J’ai malheureusement fréquenté 2 mois l’hôpital belge (de pointe…) depuis septembre, je suis médecin par ailleurs et voici selon mon expérience de la véritable problématique capacitaire qui se pose, qui n’est jamais expliquée dans les médias :
1° des lits même en Unité de soins intensifs (USI) ont dû être fermés car du personnel à bout a démissionné.
2° il y a un gros encombrement de retard chirurgical en plus de l’activité standard.
3° un hôpital fonctionne en flux constant sur son activité de pathologie annuelle, il est dimensionné pour cela, et l’USI est dimensionnée pour cela aussi avec une marge de quelques lits
4° il n’y a pas de place pour les vagues de maladies virales dues à leur imprévisibilité ou très peu (en conditions d’équilibre normal).
5° les patients Covid jeunes et autres admis restent plus longtemps en USI puisqu’on les retape mieux qu’au début du Covid donc en jours d’occupation 1 patient Covid actuel en USI = plus de jours.
6° quand tu as une grosse intervention et que 2 jours d’USIi pour monitoring post-op étaient prévus, tu peux te retrouver dans ta chambre directement…sans monito. C’est extrêmement lourd et anxiogène pour les infirmiers des salles seuls ou à deux la nuit et où il manque entre 25 et 40% de personnel, et très stressant pour le patient pour ne pas dire plus.
7° en phase de débordement aigu des âge limite d’admission en USI sont parfois décidés collégialement quel que soit l’&tat préalable du patient, c’est extrêmement dur.
8° il faut arrêter de se rassurer sur le nombre de places dans un pays quand un patient sort de chir ou un Covid doit être admis en USI, c’est à la minute qu’il faut une place, il ne va pas y avoir de transfert ou de solution, on s’en fout qu’il y ait des places ailleurs : ça se joue en local.
9° il faut arrêter de se rassurer qu’il y a peu d’admissions ou peu de morts. L’hôpital n’est plus en capacité de supporter la moindre micro-vague Covid, si l’on veut continuer à prendre en charge la pathologie habituelle sans perte de chance. Le pass sanitaire c’est pas au resto mais à l’entrée de l’USI que ça devrait être contrôlé, car la non-vaccination dans ces conditions devient inadmissible collectivement, et ces problématiques devraient être expliquées clairement pour un choix éclairé en assumant ses conséquences individuelles. Actuellement 25% des lits USI sont occupés de Covid en évolution dynamique, ce n’est pas rassurant, c’est catastrophique. Il faut comprendre que peu importent les chiffres d’admissions ou les décès quotidiens, en face les dégâts directs, collatéraux et futur sont énormes sur l’hôpital. Certes l’hôpital souffrait déjà mais ce n’est que partiellement un problème de capacité absolue, car cette pathologie est lourde, contagieuse et potentiellement exponentielle en phase de propagation.
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