presque tout seul. Cette praxis ne se développe que dans des savoirs correctement tissés, dans des communautés qui partagent une forme de « discipline », pas forcément très formalisée ; C’est un levier à démultiplier.

    1. Avatar de Juannessy
      Juannessy

      Si je comprends l’intention générale , pourriez vous illustrer d’exemples votre dernier paragraphe ?

      1. Avatar de timiota
        timiota

        La gestion de l’irrigation de la Huerta de Valencia, par exemple.

        Il ne s’agit pas que le savoir de la technique soit partagé par tous, mais que tous ait un ressenti de leur rôle et responsabilité
        dans l’agencement, dans les actes, …
        La liste des contre-exemples et des découplages pourrait, elle, être facilement posée et allongée,
        sans même taquiner les sujets type « information/média » :
        L’agriculture industrielle (paysan et assiette semblent ne pas pouvoir se recouper)
        Les réseaux ferrés (au contraire des transports aériens civils)
        Les énergies renouvelables
        Pour la plomberie, je donne ma langue au chat, toutefois.

        1. Avatar de Philippe Soubeyrand
          Philippe Soubeyrand

          « Pour la plomberie, je donne ma langue au chat »

          Donnes-tu ta langue au chat même lorsqu’il s’agit de plomberie en plomb ???!!!

          1. Avatar de timiota
            timiota

            Heureux celui qui est sûr de connaitre un plombier compétent et disponible !
            C’est le côté sombre de l’eau, la plomberie.

  3. Avatar de Pascal
    Pascal

    Rien à redire sur ce que dit Paul et merci, je ne connaissais pas cette expérimentation de l’IA dans l’éducation.
    Ma première remarque sera sur la définition de l’éducation.
    L’éducation n’est pas seulement l’enseignement scolaire. Il y a une part importante de l’éducation qui se joue au sein de la famille et notamment avant la scolaristation, 3 années fondamentales dont les parents ne sont pas tous conscients.
    De cette première éducation, qui se fait beaucoup par imprégnation, va découler un éveil, une stimulation au savoir. Les écueils rencontrés à ce niveau là à l’heure de l’anthropocène sont nombreux.
    Les apprentissages familiaux se font dans les interactions au sein de la cellule familiale (on parle bien des enfants avant 3 ans). Le temps d’écran ayant augmenté chez les parents, le temps d’interaction avec les enfants a diminué avec l’arrivée de l’ordinateur mais encore plus avec le smartphone. Dans le développement de l’enfant dès les premiers jours, les échanges de regards entre mère et enfant au moment de l’allaitement (ou de papa si biberon) sont les bases de l’interaction vis à vis du monde dans le rapport à la réalité. Des pédiatres lancent déjà l’alarme sur des parents qui nourrissent leur enfant tout en textotant. Si c’est dangereux au volant, c’est dangereux au biberon mais les dégâts ne sont pas immédiats. Étape suivante, quand l’enfant est en mesure de tenir l’écran entre ses mains. Le temps d’écran devient encore plus important. L’enfant fasciné par l’écran devient silencieux et ce qui autrefois signifiait qu’il était concentré sur des apprentissages (y compris dans les interdits ), signifie aujourd’hui qu’il consomme des images et des sons mais sans interactivité, si ce n’est l’usage Du doigt pour activer les fonctions du smartphone. Des phénomènes d’addiction aux écrans chez les très jeunes enfants sont en pleine progression avec des attitudes de types autistiques (mais à priori réversibles). Mais tout ce temps englouti le temps d’apprentissage dans relation physique au réel.

    J’insiste beaucoup sur ce point parce l’étudiant wikipediste de Paul est déjà un adulte qui a bénéficié d’une éducation qui lui a permis de devenir autonome dans ses apprentissages. Hors la question primordiale est comment devient-on autonome dans nos apprentissages ?
    Devenir autonome dans ses apprentissages demande un désir d’apprendre et de developper un certain « goût » de l’effort, au moins de la persévérance. Hors la « screen culture » tend à développer tout l’inverse puisque les médias GAFAM vise a valoriser financièrement notre temps d’attention, il leur faut nous offrir le plus de divertissements possibles avec le minimum d’effort, quitte à faire usage des dernières connaissances en neurosciences pour contourner notre conscience.
    En école primaire, on voit arriver des enfants qui ont des écrans de plus en plus jeune (télé ou tablette dans la chambre en libre service dès 4- 5 ans) et je ne travaille pas en ZEP ! Les écarts se creusent de plus en plus entre les capacités des élèves en fonction de leur environnement familiale. Et le critère financier n’est pas toujours pertinent car posseder des écrans est devenu un marqueur social. Seuls les parents qui sont prêts à se battrent contre les désirs de leurs enfants d’être « comme les autres  » parviennent à reculer le plus possible l’arrivée des écrans en libre accès.

    L’autorité parentale est également mis à mal par la rapidité de l’évolution de l’informatique. On sait déjà que dans les familles issues de l’immigration (première génération ) l’autorité parentale est mise à mal du simple fait que les parents ne parlant pas la langue, les enfants sont amenés très tôt (vers 10 ans déjà ) à prendre en charge leurs parents dans les démarches administratives. De même aujourd’hui, beaucoup de parents « ne parlent pas la langue informatique  » au niveau de leurs enfants.

