Près de 5 000 étudiants français sont inscrits à l’Université libre de Bruxelles faute de trouver une place dans leur pays. Une population en augmentation constante, qui commence à être difficile à gérer pour l’établissement belge.
Premiers témoins de cette vague, certains enseignants-chercheurs de l’ULB en sont aussi des acteurs. Dans le département de science politique, onze professeurs sur vingt-deux sont français et tous revendiquent leur « chance » d’être en poste à l’ULB. « Les conditions d’accueil sont exceptionnelles, cela contraste avec la France, affirme Frédéric Louault, qui enseigne à Bruxelles depuis 2012. Il y a une dimension humaine qui s’est perdue dans nos universités. » Ainsi, lors des entretiens de recrutement, on ne passe pas « dix minutes à se faire humilier », mais « deux heures, voire trois, à discuter avec des professeurs qui vous reçoivent comme un futur collègue », explique-t-il. « Je ne comprends pas par quelle porte on peut entrer dans une université française, les barrières sont bien plus nombreuses qu’ailleurs », corrobore sa collègue belge Emilie van Haute. […]
Savoir si les Français rentreront une fois leurs études achevées est pourtant bien une préoccupation pour Mme Schaus [rectrice de l’Université Libre de Bruxelles] « L’arrivée d’un tel nombre d’étudiants dont les parents ne cotisent pas ici pose question, la Belgique formant des étudiants à la place de la France, soutient-elle. C’est pour nous une fierté, mais qui devient difficile financièrement. » Pas moins de 20 000 étudiants français sont accueillis au sein de la Communauté francophone de Belgique, ce qui correspond à « l’effectif d’une université à part entière ».
Le Monde : A Bruxelles, le refuge des « brebis galeuses » de Parcoursup, le 28 octobre 2021
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