Eh bien voilà. Rumeur confirmée. Voici le premier sondage donnant Eric Zemmour au second tour.
Le haut du panier des candidats devient :
– Macron 24%
– Zemmour 17%
– Le Pen 15%
– Bertrand 13%
– Mélenchon 11%
– tous les autres en dessous de 10%
Le second tour devient Macron à 55%, Zemmour à 45%. C’est-à-dire un score pas pire que pour Le Pen, alors que le journaliste est à l’évidence nettement plus radical qu’elle.
Nul ne peut garantir que le phénomène Zemmour soit durable, je veux dire qu’il perdure jusqu’en avril. Mais ça ne peut certainement pas être écarté. Et si l’on se rappelle que Mitterrand fin 1980 était prévu à 43% au second tour, avec 57% pour Giscard et l’a pourtant finalement emporté, Zemmour à l’Elysée est un scénario qui reste sans doute peu probable – six mois, c’est long – mais qui ne peut clairement pas être écarté.
Je profite de l’événement pour dire un point d’accord très important avec Eric Zemmour, lors de son débat avec Michel Onfray le 4 octobre. En substance (ce n’est pas un verbatim) :
MO : Vous expliquez des choses très complexes aux gens, mais beaucoup manquent la plupart de vos références, ça leur passe au-dessus de la tête, d’ailleurs l’enseignement est très dégradé. Il faut simplifier votre message
EZ : Non, même si certaines personnes ne reçoivent que 20, 30 ou 50% de ce que j’explique, d’une part c’est toujours ça de pris, d’autre part je montre ainsi ma cohérence et je respecte nos concitoyens qui doivent être traités comme des adultes
Zemmour a absolument raison sur ce point. Il a moins la posture d’un populiste – à base de slogans et de saillies – que d’un professeur. Ce qu’il enseigne, c’est la doctrine de l’existence d’un danger de submersion et de subversion du pays par les musulmans créant des contre-sociétés s’opposant à la société française et à la continuité de sa civilisation, et une méthode pour parer ce danger. En un mot, l’assimilation traditionnelle mais radicalisée de manière « implacable » – le mot est de lui. Doctrine qui déforme tant l’échelle réelle du danger de l’islamisme qu’elle ressemble à un cauchemar éveillé.
Nous avons besoin d’un professeur – ou de plusieurs, mais un seul dans la position de candidat. Qui s’adresse à nos concitoyens comme le fait Eric Zemmour, en faisant appel à l’intelligence autant qu’il le fait. Mais pour enseigner une doctrine en première place l’urgence écologique, la question des ressources et celle des inégalités – et une méthode pour parer ce danger.
De préférence très rapidement, à temps pour 2022. Sinon pour 2027, lorsque le président Zemmour briguera la réélection…
Je vais un peu vite en besogne ? Je le reconnais. Et il reste vrai que « Rien n’est joué ». Mais il est vrai aussi que « Jamais nous n’avions assisté à une ascension aussi fulgurante en si peu de temps » comme le rappelle le directeur délégué de Harris Interactive. Et il est vrai aussi qu’un débat de second tour contre Zemmour serait quelque peu plus périlleux pour Macron que celui de 2017 !
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