    Chez les adolescents enfin, on observe une augmentation significative du nombre des situations de « phobie scolaire  » depuis les années 2000 qui semble concomitante avec l’avènement de l’ère internet et même plus encore 2010 l’arrivée des réseaux sociaux. Ces phobies, qu’on qualifie certainement à tort de scolaire, sont d’origine multifactorielles mais amplement liees à l’usage des écrans. Ces phobies parfois plus sociales que scolaires débouchent sur des situations de dépressions inquiétantes. Aujourd’hui, les services de pédiatrie pour adolescents sont débordés. On aurait tendance à incriminer la période de confinement mais est ce un hasard si cette période a été également unen période où l’usage des écrans à explosé ?

    Alors l’IA comme outil pédagogique peut être une réponse pertinente en éducation, à condition toutefois que le développement des enfants n’ait pas été gravement altéré par la « screen culture ».

    1. Avatar de François M
      François M

      Merci Pascal de remettre de l’humain là où c’est indispensable, notamment on le voit ici dans le développement de chaque individu. L’Homme est un animal social non pas uniquement par nécessité ou efficacité, mais aussi (et surtout) par besoin intrinsèque.

      Je n’aurais pas réussi à l’exprimer aussi bien que ce que vous l’avez fait.

    2. Avatar de CloClo
      CloClo

      Bonjour Pascal,

      Sur les écrans, dans ton commentaire, je ne sais pas trop quoi penser en fait. C’est une éducation de mon point de vue. J’ai mon petit dernier qui à 9 ans possède depuis longtemps une tablette et s’en sert sans filtre particulier et très librement. Alors oui, il passe plus de temps à regarder des youtubeurs et des vidéos comiques ou effrayantes, voir stupides (de mon point de vue, des gens qui commentent les jeux vidéos par exemple en jouant, mais lui m’affirme qu’il apprend ainsi à jouer à des jeux ou passer des épreuves ainsi, ce qui est vrai il joue tout seul à plein de jeu sans que jamais je ne lui ai montré quoique ce soit, ni son frère aîné) et j’en parle régulièrement avec lui en l’interrogeant ou émettant mon propre avis sur le contenu. Mais je constate aussi qu’il regarde régulièrement des vulgarisateurs en matière de sciences et sur plein de sujets, comme il picore selon son goût, ses désires, il possède une culture générale et une manière d’aborder son « être » au Monde qui me ferait passer, moi qui ait été enfant dans les années 70 pour un débile profond…

      Alors cette histoire d’abrutissement par les écrans, je dirai que cela dépend de plein de facteur, et moi je ne n’en suis pas convaincu dans d’autres circonstances, comme tous les outils selon l’usage et leur maîtrise les conséquences sont différentes.

      Je pense qu’il faut une éducation à l’écran et les laisser faire selon leur volonté, en canalisant et permettant d’opérer de bons choix. Ca peut être long mais à terme c’est profitable. (Tant qu’on aura de l’électricité après on s’en fout, faudra surtout savoir planter des légumes… Y a de bon tuto sur le net pour qu’ils apprennent)

      1. Avatar de François M
        François M

        Le problème, c’est que les gens voudront apprendre à planter des légumes quand il n’y aura plus d’électricité suffisante … et donc plus de tutos internet (qui seront virés assez rapidement, peut être pas au tout début, mais sûrement avant le porno, lorsqu’il faudra faire le tri de ce qu’internet peut énergétiquement parlant).

        Quant aux écrans, très peu d’enfant savent faire le tri seul. Car c’est addictif.

      2. Avatar de François M
        François M

        Toujours à propos des écrans, je conseille d’aller voir les travaux de Michel Desmurget.
        https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Michel_Desmurget

        Sur internet, vous trouverez des conférences, de TV lobotomie à La fabrique du crétin digital, conférences faites suite à ses travaux de méta-analyse des résultats scientifiques.

      3. Avatar de Pascal
        Pascal

        Merci pour ce témoignage CLoclo et j’aimerai très sincèrement me tromper.
        Je suis né avec les débuts de la télé et déjà ma mère devait se battre pour qu’on « sorte de devant la télé ». J’ai élevé mes enfants sans la télé mais avec la possibilité de regarder des DVD que nous avions choisi. Ils ont appris à randonner en montagne, ou nager dans l’Océan, à faire du feu, dormir à la belle étoile, se laver dans un torrent, utiliser un couteau, faire une cabane… Mais le monde a tellement changé ces 20 dernières années. Et malgrès cette éducation, depuis qu’ils ont leur smartphone devenu « obligatoire » à l’adolescence (relations avec les pères, demande des profs…) leur attitude face à la vie a complètement changé et leur appétence pour le réel s’est étiolée . J’espère que ce ne sera qu’un passage…

        Le problème, c’est que nous avons très peu de recul et que pour le moment, ce sont surtout des témoignages de personnes de terrain à l’image des médecins de PMI comme ici :
        https://www.youtube.com/watch?v=9-eIdSE57Jw&t=350s

        Et pour aller plus loin :
        https://www.franceculture.fr/sciences/les-ecrans-presentent-ils-des-risques-pour-les-jeunes-enfants

        On fait partout de la « sensibilisation » auprès des familles pour prévenir les addictions aux écrans.
        https://www.lexpress.fr/styles/enfant/enfant-et-ecran-que-se-passe-t-il-dans-les-autres-pays_1917034.html
        Mais on oublie de dire que l’objectif des médias visent justement l’addiction et les supports sont faits dans ce sens. A-t-on jamais réussi à arrêter l’addiction au tabac par de la « sensibilisation » ?

        Nous avons pris conscience des dangers du nucléaire (déjà avec son usage militaire) avec les premiers accidents et leur impact immédiat. Mais pour les écrans, il nous faudra attendre des voir des troubles apparaître et qu’adviendra-t-il de ces générations.

        Comprenez bien que je ne cherche pas à faire peur, mais que nous avons tous besoin de décrypter ensemble ce qui se passe, et nous sommes parfois naif tous autant que nous sommes.
        Comme nous contrôlions l’accès à Internet par la gestion du wifi de la « box », nous battant pour faire respecter notre autorité, mon fils qui était au collège a su trouver la parade. Quand nous arrivions et que nous voyions la box allumé, il y avait sanction. Et un jour, nous avons vu la box s’éteindre seule à notre arrivée. Il nous a fallu un moment avant de comprendre qu’il avait téléchargé l’application Orange lui permettant d’éteindre la box à distance (en nous piquant au passage le code d’accès).
        Alors oui, votre enfant regarde des trucs sympats pas toujours malins mais il sait aussi vider l’historique de ses recherches sur internet et attendra d’être seul pour aller voir quelques vidéos pornos, ou des extraits croustillants de « Squid Game » qui passent sur Tik Tok. Et grand merci au profilage algorithmique qui va ensuite lui proposer d’explorer ce nouvel univers…
        Il y a vraiment un élément que nous n’avons pas intégré, nous qui croyons encore au « libre arbitre », les « services », les « environnement » des supports des GAFAM sont ETUDIES POUR NOUS RENDRE ADDICTE EN CONTOURNANT NOTRE CONSCIENCE.
        « nos cerveaux présentent des “biais cognitifs”, qui nous permettent de trier les informations que l’on reçoit à longueur de journée. Nécessaires à notre fonctionnement, ils peuvent aussi être exploités pour nous influencer… voire nous manipuler. »
        https://start.lesechos.fr/innovations-startups/tech-futur/temps-de-cerveau-disponible-la-resistance-aux-gafa-sorganise-1176316
        ALORS IL N’Y A PAS A CULPABILISER DE DEVENIR ACCRO, C’EST ETUDIE POUR !

        D’autant qu’à partir de la fin du primaire et début du collège, les échanges entre paires tournent autour des interdits et des moyens de les contourner.
        En cherchant des statistiques sur la proportion des élèves de collège qui ont visionnés des images pornos au collège, j’ai tapé sur mon moteur de recherche « le porno au collège », je vous invite à faire de même et vous verrez les suggestions ! (j’ai été moi même surpris). Enfin, dans mon souvenir déjà ancien, à la fin de l’année de 6ème, plus de 90% des élèves avaient visionné des images pornographiques. Je vous laisse imaginer la construction de ce que peut être une relation amoureuse dans la tête de ces jeunes enfants.

        Dès lors, c’est tout le rapport au réel que travaille ce gavage par les écrans.
        Prenez soin de vous et de vos enfants Cloclo. La tâche est rude.

        1. Avatar de Pascal
          Pascal

          « relations avec les pères », lire relations avec les « paires », les copains.
          Oui, oui, je sais Paul ! Un lapsus ! 😉

        2. Avatar de CloClo
          CloClo

          Pascal,

          Vois-tu, je me prends moins la tête que toi et que d’autres ici. D’abord, de mon point de vue, les êtres vivent dans leur milieu, et se faisant, mon seul rôle, et unique rôle et de m’assurer par divers moyens multiples et variés que mes enfants progressent et qu’ils acquièrent suffisamment de connaissances et de savoirs être leur permettant de vivre en société avec bien être et équilibre quelques soient les conditions.

          Pour la vision du porno ou de la violence virtuelle sur écran, comment dire, oui comment dire. Bref. Un petit pas de côté de fera prendre conscience que ceci n’est rien, absolument rien face à la réalité de milliards d’individus sur terre qui ne le vivent pas par écran interposé mais dans leur chair intime et proche. Pour moi c’est inquiétude de larve au fond de son cocon (et qui se gère très bien et simplement par la discussion et l’échange tant que cela reste des images).

          1. Avatar de CloClo
            CloClo

            En revanche, tu as cité Tik Tok, et là oui je suis très réactif et complètement censure sur le sujet, car ce n’est pas un voyage aléatoire ou même orienté par une IA, mais c’est la jungle en face d’autres êtres humains pas toujours bienveillants.

            En gros tout les outils de relations directes sans filtres sont à surveiller de très près ou à interdire d’accès.

            Chez moi lorsque j’ai vu à la première vidéo de mon fils de 9 ans en libre accès sur Tik Tok avec des centaines de connexion et des dizaines de commentaire, j’ai juste supprimé l’application en expliquant pourquoi. Mais une bonne éducation sera préférable à une interdiction. Tout dépend du degré de compréhension de l’enfant.

            1. Avatar de Pascal
              Pascal

              « une bonne éducation sera préférable à une interdiction », oui 100% d’accord mais tu conviens que certains supports (comme Tik Tok) sont dangereux et l’explication ne suffit pas. Par ailleurs, tu verras qu’ à l’adolescence ça devient plus compliqué ! 😉

              1. Avatar de CloClo
                CloClo

                J’ai déjà eu adolescent… Aucun problème.

                1. Avatar de Pascal
                  Pascal

                  Alors bravo ; -)

          2. Avatar de Pascal
            Pascal

            « ceci n’est rien, absolument rien face à la réalité de milliards d’individus sur terre qui ne le vivent pas par écran interposé  »
            Pour les jeunes enfants, la distance entre le réel et l’imaginaire n’est pas aussi marquée que chez l’adulte. Pour certains jeunes enfants l’agression vue à la télé peut être vécue sans distanciation. Donc attention quand même. Peut-être un avis du psychanaliste ?

            1. Avatar de CloClo
              CloClo

              Faut vraiment l’avis d’un psy ?

              Oui ok, mais bon on se remet assez facilement d’une mauvaise scène de film de guerre même bien gore, en revanche voir sa mère, son père, sa soeur et sa maison partir en pleins de morceaux dans un vacarme assourdissant inouïe lors d’un bombardement US ou Russe, je pense que là ça doit être vraiment vécue sans distanciation. Psy ou pas.

    3. Avatar de Lagarde Georges
      Lagarde Georges

      Il y a eu le même genre de réactions vis à vis des livres (de la diffusion des textes imprimés) que celles qu’il y a actuellement vis à vis « des écrans ». Avec des différences bien sur puisque Gutenberg c’était il y a 500 ans et qu’il a fallu des siècles pour que l’écrit soit accessible à tous ou presque (mais j’ai encore connu des gens qui s’en méfiaient pour à peu près les mêmes raisons que les Amish refusent la radio et la télé – vis à vis des livres ou de la presse je ne connais pas leur attitude.)

      Pour ce qui est de l’enseignement il m’a fallu beaucoup de temps pour comprendre qu’une classe ou un amphi ça servait à constater que les autres s’intéressent (ou pas) à ce à quoi les profs semblent (ou pas) accorder de l’importance. Pour ce qui est de transmettre des connaissances de manière précise et efficace j’ai toujours eu des doutes (et des difficultés à prendre des notes.)

  4. Avatar de Khanard
    Khanard

    Je ne me prononcerai pas sur le contenu de cette communication n’ayant pas suffisamment de connaissances sur ce sujet.
    J’ai juste une appréciation sur la présentation du contexte anecdotique qui permet à M. Paul Jorion de développer son argumentaire : La scène de l’étudiant devant son ordinateur .
    J’y vois là une barrière dans l’espace qui isole le maître de l’étudiant . Nous avons tous vus à l’occasion de reportages ces amphis bondés d’étudiants le nez collé sur leur écran d’ordi . J’imagine le Savoir du maître se faufilant parmi les écrans pour accéder jusqu’aux oreilles des étudiants ! La relation maître étudiant est elle devenue superflue ?
    Je me souviens que M. Jorion dans le cadre de ses consultations en psychanalyse avait constaté que celles- ci fonctionnaient également en visio conférence .
    Ce qui m’amène à évoquer l’arrivée des metaverse dans nos vies (Zuckerberg) . A quant des cours virtuels ?

  5. Avatar de SVADCHII Jean-Claude
    SVADCHII Jean-Claude

    Merci pour cette contribution très intéressante. La seule chose qui me turlupine est la suivante : est-ce qu’il ne serait pas possible d’introduire dans l’IA des règles biaisant les résultats, et dans ce cas, agissant de la même façon que les êtres humains qui dispensent le savoir par la parole ? Quel auxiliaire précieux l’IA deviendrait pour les gouvernants de tous les pays !

    1. Avatar de Paul Jorion

      « … des règles biaisant les résultats »

      Il n’y a pas de règles. Il s’agit d’une réseau neuronal. Pas d’un système-expert, avec des règles.

      1. Avatar de Denis Robilliard
        Denis Robilliard

        Pas de règles au sens des systèmes experts, mais une régularité au sens où le comportement des réseaux classiques est parfaitement déterministe. Les biais peuvent être introduits par la sélection des exemples (et des réponses attendues) lors de l’apprentissage des poids du réseau.

        1. Avatar de Paul Jorion

          C’est exactement ce que je n’arrête pas de répéter : ce sont les données, pas la programmation.

  6. Avatar de Khanard
    Khanard

    Je savais bien que j’étais hanté par un texte, mais lequel ?

    Regards.
    Des regards qui se rencontrent font naître d’étranges rapports. Personne ne pourrait penser librement si ses yeux ne pouvaient quitter d’autres yeux qui les suivraient.
    Dès que les regards se prennent, l’on n’est plus tout à fait deux, et il y a de la difficulté à demeurer seul.

    Paul Valéry, Tel quel I , Ed idées nrf . (p47)

  7. Avatar de un lecteur
    un lecteur

    Au boulot, j’ai un collègue gamer avec qui je partage librement ma vision du monde et lui la sienne. Dans le monde des gamers, le maître possède une chaîne en streaming. Son revenu dépend de ses aptitudes à gagner, à partager ses tricks, à faire le show, à créer son propre univers au sein de la galaxie des gamers, à organiser des évents, etc… Ils sont « les maîtres du jeu » dans le monde très compétitif des jeux en ligne. Ils sont aux confins des flux qui enrichissent, l’hébergeur (plateforme, serveur), l’éditeur de jeux et le fournisseur d’accès (le réseau, la connexion) au détriment du troupeau de joueurs. En parallèle les gamers entretiennent des liens «pier to pier», sorte de contre-pouvoir qui fait et défait la gloire de ces maîtres éphémères.

    1. Avatar de un lecteur
      un lecteur

      Sur rts.ch

       »
      Payer tous les mois pour suivre son créateur préféré

      Dans cette course à la monétisation des réseaux sociaux « gratuits », un nouveau modèle émerge: l’abonnement payant à un créateur de contenus. C’est le modèle choisi par la plate-forme de streaming en direct Twitch. Les « subs » permettent de profiter des avantages octroyés par son streamer préféré.

      Twitter vient de se lancer avec les Super Follows. Vous payez un abonnement mensuel pour avoir accès à du contenu supplémentaire. Instagram (propriété de Meta) devrait également proposer prochainement des abonnements payants. Selon le site techcrunch, Instagram a récemment ajouté à son application américaine des options d’achats intégrés destinées aux « abonnements Instagram ».
      « 

      1. Avatar de timiota
        timiota

        Dans une limite très lointaine, nous aurons des « créateurs de contenus » structurés pour maximiser une forme ou une autre de « valeur ajoutée » de notre intellect.

        Si cette valeur ajoutée est une forme renouvelée de la « disputatio »,
        alors nous aurons recréé un machin qui s’appelle … l’université (et dont naitra l’ennui comme disait l’autre).

        Si cette valeur ajoutée est couplée avant tout à des flux marchands et carbo-générateurs, on parlera plus à propos
        de « degrés ajoutés » (chauffe planète, chauffe) que de « valeur intellectuelle ajoutée ».

  8. Avatar de PASQUET Régis
    PASQUET Régis

    Il me semble que beaucoup de commentateurs, ici, exposent une réflexion reposant sur des souvenirs personnels, scolaires ou universitaires, et évoquent les pédagogies frontales. Le maître, le formateur, le professeur, face à l’élève, à l’apprenti et à l’étudiant et même s’il fait appel à la réflexion, à la curiosité et à l’esprit critique, donne la becquée à chacun des jeunes venus l’entendre le plus souvent à son corps défendant. Dans une confrontation quasi permanente Maître / Élève, réussissent celles et ceux qui maîtrisent parfaitement le fonctionnement des systèmes. Qui ont compris où « on » voulait les conduire et quel rôle « on’ leur assignait. ( D’accord c’est plus subtil que ma simplification. )
    Mais ils existent, et cela depuis longtemps, d’autres attitudes pédagogiques, dès la maternelle. Pédagogies libertaires, non directionnelles, coopératives ( voir Mouvement Freinet, GFEN, OCCE etc…) qui affirment que les acquisitions se construisent après des déconstructions critiques préalables, dans la liberté, en s’entraidant et en mutualisant, au sein d’un groupe de pairs qui savent que pour que chacun réussisse il faut que tous réussissent et que l’éducation est émancipatrice. Qui reposent sur la nécessité d’appréhender globalement les notions et poussent l’enseignant à rendre intelligible la complexité. ( Il me semble à cet égard que la programmation abordée systématiquement dès le plus jeune âge pourrait être un préambule à tout apprentissage. Qui se donnent pour objectifs de maîtriser la langue française en étudiant des textes littéraires, en rédigeant beaucoup et notamment des compte-rendus d’expériences et des raisonnements philosophiques et scientifiques dès le plus jeune âge. On y parvient aisément par l’étude préalable dans la littérature jeunesse des structures utiles à la rédaction des différents types de textes.

  9. Avatar de torpedo
    torpedo

    Bonjour à tous,

    Je pense que Paul a très bien résumé dans sa communication,
    Les questions que posent désormais, le fait d’imposer à chaque individu,
    L’idée d’une prépondérance du « fait commercial » sur toute autre valeur, même morale.
    On ne parle d’ailleurs plus guère de morale (aujourd’hui disqualifiée, notamment, pour pédophilie ),
    Mais plutôt d’éthique, une affaire sérieuse, de vrais professionnels, voire d’experts, mais surtout, de laïques…
    La promotion pour toute chose, et tous azimuts, de critères sélectifs à connotation exclusivement marchande,
    Accrédite l’idée que la culture devrait être considérée comme un bien matériel comme un autre.
    L’important bien-sûr n’étant pas de le proclamer, mais plutôt de le laisser croire aux plus influençables…
    Et d’introduire en cette matière, la comptabilité qui manquait pour en fixer aisément la valeur marchande.
    On comprend qu’il devient ensuite facile de faire croire que la culture, voire l’intelligence, s’achète,
    Et que les incultes (comme ceux qui croient seulement l’être un peu) sont tous des victimes qui s’ignorent.
    Des victimes que l’on va pouvoir « cultiver » massivement et pour pas cher (parce qu’ils le valent bien!).
    Et comme la vente de masse se doit de fournir un panel consensuel de biens sur ce thème décidément très clivant,
    On pourra qualifier de culturel à peu près n’importe quoi, pour peu qu’un certain nombre s’y intéresse!
    Car il ne saurait être commercialement judicieux de hiérarchiser autrement que quantitativement la culture!
    La valeur culturelle d’un savoir, ne trouvant son appréciation que dans le nombre de ses adeptes…
    Terminés les jugements à l’emporte pièce basés sur des appréciations subjectives et élitistes!
    Le savoir enfin accessible à tous, libéré de tous les tabous, et livré en 48 h chrono.
    Comment s’étonner que dans un tel monde, toutes les déviances soient possibles?
    Comment même oser qualifier de déviance quelque pensée que ce soit?
    La déviance la plus impardonnable ne serait elle pas de voir des déviances partout?
    N’y aurait -il pas ces temps-ci, pour le conspirationniste moyen, bien trop de sujets d’inspiration?

    L’humanité n’a t-elle de valeur qu’aux yeux des mourants,
    Pour que, vivante encore, elle renonce à croire en l’avenir,
    Et se résigne au chaos coupable des esprits,
    Se croyant promise à subir, de ses propres enfants,
    L’ingratitude infinie de leurs justes reproches?

    Eric.

  10. Avatar de Asclépios
    Asclépios

    En matière d’éducation, personne n’a encore égalé Flaubert, avec son dernier roman, Bouvard et Pécuchet…

    Un pionnier!

  11. Avatar de ilicitano
    ilicitano

    Les Amish : Vie pratique

    Communauté résiliente ?

    https://conceptodefinicion.de/wp-content/uploads/2016/03/Amish2.jpg

    http://www.lavise.fr/fiches/10174.html

    Avantages et inconvénients du mode de vie Amish
    1 Santé et forme physique
    2 La famille
    3 Modes de vie modernes par opposition aux modes de vie traditionnels
    4 L’éducation

    Education
    Les Amish croient que la formation professionnelle a plus de valeur qu’une éducation formelle américaine et ont la permission légale de retirer leurs enfants de l’école à l’âge de 14 ans. Cela leur permet de se concentrer sur la famille et la communauté et d’apprendre tout ce dont ils ont besoin sur la vie auprès de leurs parents, de leurs pairs et des aînés. La plupart des enfants fréquentent de petites écoles amish dans lesquelles ils sont préparés à la vie amish, ce qui aide énormément à préserver la culture pour les générations futures.
    L’inconvénient pour les enfants Amish dans ce système d’éducation est qu’il n’y a pas de place pour l’individu parce que, comme pour tout Amish, le sens de la communauté domine tout.

  12. Avatar de Juannessy
    Juannessy

    A quoi sert  » l’éducation » ?

  13. Avatar de Jean-Yves
    Jean-Yves

    Tout est numérisé (du moins certains le croient) et dans cette logique, le prof se retrouve en concurrence avec les machines. De là à ce que l’on puisse se passer du prof, il n’y a qu’un pas de plus à franchir et ils pourront eux aussi (les profs) devenir moniteurs d’auto écoles ou faire d’autres tâches plus pratiques qui sont dans l’attente d’être numérisées.
    Sarko nous avait prévenu que l’on entrerait dans le XXI° siècle de gré ou de force et ce siècle considère désormais que tout ce qui ne peut pas être numérisable est soit en voie de le devenir dans un avenir proche soit définitivement perdu.
    C’est cette partie perdue qui m’intrigue le plus.

    1. Avatar de Juannessy
      Juannessy

      Vous pouvez en énoncer le contenu ?

      1. Avatar de Jean-Yves
        Jean-Yves

        Pas évident.
        Pour commencer, une perte de sens comme le décrit Pascal (juste en dessous).
        Le seul et unique sens qui demeure étant celui du profit :

        https://www.sudouest.fr/environnement/energies-fossiles-pourquoi-les-etats-qui-s-engagent-a-les-reduire-s-exposent-ils-a-des-poursuites-judiciaires-6926421.php

        Une perte des sens aussi :

        https://www.marianne.net/agora/entretiens-et-debats/yves-michaud-nous-sommes-en-pleine-regression-gnangnan-bobo-irresponsable-et-egoiste

        Cet homme, un philosophe, nommé à la tête des Beaux-Arts de Paris par Jack Lang pour faire que nous soyons tous des artistes avec notre quart d’heure de gloire façon Andy Warhol et qui vient pleurer sur les conséquences de son action quelques années plus tard, mesure bien ce qui a été perdu sans qu’il est a se sentir responsable de quoi que ce soit. Il fait un constat, un peu comme à Glasgow.

        Ou un exemple plus proche, Monique Baroni, longtemps présidente de la section peinture du salon d’automne (ex salon des refusés de Napoléon III) qui accueille un jeune couple d’américain venant dans sa galerie (celle qui la représente) acheter 40 000 euros de « Baroni » sans même prendre soin de regarder un seul tableau. Ce qu’ils ont vu et ils ne s’y sont pas trompé, c’est la belle culbute financière réalisée en 2016 lorsque la pauvre Monique est partie. Ils ont donc « gagné ».
        Ce qui a été perdu, c’est ce que vous ressentez de sarcastique dans mes propos.

        1. Avatar de Juannessy
          Juannessy

          Si c’est perdu (  » n’en parlons plus  » dirait la chanson ), pourquoi est ce que ça vous intrigue ?

          1. Avatar de Jean-Yves
            Jean-Yves

            Parce que c’est le fondement de ma vie.

            1. Avatar de Juannessy
              Juannessy

              Ça ne vous intrigue donc pas . Ça vous agresse .

              Réaction à l’agression ?

              1. Avatar de Jean-Yves
                Jean-Yves

                Je pense m’inspirer du peintre Giorgio Morandi : « Certains peuvent voyager à travers le monde et ne rien en voir. Pour parvenir à sa compréhension, il est nécessaire de ne pas trop en voir, mais de bien regarder ce que l’on voit. »
                Miser davantage sur une intensité peu dispersée et sans doute plus intériorisée tout en restant suffisamment ouvert et alerte sur le monde.
                Ce que je sens autour de moi, c’est certes une prise de conscience au milieu d’un épais brouillard, mais aussi l’envie de se regrouper, de ne pas être trop éloigné les uns des autres, au cas où…..mais au cas ou quoi…? personne n’en sait trop rien.
                Puisque le sujet concernait la transmission d’un savoir, j’espère également pouvoir continuer à transmettre le mien même si il était déjà très dilué comparé à celui qu’avait reçu la génération précédente.
                Je pense aussi que beaucoup de freins proviennent de lois qui ont fabriquées des cliquets qui bloquent les décisions permettant de changer de cap mais je suis bien impuissant face à ce constat.

  14. Avatar de Pascal
    Pascal

    Je souscris à la question de Juannessy : à quoi sert l’éducation ?
    Les systèmes éducatifs d’Etat sont le reflet des sociétés dans lesquels ils sont mis en place.
    Les Hussards Noirs de la République avait pour mission de forger une identité nationale (contre les identités régionales, contre la Religion) et de préparer les masses de petits français des campagnes à faire la guerre contre le voisin d’outre Rhin.
    Après 1945, la France est à reconstruire, les enfants des campagnes affluent dans les villes pour nourrir le ventre de l’industrie en pleine explosion avec des ouvriers plus ou moins qualifiés.
    Après le choc pétrolier des années 70, la notion de compétition devient de plus en plus centrale dans la droite ligne du néolibéralisme naissant. Mais l’objectif reste de nourrir le monde économique avec des salariés formés, souple, adaptable au marché de l’emploi. La désindustrialisation du territoire au profit des pays émergeants, plus besoin d’ouvriers tout le monde doit avoir le Bac.
    Les Gouvernements ont ils jamais eu d’autres projets pour l’Education Nationale (qui comme me le disait une personne bien placée : L’Education Nationale a toujours été le « bâton merdeux  » des portefeuillesites ministériels.) ?
    Bien sûr, les enseignants ont une toute autre perception de l’éducation et de leur rôle, et heurement. Mais les sacro-saint Programmes sont là pour les rappeler à l’ordre si besoin.
    Il y a aussi l’éducation que les parents (la famille plus largement ) donnent à leur progéniture.
    Au début du XXeme siècle dans une France rurale à 80%, l’éducation consiste essentiellement à forger des bras utiles et obeissant pour le travail à la ferme et servir d’assurance pour les vieux jours.
    Après 1945, la société de consommation naissante, éduquer devient permettre a ses enfants d’avoir un meilleur métier, un meilleur salair et leur permettre de bénéficier de tout ce qu’eux n’avaient pas eu quand ils étaient jeunes : bien matériel, loisirs, divertissement. Mais l’autorité patriarcale reste de mise et la femme doit encore et surtout trouver un bon mari avec un bon salaire.
    Après 1970 et « mai 68 » et Françoise Dolto, l’éducation familiale de bon aloi s’émancipe petit à petit de l’obéissance pure et dure au patriarche ( qui se retrouve souvent au chômage). Et la mère qui gère ses maternités et s autonomise d’un salaire cherche à être une « bonne mère  » en renonçant à la force pour lui préférer la parole. L’enfant, qui jusque là n’était qu’un adulte pas fini et encombrant, devient « une personne » qui va bientôt occuper une position centrale dans la famille jusqu’à devenir « enfant roi ».
    Désormais, les vieux jours étant assurés par l’assurance retraite, les enfants dont on maîtrise (ou presque ) la prolifération deviennent un enjeu de projection : leur donner tout ce qu’on n’a pas eu : études, jouets, loisirs, écoute et affection.
    Tout allait pour le mieux dans le meilleur des monde quand cette projection vint se heurter aux premiers effets de la mondialisation et au plombier roumain : faire des études n’étaient plus une assurance de bénéficier de l’ascenseur social. Ajoutez à ça l’arrivée d’Internet, des smartphones, des réseaux sociaux et du réchauffement climatique, quelle éducation allons nous donner à nos enfants ?

    1. Avatar de Juannessy
      Juannessy

      Merci de l’écho en situation .

      Si , cependant , on se place au niveau philosophique et humaniste , quelle copie rend on aujourd’hui en regard de celle de JJ Rousseau et de l’éducation d’Emile ?

      1. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        Apparemment copie blanche .

        J’attendrai l’IA pour avoir une réponse .

        1. Avatar de Juannessy
          Juannessy

          A force de chercher , j’ai trouvé ça , plus dans l’esprit de mes attentes , mais pas totalement satisfaisant à mon goût :

          https://www.erudit.org/fr/revues/phro/2016-v5-n2-phro02850/1038136ar/

    2. Avatar de timiota
      timiota

      Polonais, le plombier, svp (au Royaume-Uni en tout cas. Roumain, c’est les infirmières, voilà une essentialisation qui ne coûte pas beaucoup de CO2 😉 ).

      Ce qui va croissant dans tout ça, ce n’est pas spécifiquement « le savoir » car il s’emplit de trous en même temps qu’il croit,
      c’est plutôt la sophistication de la chaine entre nous et les intrants primaires (énergie solaire, monde biologique médiateur, minerais).
      Cette chaîne nécessite qu’on consacre une part de l’énergie à accroitre le savoir.
      Pour reprendre l’exemple de Jules Ferry/ Ferdinand Buisson, certes on doit donner des savoirs pour la France rurale, mais pas sûr que cela nécessite la culture écrite;
      En revanche, on sait qu’on doit aussi faire en sorte que les fils de la ferme puisse aller à l’atelier ou à l’usine.
      Et là il faut qu’ils sachent lire les consignes. Pour moi, c’est indubitablement cela, le moteur profond de l’action des Jules Ferry et autres Bismarck
      (la sécu pour calmer les velléités des travailleurs, avec une capacité d’organisation certaine outre-Rhin, mais aussi pour assurer au fermier qu’il peut envoyer
      son fils dans l’industrie (même l’ainé dont « la ferme héritait »), parce que des revenus existeront pour eux dans leur vieux jours (on parle à un fermier potentiel électeur, pas au journalier de base) .

      Bref, l’augmentation de la sophistication des choses et du savoir va avec une forme de confort matériel qu’il est délicat de nier (même si moi aussi je regrette de ne pas avoir pris plus de bols d’air, de terre, et d’eau dans mon enfance).
      Du coup les cliquets s’installent : le savoir est élagué et orienté pour maintenir cette forme de confort (on peu manquer de psys ou de pions dans les collèges et lycées, mais si on manquait vraiment gravement de chauffagistes, le système réagirait *très* rapidement). Ca n’enlève rien au niveau de sophistication qu’il atteint, très poussé et impressionnant, mais le flanc systémique du savoir général peut, à l’inverse, rester pauvre, parce qu’il ne « sert à rien » dans les utilités apparentes qui s’imposeraient si ce type de description est aussi valide que je le crois.

      1. Avatar de Pascal
        Pascal

        @Timiota
        Le fils du fermier a disparu en Europe. Peut être existe t il encore dans ce que nous appelons Europe de l’Est (quand eux revendiquent d’être Europe Centrale), mais bien souvent, ils sont déjà fils d’exploitant agricole.
        L’augmentation de la sophistication des choses a apporté le confort matériel et nous croyions trouver là le bonheur. Mais le bonheur est ailleurs puisque c’est dans les pays riches qu’on consomme le plus d’antidépresseurs.
        Nous avons fait du savoir technique et technologique une priorité, la clé du développement qui s’est transformé en un matérialisme boulimique dont les déchets aujourd’hui asphyxient le vivant.
        Nous avons du louper quelque chose, un savoir qui visiblement ne s’enseigne pas dans les écoles. Nous nous sommes gavé de complexité autant que notre gros cerveau le permettait mais nous avons oublié l’essentiel, l’essence du vivant.
        Est il encore temps de nous préoccuper de ce savoir qui n’est ni mathématiques, ni matérialiste ?
        Nous souffrons de la complexité qui nous écartelle entrès les deux infinis de Pascal (l’autre ), entre le poids de l’histoire (du passé ) en pleine expansion et celui d’un futur qui n’a plus de sens.
        Notre savoir, notre culture ne nous ont jamais fait sortir de notre souffrance. Nous rêvons de devenir sans même savoir être.
        L’échec de toute les COP, de tous les politiques vient de notre attachement à la complexité. Les « peuples premier » dans leur rapport direct avec la nature (dont nous ne sommes que quelques fruits) possédaient ce savoir être dans une simplicité qu’avec dédain nous avons qualifiée de primitive, d’archaïque. Notre belle modernité nous étrangle.
        Nul besoin d’en revenir au pagne dans la jungle à la Tarzan. Mais revenir à des savoirs être qui ne soient pas des savoirs paraître dont nous sommes si friands.
        De ce savoir là, aucune IA ne sera d’une quelconque utilité.

        1. Avatar de Juannessy
          Juannessy

          D’où l’idée que c’est nous qui pourrions être utiles à l’IA en devenant un sujet ( ? ) d’apprentissage .

          L’occasion de lui transmettre ce que l’on sait pour qu’elle devienne elle même le transmetteur . Mais je ne vois toujours pas le récepteur lointain .

          Ce serait rigolo qu’il ait un pagne .

          1. Avatar de Pascal
            Pascal

            Devenir un cobaye pour IA ?
            Mon rêve 😂
            Et puis vu ce qu’on est capable de faire avec notre si merveilleux savoir, autant confier à cette IA le cerveau d’un tardigrade ! 😉

    3. Avatar de Vincent Rey
      Vincent Rey

      La lecture de Berlin Finale il y a deux ans, m’a fait prendre conscience que le néolibéralisme a produit un véritable endoctrinement de nos esprits, dont il sera très difficile et très long de se débarrasser.

      Une bonne part de la population de Berlin est restée scotchée jusqu’à la fin sur l’idéologie et l’invincibilité du führer. Nous sommes aujourd’hui tout aussi endoctrinés (et au plus haut niveau de l’Etat ! c’est terrifiant dans le cas d’Emmanuel Macron !) par l’idée que le néolibéralisme va nous tirer d’affaires, alors qu’il est évident qu’il nous pousse chaque jour un peu plus vers le désastre.

      La cop26 ferait bien de nous décrotter de cette idée, au lieu de se préoccuper du seul carbone.

      Je le mentionne, parce qu’avec l’internet et les réseaux sociaux, cet endoctrinement a trouvé un nouveau média de masse pour se véhiculer, lequel entre bien sûr en concurrence avec l’éducation et l’esprit critique qui doit normalement en découler chez une tête bien faite.

  15. Avatar de Asclépios
    Asclépios

    L’éducation nationale sert à faire chier ceux qui pensent que l’Etat n’a pas à mettre son nez dans l’éducation familiale.

    C’est clair?

    Le principe étant posé, restent les détails à préciser…

    1. Avatar de Juannessy
      Juannessy

      « Ceux  » là , ou une part d’entre eux , semblent pourtant avoir une éducation à parfaire .

      Repensé à Aldous Huxley ( « le meilleur des mondes ») et l’enseignement « hypnopédique » des enfants .

      Qu’en pense Stéphanie ?

  16. Avatar de Asclépios
    Asclépios

    Il y a aussi un bel épisode du Prisonnier sur le sujet!
    Education et enseignement, on ne parle pas de la même chose, cela étant…

    1. Avatar de Juannessy
      Juannessy

      Mais on choisit toujours ses filets en fonction du poisson que l’on veut ramener .

  17. Avatar de Asclépios
    Asclépios

    Cela me fait penser à une anecdote de Steven Jay Gould: il est invité à se rejoindre des amis scientifiques dans un désert d’Afrique et il ne cesse de voir des traces de gastéropodes, autant d’indices que ses amis ne voyaient littéralement pas!
    Pure association d’idées, hein…

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  1. @ Hervey Et nous, que venons-nous cultiver ici, à l’ombre de notre hôte qui entre dans le vieil âge ?

  2. @Hervey « Le principe est un concept philosophique polysémique qui désigne ou bien une source, un fondement, une vérité première d’idées…

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